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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Je sors à l'instant de ce roman , comment dire , étourdi , assommé , admiratif du talent de cet auteur aussi , tant j'ai été transporté par cette histoire , ses personnages , son cadre .Oui , subjugué et triste aussi de quitter un environnement qui m'a pourtant fait tourner les pages avec gourmandise et rapidité et renoncer à toute autre activité . Et puis , si la " faculté " demande de bouger , je pourrai toujours dire que j'en ai fait des pas , à travers bois , en pleine nature , en sous - sol , (mais si) et même en ville . Oui , une petite ville qui se meurt , comme beaucoup , aprés avoir connu des heures de gloire , une petite ville , la ville de " R " , dans le département de .....Une petite ville si bien décrite , que je l'ai bien reconnue , moi qui y ai connu les années lycée et l'internat ... C'est du reste extraordinaire puisque j'y étais il y a encore quelques mois , de passage , et qu'elle m'est apparue exactement comme ....ça . Incroyable le talent de l'auteur pour faire " vivre un lieu qui se meurt". Et puis , quand vous la quittez , nichée au fond d'un point de rencontre de cinq vallées , vous vous retrouvez dans une nature foisonnante , dense , oppressante , vous vous retrouvez au bord de rivières etincelantes au soleil mais si menaçantes lorsque les arbres la couvrent mystérieusement de leurs bras feuillus . Il n'y manque que le gibier , me direz- vous . Oh que non , mais vous ne le voyez pas , vous ne le sentez pas , vous ne l'entendez pas et pourtant , il est là , à deux pas de vous .Chutt....Varenne sait , lui , ressentir tout l'émotion qui se dégage de ces lieux aussi splendides que légendaires et périlleux . En choisissant Rémi comme personnage principal , il vous confie au meilleur guide qui soit , officier des eaux et forêts , un homme défiguré à cause d'un dramatique accident , un homme perturbé , on le serait à moins , aussi bien physiquement que moralement , personnage magnifiquement campé , originaire de l'endroit , amoureux des lieux et ....de la belle - trop belle - Michèle de retour au pays après l'avoir fui , la belle Michèle, héritière d'une des deux grosses familles propriétaires de tout le territoire alentours et qui ....Ah oui , il y a Jean , l'ami de Rémi , sorte de " zombie " toujours prêt à " boire un coup ou fumer un petard" , toujours prêt et ...toujours présent...Et le vieux chirurgien , et les gitans et le commandant de gendarmerie.....Allez , j'arrête mais sachez le , aucun n'est " clean" mais tous savent manier le mensonge , le non - dit , faire jouer la solidarité de circonstances dès lors qu'elle peut permettre de " sauver sa peau " ...Oh ce n'est pas embrouillé comme histoire , non , pas vraiment , sauf qu'on se croirait dans un bois à éviter tel ou tel arbre et ...à partir sur une autre piste jusqu'à ce qu'un autre nous oblige , une nouvelle fois à changer de direction ". Peur ? Mais non , et puis , si vous vous perdez ,appelez - moi , je connais bien la région...(Oui , bon , d'accord , le téléphone ne passe pas toujours) .Enfin , il faut bien que je vous le dise , Varenne , il ne doit pas trop aimer qu'on vienne le déranger : pour nous perdre un peu plus , au debut de chaque chapitre , il a .... si , si , je vous le jure . Quand je le rencontrerai dans un salon du livre ( pas dans les bois , il me ferait perdre .... ) , j'irai lui en " toucher deux mots , moi , de son bouquin , et je lui dirai...je lui dirai ..." qu'il est vachement bien" . Amateurs de romans noirs , à vous de vous faire plaisir et attention ...au gibier et aux hommes de là- bas .Je ne sais pas qui craindre le plus...
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Dans son dernier roman Antonin Varenne nous livre une histoire d'hommes… Bon, il y a bien une femme, étrange d'ailleurs, qui revient de l'exil où elle était allée oublier son passé et se…. Défaire une santé à coup d'abus en tous genres…
Que cherchait-elle à oublier ?
Pourquoi revient-elle ?
Une histoire d'hommes donc, celle d'un garde forestier, Rémi, un écorché vif qu'un accident a salement amoché, au propre comme au figuré.
Une histoire de familles, de bûcherons, de chasseurs, de manouches, de gendarmes. Une histoire de gros bras, de bagarres, de rivalités, de jalousies, de non-dits, de mensonges.
Les battues ne servent pas qu'à maitriser et gérer une population de sangliers (Ah ! oui, j'avais oublié… il y a des sangliers aussi) nuisibles à l'écosystème, Rémi Parrot pourra bien vite s'en apercevoir.
Les incidents se multiplient, de plus en plus graves, la mort rôde.
A qui profite le crime ?
Le capitaine de gendarmerie Vanberten interroge, soupçonne, devine. Mais voilà, chez ces gens là, Monsieur, on ne trahit pas.
Et le lecteur, lui, est-ce qu'il comprend ?
Parce que là où il est fort Varenne, c'est qu'il sait brouiller les cartes.
D'abord, il vous faut deviner dans quel coin de France se déroule l'histoire et la nature décrite peut vous entrainer sur de fausses pistes, d'autant que la ville (ou le village) où se déroule l'action a pour nom, original, « R »… comprenne qui pourra.
Ensuite parce que, pour complexifier un peu plus, l'auteur donne, pour titres à ses chapitres, des références pour le moins originales, qui finissent par embrouiller l'esprit à force de chercher ses repères dans le temps. Il fallait oser, moi je crie au génie…
Enfin, parce que dans un monde de salauds, à qui faire confiance ?
Quand chaque pause dans votre lecture est un déchirement tant vous avez envie de connaître le dénouement, c'est que le pari de l'auteur est réussi. Ici, ce fut le cas pour moi.
Alors pour la deuxième année consécutive, je vous recommande un livre d'Antonin Varenne, un auteur au talent indéniable, rencontré pour un bref échange et une dédicace aux Quais du polar de Lyon où il avait indiscutablement sa place.


