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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Isis est insatisfaite. Belle et artiste elle ne sait pas ce qui lui manque pour être heureuse. Un enfant avant d'être trop vieille. Que Marc, son compagnon, soit ce qu'il n'est pas. Une liberté dont elle rêve mais dont elle ne saurait que faire. En fait Iris cherche l'amour, le grand, celui qui comble tous les vides et se suffit à lui-même. Quand à deux : « On est invisibles aux autres, et transportés ailleurs. On n'a plus peur de l'ignorance. On ne souffre plus de l'absence. On est. »
Maryna Uzun me fait un peu penser à Françoise Sagan qui à la manière de sa célèbre prédécesseure, avec un certain romantisme et beaucoup de poésie, met en scène une jeune bourgeoise désabusée. Et même si parfois le rythme se fait lent, j'ai aimé découvrir les allers et retours de l'humeur d'une Isis dont l'exigence n'est rien de moins qu'une quête d'absolu.
Merci à Maryna.
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Un beau cadeau que m'a fait Marina Uzun en m'envoyant son livre, mille mercis Nemorino! Un roman attachant que j'ai eu plaisir à lire.
C'est écrit avec grâce, les interrogations, les hauts et bas d'Isis, de sa relation avec Marc, la vie comme elle va… Des doutes d'Isis, de son impression parfois « de suivre le courant et finalement de vivre n'importe comment, juste pour justifier l'effort de ses parents de l'avoir mise au monde et de l'avoir élevée », Maryna la magicienne fait une oeuvre qui n'est jamais plombante, nous faisant sautiller allègrement de moments de déprime, liés notamment aux insatisfactions de la vie amoureuse de son personnage, à ses émerveillements et enthousiasmes.
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« C'est le repos éclairé, ni fièvre ni langueur, sur le lit ou sur le pré.
C'est l'ami ni ardent ni faible. L'ami.
C'est l'aimée ni tourmentante ni tourmentée. L'aimée.
L'air et le monde point cherchés. La vie.
— Était-ce donc ceci ?
— Et le rêve fraîchit. »
Rimbaud, Veillées

*
Belle et rebelle,
Isis rêve d'un amour sans limite, sans contrainte,
un amour
qui s'épanouirait comme des herbes folles,
qui s'envolerait, libre et léger, comme une nuée d'oiseaux.

Elle qui ne sait rien faire à moitié,
veut ouvrir son coeur sans restriction.
Vivre sans concession.
Combler ses folies et ses passions.

Son tempérament sans compromis
rêve d'une vie pleine de sens.
Vibrer.
Papilloter.
D'un battement d'aile,
repousser
l'oisiveté et l'inertie.

Tout feu tout flamme,
la jeune artiste
peint avec la même radicalité.
Isis croque cet amour
de mille teintes colorées
de traits vifs qui débordent du cadre pour s'envoler.
Il n'y a pas d'autre façon d'exister,
deux coeurs qui battent à l'unisson.

Mais, le calme de Marc se heurte à l'impatience d'Isis.
Lui, statique, mutique, aphasique.
Elle, impulsive, expansive, effusive.
Interlude euphorique suivi d'un amour désenchanté, désaccordé.
Sa vie rangée se heurte à ses envies de liberté, d'insouciance et de gaieté.
Envie d'être aimée, cajolée, dorloté,
avide de regards, de gestes, de projets,
Isis se sent délaissée, abandonnée.
Frustrée, lassée, découragée.
Tempêtes intérieures,
tempêtes extérieures.

« Je sens que je deviens folle avec toi. Je t'aime, mais je n'aime pas ma place dans ta vie : elle est trop fragile, … tu me détruis ! »

Trop vacillant, trop éphémère,
cet amour inexpressif,
vide de mots
vide d'amour
vide d'un futur jouissif
routinier, figé,
ne peut la combler.
Il s'étiole, s'atrophie, s'anémie.
Et le temps fuit
l'entraînant avec lui.

Isis capte encore un souffle,
elle veut y croire encore.

