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Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Autopsie d'un meurtre de masse…

Comment un type qui a reçu le « Dean's award » en 2006, attribué par son université, la Northern Illinois University, peut-il, deux ans plus tard, entrer dans un amphi et abattre 5 personnes, en blesser 18, avant de se donner la mort ?

Que s'est-il passé dans le cerveau de Steve Kazmierczak, 27 ans, pour en arriver à une extrémité pareille ? Quel dommage a-t-il subi dans son enfance, son adolescence, pour basculer de telle manière ?

C'est ce que David Vann va essayer de comprendre en étudiant et en passant au crible la vie de cet étudiant solitaire et paria.

L'écrivain aussi aurait pu tourner aussi mal que Steve Kazmierczak. du moins, leurs parcours sont parfois étrangement parallèles.

Pourtant, d'après les rares amis de Steve, ce n'était pas un méchant garçon… Alors quoi ?

Ceci n'est pas vraiment un roman, mais plus une étude sociologique que l'on aurait pu intituler « autopsie de l'esprit d'un meurtrier ». Ou « Comment passe-t-on de gentil garçon un peu étrange mais gentil à tueur de masse ».

Lors de la tuerie et après, les médias et les journalistes, charognards patentés, ont écrit tout et n'importe quoi sur le tueur… Ici, l'auteur nous dresse un portrait bien plus juste, sans fioritures, sans atermoiements, un portrait brut du tueur et de cette Amérique qui pense que tout le monde a le droit de se promener armé pour se protéger.

Si certains passages du roman sont un peu limités niveau construction de la phrase (Sujet + verbe + complément), le reste passe tout seul et les parallèles mis en place entre l'enfance de l'auteur et celle de Steven sont très instructives. Surtout que l'un a basculé de l'autre côté et pas l'autre, bien que tout deux, étant jeune, ne rêvaient que de dézinguer quelques voisins à coup de révolver…

Chapitres et phrases courtes, récit rythmé, enquête fouillée : ça claque et c'est lapidaire.

Steve est certes coupable d'avoir acheté des armes et de les avoir utilisées contre des innocents, mais il ne devrait pas être seul dans le box des accusés posthumes : l'Amérique, sa société, les lobbies des armes à feu, la couverture de santé et tout le système qui devrait être sur le banc des accusés pour être ensuite revu afin de se prémunir contre ce genre de meurtres de masse.

Un récit détaillé, fouillé et qui a pour but de remettre les pendules à l'heure, tout en vous laissant choisir votre coupable, bien que ce roman soit un véritable réquisitoire à charge contre l'Oncle Sam.

L'auteur a beau enrober le venin de ses phrases afin d'éviter une diatribe, on le sent quand même bien passer. Mais bon, cette Amérique là, elle ne les pas volé, ces petites piques.

Lien : http://thecanniballecteur.wo..
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Dans « Dernier jour sur terre », David Vann nous offre une réflexion personnelle sur les dangers de l'exclusion sociale et la facilité d'accès aux armes à feu aux Etats-Unis.


Prenant pour point de départ sa propre expérience d'enfant solitaire et introverti, il fait le lien avec le destin tragique de Steve Kazmiercza, coupable d'avoir ouvert le feu dans son ancienne université et d'avoir tué cinq personnes et blessé dix-huit autres.


Qu'est-ce qui différencie David Vann et Steve Kazmiercza ? Pourquoi l'un a su résister à ses pulsions sanguinaires et pas l'autre ? Est-ce seulement une question de rencontres ? Parfois bonnes, parfois mauvaises ? Comment sort-on de cette spirale infernale avant de commettre l'irréparable ? Voilà les questions que se pose l'auteur et auxquelles il tente de répondre, aidé par sa propre expérience…


Il retrace donc le plus fidèlement possible la lente descente aux enfers de Steve. Un père dépressif et absent, une mère irresponsable, plusieurs tentatives de suicide, des pulsions morbides amplifiées par la solitude et le sentiment d'exclusion. A cela s'ajoute plus tard l'addiction aux médicaments, à la drogue, à l'alcool, ainsi que des pulsions sexuelles honteuses et un tempérament particulièrement violent et enflammé. Autant de signes que personne n'a su voir, en dépit des dépressions à répétition, des traitements qui le font changer, tant physiquement que psychologiquement. Difficile alors de déterminer à quel point Steve était lui-même lorsqu'il a agi…


