Je remercie Babelio et les éditions Albin Michel pour l'envoie de ce roman de Didier van Cauwelaert dont j'apprécie beaucoup l'écriture et les romans depuis plus de vingt ans.
Etrangement j'ai eu du mal à rentrer dans ce roman. Peut-être parce que je ne suis pas sure d'avoir lu le précédent peut-être parce que son souvenir s'en est évaporé...
Bref j'ai bien mis une centaine de pages avant que les personnages sortent de leur brouillard et deviennent nettes. Et je me suis plus attachée au blob qu'à tous les autres.
La deuxième partie du livre m'a tenue en haleine même si je me demande comment on peut faire famille avec des mensonges à tous les étages. Si mon "frère" et ma belle mère savaient sur moi une chose aussi fondatrice et qu'ils me le cachaient pour mon bien, pire qu'ils étaient l'origine de la falsification je pense que je le prendrais très très mal... Encore plus lorsque la relation évolue, où pour arranger les limitations posées par le premier mensonge on choisi d'en ajouter un deuxième.
Je suis pas fan de ces mensonges qui enflent et dont on sait par avance qu'ils vont mal tourner... C'est un des ressort préféré des pièces de boulvard et des séries à rallonge qui sont rarement ma tasse de thé.
C'est un livre inscrit dans notre époque post me too, reforme des retraites, technologie... l'auteur y puni un viole, "droit de cuissage" par une claque en privé, après en avoir fait un objet de chantage. C'est pas vraiment satisfaisant ni d'un point de vu éthique ni d'un point de vu sociale.
Le personnage du "monstre" violeur de plein de petites filles qui fait un ulcère après avoir touché la sienne (et fait le lien entre les deux) m'a paru peu crédible. La plupart sont loin du Méchant "ah ah je ris de me savoir si méchant et j'assume tout, j'aurais fait pire si j'avais pu", ceux que j'ai rencontré avaient honte, se débattais avec une libido non conforme avec notre époque essayais de se trouver des justifications, se mentais à eux même pour pas voir la souffrance dont ils étaient responsable.
Sans parler de la position abject de la maison d'édition
"-Faudra que tu la persuades de témoigner, naturellement.Si en plus il l'a violée elle aussi, j'te raconte pas le buzz. Vas y en douceur pour la mettre dans ta poche, on axera le lancement photo sur elle." Burk
Sa vision de l'au delà peut offrir un appeisement aux proches de ceux qui se sont suicidés et j'ai trouvé ça doux de sortir de la vison du suicidé errant et aussi bloqué dans l'au delà qu'il l'était dans sa vie.
La mise en abîme de l'Auteur avec le personnage de Guillaume et la mention aux critiques m'a fait sourire.
"-Et vous cette expo Tortures sur bois à l'hôtel de ville... la polémique retombe?
- Venez c'est du jamais vu!
-La critique hurle de rire et le public est horrifié (...)"
Commenter cette lecture là, en ayant conscience d'être dans un rôle spécifique à quelque chose d'intéressant, d'autant que Babelio propose une rencontre avec l'écrivain, autre espace codifié.
C'est le livre de l'auteur qui m'a le moins transporté. Je vais quand même lire (relire?)
la vie interdite histoire de voir si ça modifie mon impression.