« L'amour, c'est comme un bleu, ça change de couleur : violet, verdâtre, … On se cogne, parce que chacun de nous est tellement différent de l'autre… L'amour, c'est toujours un choc parce qu'on découvre qu'on ne se comprend jamais totalement. Puis le bleu guérit peu à peu, et disparaît – quand on ne se fait plus aucun effet… Mais moi, je ne suis pas complètement guérie d'aucun bleu et de personne… »

Et puis, cette sensation, cet espoir de bonheur
peu à peu, s'anémie, s'échappe, s'évapore.
Se libérer.
Peur.
Incertitude.
Lassitude.
Erreur.
Folie.

« Quand on est fidèle à une seule personne, est-ce parce que cette personne nous suffit, ou parce qu'on a peur des complications et des tueurs en série, ou encore, parce que l'occasion ne se présente pas ? Moi, il faut que mon amour meure ou s'affaiblisse pour qu'un nouveau naisse… »

*
Nous cheminons au côté d'Isis, suivant ses questionnements sur sa vie de couple, ses inquiétudes, ses rêves, ses désirs. L'autrice a su faire vivre Isis avec une telle intensité qu'on a l'impression de la connaître intimement, comme on parlerait à une vieille amie.

Isis est pareille à l'océan, elle laisse parler son coeur.
Sac et ressac.
Vagues d'émotions qui ondulent, oscillent et s'entrechoquent.
Moments de douceur, d'accalmie suivis d'une déferlante inverse, violente, douloureuse.
Moments de lassitude, envie de tout plaquer et de recommencer sur d'autres rivages.

« Goethe, qui a vécu une vie particulièrement glorieuse, a quand même dit, à la fin, que s'il devait additionner tous les instants de bonheur intense, ça ne durerait pas plus d'un quart d'heure ! Donc, je ne suis pas la seule à chercher un condensé de bonheur et à m'apercevoir qu'il est souvent « dilué » ! »

*
Avec beaucoup de finesse et de poésie, Maryna Uzun a réussi à m'entraîner dans cette relation conflictuelle où l'un se contente d'une vie simple et tranquille, alors que l'autre recherche un festival d'émotions et de vertiges.
L'écriture de Maryna Uzun est belle et délicate, vive et câline, douce et envolée, pudique et exubérante, sensible et franche. Les mots s'agencent avec grâce, musicalité.

Merci Maryna pour cette balade improvisée qui change de mes sentiers habituels. Mon carnet de citations s'est rempli de jolies phrases.

« Vive l'amour qui n'est pas éternel : l'amour qui naît, vit et meurt, malade ou assassiné, ou qui meurt juste d'un âge avancé. »
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Dis-moi Isis, si tes silences étaient les mots que tu ne pouvais pas exprimer ?
Les silences des non-dits, les silences de l'attente et de l'angoisse, les silences de la tension.
Les silences de la déception.
Tu croyais quoi ? Que tous les jours seraient un premier jour.
Que tes questionnements auraient tous une réponse, et que l'amour, l'envie et l'empathie suffiraient à te rassasier, te satisfaire chaque jour que le bon Dieu fasse.
Faire de chaque jour un premier jour n'est pas donné à tout le monde et ton Marc n'a pas la même passion que tu portes dans tes entrailles. Il ronronne maintenant comme un vieux chat ce lion qui ne te fait rugir que quelques minutes par semaine.
Tu aurais pu être rasoir avec tes doutes, tes frustrations et tes complications de jeune femme pourtant bien lotie mais c'est sans compter sur la poésie de ta créatrice Maryna Uzun qui a su écrire comme tu peins, par petites touches de couleurs sur ton univers rendu gris par les nuages de tes problématiques.
« Tu te défends tout le temps mais personne ne t'attaque »
C'est épuisant d'être passionné.
« le quotidien d'accord mais pas tous les jours. »
Pas facile d'atteindre le silence de la compréhension, celui qui rend libre.
Si l'on se sent aimé, le quotidien n'existe plus. Un jour peut durer la vie.