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La collection Territori, dirigée par Cyril Herry, s'est toujours distinguée en nous livrant de somptueux romans noirs célébrant le monde rural français tout en découvrant des auteurs dont les textes travaillés, ciselés, aux styles si particuliers ont séduit bon nombre de lecteurs à l'instar de Grossir le Ciel, Plateau de Frank Bouysse, Crocs de Patrick K Dewdney ou Clouer l'Ouest de Severine Chevalier. Avec Battues, Antonin Varenne se démarque de ses camarades d'écriture en nous livrant un roman pourvu d'une intrigue complexe et d'une mise en scène ambitieuse sur fond d'affrontement entre deux familles de notables.

Le Plateau des Millevaches, R. une agglomération déclinante sur laquelle les clans des Courbiers et des Massenet règnent comme des despotes. Les exploitations forestières appartiennent aux premiers tandis que les seconds dirigent les domaines agricoles de la région. On travaille pour les Courbier ou pour les Messenet et on se tait, car derrière les rivalités, il existe également les petites accointances indispensables pour se répartir, au mieux, le territoire. Mais vingt ans après l'accident, neuf jours après la découverte du premier cadavre et douze heures après la fusillade, Michèle Massenet raconte son retour dans cette ville honnie. Revenue pour son père malade, elle voulait surtout revoir Rémi le garde-forestier défiguré qui semble être au coeur de ces intrigues. Une histoire d'amour qui résonne comme une malédiction.

Avec Battues, Antonin Varenne fait une démonstration éclatante de son sens de l'intrigue et de son art de la mise en scène pour nous livrer un roman noir dont certains échos résonnent comme un lointain western rural à l'image de Haut-Fer de José Giovanni, se déroulant également dans le contexte des exploitations forestières. Battues est un récit éclaté où la temporalité des principaux événements passés et à venir s'inscrit au gré des titres de chaque chapitre, accroissant ainsi la tension narrative d'une histoire qui n'en manquait pas. L'auteur dévoile également des parties de son intrigue par l'entremise d'interrogatoires menés par le commandant de gendarmerie Vanberten, témoin presque impuissant des règlements de compte qui se trament dans la région. Tout comme les titres des chapitres qui rythment le récit, ces interrogatoires font état de faits dont le lecteur n'a pas encore pris connaissance, renforçant ainsi la puissance de cette théâtralité narrative.

