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sur 97 notes

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Alice et Célia sont jumelles. Les deux jeunes femmes se ressemblent tellement physiquement qu'elles en deviennent interchangeables. Pourtant, leur vie personnelle et leur caractère ne pourraient être plus à l'opposé : l'une est épouse et mère de famille, femme au foyer grâce à son mari aisé, catholique, bénévole, engagée dans plusieurs associations caritatives. L'autre est célibataire, sans enfant, à la carrière émérite, frivole, elle revendique haut et fort sa liberté d'être, de penser, d'agir. Mais la mort soudaine d'Alice, poussée accidentellement par sa jumelle, va permettre à Célia de prendre sa place. Fini les contraintes professionnelles et la vie solitaire et bonjour l'oisiveté, l'amour et les bonheurs du luxe et de la richesse. Mais la vie dont rêvait Célia va rapidement se transformer en cauchemar. Car derrière les apparences se cachent des vérités qui font mal à admettre.

J'ai détesté la quasi totalité des personnages. Célia d'abord, cette jeune femme jalouse, vénale, qui semble avoir que peu de morale et un coeur de pierre. Elle voit sa soeur mourir sous ses yeux, de ses propres mains, mais ne semble rien ressentir. Maxime, le mari de Alice/Célia, cet homme agressif, qui pense que tout lui est dû, qui fustige et rabaisse sa femme à longueur de journée. Loin d'être le mari idéal que Célia s'imaginait, Maxime trompe éhontément sa femme presque sous ses yeux, sans se cacher, il l'a violente souvent, physiquement et verbalement, allant même jusqu'au viol. Des actes et des paroles intolérables, que subissait Alice en silence, pour garder le semblant d'une vie de famille idéale. Maxime est le portrait parfait d'un macho doublé d'un pervers narcissique, loin du mari parfait qu'elle exhibait en société.

Enfin, la belle-mère d'Alice/Célia, mère de Maxime, presque aussi insupportable que son « Maxounet » qu'elle adule. Elle a toujours détesté Alice, à qui elle reproche de profiter de son fils, de son argent et de sa notoriété, de ne rien savoir faire de ses dix doigts, d'être totalement oisive et en plus, sans rien dans le cerveau. Autant dire qu'il n'y en a pas un pour rattraper l'autre ! Vraiment, tous les personnages sont imbuvables : je ne sais pas lequel j'ai le plus détesté tant ils frisent des records.

Outre les personnages aveuglés par leur orgueil, l'intrigue se veut dynamique et prenante. Edmonde Permingeat aborde des thématiques parfois difficiles : les violences conjugales, l'adultère, le viol, la pédophilie, les abus psychologiques, les jalousies,… Aucune fioritures n'est ajoutée, tout est déballé sans ménager les lecteurs, déjà bien entamés par les scènes qui se déroulent sous leurs yeux.

Un roman psychologique sombre et addictif, où l'on est projeté au coeur d'un drame familial, entre apparences et réalités. Les personnages sont haïssables, autant que leurs actes, mais c'est ce qui fait tout le piquant du récit.
Lien : https://analire.wordpress.co..
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une histoire de jumelles.
Ce thème fascinant est récurrent sous la plume des romanciers ou la caméra des réalisateurs de films.

Mon bilan est mitigé pour ce roman.

Dès les premières pages, Alice frappe et tue accidentellement sa jumelle Célia.
Elles sont aux antipodes l'une de l'autre.
Alice, prof de philo, est cultivée, célibataire, elle enchaîne les histoires d'un soir et porte un jugement très sévère sur sa soeur. Célia n'a pas fait d'études, est femme au foyer, elle est mariée avec un mari qui lui permet de ne pas travailler et vit dans une belle maison avec ses enfants.
Quand Alice s'aperçoit que Celia est morte, elle décide prendre sa place, de prendre sa vie.

Nous la suivons donc dans le quotidien, dans la vie de sa soeur Celia, qui semble si parfaite... Mais Alice n'est pas Celia et ses jugements acerbes, son ironie, sa causticité permettent à l'auteur de faire une satire de notre société contemporaine à la fois drôle et cruelle.

J'ai beaucoup aimé le premier tiers du roman mais ensuite, j'ai trouvé que l'histoire trainait un peu en longueurs... Je n'ai pas réussi à m'attacher aux héroïnes et le côté parfois vulgaire, trash d'Alice m'a déplu. Certaines péripéties m'ont semblé invraisemblables... Pour le dernier tiers du roman, un procédé narratif permet d'avoir un nouvel éclairage (c'est un procédé, que j'aime beaucoup, quand on vit les mêmes événements avec des points de vue différents) et cela relance l'histoire d'une façon intéressante mais la fin m'a un peu déçue.

