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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Un détective privé féru des années 1930 comme il se doit, une enquête qui apparait simple, la lune et surtout Sherlock. Voilà le point de départ. Tout cela se passe dans l'univers des Huit Mondes, que l'auteur a développé dans plusieurs romans et nouvelles.

Tout cela se lit avec plaisir, l'humour et la légèreté baigne l'ensemble. Mais une fois la dernière page tournée, j'étais bien en peine de savoir de quoi avait voulu parler l'auteur, si tant est qu'il est voulu parlé d'un sujet précis.

L'enquête est assez linéaire, et on a vite compris les tenants et les aboutissants, elle est surtout présente pour amener à l'histoire d'Irontown et du traumatisme du détective.


Reste surtout une sensation de survol. Je pense qu'il m'a manqué pas mal d'éléments pour profiter pleinement de l'univers. N'ayant jamais lu du Varley, j'ai l'impression - renforcé après lectures du pitch des deux tomes précédents - que pleins de références s'y trouvent. Blues pour Irontown peut se lire de manière indépendante, mais un goût de trop peu demeure.

Autre référence qui m'a fait défaut, c'est la lecture de Robert A.Heinlein. On sent l'hommage aux écrits de l'auteur (les habitants de Heinlein-Ville sont des Heinleinistes, un vaisseau s'appelle le Heinlein). Mais je crois que de nombreux clins d'oeil aux textes d'Heinlein parsèment le texte.

Dans l'avant-propos, John Varley précise :

"Saviez-vous qu'un bon paquet de directeurs littéraires, et même certains auteurs, emploient désormais des gens qu'on appelle des « détecteurs de points délicats » ? Leur travail consiste à lire votre bouquin et à vous prévenir s'il contient quoi que ce soit qui pourrait choquer quelqu'un, quelque part, à quelque moment que ce soit. Si ces lecteurs repèrent dans un roman un élément susceptible d'offusquer un groupe de lecteurs sensibles, l'auteur peut se voir soumis à une pression considérable pour le réécrire ou le retirer.
C'est comme ces « signaux d'alerte » populaires qui infestent les campus d'université de nos jours. Si quelque chose dans un livre est trop terrifiant pour que les gens l'affrontent — des choses effrayantes comme évoquer l'esclavage ou écrire une scène de viol —, certains étudiants exigent à présent qu'on les mette en garde de façon à éviter un ouvrage qui pourrait les troubler.
On m'a encouragé à effectuer quelques changements pour rendre le manuscrit plus politiquement correct. Je ne dis pas qu'il s'agissait de choses énormes. Ce n'était pas le cas. Mais le livre (ou sa traduction) que vous tenez actuellement entre vos mains est l'édition approuvée par l'auteur de ce roman, avec toutes les modifications retirées. Et, chers lecteurs, je peux vous assurer que si vous trouvez dans un de mes romans quelque chose qui vous dérange ou vous effraie… mon but était bien de vous déranger ou de vous effrayer, bordel !"

Au delà de l'aspect aberrant de l'existence de « détecteurs de points délicats », profession dont je ne sais si elle existe en France (mais il existe l'auto-censure, tout aussi efficace), il n'y a rien dans ce roman qui m'a dérangé, ou effrayé. Tout au plus quelques lignes où l'auteur parlent de la peine de mort ou du port d'armes (clin d'eil à Heinlein ?)

Il aborde aussi l'élément le mieux réussi du roman :

"Un mot sur les chiens. J'adore les chiens. J'en ai inclus dans plusieurs de mes histoires, y compris les trois volets de la trilogie du métal. [...] Quand je me suis demandé quelle sorte de chien un détective pourrait posséder, il a tout de suite été évident que ce devait être un limier, un saint-hubert. "

Au vue du nom de mon blog, je ne pouvais être indifférent à cette mise en avant canin.