Dans ce qui ressemble davantage à un essai sociologique qu'à un roman, David Vann tente de montrer comment la société américaine parvient à créer, malgré elle, des individus complètement inadaptés, au point de devenir dangereux pour eux et pour les autres. Appartenant à une classe moyenne sans rêves, délaissée et livrée à elle-même, Steve Kazmiercza est certes un meurtrier mais aussi, et surtout une « victime du suicide » selon l'auteur. Sans chercher à atténuer sa responsabilité, il tente néanmoins de comprendre, en s'intéressant au passé de son sujet, comment tout cela a pu être possible… Malgré quelques longueurs et redites, j'ai trouvé la démarche de l'auteur passionnante. Cependant, j'aurais aimé qu'il pousse plus loin la réflexion sur les armes à feu, la propagande qu'il y a autour, selon laquelle « les armes sauvent des vies », ainsi que la psychose des américains et leur sentiment croissant d'insécurité… Certaines scènes, notamment celle du drame, sont néanmoins intenses et fortes en émotion. Un texte intéressant et bouleversant donc mais qui aurait mérité d'être creusé davantage je trouve !


Je tiens à remercier vivement Libfly, le Furet du Nord et les éditions Gallmeister pour cette découverte réalisée dans le cadre de « On vous lit tout » !
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Il y un peu plus de 6 ans, un jeune étudiant de la Northern Illinois University faisait un carnage au sein de l'université avant de retourner l'arme sur lui pour se suicider.

Un fait tristement banal aux Etats –Unis où la détention d'armes à feux est une des libertés fondamentales régies par le second amendement.

David Vann , dans ce documentaire écrit en 2011 retrace minutieusement le parcours de cet individu dont le profil psychologique, et psychiatrique n'auraient sans aucun doute jamais dû lui permettre de détenir une arme à feu.

Ce récit trouve son pendant au suicide de son auteur dont on mesure ici même l'impact sur lui, et sur son oeuvre, en particulier Sukkwan Island qui à posteriori semblait largement inspiré du vécu de David Vann.

N'ayant pas vraiment suivi les faits au moment où ils ont eu lieu, j'ai apprécié le récit que David Vann en a fait. Il montre une enquête fouillée, une étude qui colle aux faits.

L'ouvrage m'a d'emblée paru inclassable dans ce que je connais de la ligne éditoriale de Gallmeister ; sans doute est-ce une des raisons pour laquelle il parait directement dans la collection poche

L'écriture de David Vann sert avec justesse un récit froid, implacable et à bien des égards effrayant. Peut-être lui a t-il manqué un peu de liant, et de rondeur pour s'y accrocher réellement. Malgré le vif intérêt que je porte au sujet, hélas toujours d'actualité, cette froideur ainsi rendue m'a toujours plus ou moins maintenue en marge.
Lien : http://leblogdemimipinson.bl..
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Dernier jour sur terre, ou plutôt Last day on earth en V.O car le livre est nommé d'après un titre de Marilyn Manson et je trouve dommage de l'avoir traduit car on perd un peu cette dimension là… On ne traduit pas les titres de chanson que je sache ! Bref, tant pis.
Ce livre, sur un ton très journalistique, raconte l'histoire de Steven Kazmierczak, qui, le 14 février 2008, a pénétré dans la Northern Illinois University lourdement armé, a abattu cinq personnes, en a blessé d'autres, avant de se suicider.
En parallèle, l'auteur revient sur sa propre histoire, comment à 13 ans, après le suicide de son père il hérite de ses armes, comment il s'amusait à viser des passants dans la lunette de son fusil, bref, comment il aurait pu devenir un Steve Kazmierczak. En fait, il veut montrer que nous pourrions tous devenir ce jeune homme. Quand je dis tous, bien sûr, je veux dire les américains. Ce pays est, de part sa culture même, une fabrique de meurtriers de masse (il suffit de voir le nombre de vétérans psychologiquement perturbés, sans soins appropriés, armés et entraînés aux armes, manquant de tout, se sentant abandonnés…). Mais les Américains, toujours dans le déni total pour ce qui concerne le rôle des armes à feu, préfèrent se dire que ces tueurs sont des monstres et non pas les produits de leur société.
Au final, le lecteur comprend vite que David Vann n'aime pas l'Amérique et il semble que l'Amérique le lui rend bien car il paraît que ce livre n'a pas du tout marché aux Etats-Unis… Euh, ça étonne quelqu'un ? En tout cas, pour ma part, depuis que j'ai découvert David Vann, je ne le lâche plus !
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"Acheter un Glock 19, quelques chargeurs supplémentaires, entrer dans une salle de classe et tirer sur les gens. Nous n'avons encore rien mis en place pour empêcher quelqu'un de commettre un tel acte. C'est un droit américain."

