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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Zoo ou l'Assassin philanthrope est la version théâtrale du roman de l'auteur "Les animaux dénaturés". Il s'agit d'un drame faisant intervenir anthropologues, paléontologues, zoologistes et médecins lors d'un procès dont la question primordiale est : "Qu'est-ce qu'un homme?". Cette pièce de théâtre, retraçant un procès est assez complexe, proche d'un conte philosophique alliant satire et réflexion morale. Cette lecture me donne envie de découvrir le roman de Vercors, auteur que j'avais déjà apprécié lors de ma lecture de son roman "Le silence de la mer".
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En 1952, Vercors publie un conte philosophique « Les Animaux dénaturés », qui explore la définition de l'homme. Onze ans plus tard, il en propose une transposition théâtrale, « Zoo ou l'Assassin philanthrope », qu'il présente comme une comédie judiciaire, zoologique et morale.

La pièce s'ouvre sur un sinistre constat : le docteur Figgins est appelé à cinq heures du matin par Douglas Templemore, un journaliste londonien, pour constater le décès de son fils, nouveau-né. le journaliste avoue au médecin qu'il lui a lui-même injecté une dose létale d'un produit toxique, précisant qu'il a aussitôt appelé la police.

Face au médecin et à l'inspecteur de police, Douglas Templemore dévoile les dessous de ce crime : la mère de ce nouveau-né est une pensionnaire du jardin zoologique, du quartier des grands anthropoïdes. En d'autres termes : la mère est un singe et, selon toute vraisemblance, son enfant l'est également. Mais la réalité est plus complexe. L'espèce dont provient la mère est une sorte inconnue d'anthropoïde, récemment découverte en Nouvelle-Guinée, dont on a ramené une trentaine d'individus en Angleterre. Douglas Templemore a inséminé la mère avec son propre sperme, a procédé à l'accouchement et déclaré la naissance à l'état civil, avant de le tuer. Un procès s'engage : Douglas Templemore a-t-il tué un singe ou un homme ?

Vercors s'attache ici à définir l'humain, à préciser la frontière entre l'homme et l'animal, en passant en revue des considérations techniques, physiques, philosophiques ou religieuses, maniant l'ironie et l'absurde d'une main de maître.
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Très bien. Très intéressant. Et drôle.
Cette ironie intelligente nous pousse dans nos questionnements.

C'est clair que la frontière est floue entre l'homme et l'animal.
Quand je vois certains comportement humains, je me pose des questions.

On pourrait philosopher longtemps.
Et ça serait bien intéressant.
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Je découvre le théâtre de Vercors et j'avoue que dans ce domaine il excelle. Que j'aimerais avoir vu cette pièce ! Dommage, je n'en ai pas eu l'occasion. "Zoo où l'assassin philanthrope" a été créé à Carcassonne le 6 juillet 1963 et jouée à Paris au TNP en 1964. Il faut dire qu'entre Emmanuelle Riva, Georges Wilson et Claude Pieplu, entre autres, cela devait être assez extraordinaire à voir.
Comme Vercors l'indique en sous-titre, il s'agit d'une comédie judiciaire, zoologique et morale et c'est très bien trouvé. On rit de ce divertissement mais pas seulement. On réfléchit aussi, car cette pièce est instructive et morale, comme un conte philosophique. D'ailleurs, la pièce est une adaptation du roman de Vercors "Les Animaux dénaturés".
C'est un très bel exemple d'apologue et j'ai trouvé le texte très original dans son contenu et dans sa construction.
Ce qu'il y a d'admirable dans la pièce de Vercors c'est qu'il développe avec ingéniosité toutes les variations du thème "qu'est-ce qu'un homme?". Cette question est soumise à un jury au cours d'un procès d'un genre inédit. Dans Zoo, il y a bien un meurtrier, mais y-a-t-il une victime ? C'est ce qu'on cherche à savoir. Tous les critères spécifiques de l'espèce humaine (langage articulé, religion, rites funéraires, caractéristiques biologiques, goût de la parure…) sont invoqués tour à tour à la barre, à l'appui de l'accusation et de la défense, sans qu'on arrive à se mettre d'accord tant les arguments de part et d'autre sont convaincants.
L'idée essentielle, celle qui domine la pièce, est la suivante: ce qui distingue l'homme de l'animal c'est que l'animal subit la nature tandis que l'homme lutte pour la dominer. En dehors de cette rébellion il n'y a pas de notion humaine. Concept qui permet à Vercors de déclarer qu'on ne naît pas homme mais qu'on le devient.
Sujet grave ou un jeu de miroir avec le public renforce le comique de cette comédie admirable.