S'il y a une myriade de personnages, l'auteur se focalise sur Michèle, la fille rebelle de la famille Massenet, et sur Rémi le garde-forestier autour duquel tourne toutes les intrigues. Un personnage atypique, dont les stigmates d'un accident agricole ravage toute une partie de son visage en le contraignant à faire un usage immodéré de codéine destinée à soulager les douleurs toujours présentes. L'homme à la recherche de Philippe, un collègue de l'Office National des Forêts mystérieusement disparu, va mettre à jour les arrangements douteux entre les deux grands propriétaires terriens de la région. de rixes brutales en tentatives de meurtre, Rémi est la proie de règlements de compte violents que la compagnie de gendarmerie ne semble pas être en mesure de pouvoir juguler.

Antonin Varenne met ainsi en exergue ces exploitations forestières et cette agriculture intensive qui s'inscrivent dans une logique de profit au détriment du respect des ressources naturelles que dénoncent tant bien que mal des groupuscules écologistes, ceci parfois au péril de leur vie, comme on le découvrira au détour du roman. Autour de ces luttes féroces, l'auteur met également en scène le quotidien des habitants d'une ville qui se désagrège en ponctuant son récit de petites anecdotes mettant en lumière toute la vicissitude de cette communauté.

Le roman est donc intense et extrêmement dense avec cette kyrielle d'intervenants et d'événements ponctuant un récit tout en maîtrise. Cela est peut-être dû à cette écriture simple, sans fioriture, au style rapide et direct qui permet au lecteur de se concentrer sur le corps du récit tout en s'immergeant dans cette terre sauvage que l‘auteur expose avec une passion dénuée d'excès. Les paysages, la flore et surtout la faune servent ainsi ce roman haletant à l'instar de cette battue, donnant le titre à l'ouvrage et devenant surtout l'un des points d'orgue d'un récit où se décline la beauté farouche d'une violence savamment maîtrisée.

Oui, maîtrise est bien le mot idéal permettant de définir ce roman puissant. Battues, un roman à lire sans retenue.

Sega
Lien : http://monromannoiretbienser..
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Dans la commune de R., tout le monde se connaît, pour le meilleur et pour le pire. Amitié et haine s'y transmettent de génération en génération.
Des clans se sont constitués, notamment autour des familles Messenet et Courbier. Ces deux familles ont fait fortune, acheté la plupart des terrains environnants, et fournissent du travail à la population locale. Elles savent aussi s'entendre quand leurs intérêts sont communs... Les 'manouches' du coin font partie des sujets qui fédèrent la majorité de la population - contre eux, bien sûr...
Rémi, garde-chasse, a lui aussi beaucoup d'ennemis, même s'il sait composer avec les subtilités locales. Sa fonction n'est d'ailleurs pas le seul problème. Le lopin de terre que Rémi a préservé de la convoitise des familles Messenet et Courbier est sujet à conflits, mais c'est surtout son intimité avec la fille Messenet qui dérange : à R., on ne mélange pas les serpillères et les serviettes ! De son côté, Rémi a des comptes à régler avec ceux qu'il estime responsables d'un grave accident dont il a été victime, lesquels se sont en outre réjouis de la déchéance de son père. Dans ce pays de chasseurs, les ingrédients d'une tragédie sont là.
Le lecteur ne sera pas déçu…

L'ambiance de cette commune rurale et les clivages sociaux qui y règnent sont parfaitement mis en scène. Cet aspect du roman rappelle des livres de Franck Bouysse (les excellents « Grossir le ciel » et « Plateau »). Ici, la présentation des évènements ne suit pas leur ordre chronologique, mais les surprises sont néanmoins préservées. En effet, les faits sont souvent présentés via des interrogatoires de police, où chacun donne sa propre version des faits, pas nécessairement conforme à la réalité… C'est au lecteur de démêler le vrai du faux et de découvrir les tenants et aboutissants, page après page.

Un très bon moment de lecture, un excellent polar.
De cet auteur, j'avais apprécié « Trois mille chevaux vapeur », mais ce « Battues » m'a paru bien meilleur. ♥
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'R. une ville bien Mystérieuse,qui cache de nombreux secrets.
Où se situe t'elle d'ailleurs ? ......
Un décors de campagne ,une "Terre Noire" ,Des hommes et des femmes habités par des querelles de longues dates,transmisent elle aussi dans l'héritage ,de générations en générations ...Rémi ,un homme solitaire à la rancune tenace,Michele "une adulte toujours fidéle aux écorchures de sa jeunesse"une femme très courtisée,au caractére bien trempé ,Les Messenet et les Courbiers ,Deux familles rivales ........