Dans ce roman où chacun inévitablement y croisera un peu de lui-même, Maryna donne à réfléchir sur le couple, la confiance, le bonheur, la fuite, l'équilibre, l'épanouissement et bien évidemment sur l'amour qu'il soit condensé ou dilué. Lué !
« Aimer, c'est quoi d'abord ? »


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Nouvelle incursion dans le bel univers de Maryna Uzun !
Je me suis attaché à son héroïne, à sa soif de vivre, à sa quête de l'amour, à ses doutes, à ses révoltes. Même si l'entente charnelle est présente, elle ne peut se résoudre à une vie à deux médiocre, elle veut davantage et cette exigence n'est pas rencontrée par son compagnon.

C'est un personnage que j'ai beaucoup aimé, l'empathie avec elle fut totale, j'ai ressenti les mêmes émois, les mêmes joies, les mêmes déceptions qu'elle.

Elle m'a permis surtout de retrouver la belle écriture de Maryna Uzun, faite ici de courtes phrases que la ponctuation transfigure : les points d'exclamation révèlent bien la soif d'absolu d'Isis et les points de suspension ses pensées ou son émerveillement ; l'écriture poétique de l'autrice m'a ravi une fois de plus !


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Un billet difficile à écrire car après avoir lu Tableau de l'amour au goût de yaourt et L'impaisible Pauline. J'ai lu Les silences d'Isis et l'ai moins aimé, même si ce prénom est cher à mon coeur.
Je n'ai pas éprouvé d'enthousiasme pour ce roman qui traite des choix, des aléas de la vie de couple, bien plus mature, plus introverti en demi-teinte. Je ne suis pas la bonne lectrice pour ce genre de récit.
En parallèle, Maryna Uzun y est excellente, poétique, rafraîchissante dans ses expressions bien particulières, tout y est.
Et puis bien des mois plus tard toujours chiffonnée car je n'aime pas être négative, je réalise que Marina dévoile une autre facette de son talent, une preuve de son don pour les histoires des plus extravagantes aux plus réalistes tout en conservant sa touche personnelle.
Et encore une couleur qui se rajoute sur le palette de Maryna !
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Isis porte bien son nom, elle est artiste peintre ! de plus elle est très jolie.
Elle rencontre Marc et en tombe amoureuse, laissant l'homme avec qui elle vivait depuis quelques années déjà.
Son coup de foudre s'avère vite pour elle décevant, Marc et Isis, c'est comme l'eau et le vin, ils sont tout sauf complémentaires ou fusionnels. Leur seul lien fort : le sexe. Malheureusement cette entente corporelle ne suffit pas à rendre Isis satisfaite et heureuse. Elle s'ennuie avec lui, il est trop rangé pour elle, il l'étouffe. Elle aimerait fonder une famille, avoir des enfants. Elle tente à plusieurs reprises de lui faire comprendre sans succès.
C'est avec beaucoup de poésie que Maryna nous conte les silences d'Isis, ses nombreuses déconvenues, ses coups de gueule, ses visites à l'église Saint-Germain où bien que non croyante, elle aime venir y réfléchir.
C'est un bon roman car Maryna Uzun on le sent est une amoureuse des mots qu'elle manipule avec beaucoup d'adresse. On sent qu'elle aime écrire (j'ai même l'impression, par moment de voir courir la plume sur le papier) ; elle vide son coeur au gré de ses pensées.
Bien sûr comme toujours on se pose des questions, comment va évoluer cette drôle d'idylle ? Ça, je vais bien me garder de vous le dévoiler. Mais la chute m'a beaucoup plu.
J'ai bien aimé ma lecture même si elle m'a paru manquer d'ordre, on passe du coq à l'âne sans crier gare, c'est déstabilisant et j'ai été obligée de nombreuses fois à retourner quelques paragraphes en arrière pour comprendre à qui les lignes appartenaient.
Merci Maryna pour votre confiance et l'envoi de votre roman. Ce fut pour moi une bien belle découverte ? Et puis si vous le permettez j'aimerais vous poser une question : ce récit est-il autobiographique ?
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Isis, si belle, si sensible, si aimante m'a fait irrésistiblement penser à Ariane de Belle du Seigneur.
