Le choix de Vaughan de l'utilisation de lions est liée au fait qu'il avait entendu parler aux informations de la mort de lions échappés du zoo de Bagdad ; ce sont des militaires américains qui les avaient abattus au printemps 2003. Toutefois dans la culture arabe, juste coïncidence, le lion est un personnage très important ; il symbolise la noblesse, la force et la fierté et il est souvent utilisé comme un symbole de la nation, un moyen d'unir les gens. Les dessins à la Disney sont somptueux, épurés, splendides mais on est très loin d'un remake du Roi lion, ce serait plutôt l'esprit des Simpson ou de South Park que ce livre porte. Les personnages principaux sont Zill le lion adulte, Safa une vieille lionne aveugle d'un oeil, Noor un jeune lionne mère d'Ali un jeune lionceau. Après le bombardement du quartier du zoo et la fuite des gardiens, ils errent dans la ville. Durant cette balade ils rencontrent divers animaux et entrent souvent en conflit avec eux. Tous ces animaux représentent le peuple irakien et ces affrontements, dont l'enlèvement d'Ali par des singes, rappellent que l'arrivée des Américains déboucha sur une guerre civile. Zill représente les hommes servant comme soldats, il cherche à protéger ces trois compagnons et combattu Fajer l'ours, un représentant de la puissance américaine qui maltraite les prisonniers. Noor symbolise la femme face à une guerre. Safa renvoie aux personnes âgées, capables de donner de bons conseils qui pourraient bénéficier à la population. Safa, victime d'accouplement forcé dans sa jeunesse, rappelle les souffrances infligées aux femmes dans une civilisation machiste. le titre américain renvoyait tant tant à “horde“ qu'à “fierté“, aussi devant l'impossibilité de trouver un équivalent à “pride“, le choix de “seigneurs“ dont la prononciation est la même que celle de “saigneurs“ s'avère pertinent. le traducteur de Seigneurs de Bagdad est
Benjamin Rivière qui a également oeuvré, chez
Urban Comics, pour l'album Daytripper des frères Ba et Moon. Son texte prend soin d'adapter intelligemment des formules concises en américain, de ne choisir jamais systématiquement un mot d'argot français pour rendre une expression relevant du “slang“ sans avoir pesé les connotations dans les deux langues. Par ailleurs
Benjamin Rivière s'occupe de vouloir faciliter la compréhension du lecteur. On comparera ainsi entre les versions de
Benjamin Rivière des Seigneurs de Bagdad (deux extraits du texte donné en premier) avec celui de
Laurence Belingard de Pride of Baghdad. Dans le premier cas on a : « Ce sol est instable. Où le petit nous emmène-t-il ? » et « Oui et si nous ne trouvons rien à manger, les brins d'herbe seront notre seule nourriture ». Pour la version édité par Panini, on proposait « Ça grimpe ici. Où Ali nous embarque ? » et « Oui, et on mangera de l'herbe, si on ne dégote rien ».
Attention la publication de ce livre sous le titre "
Les Seigneurs de Bagdad" est une catastrophe éditoriale, il faut donc se le procurer sous le titre "Pride of Baghdad".