Un jour il m’a soufflé une phrase superbe : “Sois confiante et fonce !!! Même Dieu s’est accoutumé à savourer sa Création au-delà des imperfections !”
La nuit en feutrine charbon soulevait son haut-de-forme et s'inclinait devant nous à l'égal d'un envoûteur prodige .
P.12
Quand j'ai besoin de me ressusciter mon père, j'imagine l'une de ses photos en noir et blanc, où je l'ai invariablement trouvé beau telle une star hollywoodienne ..
… le réel frappe à ma porte. À court de visions, d’ambitions, je me suspends même au brouillard ! Je ne suis capable de rien à part d’être ivre de mes délires, de chaque instant poétisé. Dehors, je gazouille mes couplets rythmés, fidèle à mon rendez-vous étrange, et chez moi, je couve ma prose enchantée, la trace précieuse d’une passion fluette.
Mon mode ou mon écueil, c’est que je ne sais pas aimer sans ennoblir, amplifier, styliser. Grossir l’instant, c’est vivre !
Que mon acte de l'écriture soit notre adultère illimité . P.100
Les Pas du piano m’incantent sans faille alors que mon cœur contemple les quais aux anneaux. Que mes doigts ne tremblent ! Par de longs canaux, ramons en cadence repoussant la rampe des accords finaux !
Courage , Tarin des aulnes , le poème voile , la prose tranche ! P.138
Une existence peut être brisée par l'attachement aux souvenirs, car personne n'est en mesure de ri-valiser avec eux.
Mais ce n'est pas une question du souvenir qui divinise . A l'époque je le déifiais encore davantage , ignorant absolument la vérité dure ou blafarde telle que j'ose la peindre aujourd'hui . Mon mode ou mon écueil , c'est que je ne sais pas aimer sans annoblir , amplifier , styliser . Grossir l'instant , c'est vivre ! P.68