C'est le deuxième livre d'
Edith Vacher Fortuné dans lequel j'ai eu le bonheur de me plonger car j'y retrouve toujours l'appétit de lire de l'enfance , cette soif d'aller toujours plus loin pour savoir!On dévore les pages; "Que va-t-il se passer?Va-t-elle retrouver son amoureux?va-t-il mourir dans d'atroces souffrances?"
Un bien-être m'enveloppe, je suis chez moi car l'enquête est menée par le commissaire Lequellec , un homme "droit dans ses bottes" que je connais déjà pour l'avoir suivi dans une autre histoire d'espionnage signalée plus haut de la même écrivaine :"
L'inconstance du maître de Go".
Dans ces deux affaires, une constante ; le milieu de la recherche scientifique,
Edith Vacher en maîtrise le vocabulaire comme une professionnelle et c'est bluffant!(Bien évidemment on devine le travail de documentation que cela représente en coulisses.)
Et puis il y a le style, la construction du récit.Chaque facette de l'histoire nous entraîne dans l'univers d'un ou plusieurs personnages ,
Edith Vacher nous balance sans aucune transition ( ça décoiffe!) dans leur intimité et c'est gagné! le rythme s'emballe , les pièces du puzzle se remettent en place et on est transportés dans un monde complètement délirant et exotique des Côtes d'Armor en passant par la Hongrie pour finir en Autriche à kufstein!
Je n'ai pas lâché le livre car le suspense est là , histoire d'amour sur fond d'enquête habilement menée , secret d'ordre scientifique convoité par d'inquiétants nazis...
Et néanmoins malgré les morts qui jonchent le récit , je n'ai pas pu m'empêcher de sourire en lisant certaines descriptions qui fourmillent dans le récit dont une que je ne résiste pas à vous livrer tant elle est savoureuse!
page 54/55 "Mya et Pya se tenaient dans l'immobilité la plus totale , le ventre bombé , rassasiées .Sur le bord du bassin , des bouts de viande , des quartiers de boeuf dépecés ,mâchés mais dédaignés..LF tenait à ce qu'elles ignorent les affres de la faim . Il leur réservait , pour la beauté , l'effervescence et l'ivresse de la chasse , de mets vivants.Une façon pratique et hygiénique de se débarrasser de gêneurs aussi...Les deux crocodiles auxquels il ne manquait aucune dent dormaient , repus. " ( très drôle!). Et j'aimerais en citer d'autres mais je vous laisserai le soin de les découvrir par vous-mêmes.Bonne lecture!