Car Sherlock est l'un des deux personnages principaux du roman. Et là, l'imaginaire de l'auteur s'en donne à coeur joie. Déjà, il détourne le fameux concept de l'homme augmenté pour le dévoyer en chien augmenté.Ce sont des chiens CCA : des canidés cybernétiquement améliorés.
En outre, les auteurs adorent nous créer des aliens plus vrais que nature, mais oublie que l'autre est parfois juste à côté de nous. Et ici, nous rentrons réellement dans la tête du chien, sa façon de penser, de voir le monde, sa relation avec son maître. C'est très bien réalisé. Et puis le livre se termine par un épidogue ! Cependant, comme mon reproche principal, c'est trop peu utilisé, et de manière un peu trop linéaire dans l'intrigue.

Autre bon point pour moi, le monde cyberpunk hard-boiled. Je ne suis pas trop fan de ce genre et John Varley n'en rajoute pas inutilement, à mon goût. Nous avons ce côté plus dans l'ambiance. Vref, encore une impression, jamais de détails, mais cette fois, cela m'a plu.

Au final, pleins de bonnes idées, j'ai préféré ne pas développé le monde de Luna pour vous laisser le plaisir de la découverte, mais qui m'ont laissé sur une certaine frustration.
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(...)Après une partie orientée polar, l'auteur nous offre une seconde partie très S.F. avec vaisseaux spatiaux, guerriers augmentés, Intelligence Artificielle maléfique... le récit devient très touffu et le rythme s'accélère. Un peu trop pour moi car vers la fin je trouve que tout est un peu trop précipité et manque parfois de lien.
(...) je garde de cette lecture un moment agréable de lecture, un roman d'aventure dynamique, avec une première partie de type polar qui m'a semblé plus construite. L'univers étant prometteur, je pense que je vais découvrir les autres livres de la série.
Lien : http://www.leslecturesdemari..
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Bienvenue chez Sherlock & Bach – Enquêtes privées discrètes, Sherlock étant un chien cybernétiquement augmenté, et Bach, un détective autoproclamé du nom de Christopher. Suite à la visite d'une cliente mystérieuse à laquelle on a, à son insu, inoculé une lèpre incurable, nos deux héros vont se lancer dans une enquête qui les conduira dans un endroit dont Chris garde de très très mauvais souvenirs : Irontown. Repère de tous les laissés-pour-compte, criminels, marginaux et autres joyeux lurons de la société, c'est le genre de lieu que l'on fuit comme la peste !

Le roman m'a surprise dans la mesure où je m'attendais à une enquête linéaire alors que l'auteur joue habilement entre l'enquête dans le présent et le passé de Chris. Cette incursion dans le passé de notre détective permet, en plus de découvrir ses blessures, de comprendre ce qui est arrivé durant la Grande Panne, un événement traumatisant qui pose un certain nombre de questions sur, entre autres, les dangers des intelligences artificielles et la dépendance de l'homme vis-à-vis de ces dernières… L'enquête en elle-même ne souffre d'aucun temps mort, l'auteur ne se perdant pas en palabres ni détours inutiles. Il vous réserve même un petit twist que je n'avais pas anticiper et qui permet de voir toute l'histoire sous un jour nouveau. On peut dire que John Varley a le sens du détail et de la mise en scène, et qu'il ne laisse rien au hasard, chaque élément finissant par s'emboîter et former un tableau d'ensemble inattendu.

Je ne suis pas une grande lectrice de science-fiction ayant toujours peur d'être submergée par une masse complexe d'informations. J'ai donc apprécié que l'auteur mette en place un univers simple et abordable par tous. Il prend le temps, petit à petit, de détailler les spécificités de Luna colonisée il y a longtemps après l'invasion de la Terre par des extraterrestres sans jamais se perdre dans de longues explications. Toutes les informations qu'il donne servent l'intrigue et permettent de mieux appréhender les tenants et aboutissants d'une enquête plus complexe qu'au premier abord. Il en résulte une immersion facile et totale dans ce monde où la technologie et les progrès scientifiques tiennent une place centrale. Envie de changer de sexe ou de vous inoculer une maladie soignable pour être à la mode ? Il suffit de demander et d'en avoir les moyens.

