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Dans ce deuxième tome, Kristin n'est plus cette jeune fille charnelle âgée de seize ans, exaltée, opiniâtre, prête à suivre « les chemins détournés » pour l'amour du bel Erlend. Un amour interdit, exclusif, ardent et païen…
Kristin est désormais mère de plusieurs garçons. Attentive et généreuse, elle garde toujours les bras grands ouverts pour ses enfants. Dans ce moyen-âge ou vivre est presque un luxe, nous la voyons sans arrêt sur le qui-vive pour surveiller sa marmaille, prête à sacrifier ses nuits et sa santé pour ses braillards qui en grandissant s'éloignent d'elle sur la pointe des pieds.
Mais Kristin n'est pas seulement cette mère aimante. C'est aussi la Maîtresse du domaine de Husaby qu'elle gère avec sagesse et raison. En palliant l'absence d'Erlend qui guerroie au nord de la Norvège contre ces païens de russes et de lapons, elle force le respect et l'admiration de tous les serviteurs et les paysans qui y travaillent.
Erlend ! Toujours aussi beau gosse et inconséquent. Il traverse la vie et les épreuves avec son éternel sourire, son charme et son insouciance. Il faut le voir frétiller avec les puissants et se fourvoyer même si, en toute occasion, il sait garder la tête haute.
Il papillonne, il parade, il fanfaronne, tandis que Kristin, ardente et fière, les jambes solidement ancrées au sol, s'occupe de sa famille et du domaine de Husaby. C'est la gardienne du temple, et de leur amour de jeunesse.
Cette extraordinaire saga lève le lourd voile sur la manière dont vivaient les hommes en ces temps reculés du moyen-âge, du moins ce que nous pouvons en comprendre. La nature omniprésente qui impose à l'homme le rythme de ses saisons ; les longs déplacements à travers champs et forêts ; la peur panique du péché, et la présence continuelle du surnaturel et des prodiges ; la nuit noire et la mort accueillie sans crainte ; l'honneur des hommes et la soumission des femmes ; la parole de Dieu présente dans chaque instant d'une vie fragile ; ce mélange surprenant de générosité, de grandeur d'âme, de rouerie et de fureur sauvage.
Quel roman ! Difficile d'accès, je vous le concède, mais qui donne véritablement le tournis…
Pour moi, comme pour Srafina, avec qui j'ai lu en commun ce livre, Kristin peuple désormais en Grande Dame notre imaginaire.
Je vous invite d'ailleurs à lire son joli billet.


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Apres avoir savouré le premier tome de la trilogie « Kristin Lavransdatter » de Sigrid Undset, il fallait bien un moment que je me lance dans la lecture du deuxième tome de cette fresque qui compte plus de 1000 pages au total.
Je suis donc retournée dans le Moyen-Age norvégien avec beaucoup de plaisir et de curiosité, car oui, j'étais curieuse de connaitre la suite de l'histoire de Kristin Lavransdatter.
Nous l'avions laissée toute jeune mariée à l'issue du premier tome et ce deuxième tome va être consacré à la découvrir dans son rôle d'épouse, de mère et aussi de maitresse d'un domaine. Car oui, si Erlend semble bien être l'homme de sa vie, il se repose sur elle pour un tas de choses, ce qui met d'énormes responsabilités sur les épaules de la jeune femme.
Le Moyen-Age de cette époque est empreint de coutumes que nous allons découvrir, et ces coutumes sont souvent chapeautées et dirigées par les ministres des cultes chrétiens. La religion fait partie du quotidien des protagonistes de l'époque, et l'auteur a réussi à bien le restituer à travers l'histoire de son héroïne.
J'avoue ne pas avoir réussi à suivre tous les détails de l'histoire de la royauté scandinave de l'époque, et j'ai eu de temps en temps le sentiment d'être un peu perdue, mais cela n'a pas gâché le plaisir de cette lecture.


Challenge A travers l'Histoire 2022
Challenge ABC 2021/2022
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Deuxième tome de la saga Kristin Lavransdatter. Après avoir été aux premières loges de la construction de la personnalité de la jeune Kristin dans La couronne, après avoir découvert l'histoire de sa famille et voyagé avec eux dans les beaux paysages norvègiens, nous voici arrivés à l'heure où Kristin fonde sa propre famille.

