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3,1

sur 133 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Aileen Bowman n'est pas n'importe qui : fille des héros de « Trois mille chevaux -vapeur » précédent roman d'Antonin Varenne , cette rousse incendiaire débarque de l'Ouest américain dans le Paris de 1900 et de l'Exposition Universelle . Journaliste , féministe ,elle arpente Paris à pied , à cheval , en vélo …et en pantalon (pour cela il lui faut une autorisation préfectorale !) .Auprès de ceux qu'elle rencontre , couples bourgeois trop sages ou peintre érotomane, elle joue le rôle du mystérieux étranger dans « Théorème » de Pasolini , bouleversant les esprits et les coeurs par sa sensualité débridée et ses questions dérangeantes .On trouve aussi dans ce roman , un ingénieur scalpé en plein Paris, une version nouvelle de « L'origine du monde », les confidences coquines de la tour de Monsieur Eiffel ,les folies techniciennes du siècle nouveau et le racisme colonial à son apogée …bref on ne s'ennuie pas .
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Aileen Bowman, journaliste, vient à Paris dans le cadre de l'exposition universelle de 1 900, pour le New-York Tribune. Elle est née d'un père, Arthur, explorateur aux vies multiples et d'une mère française alsacienne, Alexandra Desmond,qui rêvait d'un autre monde, idéal. le Nevada, sa sierra et les bords du lac Tahoe lui tiendront lieu de berceau et forgera sa personnalité. Rousse flamboyante, célibataire, riche, avide de nouvelles expériences, elle va au court de ce séjour, se transformer et s'affranchir des conventions sociales pour devenir la femme d'aujourd'hui. A la recherche de son "cousin" Joseph, indien, fils de Peter Ferguson et Maria, morts de froid dans une réserve indienne, cousin qu'elle estime héritier comme elle de la fortune familiale, tout comme Oliver, frère de Peter, tous deux déserteurs et recueillis par Arthur et Alexandra.
Aileen s'associe avec le journal féministe "La Fronde", porte des pantalons par autorisation spéciale du préfet Lépine, rencontre un peintre Julius Leblanc Stewart, richissime héritier d'un planteur de cannes à sucre, qui s'amuse à donner à ses tableaux des titres classiques alors qu'il peint des prostituées, fréquente les bordels. Aileen va lui demander de faire son portrait exhibant ses tatouages tribaux (mystérieux et fascinants), en pendant d'un autre portrait celui d'une femme dont elle est tombée amoureuse sur le bateau qui l'amenait en France, Mary Stanford, épouse d'un dirigeant de la Standard Oil, même si elle ne sera pas celle avec qui elle vivra à son retour aux USA.
Le diesel, le métro, l'acier (et le pouvoir des industriels sur le déclenchement des guerres) les photographies canailles de Jeandel, l'automobile et les pneus Michelin, le vélo, l'exploitation des "bons sauvages", la transfusion sanguine et une autre rencontre : celle d'un ingénieur du métro, Jacques Huet et de son épouse,la belle Agnès et Alice, leur fille. Agnès, si effacée, si terriblement soumise aux critères de l'époque, qui va grâce à Aileen, devenir autre et oser.
Un roman dense, riche de couleurs, senteurs, qui met en concurrence : la vieille Europe et sa société si contrainte et l'Amérique, jeune, sans histoire (car les colons ont annihilé l'histoire des autochtones, les indiens), insolente et contrastée. L'histoire d'une femme, celle des femmes et une nécessité de rester en éveil pour battre en brèche les idées conservées dans le formol ...
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J'étais hésitante au moment d'emprunter La Toile du Monde à la médiathèque et je suis toujours hésitante au moment de dire si j'ai aimé ou non...

L'auteur nous offre ici une histoire aussi baroque que son héroïne est excentrique. Il aborde toutes sortes de sujets (Histoire des Etats-Unis, condition de la femme, art, économie, etc) et il met en scène de nombreux personnages, cetains qu'on ne fait que croiser, d'autres qui occupent un peu plus de place dans le récit.