En plus d'un univers accessible même aux personnes ne lisant jamais de science-fiction, l'auteur met en place une narration alternée efficace et originale entre Chris et son chien-associé Sherlock dont on suit les pensées grâce à une traductrice. Celle-ci s'adresse d'ailleurs parfois directement aux lecteurs pour leur expliquer les difficultés de traduire certains concepts canins. Il faut dire que la fascination de Sherlock pour les odeurs ne lui facilite pas la tâche… L'auteur exploite à merveille cette double narration n'hésitant pas à changer son style en fonction du protagoniste au coeur de l'action. Alors que Chris s'exprime de manière posée, les phrases de Sherlock sont bien plus courtes et, surtout, plus « fleuries ». Je n'aime, en général, pas trop la vulgarité dans les romans, mais celle dont fait parfois preuve Sherlock ne m'a pas gênée puisqu'elle est cohérente avec son statut de chien.

Je dois d'ailleurs dire que si j'ai apprécié l'histoire, c'est avant tout l'utilisation d'un chien en tant que protagoniste qui a su me séduire ! Loin de ne faire que de la figuration, Sherlock tient un rôle de premier ordre dans le récit d'autant que cybernétiquement augmenté, il fait preuve d'une grande intelligence et de capacités qui dépassent de beaucoup celles d'un chien lambda. Conscient de son intelligence, Sherlock ne connaît pas le mot modestie et a tendance à considérer les deux pattes comme de gros benêts, mais il n'en demeure pas moins attachant et très drôle à condition d'adhérer à son humour. J'ai adoré suivre l'enquête à travers ses yeux ou plutôt grâce à son odorat puisque chien oblige, Sherlock saura utiliser brillamment son flair pour seconder Chris voire le sortir de situations délicates…

Face à un associé aussi particulier et haut en couleur, Chris m'a paru peut-être un peu fade. Même sa mère, une éleveuse de dinosaures volants, qui apparaît pourtant peu dans le roman m'a semblé plus remarquable… Bien que notre détective donne parfois un peu le sentiment de vivre dans sa propre bulle fortement inspirée des années 1930, il prend heureusement de l'épaisseur à mesure que son enquête progresse et que l'on découvre tout un pan de son passé. Un passé dont il n'a pas encore pansé toutes les blessures, mais vu les épreuves qu'il a endurées, difficile de le blâmer… Pas forte tête ni grosse gueule, l'intérêt de ce personnage réside, du moins pour moi, dans la dimension profondément humaine qu'il apporte au récit et dans la relation qu'il a su tisser avec Sherlock. Les amoureux des animaux ne devraient ainsi pas rester de marbre devant les liens forts qui unissent nos deux acolytes et la sincère affection qu'ils se portent. Vous verrez d'ailleurs que l'amour de Sherlock pour Chris qu'il place au centre de son monde est sans limite…

En conclusion, Blues pour Irontown nous offre une enquête prenante et plus complexe qu'au premier abord dans un univers de science-fiction accessible et immersif. En alternant les points de vue et en modulant avec succès sa plume en fonction de ses protagonistes, l'auteur met en scène un duo touchant qui devrait marquer les esprits des lecteurs. Si vous aimez les enquêtes teintées d'un humour qui a du chien ou les chiens qui ont de l'humour, vous devriez passer un bon moment de lecture.
Lien : https://lightandsmell.wordpr..
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En 1977, l'auteur américain John Varley entame une série dites des Huit Mondes avec son roman le Canal Ophite. Dans celle-ci, l'humanité a été chassée de la Terre par une mystérieuse race d'Envahisseurs et survit sur la Lune (désormais Luna) ainsi que divers planètes et astéroïdes tels que Charon ou Cérès. Après Gens de la Lune et le Système Valentine, l'américain revient dans cet univers avec Blues pour Irontown traduit aujourd'hui en français par Patrick Marcel au sein de la collection Lunes D'encre chez Denoël. L'occasion de retrouver la plume vive et pleine d'humour d'un auteur devenu trop rare.