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voici donc une pièce de théâtre qui a su me marquer. je l'avais lue dans le cadre d'un cours d'HLP l'année dernière en 1ère. c'est une oeuvre à laquelle je pense souvent.

en relisant à l'instant quelques extraits, je retrouve les mêmes sensations que j'avais pu éprouver en lisant cette pièce pour la première fois. je suis admirative de cette oeuvre, tant elle résonne de justesse et d'une argumentation riche et pertinente. puisque les scènes se tiennent dans un tribunal, chaque personnage y va de ses observations, de ses opinions. les arguments de chacun crées un débat absolument passionnant et qui nous fait questionner la place de l'Homme dans le monde. je n'ai cessé d'annoter mon livre tant les mots des personnages étaient marquants. d'ailleurs, cette lecture m'a rappelé mon immense coup de coeur signé Jean-Claude Carrière, "La Controverse de Valladolid". si vous avez aimé cette oeuvre, foncez découvrir "Zoo".

les trois dernières scènes subliment l'ensemble de l'oeuvre. j'ai ri, j'ai réfléchi... un sans faute. une lecture absolument merveilleuse !

les différentes didascalies laissent présager une très intéressante mise en scène que j'aimerais beaucoup voir interprétée sur les planches !

(issu de mon compte Instagram @l.iris.me)
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Au début de cette pièce hors du commun, le personnage principal Douglas Templemore fait venir à son domicile le Docteur Fiiggins afin qu'il constate le décès d'un nouveau-né. Templemore déclare, par ailleurs, sans ambages qu'il l'a piqué avec une dose de strychnine. Mais le médecin légiste et la police appelés très vite sur place constatent que l'enfant n'est en fait qu'une sorte d'être primitif proche du singe. Templemore révèle alors que les parents de "l'enfant" sont une anthropoïde vivant au zoo et lui-même.
Cette entrée en matière très surprenante conduit rapidement à voir se dérouler le procès houleux de Templemore. Un procès qui soulève une multitude de questions sur ce qu'est vraiment un être humain et sur les enjeux politiques, économiques et coloniaux qui sous-tendent les débats ! Quand la psychologie, l'ethnologie, l'anthropologie et la philosophie entrent ensemble au théâtre, se trouvent alors réunis, la promesse de rire (même jaune !) et la perspective d'une véritable satire sociale, politique et internationale. On n'est pas surpris de voir émerger ces réflexions humanistes posant une foule de problématiques, dans la prose de l'auteur-résistant du Silence de la Mer. Excellent ! Je rêve de voir cette pièce jouée sur scène.
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La pièce tente de répondre à la question "qu'est-ce qu'un Homme?" Plusieurs points de vue sont présentés. C'est drôle et ça se lit assez rapidement et facilement... Mais c'est très loin d'être un livre superficiel, au contraire, il marque profondément le lecteur. Et s'il se lit rapidement, les réflexions et questionnements qu'il engendre perdurent en nous très longtemps après la lecture; si bien que c'est un livre à partager, car après la lecture, on a envie d'en parler à tout le monde autour de nous, pour tenter de répondre à la question de départ.
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Qu'est ce que l'humanité ? Qu'est ce qui nous différencie des autres animaux, nous, humains, persuadés de notre supériorité ?
Dans Zoo ou l'Assassin philanthrope, ce sont ces questions que pose Vercors, avec la volonté d'y répondre, nous donner une définition de l'Homme, tout en laissant le lecteur explorer lui même sa vision de l'humanité.

Douglas Templemore, journaliste, est confronté, avec de nombreux experts en zoologie, anthropologie ou encore paléontologie, à une nouvelle espèce d'hominidé. Mais les Tropis (contraction de Paranthropus erectus) sont-ils hommes ou singes ? C'est là tout le coeur du problème.
Et pour résoudre ce dernier, le journaliste décide d'inséminer des femelles et au terme de leur gestation, de tuer un enfant issu de ce croisement. La justice britannique est alors contrainte de statuer l'appartenance ou non de ces animaux au groupe des hommes. S'en suit le long procès durant lequel nombre de spécialistes se contredisent, déstabilisant les jurés à n'en plus finir. Deux camps s'affrontent : les partisans de leur humanité, et ceux de leur animalité. Aucun des deux camps semblent émerger et quand un élément déterminant est introduit, un deuxième vient immédiatement le contrebalancer.

Durant ce procès, des intérêts financiers et économiques se mêlent à la question philosophique et on perçoit nettement l'ironie percutante de l'auteur. Au commencement, on est persuadé de savoir ce qu'est et représente l'humanité, lorsque l'on finit le livre, on se rend compte de toute la difficulté de savoir ce qu'est réellement un homme et encore plus d'en donner une définition.

Un premier livre lu de Vercors, qui donne envie de découvrir son oeuvre dans son ensemble.
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