AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,64

sur 119 notes
Tout dans ce livre nous transporte, dans le temps de la misère et de la guerre, dans l'Italie de la superstition et des langues de vipères, des crève-la-faim, des Strascinacvert, des communistes, dans le déterminisme pesant et gluant, dans l'hypocrisie de ce petit village des Pouilles, dans le coeur unique de ces 2 soeurs, dans le courage de ces femmes, tout nous transporte.
Mais il me semble qu'il manque d'une relecture aiguisée pour débarrasser l'ouvrage des scories de répétition (2 descriptions d'intérieur pauvre de maisons sont identiques, celle de la makara et celles des 2 fillettes avec de "vieux pots de chambres et des manches à balai ") et pour pointer des épisodes qui auraient mérités d'être plus développés afin de s'extraire de l'idée qu'il s'agit d'un sous-Elena-Ferrante.
Commenter  J’apprécie          50
Je découvre la plume de cette auteure talentueuse avec grand plaisir.

Une saga familiale (j'adore) que j'ai dévorée.

Nous sommes plongés au coeur d'un village italien, Copertino, dans les années 1940/50.

Nous nous retrouvons dans la tourmente de l'Italie fasciste, avec "Duce" au pouvoir, qui n'est autre que Benito Mussolini.

Ici, nous allons suivre la famille Sozzu à travers le regard de la fille aînée , Teresa. Une fille timide et introvertie, tout l'inverse de sa soeur Angelina.

Nous découvrons la pauvreté de cette famille en temps de guerre, les sacrifices pour pouvoir s'en sortir, les privations quotidiennes, les commérages des habitants du village face à beauté sans égal d'Angelina et de sa mère, l'espoir d'un lendemain meilleur, l'amour fraternel entre ces 2 soeurs, le drame ...

J'ai vécu au rythme des pages qui se tournent sans jamais m'ennuyer, j'ai été immergé dans les pouilles de l'Italie.

Une auteure que j'aurai plaisir à retrouver sans aucun doute.

Lien : https://www.instagram.com/le..
Commenter  J’apprécie          50
Avant de visiter les Pouilles, le guide du Routard préconise la lecture de ce roman. J'y ai trouvé de l'intérêt, ça me conforte dans l'image que j'avais de l'Italie pauvre d'avant la 2ème guerre mondiale puis la révolution des classes laborieuses pour obtenir plus que juste de quoi survivre. C'est une piqure de rappel sur ces faits historiques dramatiques. Sur le plan romanesque au début j'ai trouvé l'histoire des deux soeurs un peu mièvre mais petit à petit l'aspect complet de la famille plus complexe a pris le dessus. L'auteure sait distiller des interrogations qui maintiennent une forme de suspense, en permanence elle en dit un peu qu'il s'agisse d'un prénom, d'un décès, d'un passé. C'est bien écrit, des moments de poésie, de descriptions usant de tous les sens, je vais mettre tout ça dans ma valise pour mieux ressentir cette région italienne.
Commenter  J’apprécie          40
Une saga italienne qui se déroule dans les Pouilles entre le début des années 40 et la fin des années 50 pour l'essentiel. On partage l'enfance puis l'adolescence de deux soeurs que tout oppose, mais qui resteront très liées malgré les épreuves de la vie. L'aînée, Tere (qui est aussi en narratrice) bute sur les mots et paraît très timide. Sa soeur, Angelina, auquel le roman rend hommage, est une superbe femme (comme leur mère Caterina) et rêve de échapper à la pauvreté et aux médisances de leur petit village des Pouilles. Lorsque débute le roman, le père est parti à la guerre et les fascistes réquisitionnent tout ce qui reste dans l'es taudis. La mère et ses deux filles, souvent rejointes par mamie Assunta (la grand-mère paternelle) peinent à survivre, et quand le baron Personè se présente chez elles, Caterina n'a d'autre choix que de le suivre pour rapporter à manger, suscitant les jalousies et les commérages des femmes du village. La vie change lorsque que le père revient de la guerre, mais la pauvreté demeure. Les paysans, encore exploités par le baron comme au Moyen Âge, se mettent à rêver de révolte, un élan communiste commence à souffler, attisé par l'arrivée de Giacomo, un étranger dont la narratrice tombe amoureuse mais qui n'a d'yeux que pour la belle Angelina. La vie se poursuit, entre rêves impossibles, poids des traditions et élans de liberté. Un roman très prenant, une tragédie (car on échappe pas son destin) et de beaux portraits de femmes, souvent sacrifiées hélas.
Commenter  J’apprécie          30
Rosa Ventrella est une conteuse qui a le talent de faire vivre ou revivre tout un monde. En l'occurrence il s'agit d'un village dans la région italienne des Pouilles dans les années 40. Cette romancière nous fait découvrir avec talent une société rurale, archaïque et patriarcale mais aussi des paysages du sud de toute beauté et surtout des personnages pittoresques auxquels le lecteur s'attache rapidement.