Bach in time
Retour sur Luna donc avec Blues pour Irontown. Que ceux qui n'ont pas lu un seul des romans précédents du cycle se rassurent, Blues pour Irontown s'avère totalement indépendant. Exit Sparky l'acteur et bienvenue à Christopher Bach, détective privé et son chien CCA (Comprendre super-intelligent) Sherlock. Engagé par une mystérieuse femme rongée par une sorte de lèpre du futur, les deux associés vont devoir plonger au sein d'Irontown, véritable ville dans la ville où il ne fait pas bon fourrer son nez.
Première évidence, Blues pour Irontown est autant un roman de science-fiction…qu'un polar au noir. En effet, Bach vit dans un quartier mimant les villes des années 30 et se goinfre de films noirs à longueur de temps. En y ajoutant le parti pris narratif (une enquête), on obtient un polar-SF assez classique mais court et efficace. John Varley incarne Christopher Bach avec beaucoup de talent et, surtout, prend le lecteur par surprise. En effet, au lieu d'assister à une véritable enquête sur l'origine de la pseudo-lèpre menaçant Luna, John Varley choisit en réalité de plonger dans le passé de Christopher et dans un événement majeur appelé La Grande Panne. Blues pour Irontown porte dès lors très bien son nom en se penchant sur l'histoire traumatique de son personnage principal et en évitant la traditionnelle traque d'un individu à coup d'indices et de grandes révélations. Ce qui ne veut d'ailleurs pas dire qu'il n'y aura pas de révélations fracassantes au cours de l'aventure, mais pas de façon aussi évidente qu'escomptée.

Un équipier qui a du chien
Mais la principale attraction de Blues pour Irontown reste tout naturellement Sherlock, le chien amélioré de Christopher. Avec son humour coutumier et son amour légendaire pour les personnages canins, John Varley alterne entre le point de vue humain de Christopher et celui plus animal et frontal de Sherlock. Ce qui donne, forcément, de belles tranches de rigolades (allant des running-gags aux jeux de mots fumeux) tout en mettant en exergue les différences de perception qui existent entre l'homme et le chien (notamment sur le plan des odeurs et de l'autorité). Mine de rien, derrière ce petit jeu humoristique se cache aussi une vraie déclaration d'amour pour nos compagnons à quatre pattes ainsi qu'un éloge de leur fidélité inébranlable envers le genre humain pourtant bien idiot et décevant. Sherlock s'avère d'ailleurs un acolyte délicieux et attendrissant là où Bach peut parfois paraître trop conventionnel aux yeux du lecteur aguerri. L'alliance des deux offre une vraie bouffée d'air frais au récit principal qui profite largement de l'humour du Saint-Hubert.
Outre son aspect humoristique (et son hommage à Robert Heinlein), Blues pour Irontown s'attarde aussi sur les traumatismes de guerre avec le passé de Christopher et comment le simple soldat peut être entraîner dans un véritable massacre par des supérieurs incompréhensibles et/ou sanguinaires. Ce sera finalement un geste d'humanité qui le sauvera d'une fin ignominieuse et qui permettra au soldat de s'en sortir en un seul morceau…ou presque.