Pour conclure, je dirais que c'est une lecture détente agréable (j'ai quand même lu très vite ce gros pavé), l'idée de départ était très intéressante mais ce n'est pas un coup de coeur absolu pour moi.
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"Tu es moi, je suis toi. Mon image inversé. Lumière et ombre."

Alice et Célia sont de vraies jumelles, elles se ressemblent à s'y méprendre mais Alice considère sa soeur comme sa rivale de toujours, son ombre.

Convaincue qu'elle serait plus heureuse sans Célia et dans un excès de jalousie et de rancoeur, elle l'a tue et se débarrasse de son corps, ne faire plus qu'une ! Alice va enfin pouvoir avoir la vie de rêve qu'elle désirait tant en s'accaparant celle de Célia. Voici le début de l'histoire.

J'ai passé un bon moment de lecture avec Sans mon ombre, je regrette un peu le manque de tension psychologique mais l'accoutumance est présente, les pages de tournent assez vite malgré le fait que les personnages sont tous déplaisants à part Célia.

Alice est insupportable et cruelle, le fait qu'elle rabaisse tout le monde et qu'elle compare les gens à des animaux est assez irritant, je pense qu'il faut le prendre au second degré et que c'est un choix de l'auteure dont je salue l'imagination qu'il a fallut pour trouver les noms de ses personnages !!

Il y a beaucoup de référence littéraire, étant une amoureuse des livres, je me suis prise au jeu ! le rapprochement avec Alice aux pays des merveilles est assez intéressant.

Je ne connaissais pas Edmonde Permingeat que je découvre totalement grâce aux Editions l'Archipel que je remercie pour cette initiation. le fait de mettre en scène des jumeaux est captivant et mérite que l'on s'y intéresse.

Vous pouvez retrouver dès aujourd'hui Sans mon ombre en archipoche. Son nouveau roman Écrit dans le sang m'a l'air bien attrayant !

Vous connaissez ?
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immédiatement à l'esprit après cette lecture : dualité.

Etrange me direz-vous alors que l'auteure aborde la gémellité dans ce texte
Forcément, quand on parle de gémellité le mot dualité n'est pas celui auquel on pense en premier, on imagine plus une fusion, une communion… Mais dans ce roman noir, on découvre deux jumelles de nature différente : Célia, mariée et mère au foyer qui mène une vie de rêve selon Alice, célibataire et prof de philo que son métier ennuie. Tout bascule le jour ou Alice lève la main sur Célia, lors d'une balade en bord de mer. Célia éliminée, Alice peut prendre sa place et enfin goûter aux joies du luxe, de l'oisiveté et d'une vie rangée.
Mais Alice va vite se rendre compte que les apparences sont trompeuses et que la vie de Célia n'est pas ce qu'elle croyait être….

Un roman prenant ! Dès le début, on est embarqué dans l'intrigue : on a envie de comprendre pourquoi Alice a giflé Célia au point de la tuer ; comment va-t-elle pouvoir prendre la place sa jumelle et duper son monde ?... On s'aperçoit très vite que, même si le crime n'est pas encore découvert, il ne restera pas impuni ! La tension est palpable.

Une lecture en deux temps : Alice est la première à nous raconter son enfance, sa relation avec sa jumelle et surtout cette vie qu'elle mène « par procuration » en prenant l'identité de Célia. Puis, lorsque Alice découvre le journal intime de sa soeur, nous découvrons Célia à travers les pensées laissées sur ce journal. Un récit mêlant amour, jalousie, rancoeurs et rivalité avec, en toile de fond, ce lien indescriptible qui relie ses jumelles.

Certains personnages sont délicieusement détestables mais j'avoue ne pas avoir eu d'attachement particulier pour l'une ou l'autre des frangines : pour moi, elles avaient chacune un côté insupportable ! L'intrigue est bien menée et pleine de rebondissements (vous ne verrez pas passé le temps) et la fin, assez étonnante. Quant à l'écriture, elle est à l'image des jumelles : soutenue et parfois vulgaire, selon le personnage qui s'exprime.
Un thriller à découvrir !