A cette époque une grande inégalité sévit car les quelques grands propriétaires terriens accaparent les terres cultivables à leur profit et vivent dans une relative abondance tandis que les ouvriers agricoles sont réduits à une misère noire …mais la révolte commence à poindre. Dans cette intrigue, des liens toxiques vont justement se nouer entre la riche famille du baron Personé, homme arrogant qui se comporte sur ses terres tel un véritable seigneur médiéval tyrannique, et celle de Teresa, la narratrice qui grandit au sein d'un foyer aimant mais très pauvre.

Au début du récit, le père de Teresa adolescente est au front aussi 4 femmes se retrouvent seules à la maison sans homme. Elles vivent dans un grand dénuement matériel mais elles se soutiennent ardemment. Ce quator formé par la mère (belle et altière), mamie Assunta (femme pleine de bon sens et rassurante) et enfin les deux jeunes soeurs, proches mais dissemblables et parfois rivales, est très réussi. D'emblée, on se demande ce qui va advenir de ces femmes volontaires et attachantes.

La beauté parfaite dont jouissent la mère et la jeune soeur Angelina est-elle réellement une malédiction et pire une condamnation comme le pense la vieille sorcière Makara dotée de réels dons de voyance ? le père va-t-il revenir de la guerre et reprendre sa place au sein du foyer ? En attendant son hypothétique retour comment survivre la faim au ventre tout en restant digne ? Angelina, ambitieuse et refusant un avenir de "crève la faim" et Teresa, plus timide et résignée, trouveront-elles l'amour auquel elles aspirent toutes deux ?

A la fin de cette belle histoire qui s'attache surtout au destin de deux soeurs et leur mère, le lecteur obtient toutes les réponses à ces questions.

J'ai passé un bon moment en lisant ce roman qui raconte avec poésie et verve la vie d'une famille et d'un village. Les nombreux personnages y compris secondaires sont bien campés.

Ce livre a aussi pour toile de fond l'histoire de l'Italie : la guerre et le fascisme bien sûr mais aussi la révolte des paysans du mezzogiorno contre les propriétaires terriens, violemment réprimée mais nécessaire et victorieuse à la fin.

Le style est agréable et imagé, le suspens sur les amours contrariées des deux soeurs, la brune Angelina et la blonde Teresa est ménagé jusqu'au bout.

En conclusion, voilà un bon roman dépaysant et facile à lire pour tous ceux qui aiment la littérature italienne, les sagas familiales historiques et rurales.

PS : du même auteur, j'ai préféré de peu « une famille comme il faut ». L'inspiration est la même mais le livre est plus dense et fouillé.
Commenter  J’apprécie          30
Une lecture très agréable ! Certes, pas de grosses surprises, l'histoire est assez classique (amours contrariées, clivage peuple/personnes fortunées...) mais on prend beaucoup de plaisir à suivre le destin de ces deux soeurs.

La plus grosse partie du récit se situe dans les années 40 mais le contexte historique n'est pas développé, il aurait aussi bien pu se passer dans les années 50. N'attendez pas autre chose qu'un bon divertissement de ce côté.

