Ce que j'aime chez Valéry, c'est la maîtrise absolue de la forme. Il ne propose pas une poésie lyrique. mais une poésie que je qualifierais de froide. Il me fait penser à un sculpteur de marbre très pur. du marbre de Carrare ciselé. le mot marbre revient d'ailleurs souvent dans sa poésie. Ce qui me fascine aussi dans ces mots offerts ( qui je le conçois peuvent sembler hermétiques ) c'est la liberté d'interprétation que Valéry laisse à son lecteur. La part du hasard malgré une précision d'orfèvre ! Car la plupart des vers de Valéry sont beaux en eux-mêmes ; je veux dire qu'il n'y a pas besoin de les remettre dans le contexte d'une strophe pour leur donner du sens. On leur donne le sens que l'on veut. Seul reste le son. Et du coup lorsque je lis le cimetière marin, la dormeuse, les pas ou l'aurore je dessine une histoire qui n'appartient qu'à moi même.
Et puis je découvre, ébahie, que le poète philosophe a écrit :
"Mes vers ont le sens qu'on leur prête. Celui que je leur donne ne s'ajuste qu'à moi, et n'est opposable à personne. C'est une erreur contraire à la nature de la poésie, et qui lui serait mortelle même, que de prétendre qu'à tout poème correspond un sens véritable, unique, et conforme ou identique à quelque pensée de l'auteur."
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Des très beaux poèmes, on y reconnait le mouvement symboliste dans cette idée de suggérer plus que de décrire. Tout n'est plus qu'image fugitive dans ces poèmes féériques, tout n'est plus que symbole. Une oeuvre envoutante à mon sens presque magique, tant l'on se prend à rêver au fil des pages.
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