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Le roman débute fortement avec la mort de Célia tuée accidentellement par sa jumelle Alice suite à une dispute dont on ne connaît pas l'objet. Alice, célibataire sans attaches, y voit alors l'opportunité de prendre la place de Célia, épouse et mère comblée, vivant dans une superbe maison. Enfin c'est ce qu'elle croit car la vie idyllique de sa si parfaite soeur Célia n'est qu'une façade et Alice va peu à peu s'en rendre compte. Et combien de temps cette supercherie pourra-t-elle durer sous le regard des proches et amis de Célia ?
Dans ce roman, l'auteure aborde le sujet de la gémellité qui fascine et attire. La première partie du livre se concentre sur l'échange de vie des jumelles et le point de vue d'Alice puis sur la vie de Célia avant l'accident par l'intermédiaire de son journal intime, et on comprend petit à petit les liens qui unissaient les deux soeurs (rivalité, jalousie, envie, ...)
Si Alice et l'ensemble des personnages sont plutôt agaçants et antipathiques (c'est sûrement fait exprès), on ne peut pas s'empêcher de tourner les pages pour savoir comment tout cela va se finir.
Merci aux éditions Archipel pour cet envoi.
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Sans mon ombre aborde le thème de la gémellité, de la complexité de ce lien où deux identités n'en forment qu'une : "tu es moi, je suis toi" mais avec parfois cette question obsédante : alors "qui est je ?"
Dans un accès de colère, Alice tue par accident sa soeur jumelle, Célia. La douce Célia, celle qui représente le jour, alors qu'elle, Alice, représente la nuit. La jolie Célia, qui a une vie de rêve dans une magnifique villa, mère de famille, épouse d'un bel homme. Aveuglée par la jalousie et la rancoeur, Alice décide d'utiliser cet accident à son avantage et d'échanger sa vie avec celle de sa soeur. Mais en passant derrière le miroir, Alice ne découvre pas tout à fait ce à quoi elle s'attendait...
Le début de ma lecture a été difficile car j'ai eu beaucoup de mal à apprécier le personnage d'Alice et sa personnalité, parfois vraiment détestable (tout comme d'autres personnages secondaires d'ailleurs...). Et pour autant, c'est aussi ce fort caractère et cette personnalité complexe qui a fait que j'avais envie de tourner les pages pour voir ce qu'il allait advenir de cette supercherie... J'ai également apprécié que l'auteur nous donne accès au journal intime de Célia, permettant de contrebalancer la situation dans laquelle nous étions au début.
Malgré des personnages que l'on peut vite juger antipathiques, la lecture de ce roman devient toutefois vite addictive grâce à l'intrigue bien menée par l'auteur. Je remercie Babelio et les éditions Archipoche grâce à qui j'ai pu découvrir ce livre dans le cadre de l'opération Masse Critique.
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Je remercie l'auteure, la maison d'édition ainsi que NetGalley pour se service presse.

J'ai au départ craquer pour la couverture que je trouve magnifique et ensuite pour le résumé qui me donne envie d'en savoir plus. En ayant eu les épreuves non corrigées, je n'ai vu que très peu de fautes.

L'écriture de l'auteure est agréable à lire, on se laisse emporter et on en redemande.
Nous n'avons pas de chiffre de chapitres mais des dates qui nous permettent de nous repérer dans le temps.

Le livre se partage en 2 parties, la première avec le meurtre de Célia et Alice qui prends sa place avec c'est son point de vue, la deuxième partie c'est le point de vue de Célia via son journal intime.

«Les miroirs feraient bien de réfléchir un peu avant de renvoyer les images» (Jean Cocteau – le sang d'un poète)

La première partie ne nomme enfer prends tout son sens.
On assiste à la dispute entre Alice et Célia et de comment Alice décide de prendre la place de sa jumelle.

«Tu es moi, je suis toi. Mon visage inversée. Lumière et ombre»

Alice haïssait cette copie conforme qui lui volait son identité, l'étouffait et l'empêchait d'exister par elle-même.

A partir du moment ou Alice prends la place de Célia, on découvre la vraie vie pas si «rêver» que Alice va vite découvrir.

La vie de Célia n'est pas si radieuse, elle passe son temps entre les tâches ménagères, les enfants et essayer de satisfaire son mari et les remarques désobligeantes de sa belle soeur et de sa belle-mère.
La relation entre Célia et son mari ne sont pas si idyllique que Alice penser, bien au contraire, elle découvre le vrai visage petit à petit.

Tout les personnages sont liés les uns aux autres par des secrets bien douteux que l'on découvre au fur et à mesure.