Le style d'Antonin Varenne m'a bien plu : son écriture est très vivante, pleine d'énergie. Par contre, j'ai trouvé le livre d'un intérêt inégal selon la direction que prenait l'histoire. Certains passages m'ont captivée alors que d'autres aspects du récit me donnaient l'impression que l'auteur prenait la mauvaise direction ou perdait du temps alors qu'il y avait d'autres choses à raconter....

J'ai particulièrement apprécié la première partie où l'auteur nous fait découvrir à travers les yeux de son héroïne le Paris de 1900 et de la grande exposition universelle. La jeune femme porte un regard désabusé sur la course à la modernité qui agite la ville alors que les laissés pour compte du progrès sont nombreux : les petites gens exploités comme domestiques ou ouvriers, les femmes privés des droits les plus élémentaires comme le vote ou le port du pantalon, les indigènes des pays colonisés traités comme des animaux au zoo…

Au final, je crois que j'ai bien aimé le roman même si certains passages ne m'ont pas convaincus.
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e suis partie, grâce au talent d'Antonin Varennes, dans le Paris de 1900, complètement chamboulé par l'exposition universelle, j'ai suivi la jeune et belle Aileen Bowman correspondante de presse d'un journal new-yorkais. Elle a imposé à son rédacteur en chef son séjour à Paris. Elle nous permet de découvrir cette ville courue par les artistes, ce qui va du classicisme absolu tant vanté par Royal Cortissoz, le critique d'art à qui le gouvernement américain a confié le choix des tableaux,Nous suivons aussi la construction de l'exposition universelle qui fait de Paris un village de décors et où on invite les populations indigènes à se donner en spectacle. C'est là, la première raison de la venue à Paris d'Ailleen , elle veut retrouver son demi-frère Joseph jeune métis mi-indien mi -blanc qui est devenu fou à cause de ce partage en lui de civilisations trop antinomiques, il fait partie du spectacle que les indiens donnent à Paris mais il n'est que souffrance et apporte le malheur partout où il passe ; encore que… la fin du roman donne peut être un autre éclairage à ses actes terribles..

On suit aussi l'énorme enthousiasme qu'apporte la révolution industrielle ; le progrès est alors un Dieu qui doit faire le bonheur des hommes, c'est ce que pensent en tout cas aussi Rudolf Diesel qui expose son moteur révolutionnaire, et Fulgence Bienvenüe, qui construit le métro avec un ingénieur Charles Huet marié à une si jolie femme.
Enfin le dernier fil, c'est le combat des femmes pour pouvoir exister en dehors du mariage et de la procréation et en cela Aileen aussi, est une très bonne guide.
On suit tout cela et on savoure les récits foisonnants d'une autre époque, la belle dit-on souvent, certainement parce qu'elle était pleine d'espoirs qui se sont fracassés sur les tranchées de la guerre 14⁄18.
Lien : http://luocine.fr/?p=10448
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Scandaleuse, Sensuelle, Féministe, Engagée, Insaisissable, Provocante, Libre… autant de coups de pinceaux pour dresser le portrait de cette héroïne hors du commun. On suit avec plaisir le parcours de la jeune femme intrépide à travers Paris, dans les salons huppés comme dans les bordels. La plume de l'auteur est poétique et limpide, son récit empreint d'une incroyable sensualité met à nu les personnages, leurs désirs enfouis et leur manque.

