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3,1

sur 133 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Le récit se déroule en 1900, au moment de l'Exposition Universelle, qui, pendant six mois, a fait rayonner Paris à travers le monde. L'avènement de l'électricité la transforme en Ville Lumière et la Dame de fer, décriée depuis sa récente création, devient un symbole de grandeur et de modernité.

Ou du moins, d'une modernité d'apparat, car les moeurs, les mentalités, elles sont cruellement dépassées. Nous sommes plongés dans une époque où les femmes doivent avoir des autorisations de la préfecture pour porter des pantalons. Où porter des corsets à s'en étouffer est, pour elles, de mise. Où parmi les "attractions", les zoos humains ont une place normale.

Journaliste au New York Tribune, Aileen Bowman y est envoyée pour couvrir cet événement sans précédent en France. Cette jeune femme frondeuse aux cheveux d'un roux flamboyant, parfaitement bilingue, libre aussi bien dans ses idéaux, ses pensées que sa sexualité, semble chercher dans ce voyage l'occasion de mener une quête plus personnelle, qui sera dévoilée au fur et à mesure du récit. Pendant son séjour à Paris, elle côtoie les journalistes féministes de la Fronde, qui, comme elle, militent pour l'émancipation des femmes, mais aussi des artistes, dont le peintre Julius LeBlanc Stewart pour lequel elle n'hésite pas à poser nue. Elle retrouvera un "frère" amérindien au Pawnee Bill's Show, village humain installé pour l'Exposition Universelle, rencontrera un jeune ingénieur et sa femme qui donneront une nouvelle couleur à son voyage.

Je n'ai malheureusement pas vraiment été embarquée dans le récit des aventures d'Aileen Bowman. le personnage me semblait incarner le parangon exacerbé de la femme sulfureuse, je trouvais que sa liberté se manifestait plus dans ses moeurs que dans ses idées. Son histoire avec ce frère issu de la communauté de sa mère, m'a parue mal imbriquée dans la sienne. J'aurais aimé passer plus de temps en compagnie de ce "trouple" qu'elle forme avec Joseph et sa femme. Leur histoire s'achève, à mon goût, trop rapidement.

C'est surtout la toile de fond historique qui m'a intéressée : dans ce roman, on croise des personnages qui ont réellement existé comme Rudolf Diesel - j'ai par ailleurs appris, dans l'entretien qui suivait la narration, que c'était un homme profondément dépressif et qu'il avait mis ses concitoyens en garde déjà en son temps, sur les dangers de l'industrialisation, sur l'impact dramatique qu'elle pouvait avoir sur l'environnement, si elle n'était pas maîtrisée de facon raisonnée, quel visionnaire ! -; on entend parler d'artistes comme Gustave Courbet et de son scandaleux L'Origine du Monde. D'ingénieurs comme Fulgence Bienvenüe, grand architecte du métro parisien, pour lequel Joseph travaille. Pour autant, j'aurais aimé que l'exposition Universelle soit bien plus présente dans l'histoire, plutôt qu'elle soit traité comme un événement en toile de fond.

Le style de l'auteur est quant à lui fluide, agréable. Certains passages sont très beaux, empreints de sensualité.

La narration

Je ne connaissais pas du tout Julien Defaye. Sa lecture est très agréable et réussit à porter toute la sensualité du texte.

