"Ce village s'est abâtardi depuis que tout cet argent y circule. Les biens matériels sont devenus le centre du monde. Alors, on traite tout comme de la marchandise ou comme un moyen d'arriver à ses fins. Rappelez-vous ce que disait
Platon : il faut prendre soin de son âme."
Le commissaire Soneri retourne dans son village natal, dans les Appennins, pour quelques jours de vacances à la fin de l'automne.
Il retrouve un village en émoi après la disparition de Paride Rodolfi, le fils de Palmiro Rodolfi qui fait vivre tous les habitants ou presque depuis des lustres avec son usine de charcuterie.
Puis Palmiro est englouti par le brouillard à son tour.
Le commissaire Soneri s'accroche bien un peu à son idée de ne se mêler de rien et de garder son objectif, aller aux champignons comme il le faisait enfant avec son père.
Il ne pourra pourtant pas rester totalement en dehors de l'enquête, ni insensible aux interrogations des villageois qui tantôt veulent lui parler et vident leur sac, tantôt gardent un silence obstiné qui peut laisser libre cours à toutes les interprétations.
Originaire du village, l'ayant quitté à l'adolescence, Soneri est considéré comme un des leurs ou un étranger, c'est selon, et ce déséquilibre permanent fait le charme de ce livre comme il en marque les limites.
L'intrigue policière est classique, elle prend son temps pour se mettre en place et avance à un train de sénateur jusqu'aux derniers évènements (difficile de parler de… rebondissements), mais ce n'est peut-être pas l'essentiel dans ce roman.
L'ambiance, elle, est bien restituée, de ce village confronté à une catastrophe économique qui va toucher tous les foyers et dont le mode de vie disparaît peu à peu.