Efficace et drôle, Blues pour Irontown camoufle le polar dans un environnement science-fictif toujours aussi passionnant. Même si le roman de John Varley n'apporte pas grand chose de neuf au genre, il s'inscrit dans la catégorie trop rare du divertissement de qualité qui se dévore en un clin d'oeil. Et si, en plus, vous aimez les chiens…
Lien : https://justaword.fr/blues-p..
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Quand j'ai demandé ce roman, je connaissais le style de John Varley, avec son humour acide, parfois un peu lourd. Mais je pensais tomber sur de la science-fiction peut-être plus dure, au lieu de quoi j'ai trouvé que le côté polar prenait le dessus. Pas de manière désagréable au bout du compte, loin de là, j'ai apprécié le décalage de l'univers créé par Varley et de ce détective caricature des films des années 30.
Commençons par l'univers créé par l'auteur, il y a plus de vingt ans maintenant, avec Gens de la lune, premier titre de sa trilogie du métal. Suite à l'arrivée d'envahisseurs, dont on ne sait pas grand chose dans ce roman (mais ce n'est pas gênant du tout), les humains qui ont survécu se sont installés durablement sur Luna. Pour des raisons pratiques, sécuritaires et économiques, le monde s'est étendu vers le centre du satellite. Au fur et à mesure, d'autres satellites et planètes ont été colonisés, comme Mars par exemple.
L'humain apprenant peu de ses erreurs, la nouvelle société s'est rapidement calquée sur celle de la Terre, avec ses quartiers riches et pauvres, ses ghettos, sa pègre locale, ses anarchistes… La plus grande différence est que la société est « régulée » par une intelligence artificielle, qui a un jour eu un couac, La grande panne. Chris reviendra dessus au fur et à mesure du roman.
Au quotidien, Chris vit dans sa bulle de détective des années 30, avec son chien Sherlock. Ce chien qui a une puce intégrée qui le relie au réseau et le dote d'une intelligence assez hors du commun. Il n'est pas doué de parle mais bénéficie d'une traductrice qui récupère ses pensées et sensations sur le réseau, ce qui permet d'alterner la narration entre Chris et Sherlock. C'est lui le gros point fort du roman, avec son humour décalé, et sa vision réaliste et parfois un peu cruel sur ce qui reste de l'humanité.
Pour le reste, si vous voulez en découvrir plus sur ce qui commence comme un film des années 30, avec ce détective hors du temps, et sa cliente, qu'on imagine dans une robe près du corps noire avec une voilette et un rouge à lèvre très rouge, bien cliché ! Au niveau visage, on n'est pas loin de la voilette, mais assez du maquillage séduisant… la lèpre ayant fait des dégâts. Vers où se dirigera ce polar mâtiné de planète opéra ? Si vous appréciez les polars décalés, et que vous appréciez les univers science-fictifs sans être dans de la SF dure, vous pourrez y trouver votre compte. J'ai personnellement passé un bon moment de lecture, même si la fin me semble un peu trop ouverte pour être la conclusion d'une trilogie. Il a fallu quinze ans à John Varley pour écrire ce troisième tome, cela lui aura-t-il donné des envies de prolongations ???
J'ai reçu la version papier de ce livre dans le cadre d'un partenariat avec les éditions Denoël. Merci à eux pour la confiance.
Lien : https://leslecturesdesophieb..
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Chassée de la Terre par une invasion, l'humanité a trouvé refuge sur Luna. Chris oeuvre comme détective privé minable, accompagné de son inséparable chien cybernétiquement augmenté, Sherlock.

Une cliente, contaminée par une maladie incurable, vient le trouver et lui demande de retrouver la personne l'ayant infectée. Mais l'enquête va rapidement prendre une ampleur imprévue...