L'écriture et fluide et je referme ce livre avec le sentiment d'avoir passé un bon moment. Qui ne laissera pas de traces cependant.
Commenter  J’apprécie          30
Depuis la saga Ferrante, une oeuvre commerciale s'il en est, Naples est devenu un genre qui se vend fort bien, surtout à ceux qui ne s'y rendront jamais. Avec Rosa Ventrella, on exploite un autre filon, les Pouilles, avec Bari, d'abord (une ville de 400 000 habitants, tout de même, une ville universitaire) puis maintenant avec le Salento. Qui arrive dans le Salento découvre la terre rouge, le gris des murets, et, bien sûr, les oliviers. Ils sont partout, sauf dans le roman de Rosa Ventrella, sinon dans le titre. Ses héroïnes sont filles d'un "contadino", un agriculteur, mais la terre n'est nulle part. Pensez-vous réellement que dans la campagne française, à la même époque, le seul souci de filles d'agriculteurs serait de songer étoffes et manières raffinées ? Incontestablement, Rosa Ventrella a lu Flaubert et Maupassant, mais ne connaît du Salento que le littoral. La réforme agraire, oui, bien sûr, j'ai eu l'occasion d'en entendre parler une personne âgée, qui l'a vécue, mais ici elle est plaquée, complètement, comme la makara, d'ailleurs, qui fait l'objet de plusieurs ouvrages un peu plus sérieux actuellement. Elle veut raconter l'histoire de deux soeurs différentes ? D'accord, ce ne sont pas les exemples qui manquent, on en connaît tous. Mais pourquoi situer l'histoire dans le Salento, terre chaleureuse et attachante, à l'identité forte, riche de tant de cultures diverses, sinon parce que tous les sites de vacances en parlent, et que ça se vend ? En ce qui me concerne, non, je n'adhère pas une seconde, même si l'ensemble est plutôt bien écrit. Plus grave, ce livre contribue à donner à qui ne le connaît pas une image tronquée du Salento. Et j'en profite pour vous inviter, si vous voulez découvrir l'intérieur du Salento, à vous arrêter, à Alessano, au sud-est de Copertino, à la libreria Idrusa, librairie indépendante qui organise de multiples rencontres avec bien des auteurs, italiens ou étrangers, dont la libraire anime dans le cadre de l'association Armonia la finale du Strega, l'équivalent italien du Goncourt, en présence des auteurs finalistes. Et puis, si vous voulez entendre parler de la réforme agraire, allez jusqu'à Castrignano del Capo, où, près de la tour de Salignano, vous pourrez rencontrer une femme qui l'a vécue, et vous replacera infiniment mieux dans le contexte que ne le fait Rosa Ventrella. Et pour terminer, rappelez-vous qu'en France, à cette époque, les paysans vivaient sur la terre battue, et avaient d'autres préoccupations que les fanfreluches, le seul point que Rosa Ventrella semble maîtriser dans ses deux romans
Commenter  J’apprécie          30
Rosa Ventrella nous livre ici une véritable tragédie familiale en plein coeur des Pouilles. A travers ses mots, l'auteure nous montre combien la terre est rude pour les hommes qui la travaille alors qu'elle ne leur appartient même pas. On y voit la lutte des classes et l'exploitation, parfois jusqu'à la mort, des hommes de terre par les aristocrates. La misère du village est très bien retranscrite ainsi que l'obéissance à la religion et aux superstitions. Je pense que ce roman aurait pu être encore plus poignant si l'auteure avait traité certains sujets plus en profondeur, néanmoins j'ai beaucoup apprécié ma lecture. Merci à NetGalley et aux éditions Les Escales pour la découverte. 
Commenter  J’apprécie          30
Une histoire de de famille et de soeurs assez prenante avec comme contexte la lutte des ouvriers agricoles dans les Pouilles des années 50.
C'est bien écrit, fluide, plein d'émotion et avec des personnages attachants.
Une belle découverte de l'été 2020.
Commenter  J’apprécie          30
Est-ce l'histoire de deux soeurs ? D'une seule ? D'une famille italienne dans les années 40 ? Ou alors celle d'un village, et de la lutte de classe entre le riche et les les pauvres, entre la beauté et la laideur ? Entre les hommes et les femmes ? Est-ce l'histoire vraiment de la liberté ?

J'avoue que dit comme ça, tout était là pour que j'apprécie cette lecture, un livre avec un fond, une histoire qui paraissait passionnante… Mais j'ai été très déçue. Trop de survol, trop de mots italiens, trop de caricatures. Et surtout des personnages très antipathiques, auxquels j'ai été incapable de m'attacher. J'ai donc retrouvé ce que j'avais ressenti en lisant les livres d'Elena Ferrante : un agacement énorme de ne pas réussir à rentrer dans l'histoire, tout en comprenant le potentiel ! Est-ce un problème que j'ai avec la littérature italienne ? Je vais continuer à explorer ce sujet. En attendant, je vous conseille de passer votre tour, sauf si les personnages qui de mauvais choix ne vous font pas du mal !


Commenter  J’apprécie          20




Lecteurs (308) Voir plus



Quiz Voir plus

Grandes oeuvres littéraires italiennes

Ce roman de Dino Buzzati traite de façon suggestive et poignante de la fuite vaine du temps, de l'attente et de l'échec, sur fond d'un vieux fort militaire isolé à la frontière du « Royaume » et de « l'État du Nord ».

Si c'est un homme
Le mépris
Le désert des Tartares
Six personnages en quête d'auteur
La peau
Le prince
Gomorra
La divine comédie
Décaméron
Le Nom de la rose

10 questions
832 lecteurs ont répondu
Thèmes : italie , littérature italienneCréer un quiz sur ce livre

{* *}