La toile du monde, c'est aussi l'histoire d'un destin tragique, d'un amour interdit, d'un drame familial qui se joue en arrière plan sans que le lecteur en ait même conscience et qui va trouver ici sa terrible conclusion. La brutalité de la réalité rattrape le monde onirique d'un Paris hors du temps, laissant sur Aileen une trace aussi indélébile que ses tatouages qui va tracer la suite de son destin.Un magnifique roman, subliment porté par la voix Julien Defaye pour la version audio, qui par ses mots donnent littéralement vie à cette marquante héroïne et fait étinceler comme jamais la ville lumière. le lecteur sait trouver le ton juste pour restituer au mieux l'esprit de chacun des personnages et cette ambiance, sensuelle et scandaleuse, du Paris de 1900. L'entretien qui suit avec l'auteur est aussi très éclairant, même si pour ma part, je préfère préserver la part de mystère qui demeure après la lecture.
Lien : https://wereallmadaboutbooks..
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Le récit se déroule en 1900, au moment de l'Exposition Universelle, qui, pendant six mois, a fait rayonner Paris à travers le monde. L'avènement de l'électricité la transforme en Ville Lumière et la Dame de fer, décriée depuis sa récente création, devient un symbole de grandeur et de modernité.

Ou du moins, d'une modernité d'apparat, car les moeurs, les mentalités, elles sont cruellement dépassées. Nous sommes plongés dans une époque où les femmes doivent avoir des autorisations de la préfecture pour porter des pantalons. Où porter des corsets à s'en étouffer est, pour elles, de mise. Où parmi les "attractions", les zoos humains ont une place normale.

Journaliste au New York Tribune, Aileen Bowman y est envoyée pour couvrir cet événement sans précédent en France. Cette jeune femme frondeuse aux cheveux d'un roux flamboyant, parfaitement bilingue, libre aussi bien dans ses idéaux, ses pensées que sa sexualité, semble chercher dans ce voyage l'occasion de mener une quête plus personnelle, qui sera dévoilée au fur et à mesure du récit. Pendant son séjour à Paris, elle côtoie les journalistes féministes de la Fronde, qui, comme elle, militent pour l'émancipation des femmes, mais aussi des artistes, dont le peintre Julius LeBlanc Stewart pour lequel elle n'hésite pas à poser nue. Elle retrouvera un "frère" amérindien au Pawnee Bill's Show, village humain installé pour l'Exposition Universelle, rencontrera un jeune ingénieur et sa femme qui donneront une nouvelle couleur à son voyage.

Je n'ai malheureusement pas vraiment été embarquée dans le récit des aventures d'Aileen Bowman. le personnage me semblait incarner le parangon exacerbé de la femme sulfureuse, je trouvais que sa liberté se manifestait plus dans ses moeurs que dans ses idées. Son histoire avec ce frère issu de la communauté de sa mère, m'a parue mal imbriquée dans la sienne. J'aurais aimé passer plus de temps en compagnie de ce "trouple" qu'elle forme avec Joseph et sa femme. Leur histoire s'achève, à mon goût, trop rapidement.

C'est surtout la toile de fond historique qui m'a intéressée : dans ce roman, on croise des personnages qui ont réellement existé comme Rudolf Diesel - j'ai par ailleurs appris, dans l'entretien qui suivait la narration, que c'était un homme profondément dépressif et qu'il avait mis ses concitoyens en garde déjà en son temps, sur les dangers de l'industrialisation, sur l'impact dramatique qu'elle pouvait avoir sur l'environnement, si elle n'était pas maîtrisée de facon raisonnée, quel visionnaire ! -; on entend parler d'artistes comme Gustave Courbet et de son scandaleux L'Origine du Monde. D'ingénieurs comme Fulgence Bienvenüe, grand architecte du métro parisien, pour lequel Joseph travaille. Pour autant, j'aurais aimé que l'exposition Universelle soit bien plus présente dans l'histoire, plutôt qu'elle soit traité comme un événement en toile de fond.

Le style de l'auteur est quant à lui fluide, agréable. Certains passages sont très beaux, empreints de sensualité.

La narration

Je ne connaissais pas du tout Julien Defaye. Sa lecture est très agréable et réussit à porter toute la sensualité du texte.