Je sais bien qu'elle ressemble à son autrice , concertiste de talent et esthète éclairée.
Isis a aimé, aime et aimera. Au gré de ses émotions elle nous livre de belles réflexions sur la musique, la peinture, la poésie…
Mais Isis est versatile, éprise d'absolu dans une société où règne l'individualisme, l'ennui et la pâleur du quotidien.
Elle sort d'une relation d'emprise et ne veut plus faire de concessions… mais l'amour exige, malgré tout.
Je l'ai suivi dans ses états d'âme mais, un peu submergé, je m'en suis extrait ….pour mieux la retrouver , apaisée mais toujours amoureuse de l'Amour!
Je conseille ce livre à un lectorat jeune et avide d'excellentes références artistiques.
un grand merci à Maryna Uzun qui m'a fait l'honneur de m'envoyer son beau livre !!
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Maryna m'a emporté un peu loin de mes rivages habituels, dans les méandres de l'esprit de son héroïne Isis. J'ai été charmé par cette dernière, semblable à un petit animal sauvage difficile à apprivoiser, on aimerait la rencontrer et se laisser entraîner loin de son existence et des soucis du quotidien.
Maryna a puisé dans son âme d'artiste pour écrire ces lignes, tisser ces phrases. Elle y a mis, je pense, une bonne part d'elle même, un mix entre Isis et Tatiana.
Roman composé principalement du dialogue intérieur du personnage principal, concentré d'énergie, de questionnement, de quête de soi, confronté à la différence et l'indifférence lorsque un couple est composé de deux personnes aux antipodes l'une de l'autre.
Parsemé de fulgurances poétiques, une parenthèse bienvenue après ma dernière lecture, merci à Maryna pour cette découverte inattendue et rafraîchissante.
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Isis est une artiste. Elle voit les choses, dit-elle, au travers du prisme de la poésie. Elle vibre à l'unisson des éclats de lumière traversant les vitraux de l'église dans laquelle elle se réfugie, des variations climatiques lors de ses promenades sur les quais de Paris, dans les champs de blé et sur les plages de Normandie - sur l'île de Gavrinis également qui est chère à mon coeur-.
Elle est un peu décalée, assez solitaire, refusant les contacts sociaux lui donnant l'impression, du fait de leur superficialité, de lui faire perdre son temps.
Elle préfère se consacrer à ses activités de peintre et d'enseignante qui, seules, lui permettent de donner un sens à sa vie, une vie qu'elle partage depuis quelques années avec Marc.
Ils ont déjà divorcé tous deux et le couple qu'ils forment aujourd'hui est mal assorti. Lui est pragmatique, terre à terre, concret. Il ne vit que pour son travail, apprécie les routines, se réfugie dans les tâches matérielles. Il est dans sa bulle, assez taiseux, et satisfait de la situation avec Isis, il ne se pose pas de questions, ne lui renvoie pas ce qu'elle attend et ne remet pas en cause leur union.
Elle est plus fantasque. Elle aime vivre au jour le jour, improviser, en quête d'inspiration et d'absolu, de relation fusionnelle. En demande auprès de Marc, elle en attend une forme de réassurance et de reconnaissance.
La problématique du couple est assez courante : une femme peu sûre d'elle même, souhaitant se construire dans l'échange et le partage, et un homme qui n'est pas dans cette disposition d'esprit, se suffisant plus à lui-même.
Pétrie d'irrésolution et de questionnements, tiraillée entre son sens de l'engagement et sa soif de liberté, Isis se sent étrangère et touriste partout où elle passe, ne sait profiter de l'instant présent, et craint le vide lorsqu'elle rentre chez elle.
Avec infiniment de sensibilité et d'authenticité, sur un ton vif et léger qui contraste avec la gravité du sujet, et par petites touches empreintes de vérité et de poésie, Maryna Uzun nous invite à partager le quotidien tourmenté et les émotions d'une jeune artiste empêtrée dans ses déboires conjugaux et ses aspirations contradictoires.
Merci Maryna pour ce beau cadeau de Noël !
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