Alice sans le vouloir fait des erreurs qui pourrait la trahir.

Dans la deuxième partie, Alice découvre le journal intime de Célia, et la on va de découverte en découverte. de secrets dévoiler, le vrai visage de certains «ami(e)s» qui n'ont sont pas réellement, de chantages en intimidations.

Nous avons les réponses à certaines questions que l'on se pose dans la première partie.

Célia enviait Alice et l'admirait qu'elle sois entière et insoumise, tout son contraire.

La fin m'a fais mourir de rire, et a Max, le mari de Célia j'ai envie de lui dire «c'est le karma qui te reviens en pleines figure».
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C'est bien connu : on désire toujours le contraire de ce qu'on a, c'est le syndrome de « l'herbe plus verte dans le pré d'à côté » : les cheveux frisés rêvent d'être raides et vice et versa, les yeux bruns voudraient être bleus ou verts mais surtout pas bruns. le pauvre envie le riche (rarement le contraire cependant !!) en pensant qu'il a forcément une meilleure vie (plus confortable matériellement c'est sûr, mais il y a toujours des conditions suspensives) suscitant, jalousie et obsessions.

Dans ce cas précis, il est question de deux jumelles à la vie et aux caractères diamétralement opposés :

Alice, a fait de brillante études et est devenue professeure (de philo). Belle, émancipée, rebelle à tout et à l'autorité, sure d'elle jusqu'à l'arrogance, elle manie volontiers le cynisme, le sarcasme et l'humour cinglant. Elle a fait de Nietzsche son « maître à penser », c'est peu dire!!

Élève laborieuse, Célia, a quant à elle, suivi l'école de la vie » en faisant ce qu'on attendait d'elle : se marier tôt, avoir des enfants et mener une vie de famille calme et sans histoires. de caractère plus réservé, Célia a vécu sous l'emprise et la dépendance de sa mère, puis sous celle de son mari.

Alors Célia, la sage mère au foyer, versus Alice, la rebelle, l'insoumise ? Y-a-t-il matière à devoir faire un choix ?

Deux parties distinctes se dégage dans le livre :

La première partie avec le présent ; c'est le point de vue d'Alice sur sa soeur et sa vie. Alice pense que Célia mène une vie « facile », une vie de rêve : entourée et aimée et surtout sans contraintes matérielles.

On s'aperçoit, contre toutes attentes, qu'Alice jalouse de manière compulsive la vie de sa soeur. Jalousie qui confine à la haine. La libre et frondeuse Alice, en quête éperdue de reconnaissance de sa mère, rêve d'un cadre de vie aisé, mais rêve-t-elle vraiment pour autant des responsabilités qu'une vie de famille imposent ?

Convaincue de la nécessité de détruire « l'autre » pour pouvoir exister, que « la raison de plus fort » fait loi, se substituer à son doute pour être « révélée », elle affiche une réelle volonté d'être « mieux » voire « unique ». Usurper l'identité de l'autre, prendre sa vie. Pour « exister » faut-il « tuer » « l'autre » et prendre sa place ?

En psychanalyse, on en parle mais de façon abstraite. Dans ce roman, on passe à du « concret » et alors Alice nous apparait rapidement insupportable, détestable, égoïste et sans aucuns scrupules.

La seconde partie avec le passé sur la vie de Célia, vu par Célia au travers de son journal intime où l'on découvre « l'envers du décor ». Celle-ci voyait la gémellité en termes de complémentarité, comme les moitiés formant un tout.



Le livre fait de fréquentes références à « Alice au pays des merveilles » et à l'autre côté du miroir, au fait de devenir l'autre, de se fondre en elle. Devenir les deux à la fois… le reflet l'une de l'autre ou son ombre comme le titre en fait référence.

En psychanalyse et selon Carl Gustav Jung « L'ombre peut être définie comme notre double inversé, celui ou celle que nous aurions pu être, mais que nous ne sommes pas. C'est notre face obscure, elle contient l'ensemble des traits de caractère qui n'ont pas pu se développer dans notre personnalité. Elle symbolise en quelque sorte notre frère jumeau opposé qui est caché dans les profondeurs de notre inconscient”. Ici, les jumeaux sont réels et la dualité intériorisée dont parle Jung, se traduit par le meurtre réel de l'une d'elle. de plus, le « crime », même s'il est accidentel, est aggravé par le fait qu'Alice jette le corps de la falaise et prend la place de sa soeur. Alors qu'en psychanalyse on parle de s'affranchir symboliquement de son autre, dans le livre on passe de l'empirique au réel.

