Les enfants posent très souvent des questions existentielles aux adultes. Par exemple : il est né quand le premier touriste ? Que répondre à cela ? C'est que vous n'avez pas lu Les touristes : Une histoire d'argent, de temps et d'envie (des précurseurs aux professionnels).
A première vue, le livre paraît austère, parce que très documenté. Et ne cherchez pas les illustrations : elles sont à la fin. Ce serait pourtant injuste de renoncer à le lire pour ces raisons, et ignorer que l'auteur, Alain Vanneph, est doté d'un humour très british.
Tout, vous saurez tout sur le tourisme, les touristes, et leurs mœurs étranges. Ainsi, auriez-vous pensé que le carton à chapeaux que portaient tant d'élégantes voyageuses du XIXe siècle pouvait camoufler le pot de chambre personnel ? L'innovation du "water-closet" partagé qui se banalisait aux étages des hôtels maintenait pour les femmes cette obligation de discrétion... L'ouvrage fourmille ainsi d'une foule d'anecdotes réjouissantes. Toute l'épopée touristique y est recensée, souvent associée aux vertus médicales de l'air marin ou de l'altitude de la montagne. Tous les pays sont passés au peigne fin, de la Suisse où s'ouvre en 1864 le premier Office de tourisme mondial en passant par l'Amérique latine, les USA, l'URSS... exemples piochés au hasard ; ce document peut se lire studieusement par chapitre, mais aussi en flânant, comme un touriste !
Maintenant, que répondre à la question de l'enfant ? On peut biaiser et répondre qu'il était une fois, il y a bien longtemps, le père de "l'enfant-mot" (le tourisme) fut (peut-être) un monsieur appelé Stendhal… Et vous retournerez à votre lecture.
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On peut noter au passage la même complicité stratégique, mais inversée pour les relations domicile-travail : pour convaincre les acheteurs de s'installer dans le lotissement du Vésinet, qui semblait à l'époque trop éloigné de Paris, la compagnie ferroviaire offre aux premiers acheteurs 50 ans de voyage-navette gratuit...
(fin du XIXe siècle).
Présentée lors de la grande exposition de 1851, elle constitue un de ces évènements qui ont scindé en deux le XIXe siècle "touristique" ; l'Etna, c'est une chaufferette de voyage, dont le modèle de base en étain ne coûte que 2 shillings, capable, à partir de ses tablettes d'alcool méthylique, de faire bouillir l'eau du thé en trois minutes... Si possible avec les thés britanniques soigneusement emportés pour le voyage.
Se nourrir en voyage :
Car une chose fondamentale n'est pas contenue dans le bagage : le repas. Et d'abord, la boisson.
De ce côté, une petite invention, à ce moment, va avoir des conséquences déterminantes, libérant le potentiel de voyage britannique, en abolissant un des plus contrariants désagréments autrefois subi par le touriste britannique, dès qu'il franchissait le Channel : le problème du thé est enfin résolu ! Grâce à l'Etna, libérant le touriste anglais d'une hantise qui assombrissait ses pourtant heureux séjours touristiques, une invention, fort modeste en technologie et en prix, pourtant décisive...