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Je ne connaissais pas cette auteure. Je l'ai découverte grâce à l'émission d' Augustin Trapenard. J'ai trouvé son roman "Consolée" éblouissant , tellement lourd en émotion et tellement bien écrit. Plusieurs thèmes y sont abordés: celui de la colonisation en Afrique , de la maltraitance des enfants enlevés à leur famille, à leur terre, de leur souffrance et des séquelles qu'ils gardent à vie. Est aussi traité le thème du racisme et de l'intolérance, de la viellesse, et de la solitude! C'est un des meilleurs livres que j'ai lu et je le recommande absolument.
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Beata Umubyeyi Mairesse aborde plusieurs sujets importants, avec un regard qui m'a paru fin et juste. Intégration des premières générations d'immigré(e)s, problématiques différentes mais pas plus simples pour la génération suivante, scandale des enfants métisses enlevés à leurs parents noirs au Rwanda dans les années 1950, prise en charge des personnages âgées d'origine étrangère dans les ephad... Tout cela mériterait d'être abordé plus souvent d'ailleurs. Mais l'autrice m'a semblé ici chercher à être très exhaustive au détriment de l'émotion. J'ai trouvé le tout trop didactique. Pas démonstratif, mais trop objectif et plus analytique qu'empathique. Un livre intéressant donc mais loin d'être marquant.
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Consolée est le roman que j'ai reçu dans ma Sipour Box de février. Encore merci à Laura pour l'envoi de cette box et donc de ce roman car sans lui, je suis persuadée que je n'aurais jamais lu Consolée !

Ramata est en pleine reconversion professionnelle : à la suite d'un burn-out, elle décide de se former à l'art-thérapie. Pour valider son diplôme, Ramata doit effectuer un stage et c'est ainsi qu'elle se retrouve à l'EPHAD des Oiseaux. Très vite, elle est attirée par Astrida, une patiente dont la mémoire vacille : cette dernière perd l'usage de son français et s'exprime dans sa langue maternelle, que personne ne comprend à l'EPHAD. Bien décidée à trouver un moyen pour communiquer avec cette patiente, Ramata, aidée de la psychologue de la structure, retrace la vie d'Astrida.

Dans ce roman, l'autrice a fait le choix d'alterner les histoires de trois femmes : Astrida, qui se retrouve donc isolée aux Oiseaux à cause de son français qui s'éteint ; Ramata qui veut découvrir d'où vient Astrida pour réussir à communiquer avec elle ; et Consolée, une petite Rwandaise qui, dans les années 50, a été retirée de sa famille pour être élevée dans un orphelinat catholique puis adopter par un couple belge. Trois histoires, qui nous font voyager dans le temps, mais aussi du Rwanda à la France et la Belgique et qui se rejoignent, d'une très jolie façon.

L'autrice met avant plusieurs sujets très forts dans ce roman, des sujets sur lesquels il est important d'écrire comme la difficulté d'intégration de certains immigrés, avec cette injonction de ne pas faire de vagues afin d'être acceptés. Mais avec la fille de Ramata, on se rend compte que l'intégration est loin d'être facile et que le racisme est encore très fort. L'autrice aborde également le sujet du déracinement culturel, mais aussi la place de nos aînés dans les EPHAD. Ce sont des thématiques abordées avec justesse.

Au fil des chapitres, je me suis attachée à ces femmes, que j'ai trouvées très fortes et inspirantes. J'ai appris des choses sur l'histoire des enfants « mulâtres », des enfants dont je n'avais absolument aucune idée de ce qu'ils avaient vécu. C'est un très beau roman qui interroge sur les origines et la difficulté de trouver sa place lorsqu'on est d'ici et d'ailleurs…
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Mme Astrida est en EHPAD elle ne parle plus beaucoup le français mais une langue inconnue du personnel.
elle reste dans son coin jusqu'à ce que Ramata, quinquagénaire noire en reconversion professionnelle fasse un stage art thérapie dans l'établissent .
Ramata est une française d'origine sénégalaise marié à un marocain.
Elle n'aura de cesse de découvrir l'histoire d'astrida.
Ce roman nous compte la difficile histoire du Ruanda sous colonisation belge et le problème des enfants non prévus entre femme ruandaise et homme belge.
le livre fait des aller retour entre la jeunesse d'Astrida et maintenant.
une belle découvert

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Parfois, les livres attendent sagement qu'on soit prêt à les ouvrir…

J'ai rencontré @beataumubyeyimairesse l'année dernière, lors d'une séance de dédicaces à @letraitdunion.librairie . J'avais bu les paroles de cette femme charismatique et étais ressortie de la librairie grandie.