"Le mieux par ici c'est à peine si différent du pire"

Dans ce magnifique Roman Noir,Antonin Varenne nous transporte en pleine nature,au décors Sublimes,et avec sa plume il nous fait cadeau d'un récit d'une grande maîtrise .L'intrigue se dévoile peu à peu,on remonte le temps pages après pages.La tension monte,les fusils des chasseurs sont de sortis,et la traque commence....Traque Humaine ou traque animale ?

Après "Trois Mille chevaux vapeurs" qui m'avait fait découvrir l'auteur(un roman magnifique) puis "Fakirs(Un polar noir tout aussi sublime) très" Naturisme" également comme le dit si bien mon ami Yvan Fauth,dans sa chroniqie de "Battues",Antonin Varenne signe une fois encore un sublime roman noir ,qui rejoint cette belle collection Ecorce Editions,qui réunis des bijoux dans de magnifiques écrins,à découvrir absolument,à savourer,à déguster,et à partager.......

Un gros coup de coeur
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R fut une ville, avant au temps du plein emploi, quand on ne se posait pas la question de savoir où faire sa vie quand on y était né.

Dès les premières lignes le lecteur est saisi, happé par une "atmosphère".
Comme dans les meilleurs westerns il y a un décor qui est un personnage, une musique qui accentue et tord la réalité au gré du drame que l'on pressent, des personnages, ici : une femme Michèle Massenet et Rémi Parrot garde-chasse.

A la ville de R deux familles les Courbier et les Messenet se sont toujours battues pour le foncier...Plus que deux familles deux clans.
Trois vallées écrasantes cachant des secrets, que s'est-il passé il y a vingt ans?

"Vingt ans après l'accident, neuf jours après la découverte du premier cadavre, douze heures après la fusillade......", c'est Michèle qui raconte, en faisant sa déposition au commissariat. le compte à rebours a commencé.

Une terre envahit par trois générations de guerre entre familles du cru, à chacun sa version.

Une fois de plus je retrouve un style affirmé et la belle écriture d 'Antonin Varenne, cet auteur me surprend à chaque lecture.

Ce roman enveloppe le lecteur d'une ambiance totalement délétère.
Les têtes de chapitre sont autant de fils tirés d'une pelote qui vous guident et vous égarent à la fois.

Des meurtres, des complots, des rivalités, des bavards et des taiseux...Tout un monde pour un roman maîtrisé. Une seule antienne : Vengeance.

Je l'ai lu en le savourant, me délectant sans précipitation et l'histoire me reste en mémoire.

En découvrant Antonin Varenne je me suis dit que la littérature française était vivante et bien vivante; et ce nouveau roman le démontre avec brio. C'est un auteur qui a des choses à dire et qui les dit bien. Il n'écrit jamais la même chose, toujours étonnant....
Tous les ingrédients d'une belle histoire, la nature fait partie des personnages, des bêtes ou des hommes nous savons que les nuisibles sont les hommes.
La narration est abordée sous le biais d'un interrogatoire qui nous fait pénétrer le coeur sombre de l'intrigue.
Un cinéaste trouverait matière à faire un film magnifique de cette histoire.

Merci Bruno de Passion Polar et Librairie Sauramps .
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Antonin Varenne, l'auteur du magnifique "Trois mille chevaux vapeur" revient en force avec "Battues", un roman noir tout aussi bluffant , bien que totalement différent.
Jugez plutôt : un ville de France dont le nom est juste R., deux riches familles qui s'affrontent depuis des décennies pour la possession des terres, des bois obligeant chaque habitant à se montrer fidèle à un seul des deux camps. Et puis il y a ceux qui refusent d'appartenir à un clan ...
Entre des disparitions inquiétantes, deux assassinats, des accidents de chasse, une scierie qui brûle et des bûcherons en colère, ça sent la nature sauvage, la forêt, la chasse, la rancoeur, l'affrontement brutal et l'impossible pardon. Et au final, un livre que l'on dévore de bout en bout.
La capacité de l'auteur à changer d'univers et à réinventer le suspense est très séduisante. Sans parler d'une construction narrative maîtrisée, originale et parfois déroutante dans la manière de gérer la chronologie de l'histoire. Tout ceci inscrit l'auteur de ce roman français dans la lignée d'un David Vann et des auteurs américains adeptes du "nature writing". Un régal !
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« Battues » – Antonin Varenne
Éditions La manufacture de livres – Collection Territori

Antonin Varenne, c'est la première fois que je le lis.
Tu vas voir que ça risque de pas être la dernière.

