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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Cette ritournelle de quatre personnes, Don Rigoberto, son fils, le chérubin Fonchito aux humeurs concupiscentes et équivoques, sa seconde épouse Lucrecia, une beauté quarantenaire aguicheuse qu'il aime passionnément et la bonne, s'enchâsse dans un défilé de tableaux comme autant de correspondances en miroir des protagonistes peints ou écrits.
Dans une prose réjouissante, Vargas Llosa soumet l'érotisme triangulaire du père, de la belle-mère et de son jeune beau-fils aux jeux et enjeux de la culture et du pouvoir. Car ici, ce n'est pas le désir qui est impur mais ses éventuels objectifs et ses manipulations : il est autant innocence de nature que pervers dans son application. Eros, ange annonciateur éruptif, reste un démiurge du plaisir comme perfection individuelle et félicité, un concentré omniprésent du désir, antique, artistique, religieux, créatif : il est fondateur. L'impulsion artistique s'imbrique dans le désir de communion charnelle et la sensualité est latente dans les plus hautes créations de l'esprit.
C'est enfin un éloge de la liberté et de l'individu lancé à la face des sociétés bien-pensantes, autoritaires ou massifiées dans des démocraties grégaires, une réponse jubilatoire au dogme moral et politique si étriqué d'un Odria, d'un Franco ou d'un Pinochet : libertad si, libertinage no. Vargas Llosa invoque le droit individualiste salutaire du désir en même temps que celui du droit à l'expression. Rappelons que son adversaire politique s'est servi de cet ouvrage pour décrédibiliser Vargas Llosa durant la campagne électorale péruvienne pour les présidentielles de 1990.
On retrouve dans ce roman enthousiasmant les thèmes chers à l'auteur : la force libératoire de la création, la perversion du pouvoir, la quête d'idéal et le dépassement de soi.
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C'est un ami qui m'a recommandé ce livre. Je connaissais depuis longtemps Vargas Llosa, mais sans l'avoir lu. Alors c'était une bonne occasion pour faire sa connaissance. Éloge de la marâtre est un court roman intemporel où l'art et le corps tiennent une place importante. Vargas Llosa avec son écriture suave a su créer un monde pittoresque et érotique autour de personnages peu nombreux (un père, son fils au visage d'ange et la fameuse marâtre au corps féerique ainsi que d'autres personnages secondaires). L'intrigue est très simple: un enfant diabolique séduit sa belle-mère qui aime son mari et qui est à son tour aimée par ce dernier. Or, Vargas Llosa a pu tirer à partir de tableaux célèbres des histoires bizarres, mythologiques et amusantes, mais aussi transformer des actes aussi naturelles et quotidiens (comme se nettoyer les oreilles, se laver ou même faire ses besoins) en des actes divins: un vrai exemple de l'homme qui vit pleinement chaque moment de sa vie avec bonne humeur et plaisir. de plus, les relations sexuelles conjugales prennent une dimension mythique où le père (Don Rigoberto) s'occupe de chaque parcelle du corps de sa femme. Pour finir, il convient de rappeler que ce roman a une suite "Les cahiers de Don Rigoberto". Et sans doute le plaisir qu'on ressent à la lecture d'Eloge va nous pousser à lire sa suite mais aussi à lire d'autres livres de "super" Mario Vargas Llosa.
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ÉLOGE DE LA MARÂTRE de MARIO VARGAS LLOSA
Dona Lucrecia vient de se marier avec Don Rigoberto qui de son premier mariage a un fils qui vit avec eux, Alfonsito. Les mariés sont très amoureux et chacun d'entre eux cherche à pousser le désir de son partenaire au paroxysme. D'ailleurs, il y a dans la maison une pinacothèque avec des tableaux qui suggèrent un erotisme lascif. Tout va donc bien à l'exception de l'angoisse de Lucrecia qui craint qu'Alfonsito ne l'accepte jamais. Elle fait donc le maximum pour lui plaire et de son côté le garçon lui montre un intérêt bien particulier qui va bientôt les embraser. Les relations familiales vont prendre une tournure inattendue.
Court et succulent roman, Vargas Llosa s'amuse avec ce conte amoral en diable avec une fin que je vous laisse découvrir.
A noter les tableaux qui illustrent l'évolution des relations erotiques et contribuent à l'ambiance.
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Le roman s'ouvre sur ces mots :
"Joyeux anniversaire belle-maman! (...) Tu es la meilleure, la plus jolie, et c'est à toi que je rêve toutes les nuits."

Lucrecia croyait, en épousant en secondes noces don Rigoberto, que l'enfant serait un obstacle à leur union, ses amies lui avaient prédit. Or, il se trouve que le petit Alfonso est plus que troublé par sa marâtre...
Le livre donne une impression baroque : on se croirait dans une vieille bâtisse, avec des personnages nobles, quasiment hors du temps. Pourtant, l'histoire se passe à Lima (Pérou), dans la maison d'un directeur d'assurances : mais cela n'a aucune importance.
Trois caractères se dessinent au fil des chapitres : celui de Lucrecia, la femme adorée et désirée par son nouvel époux qui fait d'ailleurs l'éloge de sa croupe dès le premier chapitre, Llosa ayant recours au mythe de Candaule pour faire le panégyrique de cette partie de son corps ; Rigoberto, l'époux fou de désir et très porté sur les soins de son corps pour plaire à sa femme ; Alfonsito, l'enfant à l'âge incertain que Rigoberto a eu avec sa première femme, Eloisa, amoureux de sa belle-mère... (...)
Lien : http://edencash.forumactif.o..
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Quelques fois par an, l'envie me prend de trouver un livre au sujet un peu dérangeant voire tabou, et de me laisser happer par cet univers perturbant et fascinant à la fois. En cherchant bien j'ai trouvé ce petit livre, d'à peine plus d'une centaine de pages et j'ai été immédiatement enchantée par le fait qu'il mêle la narration à des reproductions de peinture en couleur, chaque tableau ouvrant une histoire propre trouvant un écho à l'histoire principale.

En effet, le livre est très court mais très dense, et assez puissant pour nous marquer dans ce laps de temps. J'ai été captivée du début à la fin, tant l'auteur écrit avec une plume sensuelle et délicate les gestes les plus intimes et les plus crus parfois. Tout est en équilibre et c'est de cet équilibre que la relation entre Lucresia et Alfonsito va se mettre en place et tout bouleverser. C'est dérangeant mais ce qui l'est encore plus ce sont les motivations et les aspirations du jeune garçon.

Le livre pourra vous bousculer et vous mettre mal à l'aise, notamment pour la relation entre Lucresia et son beau-fils, mais il ne s'agit là qu'un des éléments du si beau tableau que nous avons sous les yeux et aussi horrible que cela puisse être, le tout est parfait à tel point que je dégustais chaque mot et ne voulais pas arriver à la fin.

Enfin bref... Une oeuvre profondément dérangeante mais qui fascine le lecteur par la beauté et le sublime qui habillent chaque page du roman. Pour un premier pas dans l'atelier littéraire de Mario Varga Llosa, je suis ravie de cette mise en bouche, et impatiente de lire la suite des mésaventures de Don Rigoberto.
Lien : https://bookymary.blogspot.c..
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