Il y a peu, Consolée s'est faufilée dans ma valise jusqu'en Belgique, c'était le moment, symbolique, pour faire sa connaissance. Et quelle claque !!!

Une plume sublime,
subtile et poétique.
Une histoire bouleversante, qui met en lumière un scandale qui vous soulève le coeur…

Lisez-le !
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Très belle lecture qui parle des difficultés des immigrants en France (et en Belgique) malgré leur tentative (toute leur vie pour certains au point de s'oublier eux-mêmes et de s'"auto-effacer") de s'intégrer. Mais également de leur vie passée qui, bien que parfois ils aient grandi dans des pays pauvres, étaient (ou semblaient) plus heureux et surtout plus "humains".
Il parle également des difficultés des années 50-60 des enfants nés d'un parent blanc et d'un parent noir, rejetés par les deux côtés.

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Consolée est le joli prénom de naissance d'Astrida.
Quelle étrange phrase !
C'est qu'Astrida a remplacé le prénom de Consolée, enfant mulâtre, remise aux bons soins d'une institution religieuse catholique ayant pour mission de faire des enfants, nés d'amours interdites, entre colons Belges et Africaines Rwandaises, des enfants à l'éducation européenne. Il y a déjà une Consolée à l'orphelinat, alors les soeurs la renomme Astrida avant de la modeler, de la façonner.
Astrida, abandonnée par sa mère car ses oncles ne voulaient pas d'une enfant à la peau aussi blanche, se plie aux volontés des soeurs. Elle a trop peur d'être à nouveau dépossédée d'un lieu, de visages familiers, d'un endroit où grandir.
Des années plus tard, Astrida est à l'EHPAD. Sa tête a tendance à oublier..son passé resurgit au détour d'un atelier d'art thérapie.
Et voilà les destins d'Astrida et de Ramata qui se croisent.

Comment parler du racisme ordinaire, du racisme primaire, du racisme tout court ? Comment aborder la question du colonialisme, du post-colonialisme de l'intégration, de l'assimilation des émigrés, des discriminations et de tous ces termes connotés et si peu reluisants dénonçant les Européens colonialistes, et ceux de notre génération ? Comment nous permettre de voir en face des vérités bonnes à dire ? Comment s'affranchir des préjugés ?

En lisant ce roman, récit alterné de deux parcours de vie uniques.
En se laissant porter par le style de l'auteur.
En écoutant la voix de Consolée et Ramata et les enseignements qu'elles nous livrent.
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Consolée un livre qui fait l'unanimité
Et bien moi, je pense que je suis complètement passée à côté

Oui l'écriture est magistrale les personnages sont très intéressants mais j'ai eu beaucoup de mal à me dépêtrer avec les aller retours de ce livres

Est ce parce que j'ai eu quelques jours de passage à vide avec un manque de plaisir de lire (j'en ai essayé plusieurs et la mayonnaise n'a pas pris)