Roman de SF empruntant largement les références du polar noir classique sans oublier une large touche d'humour absurde, ce Blues pour Irontown est plutôt réussi. La moitié du roman est raconté au travers des pensées du chien augmenté et au final, on se laisse volontiers porter par l'intrigue (un peu) et par les délires de l'auteur (beaucoup).
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Comme l'explique l'auteur dans la préface, la saga des Huit Mondes dans laquelle se place « Blues pour Irontown » s'est construite au fur et à mesure des romans : l'idée de base est de s'intéresser à un métier et d'imaginer ce qu'il sera dans un futur plutôt proche et dans un autre lieu, à savoir la Lune. Ce titre est le troisième tome de ce que John Varley appelle sa Trilogie de métal et il campe Christopher Bach, un détective privé secondé par son chien génétiquement modifié, Sherlock.
La profession de détective privé génère une aura cinématographique et littéraire que l'auteur prend à son compte et amplifie : le noir et blanc, les années 30, le vocabulaire argotique, le privé solitaire et la cliente accorte… et c'est bien ainsi que débute « Blues pour Irontown », avant que le propos ne diverge résolument vers la SF, sur cette Lune inégalitaire où gronde l'insurrection.
Le mélange des genres est sympathique mais pourra déstabiliser certains lecteurs. En effet, nous sommes loin de la hard science et mis à part le cas Sherlock, le thème est plutôt sociétal : rescapés de la destruction des populations sur Terre, les Sélénites ont établi une nouvelle société, très segmentée, créant de fait une marge contestataire aspirant à un autre idéal.
Le tout est très sympathique, proche (évidemment, c'est le but) des romans de gare vite lus, preuve que l'auteur a su parfaitement se glisser dans les chaussons d'un auteur de série noir.
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Un hommage en forme de parodie au roman noir américain et à la science-fiction de l'Âge d'Or.
Tout commence comme un roman de Chandler. le héros est un épigone de Sam Spade et de Philip Marlowe. Il porte un chapeau, un trench-coat. (on le voit sur la superbe couverture de l'ouvrage)
Son bureau est garni de meubles métalliques et d'un porte-manteau"perroquet". Ses honoraires s'élèvent à vingt dollars par jour plus les frais. Et il reçoit une mystérieuse cliente. Sauf que tout n'est qu'apparence. Nous ne sommes pas à Los Angeles dans les années 30, mais au vingt troisième siècle dans les habitats souterrains de la lune. On peut vivre dans l'époque que l'on souhaite ou presque, dans les nombreux "Disneys". le héros joue à être détective, il n'a du privé hard boiled que la panoplie. Mais il y a vraiment une mystérieuse cliente qui l'entraîne dans une enquête aussi décousue que celles de Marlowe.
Et la science-fiction apparaît peu à peu, avec un hommage appuyé à Heinlein. Cette lune emprunte beaucoup à celle de"l'histoire du futur" ,, de l'oeuvre du premier Heinlein avant"En Terre étrangère". Mais nous avons un groupe de dissidents qui se nomment eux-mêmes les Heinleinistes, et dont les principes sont très proche de l'ultra-liberalisme libertaire du second Heinlein.
Le dénouement stéréotypé est lui-même typique de la SF de l'Age d'or: deus ex machina, savant génial et misanthrope, fille du susdit amoureuse du héros, propulsion ultra-luminique dont le schématisme peut choquer si on le prend au premier degré.
La principale originale du livre, c'est le chien Sherlock, Saint Hubert à l'intelligence augmentée, beaucoup plus intelligent encore que ne le pensent son maître et ses concepteurs, mais qui reste un chien. L'auteur transcrit son courant de pensée, en s'efforçant d'imaginer un mode de pensée canin. Et c'est Sherlock qui nous raconte une partie de l'enquête, à laquelle il a largement contribué.
Les pensées de Sherlock sont peut-être la meilleure partie du livre.
Pour résumer, pas un grand livre mais un très bon roman.