On pourrait aussi trouver matière à moult réflexions transcendantales sur le thème du « miroir » et du « double » … mais trêve de psychanalyse !!! le tout dernier chapitre est « étonnant » sans être renversant mais c'est un excellent thriller domestique dans la veine des Shari Lapena, AB Paris et autre B. Abel…

Un grand merci aux éditions de l'Archipel et @NetGalley pour la découverte de ce thriller psychologiquement bien travaillé !
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Pour Alice, l'occasion fait le larron et c'est sans scrupule aucun qu'elle usurpe l'identité de sa soeur jumelle, décédée accidentellement sous ses yeux. Son but : profiter de la vie oisive et privilégiée qui était celle de Célia. Néanmoins, aux prises avec l'époux de cette dernière – archétype du pervers narcissique – et d'une belle-mère des plus caricaturales, elle a tôt fait de déchanter. Alors que le Pays des Merveilles convoité se délite, Alice prise dans un engrenage qui la dépasse, ne sait pas comment retraverser le miroir…

Un page-turner efficace qui, sans être inoubliable, laissera une impression plutôt favorable au lecteur, notamment de thrillers domestiques.
Si les ficelles sont un peu grosses, les astuces d'écriture (Alice miroir de Célia) et autres références littéraires (Lewis Carroll) liées à la gémellité faciles – pour ne pas dire éculées -, on se prend néanmoins au jeu pervers du personnage principal. Avant de se délecter du retournement de situation qui fait passer Alice de bourreau à victime… jusqu'à une issue inattendue et tout aussi retorse.
Lien : https://figuresdestyle2017.c..
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L'intrigue originale a su capter mon attention et m'a entrainé jusqu'au bout de ma lecture, cependant j'ai trouvé qu'elle aurait pu être plus poussée. On plonge directement dans l'action, "in medias res" : dès les premières pages, Alice a tué sa soeur et pris sa place. Pas très crédible, mais ça a le mérite d'éviter l'ennui ! D'autres éléments n'étaient pas très crédibles : Alice se veut super-intelligente, mais elle laisse beaucoup d'indices pouvant se retourner contre elle vis-à-vis de ce changement d'identité...

L'intrigue n'est pas seule, nous avons aussi d'autres histoires qui tournent autour, et qui sont tout aussi intéressantes. L'auteure nous montre diverses apparences trompeuses : une apparente respectabilité peut cacher de sombres vices, ou l'herbe que l'on pense plus verte à côté se révèle aussi désechée que la nôtre... Elle nous met également dans des situations délicates et terribles, où nous voudrions rétablir la justice, et qui je l'espère peuvent faire réfléchir des personnes dans une situation similaire...

En revanche, je n'ai pas aimé le côté pédant et sans auto-dérision d'Alice, qui pourtant attend tout l'inverse des personnes en face d'elle. Elle ne fait pourtant que citer des tartes à la crème (la substantifique moelle d'Alcofribas Nasier, beaucoup trop ressortie à tort et à travers, dont nous avons l'exemple dans ce roman), et d'après elle, personne ne connaît Madame Bovary ou Sigmund Freud... Je pense que ça se passe de commentaire ! C'est un personnage odieux et dénué d'intérêt, mais elle aura le digne retour de médaille qui lui revient! (Enfin, pas assez vite à mon goût...). L'auteure utilise un vocabulaire arriéré (lippe qui a fortement marqué Chris) qui n'était à mon sens pas forcément utile, et qui m'a plutôt conforté dans l'idée que cette dernière ne donnait pas tout à fait tort à Alice...

En tout cas l'histoire se lit très vite et reste enrichissante du point de vue de la gémellité et des relations parfois tendues au sein d'une cellule familiale. le texte est ponctué de petites leçons de philosophie, psychologie ou littérature que j'ai beaucoup apprécié, lorsqu'elles étaient dénuées de sarcasme et moquerie ! Je n'avais jamais réfléchi à la question des plats, des "choix culinaire[s qui] engag[ent] des valeurs esthétiques, éthiques, symboliques, politiques, voire métaphysiques" par exemple !

Ma lecture reste donc mitigée. Je l'ai lu assez vite, j'ai été intéressée par pas mal de réflexions, mais l'histoire n'était pas si aboutie à mes yeux et aurait méritée plus d'approfondissement.
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