J'ai une fois de plus beaucoup apprécié l'entretien avec l'auteur à la fin du récit, c'est un moment intime toujours éclairant. Il y parle notamment de son envie de voir son roman lu par un homme, vous découvrirez pourquoi en l'écoutant par vous-même...
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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1900, Exposition universelle, avec une reconstitution d'un village indien qui me met mal à l'aise comme les noirs qu'on a aussi exhibés en cage..Une journaliste américaine très excentrique, libérée, volontiers provocante, ne serait-ce que par sa tenue: pantalon et bottes, arrive pour couvrir l'événement.
Une découverte du chantier qu'est Paris à ce moment là : construction du métro, invention du moteur Diésel...Des amitiés singulières avec un peintre et un ingénieur; Aileen deviendra l'amie (et l'amante) de ce dernier après sa mort, une fois retournée dans son ranch.
J'ai lu Fakirs mais c'est surtout Trois mille chevaux vapeur que je retrouve , avec le dynamisme et la singularité d'une plume alerte.
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Audio livre reçu dans le cadre de "Masse critique".

Installez-vous tranquillement et écoutez la voix de Julien Defaye. Il va conter une partie de l'histoire d'Aileen Browman.
Paris 1900, la fin d'un siècle et la naissance d'un nouveau. L'année ou Paris se transforme, se modernise... L'électricité fait son apparition, le métro ouvre le ventre de Paris. Pour l'exposition universelle de cette année charnière Aileen Brownan, journaliste américaine, traverse l'Atlantique et découvre la terre natale de sa mère.
Si l'exposition universelle draine des entrepreneurs soucieux de profiter de l'événement pour développer leur industrie, elle draine aussi des artistes, des curieux du monde entier. C'est le lieu où il faut être.
Alors, Aileen débarque avec sa chevelure rousse, ses pantalons, son chapeau mou, sa vieille besace, mais surtout avec ses idées libres, sa vision de la vie et ses goûts qui à cette époque sont inadmissibles.
Parfaitement bilingue elle écrira des chroniques dans un journal français en plus des articles pour son journal au-delà des eaux. Dans ses écrits Paris est une femme, une femme qui évoque les hommes qui ouvrent son ventre pour y faire circuler un métro, des hommes qui abusent d'elle, la défigure, l'embellie... Enfin des hommes qui vivent sur elle, en elle.
Aileen goûtera les nuits parisiennes, posera pour un peintre, fréquentera les lieux de perdition. Aileen vivra.
Par son regard, nous découvrirons la condition de la femme à cette époque ou le port du pantalon est soumis à autorisation préfectorale, ou la femme ne vote pas, où elle doit être silencieuse.
Nous découvrirons également le "village colonial" ce zoo humain où elle retrouvera Joseph, cousin disparu.
Je vous laisse découvrir tous les événements qui marqueront le séjour Aileen dans notre belle capitale (je manque d'objectivité : désolée).
L'écriture est libre, plaisante, provocante, sensuelle, elle est à l'image d'Aileen.
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Lu dans le cadre du prix des lecteurs du salon littéraire la Grande Evasion - Pessac 2019

Ce roman nous fait voyager dans l'Amérique du Névada et le Paris de 1900. Aileen, journaliste américaine, française par sa mère, vient à Paris pour couvrir l'exposition universelle de 1900. Elle est libre, affranchie des conventions parisiennes et dérange par ses comportements et ses écrits. Elle croise la route d'un ingénieur mort sauvagement dans les rues de Paris, et de sa femme Agnès qu'elle amènera en Amérique avec elle.
C'est une saga temporelle : on suit la vie d'Aileen du début à la fin.
Les sentiments sont mêlés à la lecture de ce roman mais ce qui domine c'est tout de même l'attachement qui grandit à ce personnage d'Aileen, haut en couleur, qui va au bout de son instinct. Elle est nourrie de sa double origine et de son éducation dans un ranch au plus près de la nature. Elle est brillante et mène sa carrière de journaliste en franchissant tous les obstacles. Mais à Paris son passé la rattrape et lui laisse un goût amer.
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Année 1900, l'exposition universelle qui se tient en France consacre la tour Eiffel comme symbole de Paris. Elle n'est déjà plus cette horreur qui a scandalisé bon nombre de parisiens onze ans plus tôt, à vocation d'être démontée. La fée électricité tient pavillon en vedette dans l'exposition et fait de Paris la ville lumière. Notre capitale domine la vieille Europe à l'apogée de son rayonnement international, avant de basculer sur le versant du déclin. La première guerre mondiale lui donnera le coup de grâce et ouvrira la voie aux États-Unis avec leur arrogante réussite économique. La suprématie traverse l'Atlantique.