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Une découverte de l'auteur et de son univers. En lisant les critiques précédentes et en ayant lu le roman, je comprends que certain(e)s aient pu être décontenancés. En effet, ce roman mêle une enquête de détective style hard boiled des années 30, un environnement futuriste (un monde développé par l'auteur dans d'autres romans et nouvelles), et une présentation de ce monde et du personnage central par petites bribes au fur et à mesure de l'avancée de l'histoire... L'amateur de polar sera déçu par la simplicité de l'histoire, les amateurs de SF pure seront déçus par la simplicité de l'univers (quoiqu'on sente bien qu'il y a un vrai univers construit en back ground même si on ne le détaille pas ici).
Et bien moi j'ai vraiment aimé tout ça. Je ne partais pas avec des a-priori sur ce que j'allais trouvé, sinon que la présence du chien m'intriguait un peu et me rendait l'histoire potentiellement sympathique.
Le roman est construit un peu à la mode des polars hard Boiled: un détective reçoit une cliente qui lui confie une affaire, mais dès le départ on sent bien (y compris sherlock, le chien qui lui sent pour de vrai) que cela pue et que la cliente n'est pas claire. Comme de bien entendu, le détective va accepter et va être entrainé là où il ne voulait pas aller.
Nous allons découvrir au fur et à mesure du récit dans quel univers on évolue et en quoi le passé du détective est lié à l'affaire. Cela donne le fil rouge qui nous pousse à vouloir en savoir plus.
Pour la détente, les chapitres de retranscription de l'interface neurale du chien sont bien utilisés je trouve, en adéquation avec les façons de percevoir le monde de nos compagnons canin, ajouté à une personnalité particulière de Sherlock )
Le roman n'est pas très long, donc on reste sur une histoire pas très complexe, mais après tout c'est aussi bien que 500 pages de descriptions détaillées.
Le roman débute par une introduction de l'auteur expliquant son objectif et le lien avec son univers. C'est intéressant de voir sa démarche, pas essentiel à la compréhension du roman mais j'ai apprécié le préambule.
Ayant en ma possession d'autres titres j'en ai donc entreprit la lecture.
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Bien longtemps après notre ère, dans l'Univers des huit Mondes…Christopher Bach habite la lune et est détective privé, fan de films et romans noirs du vingtième siècle. Sherlock, son associé, est un canidé cybernétiquement augmenté (CCA), de la race des Saint Hubert qui adore son maitre, qu'il appelle « alphaChris » et qu'il considère comme son chef de meute (normal pour un chien !).
Un jour, une jeune femme fait appel à Christopher : un homme l'a volontairement infecté d'une lèpre incurable et elle veut le retrouver. Malheureusement, ce triste sire habite Irontown, quartier mal famé ou vit la lie de la société et où personne ne se rend sans y être contraint.
Emu et intrigué par sa cliente (dont le cas n'est pas banal puisque dans ce monde de technologies hyper avancées la plupart des maladies sont guérissables), le détective Bach accepte pourtant cette mission qui va le forcer à affronter son passé mais aussi un futur qu'il n'avait pas envisagé…
Pour apprécier ce livre à sa juste valeur, il faut aimer les chiens ! En effet, les chapitres alternent entre le récit du détective Bach et le récit de Sherlock restitué par sa traductrice (adepte CCA certifiée) ! Si la narration de Chris Bach est posée, le langage de Sherlock est un peu cru (mais en même temps c'est un chien !) et l'on sent bien que l'auteur s'est beaucoup amusé à imaginer ce que pense de nous « le meilleur ami de l'homme ».
Le roman de John Varley est très agréable à lire avec une écriture fluide et beaucoup d'humour second degré ce qui le rend accessible même aux lecteurs qui ne sont pas attirés par la SF. On y trouve également un côté polar même si l'enquête du début n'est, en réalité, qu'un prétexte et qu'il s'agit plutôt d'une quête pour le héros…
Pourtant, l'histoire aurait méritée d'être un peu plus étoffée. Tout va trop vite, il manque de la substance d'autant que le lecteur a vite fait de s'attacher à nos deux compères. Et la deuxième partie du livre, très SF pour le coup, m'a semblé un brin confuse !
Pour conclure, la fin étant ouverte, une suite serait bienvenue…
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