Ce qui est impressionnant dans la construction des romans de Sigrid Undset, c'est de voir comment elle parvient à imbriquer parfaitement la psychologie des différents personnages. Toute la galerie des protagonistes est fouillée, les actions et les motivations de chacun influent sur les autres. Même si Kristin reste le personnage principal, l'auteur ne se prive pas de s'attarder sur un autre personnage pendant de longs moments pour mieux nous faire comprendre le tableau d'ensemble. En narrateur omniscient, elle nous plonge parfois dans le cerveau des autres membres de la famille (Lavrans le père, Erlend le mari, Simon le beau-frère et ancien fiancé) et nous permet ainsi de mieux comprendre tout ce qui se joue autour de son héroïne. le foisonnement des personnages avec des noms évidemment typiquement norvégiens oblige à une certaine concentration, mais une fois les repères posés, on parvient à bien identifier chacun... du moins pour les personnages principaux !

Au-delà des ressorts psychologiques, le roman est également une peinture sociologique de la vie norvégienne au Moyen-Age que les observateurs disent assez juste. On découvre les différents enjeux de pouvoir au sein des différentes strates de cette société, les habitudes de vie, les différences d'appréhension de la moralité en fonction des familles. C'est d'ailleurs à la confrontation entre l'éducation reçue et la moralité plus "élastique" du conjoint que ce tome se consacre le plus et les développements sont très intéressants. Tout cela se fait sur un fond de religion très présente, comme il est tout à fait logique de l'observer au Moyen-Âge. Même si elle est le plus souvent décrite comme un refuge salutaire pour les âmes perdues, l'auteure ne tombe pas dans le portrait naïf d'une Eglise parfaite, elle sait dépeindre aussi les errements ou les questionnements de certains prêtres, tel notamment Gunnulf, le frère du mari de Kristin.

Ce qui sera resté pour moi plus complexe à appréhender restera les intrigues politico-historiques autour du roi et des différentes factions cherchant à le destituer. Certaines références parlent forcément plus à un lectorat norvégien et l'auteure ne fait pas toujours les efforts d'explication nécessaires. Elle n'a peut-être pas imaginé à l'époque l'audience que sa saga aurait au niveau international... audience telle que c'est sans doute cette trilogie qui lui aura permis d'être une des premières femmes nobelisé, à juste titre quand on découvre la richesse de son exploration de l'âme de ses personnages.

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La grande saga familiale norvégienne de Sigrid Undset se poursuit dans ce second tome, servie par un style toujours aussi lumineux, même si la narration souffre de quelques longueurs, ce qui n'était pas le cas dans le tome précédent.

Si ce dernier était centré sur la romance entre Christine Lavransdatter et Erlend, "La maîtresse de Husaby" est un tome qui fait la part belle à l'installation de notre héroïne dans sa nouvelle situation de femme mariée de haut rang, administratrice des fermes de son mari et mère de leurs (très nombreux) fils. La vie bigarrée des traditions folkloriques dans la Norvège médiévale est pleine de charme et a continué de me fasciner.

Assez politique, ce volet est aussi un peu moins accessible, tout simplement parce que l'histoire de la royauté norvégienne nous est moins familière que la française ou l'anglaise (en tout cas en ce qui me concerne). Toutefois, on comprend les jeux de pouvoir qui amènent un dénouement riche en émotions et en rebondissements - et qui a vite fait de nous faire oublier les petites longueurs susnommées.

Je reste fascinée par la densité extraordinaire de cette saga scandinave qui, de la Norvège à la Suède en passant par le Danemark, dépayse complètement le lecteur. Les personnages principaux sont attachants et très fouillés, et on n'a qu'une seule envie : les retrouver très vite dans le troisième et dernier tome.