Le 14.02.2008 Steve Kazmierczak entre dans son université, abat 5 personnes, en blesse dix-huit autres et retourne son arme contre lui.

David Vann à travers une enquête journalistique ultra détaillée nous raconte l'histoire de Steve depuis son enfance jusqu'à ce jour fatidique. A l'aide du dossier de la police de plus de 1500 pages et des temoignages des proches, il va reconstituer le parcours de cet homme et essayer de comprendre pourquoi il en est arrivé là.

Il fait un parallèle avec sa propre vie. Son père se suicide lorqu'il a 13 ans et il hérite de toutes ses armes. Initié très jeune au maniement des armes, il reçoit sa première carabine à plomb à 6 ou 7 ans. A 11 ans il abat son premier cerf. Il y a eu plusieurs suicides par arme à feu dans son entourage. Il a baigné dans la violence depuis son tout jeune âge. Pourquoi son parcours à radicalement changé pour devenir l'écrivain que l'on connait et pas celui de Steve ?

"J'avais à peine treize ans, j'étais en 5e, mais c'était bien assez âgé pour comprendre l'élan d'une vie, assez âgé pour comprendre qu'il était possible de devenir celui qu'on n'avait pas envie d'être. "

Il en profite également pour pointer du doigt la société américaine et ce qui le dérange comme le lobby des armes, le système, etc... Il ne prend pas parti, il se contente d'énumérer les faits mais ça sonne comme une évidence. Steve est coupable, c'est sûr, mais est-il le seul responsable ?

Malgré quelques longueurs et répétitions, j'ai trouvé ce récit très intéressant. La plume froide et percutante de l'auteur m'a tenue en retrait. J'ai été simple spéctatrice et n'ai pas réussi à m'impliquer émotionnellement.

Je ressors de ce livre effrayée. Effrayée de constater que personne dans l'entourage de Steve, hormis sa soeur peut-être, n'a vu l'issue qu'il préparait. Il avait tout de même un parcours bien chargé.
Effrayée de voir que n'importe qui peut se procurer une arme aux USA. Effrayée de voir que l'on encourage même cela.
Effrayée de voir que malgré les statistiques sur les tueries de masse, les américains refusent d'y voir un lien.

Un livre dérangeant mais qui fait réfléchir. Un livre effrayant mais nécessaire. Un livre qui fait froid dans le dos.
Lien : https://www.facebook.com/lec..
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Je laisse encore une chance à l'auteur avec cet essai sur un tueur de masse paru en 2014.

Mais il n'y a rien à faire, j'ai du mal à suivre les images de l'auteur et à comprendre où il veut en venir : il nous parle du suicide de son père en parallèle avec le suicide de Steve qui a juste avant tué 5 personnes dans son université. Quel rapport ?

L'auteur rencontre les personnes qui ont côtoyé Steve et retrace son parcours d'adolescent mal dans sa peau, interné plusieurs fois, sous anti-dépresseurs, souffrant de TOC, rejeté par sa soeur, un brin raciste et adorant les jeux vidéos violents. Quel tableau !

