Je copie la critique déposée pour la trilogie :
Soyons clairs : j'ai adoré cette grande fresque qui m'a fait rencontrer ma nouvelle amie,
Kristin Lavransdatter, dans la Norvège du XIVe siècle !
Adoré est d'ailleurs un terme trop générique, dans la mesure où mes sentiments ont beaucoup évolué au fil du livre, suivant ceux de l'héroïne : au début, j'étais emballée et exaltée comme la jeune fille qui vit ses premiers émois. Puis vint le temps ambivalent de l'âge adulte, où j'étais tiraillée entre agacements et grands élans d'amour et de générosité. Et à la fin j'ai connu l'apaisement, cette sagesse matinée d'un léger ennui et ponctuellement de morceaux de bravoure. Bref, toute une vie dans un livre...
À la fois roman historique foisonnant, histoire d'une grande passion et beau portrait de femme,
Kristin Lavransdatter a de quoi séduire de nombreux amateurs du genre (ou plutôt des genres)... Mais le livre vaut aussi, et surtout, par la justesse de la psychologie des personnages et des situations. Aussi loin et différents de nous soient-ils, nous pouvons tous nous retrouver en eux. Ainsi des disputes lourdes de reproches non-dits entre Kristin et Erlend, où je me suis reconnue à ma grande honte... Ou encore du chemin des enfants, tâtonnant entre héritage, loyauté, fidélité... et leurs aspirations propres. Tout cela est remarquablement observé et décrit, d'où un écho très fort en nous.
Que dire de plus ? Il y a de la poésie dans le style, les paysages de fjords ou de montagnes et la vie simple rythmée par l'amour, la religion et les petites tâches du quotidien. On peut se perdre un peu à la fin entre les très nombreux personnages qui portent tous plus ou moins les mêmes noms, mais cela participe du charme de ce roman. Et, après chaque interruption, il suffit de quelques pages pour replonger dans cet univers violent et doux.
En conclusion, moi Alexia Raymonsdatter, souhaite remercier chaleureusement Gwen Vingtetunsdatter pour cette belle découverte faite dans le cadre du challenge Nobel !