Valentina, affolée, se tourna vers Isabelle qui regardait la scène dégénérer aussi démunie qu'un expert du conflit en entreprise dans une tranchée de la Première Guerre mondiale.
Elle lui a fait subir un lavage de cerveau à base de sexe tantrique et de smoothies vegan. Il n'y a que son fric qui l'intéresse, elle a l'âge d'être sa fille et le charisme d'une poubelle de salle de bains.
Dieu et les hommes, même combat : il faut en tester plusieurs avant de trouver le bon.
- Si j'étais vous, je resterais dans mon logement actuel.
- C'est bien le problème, je ne peux pas, je viens de me séparer de mon copain et je ne peux pas payer le loyer toute seule.
- Réconciliez vous alors, être en couple, ça suppose de faire des concessions.
_Je suis désolée,mais ça me console un peu de voir que vous êtes aussi perdue que moi.J'ai l'impression de ne pas être le seul intrus dans la famille.
Laisse-nous une chance, Isabelle, parce que la vie sans toi, ce n’est pas la vie. C’est rester coincé devant les grilles d’un parc d’attractions : tu sais que ça pourrait être génial, mais tu n’as pas le droit d’y entrer.
– Si vous saviez ce que j’aurais donné pour une journée de plus avec mes parents. Une seule journée. Si j’avais su que la vie était si merdique et le bonheur si éphémère.
– Dites-moi si je me trompe, j’ai l’impression que vous n’avez pas encore décidé ce que vous vouliez faire quand vous serez grande.
La formulation fit sourire Isabelle malgré elle. Il n’avait pas l’air d’attribuer cette deuxième rencontre à autre chose qu’au hasard et son intérêt semblait sincère. Aussi lui répondit-elle franchement après quelques secondes de réflexion :
– Quand je serai grande ? Eh bien, je voudrais être… je ne sais pas… quelqu’un d’autre, je crois.
Elle lui a fait subir un lavage de cerveau à base de sexe tantrique et de smoothies vegan. Il n’y a que son fric qui l’intéresse, elle a l’âge d’être sa fille et le charisme d’une poubelle de salle de bains.
Je ne fais qu’exprimer tout haut ce que tout le monde pense tout bas.