Peut être que ce n'était pas le bon jour. Ne tenez donc pas compte de mon avis. Il n'est sûrement pas trop représentatif
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« Au moment où leurs silhouettes atteignent le sommet de la colline, une araignée entreprend de tisser une toile qui scintillera bientôt sous la lune, entre les branches les plus basses du ficus centenaire. »
Une araignée élaborant sa toile comme l'écrivaine aura tissé son texte…, l'image surgissant dans les très émouvantes dernières pages du roman (mais c'est promis, on ne vous en dira pas plus, sur cette fin !) a d'autant plus valeur métaphorique que la trame du récit est complexe, jonglant avec les temporalités, sur plus de soixante ans d'écart, comme avec les espaces, entre les deux côtés de l'Afrique, la Belgique et la région de Bordeaux, sans que jamais, pourtant, l'on ne s'y perde. Mais cette toile narrative est aussi un piège, comme celle de l'araignée, puisque, au-delà du plaisir que l'on éprouve à lire cette histoire, c'est tout un faisceau de questions qu'elle fait naître, nous invitant à reconsidérer les effets – les méfaits…- du colonialisme et le racisme vécu par les immigrés, comme à découvrir la difficulté du travail de mémoire et de transmission pour les plus âgés d'entre eux. Une toile, enfin, brodée d'une poésie capable de concilier gravité et humour, tendresse et violence, un texte tressé d'un fil d'écriture tendu de Consolée à Astrida – ou peut-être est-ce l'inverse ? – sur lequel pourrait venir se poser l'oiseau Sakabaka, le messager du grand-père rwandais…
En 2019, alors qu'elle atteint la cinquantaine, Ramata, une femme d'origine sénégalaise, ayant fait toute sa carrière comme cadre dans une collectivité territoriale avant d'y être victime de harcèlement et d'un burn-out, décide d'abandonner cette vie professionnelle pour devenir art-thérapeute. Au cours d'un stage dans un Ehpad du Sud-Ouest, elle rencontre, parmi ses patients, Astrida, une vieille femme métisse, atteinte de la maladie d'Alzheimer, qui semble perdre peu à peu, en même temps que la mémoire proche, l'usage du français, y substituant une langue inconnue. Intriguée par cette femme qui manifeste d'emblée de l'affection à son égard, elle décide d'enquêter sur son passé…
le récit, dès lors, fait alterner d'un chapitre à l'autre l'évocation de cette quête de Ramata - qui découvre qu'en fouillant l'histoire d'Astrida, c'est aussi la propre histoire de sa famille qui remonte à la surface, de l'arrivée de son père sénégalais en France et du racisme vécu alors au quotidien à la révolte de sa fille Inès, toujours confrontée au renvoi à son « origine », et dont elle ne partage pas le choix du voile, en passant par son mariage avec Khalil, le maghrébin, lui-même obligé de se battre contre la xénophobie – et les réminiscences du passé d'Astrida, la petite fille rwandaise, baptisée Consolée, à qui l'on impose ce nouveau prénom lorsqu'on la conduit à l'institut pour enfants « mulâtres » de Save, afin de la préserver des préjugés des villageois, dans une société où les métisses, fruit des abus sexuels des colons, sont mal considérés. Au fil des pages, dans ce décor de l'Ehpad auquel Beata Umubyeyi Mairesse sait pleinement donner vie, évoquant la réalité du quotidien et les souffrances des patients ou des soignants, s'instaure ainsi tout un jeu d'échos entre les destins de Ramata et de sa famille sénégalaise et celui de Consolée-Astrida, la rwandaise rapatriée d'urgence en Belgique peu avant l'indépendance de son pays natal et qui, adoptée par un couple de flamands, construira peu à peu son autonomie dans une Belgique puis une France encore hantées par les fantômes et les fantasmes de leur passé colonial. En recomposant l'aventure de vie d'Astrida, c'est bien son propre chemin d'existence que retrouve Ramata, montrant à quel,point notre société peut rendre encore ces parcours d'intégration difficiles à qui vient de loin. Un texte qui nous engage, de la sorte, à corriger notre regard, mais qui, en même temps, porté par la délicatesse des mots de Beata Umubyeyi Mairesse, se dévore avec plaisir… N'hésitez plus, allez à la rencontre de Consolée !
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Un sacré livre !
A travers l'histoire de la mulâtresse rwandaise Consolée, ce livre s'avère un redoutable pamphlet contre les exactions coloniales de la Belgique et de la France, le racisme français, les Ehpad ! le mal être des différentes générations d'immigrés africains en France est largement abordé sous le prisme du racisme et des liens souvent coupés avec les pays d'origine. Les deux premières générations se sont senties rejetées malgré un comportement modèle, où ils se sont coupés de leurs origines.et qui ne leur a même pas permis d'être reconnus.
Figurent aussi la maladie d'Alzheimer - avec son incroyable conséquence sur les populations immigrées- et l'art-thérapie. Il faut s'accrocher avec les descriptions de fin de vie en Ehpad, les évocations de fin de vie tout court. La vie est vraiment dure !
Bref, c'est une oeuvre riche, superbement construite et écrite. Les passages du début qui évoquent la petite enfance de Consolée avec les moments de complicité avec son grand-père sont d'une beauté à couper le souffle. Je déplore juste une ponctuation inexistante parfois et quelques propos excessifs ici ou là (pas beaucoup !)
Un sacré livre, oui, à lire absolument !
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