Bon.
La nature, encore le personnage principal de ce livre. En même temps, on est chez Territori. Donc, c'est logique. On sait pas vraiment où ils habitent. La ville, c'est R.
Ça peut être l'initiale de quelque chose, ou de Rien.
La ville, on croit qu'elle a pas d'importance. Elle est juste là.
« Quand j'y suis née, R. était encore une ville. »
Ça suppose que ce n'en est plus une.

Dans le livre, y a des gens.
Le type que tu vas suivre pendant 280 pages, il s'appelle Rémi. Il est Flic. Pas vraiment flic, en fait. Il bosse à l'ONF. Garde-chasse. Donc il est un peu le flic des forêts, des braconniers, des chasseurs aussi.
Il habite à La Terre Noire. C'est beau, la Terre Noire. C'est le seul coin qu'il a voulu garder quand sa soeur et lui, ils ont vendu les terres de leurs parents.
Alors, il y a construit une maison. Pour lui, sans doute.
Mais je te dis pas. Tu verras.

Il y a d'autres gens, forcément.
Deux familles, surtout. Avec celle de Rémi, ça fait trois. Et trois, c'est la guerre. T'as déjà vu ça.
Des exploitants qu'en ont rien à péter des arbres, et ça c'est pas bien.
Des éleveurs, qu'en ont rien à péter des arbres non plus.

Il y a une fille aussi. Forcément.
Les histoires d'amour, c'est souvent ce qui fout le bazar entre les familles.
Elle s'appelle Michèle.
Elle est belle.
« C'est vrai ce que t'as dit à Vanberten ?
– Quoi ?
Que je suis une fille trop belle pour ici.
– C'est vrai. »

Il y a les manouches. Ils parlent pas beaucoup, mais ils disent les choses.
« Tu chasses le démon, garde.
Rémi sourit.
« J'ai picolé, je sais pas ce que je fais ici.
– L'alcool te fait seulement tomber là où tu regardes. »

Tu te souviens de « Retour à la nuit ». J'en ai parlé il y a pas longtemps. Les cicatrices du type, cachées par les vêtements. Là, Rémy, il en a aussi des cicatrices. Elles sont pas cachées. Il les porte sur sa gueule. Parce que sa gueule à lui, elle est cassée. Il a eu un genre d'accident. Pas simple.
Pas simple quand t'es amoureux de la plus jolie fille de la région.
Pas simple, parce que les autres, ils pigent pas ce qu'elle te trouve. Ils croient que le physique est la seule chose importante dans les histoires d'amour.
Ils ont rien compris.
Alors ils te haïssent.
La haine, ça fabrique des coups, des colères, des meurtres aussi.

Quand tu finis un chapitre, tu crois que t'y vois plus clair. T'imagines que tu tiens le fil de l'histoire. Tu te goures. le fil, c'est Antonin Varenne qui le tient. Il te laisse juste des morceaux pour que tu te croies malin.

Puis tu commences à comprendre que la ville, celle dont tu penses depuis le début qu'elle a pas d'importance, c'est peut-être aussi un des personnages. Que la ville elle a péché. Grave.
Que la rédemption, c'est pas forcément dans le pardon que tu la trouves.

Varenne, il me fait penser à un de ces Compagnons du Tour de France. Ceux qui bossent toute leur vie pour maîtriser l'art qu'ils ont choisi. Il est comme ça. Parce que se balader à ce point dans le passé et le présent, c'est juste diabolique. Tu pourrais croire au début que tu vas te perdre. Tu te goures. Tu te perds pas. Jamais.

Il aurait pu aussi tomber dans le piège des trucs à la mode. Tu sais, les trucs écolo-branchouilles. Il en est à des kilomètres. Parce que la nature, dans son bouquin, elle est omniprésente à travers les personnages. Sans eux, elle n'existe pas et les hommes, ils font des conneries. Mais je te dis pas.

Comme d'hab.
Va le commander chez ton libraire.
Fais-moi confiance.

Lien : http://www.leslivresdelie.com
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