Un petit livre sans prétention, destiné avant tout à la jeunesse, mais qui se laisse lire par l'adulte un tant soit peu curieux. Il s'attachera alors au héros que le désir d'aider les siens pousse aux bêtises qui peuvent coûter cher.
Pourquoi commander une clé quand on vit sous la tente dans le désert, me demanderez-vous. Il s'agit en fait d'un ornement destiné à maintenir en place le voile des femmes… considérées par les hommes Touaregs comme leurs égales. Nulle serrure en vue, ouf !
Malheureusement, si par hasard, vous tombez comme moi sur un exemplaire de ce roman d'un autre âge dans une boîte à livres, les notions de la vie touarègue que vous apprendrez risquent bien d'être aussitôt périmées. Beaucoup d'eau a coulé sous les ponts de chez nous depuis 1973 mais combien de Touaregs vivent aujourd'hui au rythme lent des dromadaires ?
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Je rencontrai d’autres touareg. Un sur dix répondait bièvement à mes salutations sans formuler les phrases rituelles. Pourtant je reconnus des nobles parmi eux. Avaient-ils oublié le sang qui coulait dans leur veines pour renier la bienvaillance à l’égard de leur semblable ? J’avais faim. Pas un ne songea à m’inviter.
Mon ciel sans fin, mes dunes où le regard ne s’accrochait à rien, c’était plus présent et plus intense que le marché du matin grouillant de monde.
Les touareg n’aiment pas attacher leurs bêtes. Ils préfèrent parcourir des kilomètres chaque matin plutôt que d’entraver leur liberté.
Je ne concevais pas qu’on puisse passer sa vie à regarder une montre. La liberté ne se sacrifiait pas à des futilités pareilles.
Les arabes nous surnommaient « déshérités de Dieu ». Déshérités de Dieu, Seigneur des sables, Homme libre, qui étais-je ?