Challenge PAVES 2016 - 2017
Challenge Petit Bac 2016 - 2017
Challenge ATOUT PRIX 2016 - 2017
Challenge MULTI-DÉFIS 2017
Challenge 1914-1968 2017
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Kristin a suivi Erlend sur ses terres et est maintenant mère de sept garçons. En elle nait petit-à-petit un ressentiment à l'encontre de son mari, dont, la maturité venant, elle reconnait l'inconstance et le peu de cas qu'il avait fait de sa vertu lorsqu'il l'avait séduite.
Dans un contexte historique de prises de pouvoir, on s'attache à une large galerie de personnages et à leur psychologie. On y découvre une femme en lutte contre ses contradictions, affrontant ses maternités et les disgrâces de son mari avec courage et fierté sans perdre de sa beauté. Erlend n'en reste pas moins un homme attachant - ce qui le sauve pour l'instant de plusieurs situations - beau mais instable et peu paternel, au contraire de Simon, le fiancé éconduit par Kristin dans sa jeunesse, qui se présente comme un homme loyal, vertueux et affectueux, heurtant par la même l'orgueil de Kristin.
Comme tous les personnages de Sigrid Undset, notre héroïne n'échappe pas à une lente descente aux enfers pendant laquelle elle devra faire preuve d'humilité et courage.
J'ai parfois été un peu perdue dans les enjeux politiques qui se trament dans ce tome, mais j'ai été entrainée dans le récit et toujours cette beauté des descriptions!
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Avec ce tome 2, Sigrid Undset, nous brosse le portrait du mariage de Kristin et d'Erlend, un mariage bouleversé par la passion, les récriminations, ainsi que par l' Histoire.
Kristin veut créer son foyer, élever dignement ses enfants, nombreux : sept fils. A travers cela elle espère effacer la honte qu'elle a causée à ses parents et à eux-mêmes en n'observant pas les canons de bienséance de l'époque.
Ce qui est intéressant c'est d'assister à tous les us et coutumes de l'époque aussi bien privés que sociétaux. C'est toute la vie de Kristin, maîtresse d'un grand domaine que nous décrit l'auteure. Aussi bien le quotidien d'une grande maison en tant que famille élargie, le couple, les enfants, les serviteurs, toute la maisonnée nous est décrit avec précision. Ainsi que les difficultés pour les femmes de l'époque de donner la vie, chaque naissance est un défi, le décès des mères ou des enfants étant fréquents. Les descriptions sont fortes, poignantes. On tremble pour l'un ou l'autre.
Les personnages principaux sont très attachant avec leurs qualités et leurs défauts, rien n'est blanc ni noir, c'est la vie qu'il faut prendre comme elle vient.
Leur psychologie est très fouillée, on se trouve dans leur questionnement de ce qu'il est bon de faire ou pas. Quelle décision prendre, pour un peu on se poserait nous même la question.
La multiplicité des personnages est un peu perturbante, les noms scandinaves n'arrangent pas la chose. Il faut se laisser prendre par l'intrigue et lire attentivement chaque phrase, chaque page. C'est une histoire à la fois simple par l'image de Kristin mais aussi très complexe lorsque l'on rentre dans sa tête. Elle n'est vraiment jamais en repos, son amour d'Erlend et de ses enfants mais aussi de la religion ne lui laisse aucun répit.
Dans la troisième partie de ce tome, l'Histoire s'invite au rendez-vous. La Scandinavie de l'époque est l'union du Danemark, de la Suède et de la Norvège. Un seul roi, donc des troubles et des complots. Erlend, Norvégien va se retrouver mêler à la grande Histoire.
Merveilleuse histoire encore avec ce tome 2, lue en compagnie d'Eric. Je pense pouvoir dire que lui aussi a été subjugué par ce très beau roman d'amour dans une époque fort rude et foisonnante.
A très bientôt pour le dernier tome : La croix.


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Deuxième tome de l'histoire de Kristin, jeune norvégienne du moyen-âge, un roman de l'autrice qui a reçu le Nobel de littérature en 1928.

Kristin enceinte au moment du mariage se retrouve à Husaby, dans la propriété de son mari. Elle éprouve des sentiments de culpabilité et craint pour son âme. Elle fera un pèlerinage à St-Olav pour obtenir le pardon de l'archevêque (et de Dieu).

En plus de ces tourments religieux, Kristin donnera naissance à plusieurs garçons. Des accouchements difficiles, des bébés qu'elle tient à nourrir elle-même. Chaque enfant a son propre tempérament avec lequel elle devra apprendre à vivre.

Tout n'est pas rose avec son mari qui accepte mal le temps qu'elle se consacre à ses enfants. Il n'est pas un habile administrateur et le poids du domaine repose souvent sur les épaules de Kristin. Ses fréquentations et ses engagements politiques créeront aussi des problèmes.