La toile du monde est le troisième ouvrage d'une trilogie qu'Antonin Varenne consacre à son héroïne Aileen Bowman. J'ai manqué les deux premiers. Ce n'est pas rédhibitoire, celui-là peut se lire indépendamment. Il sera en revanche peut-être plus difficile de revenir en arrière. Reste que cet ouvrage est un bel exercice de style, et se suffit à lui-même.

Bien malin qui peut, au débarquement d'Aileen Bowman au Havre en 1900 afin de couvrir l'événement de l'exposition universelle pour son journal le New York Tribune, préjuger des péripéties qui émailleront son séjour en France. Elle ignore alors qu'elle transporte dans ses bagages les problèmes de société dont son pays aimerait bien se défaire.

Après avoir exterminé les indigènes à la peau rouge et cantonné leurs survivants dans des réserves, les américains s'essaient maladroitement au remord en affichant de l'intérêt pour leur traditions, sans omettre toutefois l'exploitation commerciale de leur culture. C'est ainsi que le Pawnee Bill's Show est présent à l'exposition universelle de 1900, sur fond campement indien reconstitué, avec des acteurs sang mêlés qui ont encore du mal à se faire à l'idée d'être exposés en vestiges d'une culture révolue, que l'assimilation est leur seule chance de survie. Aileen Bowman qui retrouve aux pavillons des États-Unis un cousin métissé, se rend compte que l'exposition universelle, c'est aussi cela : la transposition de problèmes de société qu'elle croyait avoir laissés derrière elle. Ce parent aigri donnera une tournure inattendue à l'intrigue.

La Toile du monde porte bien son titre. C'est la fresque d'une ville en vedette mondiale, laquelle déploie ses charmes pour séduire son public. C'est d'ailleurs sous cet angle qu'Aileen Bowman la décrira dans les chroniques qu'elle vendra au journal féministe parisien La Fronde. Sous sa plume, la vieille ville est une catin qui s'enorgueillit de voir le monde à ses pieds, ultime sursaut d'une coquetterie défraichie, au crépuscule de sa gloire.

Ce titre a, à n'en pas douter, été inspiré par les oeuvres de Julius LeBlanc Stewart, artiste peintre bien réel celui-là, qui s'est fait voler la vedette par les surréalistes conquérants. Repus d'un figuratif qui a épuisé les ressources de son réalisme, les amateurs d'art se tourne désormais vers un imaginaire qui ne se plie quant à lui à aucune règle, aucun code moral. A l'instar des moeurs du 19ème siècle, devenues lasses du convenu tous rideaux tirés et font oeuvre de chair au grand jour. Gustave Courbet avait ouvert le bal avec son célèbre tableau. La toile du monde est donc un roman qui ne doit pas seulement sa sensualité au spectacle d'une capitale en exhibition. Les corps y prennent leur part et s'ouvrent à la volupté assumée des années folles.

C'est aussi un roman qui consacre l'explosion industrielle. Fulgence Bienvenue ouvre la première ligne de métro. Les parisiens se pressent sur des trottoirs roulants. Rudolf Diesel lance son célèbre moteur tant décrié aujourd'hui, et le cinéma trouve dans l'exposition universelle l'événement qui le fera passer de curiosité technique au rang de 7ème art. Il nous permet aujourd'hui de mesurer la taille de l'événement avec ses premiers reportages disponibles sur la toile, sur internet celle-là. Ce roman est bien la fresque d'un monde qui s'apprête à basculer dans le monde moderne. Ce que confirme aussi cette belle aventure singulière entre deux femmes qui tentent d'afficher encore timidement leur émancipation. Bienvenu au 20ème siècle, avec un bien beau roman.
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