J'ai une fois de plus beaucoup apprécié l'entretien avec l'auteur à la fin du récit, c'est un moment intime toujours éclairant. Il y parle notamment de son envie de voir son roman lu par un homme, vous découvrirez pourquoi en l'écoutant par vous-même...
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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1900, Exposition universelle, avec une reconstitution d'un village indien qui me met mal à l'aise comme les noirs qu'on a aussi exhibés en cage..Une journaliste américaine très excentrique, libérée, volontiers provocante, ne serait-ce que par sa tenue: pantalon et bottes, arrive pour couvrir l'événement.
Une découverte du chantier qu'est Paris à ce moment là : construction du métro, invention du moteur Diésel...Des amitiés singulières avec un peintre et un ingénieur; Aileen deviendra l'amie (et l'amante) de ce dernier après sa mort, une fois retournée dans son ranch.
J'ai lu Fakirs mais c'est surtout Trois mille chevaux vapeur que je retrouve , avec le dynamisme et la singularité d'une plume alerte.
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Un beau roman qui a du souffle, une héroïne atypique, une chronique historique, le tout bien ficelé.
Décidément, les femmes et l'homosexualité sont à l'honneur de cette rentrée littéraire 2018, et c'est pour la bonne cause !
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Aileen Bowman, journaliste, vient à Paris dans le cadre de l'exposition universelle de 1 900, pour le New-York Tribune. Elle est née d'un père, Arthur, explorateur aux vies multiples et d'une mère française alsacienne, Alexandra Desmond,qui rêvait d'un autre monde, idéal. le Nevada, sa sierra et les bords du lac Tahoe lui tiendront lieu de berceau et forgera sa personnalité. Rousse flamboyante, célibataire, riche, avide de nouvelles expériences, elle va au court de ce séjour, se transformer et s'affranchir des conventions sociales pour devenir la femme d'aujourd'hui. A la recherche de son "cousin" Joseph, indien, fils de Peter Ferguson et Maria, morts de froid dans une réserve indienne, cousin qu'elle estime héritier comme elle de la fortune familiale, tout comme Oliver, frère de Peter, tous deux déserteurs et recueillis par Arthur et Alexandra.
Aileen s'associe avec le journal féministe "La Fronde", porte des pantalons par autorisation spéciale du préfet Lépine, rencontre un peintre Julius Leblanc Stewart, richissime héritier d'un planteur de cannes à sucre, qui s'amuse à donner à ses tableaux des titres classiques alors qu'il peint des prostituées, fréquente les bordels. Aileen va lui demander de faire son portrait exhibant ses tatouages tribaux (mystérieux et fascinants), en pendant d'un autre portrait celui d'une femme dont elle est tombée amoureuse sur le bateau qui l'amenait en France, Mary Stanford, épouse d'un dirigeant de la Standard Oil, même si elle ne sera pas celle avec qui elle vivra à son retour aux USA.
Le diesel, le métro, l'acier (et le pouvoir des industriels sur le déclenchement des guerres) les photographies canailles de Jeandel, l'automobile et les pneus Michelin, le vélo, l'exploitation des "bons sauvages", la transfusion sanguine et une autre rencontre : celle d'un ingénieur du métro, Jacques Huet et de son épouse,la belle Agnès et Alice, leur fille. Agnès, si effacée, si terriblement soumise aux critères de l'époque, qui va grâce à Aileen, devenir autre et oser.
Un roman dense, riche de couleurs, senteurs, qui met en concurrence : la vieille Europe et sa société si contrainte et l'Amérique, jeune, sans histoire (car les colons ont annihilé l'histoire des autochtones, les indiens), insolente et contrastée. L'histoire d'une femme, celle des femmes et une nécessité de rester en éveil pour battre en brèche les idées conservées dans le formol ...
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Lu dans le cadre du prix des lecteurs du salon littéraire la Grande Evasion - Pessac 2019

Ce roman nous fait voyager dans l'Amérique du Névada et le Paris de 1900. Aileen, journaliste américaine, française par sa mère, vient à Paris pour couvrir l'exposition universelle de 1900. Elle est libre, affranchie des conventions parisiennes et dérange par ses comportements et ses écrits. Elle croise la route d'un ingénieur mort sauvagement dans les rues de Paris, et de sa femme Agnès qu'elle amènera en Amérique avec elle.
C'est une saga temporelle : on suit la vie d'Aileen du début à la fin.
Les sentiments sont mêlés à la lecture de ce roman mais ce qui domine c'est tout de même l'attachement qui grandit à ce personnage d'Aileen, haut en couleur, qui va au bout de son instinct. Elle est nourrie de sa double origine et de son éducation dans un ranch au plus près de la nature. Elle est brillante et mène sa carrière de journaliste en franchissant tous les obstacles. Mais à Paris son passé la rattrape et lui laisse un goût amer.
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La toile du monde est le troisième volet d'une trilogie dont les deux premiers tomes sont Trois mille chevaux vapeur et Équateur. Nul besoin d'avoir lu les deux premiers volumes pour l'apprécier pleinement.