Mon avis pour ce roman est mitigé. La qualité de l'écriture est là et certaines pages sont particulièrement belles. Mais la longueur des tiraillements religieux de l'héroïne et les détails souvent nébuleux des liens de parenté et de la situation politique norvégienne m'ont un peu rebutée.
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J'avais beaucoup apprécié le premier tome de la saga de Kristin Lavransdatter, et j'ai trouvé que ce deuxième tome démarrait sur les chapeaux de roues... mais j'ai rapidement été perdue dans les protagonistes secondaires qui surgissent de temps à autres sans rappel réel de qui ils sont, les démêlés politiques concernant la royauté norvégienne dont je ne suis pas du tout familière et sur laquelle les explications données m'ont paru trop allusive ou anecdotiques pour y trouver un réel intérêt.

J'ai tout de même apprécié de voir Erlend, l'époux de Kristin, évoluer positivement, devenir plus responsable, même si sa nature frivole et égoïste reprend régulièrement le dessus.

Kristin m'a paru admirable quelques fois mais souvent pénible, envers son mari et envers son père notamment.

Lavrans reste un modèle absolu.

J'ai trouvé intéressant le traitement de la vie à la campagne, la manière dont on tient la maison et dont gère les terres ; le traitement également de la maternité et de la paternité.

La dévotion des époux entre eux illustrée par différents couples dans des situations d'adversité plus ou moins intense laisse assez rêveur.

Cependant, je n'ai pas été embarquée et me suis beaucoup ennuyée dans cette lecture. J'ai bien le tome 3 sous la main mais il est certain que je ne l'ouvrirai pas de sitôt, si jamais je me décide à l'ouvrir un jour...
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Une merveille de livre à découvrir, ou plutôt à redécouvrir. La trilogie de Christine Lavransdatter, traduit du Norvégien, est ce qui m'a le plus transportée en romans situés au Moyen Âge depuis ceux de Zoé Oldenbourg. C'est avant tout l'existence d'un femme, si prenante, si profonde, que le personnage de Christine ne risque pas de me quitter et les descriptions et l'ambiance des paysages sont époustouflantes.
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Je copie la critique déposée pour la trilogie :


Soyons clairs : j'ai adoré cette grande fresque qui m'a fait rencontrer ma nouvelle amie, Kristin Lavransdatter, dans la Norvège du XIVe siècle !

Adoré est d'ailleurs un terme trop générique, dans la mesure où mes sentiments ont beaucoup évolué au fil du livre, suivant ceux de l'héroïne : au début, j'étais emballée et exaltée comme la jeune fille qui vit ses premiers émois. Puis vint le temps ambivalent de l'âge adulte, où j'étais tiraillée entre agacements et grands élans d'amour et de générosité. Et à la fin j'ai connu l'apaisement, cette sagesse matinée d'un léger ennui et ponctuellement de morceaux de bravoure. Bref, toute une vie dans un livre...

À la fois roman historique foisonnant, histoire d'une grande passion et beau portrait de femme, Kristin Lavransdatter a de quoi séduire de nombreux amateurs du genre (ou plutôt des genres)... Mais le livre vaut aussi, et surtout, par la justesse de la psychologie des personnages et des situations. Aussi loin et différents de nous soient-ils, nous pouvons tous nous retrouver en eux. Ainsi des disputes lourdes de reproches non-dits entre Kristin et Erlend, où je me suis reconnue à ma grande honte... Ou encore du chemin des enfants, tâtonnant entre héritage, loyauté, fidélité... et leurs aspirations propres. Tout cela est remarquablement observé et décrit, d'où un écho très fort en nous.

Que dire de plus ? Il y a de la poésie dans le style, les paysages de fjords ou de montagnes et la vie simple rythmée par l'amour, la religion et les petites tâches du quotidien. On peut se perdre un peu à la fin entre les très nombreux personnages qui portent tous plus ou moins les mêmes noms, mais cela participe du charme de ce roman. Et, après chaque interruption, il suffit de quelques pages pour replonger dans cet univers violent et doux.

En conclusion, moi Alexia Raymonsdatter, souhaite remercier chaleureusement Gwen Vingtetunsdatter pour cette belle découverte faite dans le cadre du challenge Nobel !
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