Pourtant, il tombe amoureux, mais il a une telle mauvaise image de lui et de ses capacités qu'il ne peut remonter la pente.

C'est l'occasion pour l'auteur de fustiger l'armée américaine qui « relâche » ses anciens enrôlés dans la nature sans aucun suivi ; sur le lobby des armes à feu incapable de tirer une leçon de ces tueries répétitives.

Mais je reste dubitative sur la portée de la conclusion de l'auteur : les plus malheureux sont les gens autour du suicidé qui doivent faire face au geste définitif. 28 ans et 260 pages pour en arriver à cette conclusion, cela me paraît beaucoup.

J'ai trouvé très longs les passages où l'auteur transcrivaient les dernières conversations écrites de Steve avec son amoureuse : il n'en fait aucune analyse et se contente de nous livrez les faits bruts.

De même, si, au départ, l'auteur ouvre son livre sur le suicide de son père, on s'aperçoit bien vite qu'aucune comparaison n'est possible. Alors pourquoi avoir maintenu le parallèle ?
Lien : http://alexmotamots.fr/derni..
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David Vann entremêle souvenirs personnels et enquête sur l'auteur d'un de ces "mass murders" si tristement fréquents aux USA.
Ce qui est troublant dans son récit, c'est l'analyse qu'il fait de sa propre enfance, de son rapport particulier aux armes pendant cette période où l'on est si fragile et le constat glaçant qu'il aurait pu devenir un de ces tueurs. La démonstration est limpide et glaçante.
J'ai un peu moins accroché sur la partie "enquête", lorsqu'il dissèque la vie de Steven Kazmierczack afin de comprendre l'enchaînement des circonstances qui l'ont amené à basculer.
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Un livre dur mais comme tous les romans de cet auteur. J'ai un avis assez mitigé, il est vrai que j'ai sauté des pages, lors de la description de la tuerie dans l'université.
Le parallèle entre l'enfance de l'auteur et du tueur est intéressant, comment on peut passer à l'action ou bien prendre le bon chemin et réussir sa vie.
A dessein je ne nomme pas le tueur, il vaut mieux l'oublier, l'enfouir au plus profond de la terre.
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Le 14 février 2008, Steve Kazmierczak, 27 ans, tue froidement 5 personnes et en blesse 18 autres sur le campus de son université, la Northern Illinois University. Il se suicide juste après avoir commis son acte, sans laisser la possibilité d'un jugement pour les victimes et leur famille.

"Après le suicide de mon père, j'ai hérité de toutes ses armes. J'avais 13 ans".

C'est pas cette phrase que David Vann commence. Il met en parallèle dans "Dernier jour sur terre", sa propre histoire avec celle de Kazmierczak. Un parcours proche, des idées noires partagées, des possibilités de passer à l'acte. Mais l'un des deux ne franchit pas la ligne. On découvre alors les multiples facettes de l'être humain, les chances qui ont été offertes mais pas saisies, les actes manqués qui rapprochent chaque fois un peu plus de la tuerie. de multiples questions sur le suivi psychologique d'un individu déséquilibré, sur les conséquences du harcèlement subi, sur la libre circulation des armes, ...

Sans apporter de réponses qui auraient pu atténuer l'acte ou offrir des excuses, David Vann semble surtout chercher à comprendre comment lui même est parvenu à rester sur le (presque) droit chemin. Un véritable travail d'enquête s'appuyant sur les témoignages des acteurs du drame, pour dessiner le portrait psychologique du tueur. Des passages terrifiants évidemment sur la froideur d'un geste commis en toute conscience mais surtout sur cette montée progressive vers l'acte final, malgré les mains tendues. Un livre fort et dérangeant comme sait les écrire David Vann (Sukkwan Island) remarquablement écrit, sur l'Amérique bien sûr, mais également sur la complexité de l'âme humaine loin, très loin de tout manichéisme.
Lien : http://alombreducerisier2.bl..
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L'enquête de l'auteur est intéressante mais le traitement me semble brouillon avec des répétitions, une construction bancale. le lien avec l'histoire personnelle de l'auteur étant, j'ai trouvé, ténu et tiré par les cheveux.
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