Aileen Bowman est journaliste au New York Tribune. En ces débuts de l'année 1900, tous les regards convergent vers Paris où doit se tenir l'Exposition Universelle. Elle veut en être. de mère française, elle voit là une occasion idéale pour retrouver une partie de ses racines.

Ayant été élevée par des parents aventuriers pour qui la liberté était le maître mot, Aileen est une femme au caractère bien trempé. Elle convainc non sans mal son rédacteur en chef de l'envoyer à cette grande kermesse internationale.

La suite de ma chronique, sur le blog : lien ci-dessous.
Lien : https://leslecturesduhibou.b..
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A la veille de l'exposition universelle de 1900 à Paris, Aileen Bowman, journaliste américaine, vient en France sous le prétexte d'écrire des articles pour son journal "Le New-yorker Tribune". Elle va aussi écrire pour un autre journal, français ceui-là, "La Fronde" composé exclusivement de femmes. Elle va donner une voix à la ville de Paris en rédigeant des textes sur ce siècle naissant avec gouaille et modernité. Aileen est aussi là pour retrouver son "frère" Joseph, métisse indien, personnage tourmenté et violent et elle est surtout ici en quête d'elle même. Un drame va tout précipiter et répondre à ses questions. Aileen est la fille d'Arthur Bowman, le héros de "trois mille chevaux vapeur", formidable roman paru il y a quelques années. C'est un roman riche et puissant, qui évoque de nombreux sujets, et profondément contemporain. Un énorme coup de coeur pour moi en cette rentrée littéraire!
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Scandaleuse, Sensuelle, Féministe, Engagée, Insaisissable, Provocante, Libre… autant de coups de pinceaux pour dresser le portrait de cette héroïne hors du commun. On suit avec plaisir le parcours de la jeune femme intrépide à travers Paris, dans les salons huppés comme dans les bordels. La plume de l'auteur est poétique et limpide, son récit empreint d'une incroyable sensualité met à nu les personnages, leurs désirs enfouis et leur manque.

La toile du monde, c'est aussi l'histoire d'un destin tragique, d'un amour interdit, d'un drame familial qui se joue en arrière plan sans que le lecteur en ait même conscience et qui va trouver ici sa terrible conclusion. La brutalité de la réalité rattrape le monde onirique d'un Paris hors du temps, laissant sur Aileen une trace aussi indélébile que ses tatouages qui va tracer la suite de son destin.Un magnifique roman, subliment porté par la voix Julien Defaye pour la version audio, qui par ses mots donnent littéralement vie à cette marquante héroïne et fait étinceler comme jamais la ville lumière. le lecteur sait trouver le ton juste pour restituer au mieux l'esprit de chacun des personnages et cette ambiance, sensuelle et scandaleuse, du Paris de 1900. L'entretien qui suit avec l'auteur est aussi très éclairant, même si pour ma part, je préfère préserver la part de mystère qui demeure après la lecture.
Lien : https://wereallmadaboutbooks..
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Fin de la trilogie bowman. Pas de voyage dans les contrées lointaines cette fois ci.on reste a Paris et on suit ailen Bowman, journaliste Américaine qui est envoyé a Paris en 1900 pour couvrir l'événement de l'époque a savoir l'exposition universelle.
Voyage dans le temps réussi tant on sent que l'auteur s'est documenté.
On voyage a travers les toiles de maître et les inventions de l'époque.
Le talent de conteur de varennes est indéniable et il le montre encore en clôturant sa trilogie a merveille.
Plus calme que les précédents tome, meme si on y croise des indiens,celui-ci se veut plus politique.
Un roman feministe fort sur la liberté et la place de la femme a l'époque.
Superbe balade encore , un roman a ne pas rater.
Merci a Babelio de m avoir permis ce voyage.
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