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Citations sur Oeuvres poétiques complètes (63)

SUR LA MANIE
QU'ONT LES FEMMES ACTUELLES
( de relever leurs robes )

Car l'ampleur de la robe et son envol et tout le
Reste grâce au vent
Font penser l'homme, non intime, mais en foule
A ce qu'il a devant...

Tandis que cette sorte absolument hideuse
De montrer des mollets
Insuffisants parfois serait la source affreuse
De combien de voeux laids !

Vous accentuez trop, Mesdames, vos " tournures ",
Et j'en reste effrayé,
Car elles sont, hélas ! d'amples caricatures
De ce dont on s'assié...

Ou plutôt continuez, mais plus d'un infâme
Retroussement moqueur :
Retroussez, retroussez, retroussez jusqu'à l'âme,
Retroussez jusqu'au coeur !
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TU CROIS AU MARC DE CAFÉ

Tu crois au marc de café,
Aux présages, aux grands jeux :
Moi je ne crois qu'en tes grands yeux.

Tu crois aux contes de fées,
Aux jours néfastes, aux songes.
Moi je ne crois qu'en tes mensonges.

Tu crois en un vague Dieu,
En quelque saint spécial,
En tel Ave contre tel mal.

Je ne crois qu'aux heures bleues
Et roses que tu m'épanches
Dans la volupté des nuits blanches !

Et si profonde est ma foi
Envers tout ce que je crois
Que je ne vis plus que pour toi.
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Vendanges

Les choses qui chantent dans la tête
Alors que la mémoire est absente,
Écoutez ! c’est notre sang qui chante…
Ô musique lointaine et discrète !

Écoutez ! c’est notre sang qui pleure
Alors que notre âme s’est enfuie
D’une voix jusqu’alors inouïe
Et qui va se taire tout à l’heure.

Frère du sang de la vigne rose,
Frère du vin de la veine noire,
Ô vin, ô sang, c’est l’apothéose !

Chantez, pleurez ! Chassez la mémoire
Et chassez l’âme, et jusqu’aux ténèbres
Magnétisez nos pauvres vertèbres.
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Que ton âme soit blanche ou noire (Chansons pour elle)

Que ton âme soit blanche ou noire,
Que fait ? Ta peau de jeune ivoire
Est rose et blanche et jaune un peu.
Elle sent bon, ta chair, perverse
Ou non, que fait ? puisqu'elle berce
La mienne de chair, nom de Dieu !

Elle la berce, ma chair folle,
Ta folle de chair, ma parole
La plus sacrée ! - et que donc bien !
Et la mienne, grâce à la tienne,
Quelque réserve qui la tienne,
Elle s'en donne, nom d'un chien !

Quant à nos âmes, dis, Madame,
Tu sais, mon âme et puis ton âme,
Nous en moquons-nous ? Que non pas !
Seulement nous sommes au monde.
Ici-bas, sur la terre ronde,
Et non au ciel, mais ici-bas.

Or, ici-bas, faut qu'on profite
Du plaisir qui passe si vite
Et du bonheur de se pâmer.
Aimons, ma petite méchante,
Telle l'eau va, tel l'oiseau chante,
Et tels, nous ne devons qu'aimer.
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ARIETTES OUBLIÉES III

Il pleure dans mon cœur
Comme il pleut sur la ville;
Quelle est cette langueur
Qui pénètre mon cœur?

Ô bruit doux de la pluie
Par terre et sur les toits!
Pour un cœur qui s'ennuie
Ô le chant de la pluie!

Il pleure sans raison
Dans ce cœur qui s’écœure.
Quoi! nulle trahison?...
Ce deuil est sans raison.

C'est bien la pire peine
De ne pas savoir pourquoi
Sans amour et sans haine
Mon cœur a tant de peine!

(Romances sans Paroles)
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CHANSON D’AUTOMNE

Les sanglots longs
Des violons
De l’automne
Blessent mon cœur
D’une langueur
Monotone.

Tout suffocant
Et blême, quand
Sonne l’heure,
Je me souviens
Des jours anciens
Et je pleure;

Et je m’en vais
Au vent mauvais
Qui l’emporte
Deçà, delà,
Pareil à la
Feuille morte.
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J’ai rêvé de toi cette nuit :
Tu te pâmais en mille poses
Et roucoulais des tas de choses...

Et moi, comme on savoure un fruit,
Je te baisais à bouche pleine
Un peu partout, mont, val ou plaine.

J’étais d’une élasticité,
D’un ressort vraiment admirable :
Tudieu, qu’elle haleine et quel rable !

Et toi chère, de ton côté,
Quel rable, quelle haleine, quelle
Élasticité de gazelle...

Au réveil, ce fut, dans tes bras,
Mais plus aiguë et plus parfaite,
Exactement la même fête !
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Vers pour être calomnié

Ce soir je m'étais penché sur ton sommeil.
Tout ton corps dormait chaste sur l'humble lit ,
Et j'ai vu , comme un qui s'applique et qui lit ,
Ah ! j'ai vu que tout est vain sous le soleil !

Qu'on vive , ô quelle délicate merveille ,
Tant notre appareil est une fleur qui plie !
Ô pensée aboutissant à la folie !
Va , pauvre , dors ! moi , l'effroi pour toi m'éveille

Ah ! misère de t'aimer mon frêle amour
Qui vas respirant comme on respire un jour !
Ô regard fermé que la mort fera tel !

Ô bouche qui ris en songe sur ma bouche ,
En attendant l' autre rire plus farouche !
Vite , éveille-toi. Dis , l' âme est immortelle?
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Je fais souvent ce rêve étrange et pénétrant
D'une femme inconnue, et que j'aime, et qui m'aime,
Et qui n'est, chaque fois, ni tout à fait la même
Ni tout à fait une autre, et m'aime et me comprend.
(Mon rêve familier)
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Nevermore

Souvenir, souvenir, que me veux-tu ? L'automne
Faisait voler la grive à travers l'air atone,
Et le soleil dardait un rayon monotone
Sur le bois jaunissant où la bise détone.

Nous étions seul à seule et marchions en rêvant,
Elle et moi, les cheveux et la pensée au vent.
Soudain, tournant vers moi son regard émouvant
" Quel fut ton plus beau jour ? " fit sa voix d'or vivant,

Sa voix douce et sonore, au frais timbre angélique.
Un sourire discret lui donna la réplique,
Et je baisai sa main blanche, dévotement.

- Ah ! les premières fleurs, qu'elles sont parfumées !
Et qu'il bruit avec un murmure charmant
Le premier oui qui sort de lèvres bien-aimées !
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