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Critique de zohar


Cette immense oeuvre poétique qui lui a valu sa gloire, Verlaine nous laisse, seul, avec ses vers qui reflètent, dans toute leur splendeur, la grande complexité de l'homme. Bien qu'il se soit plu souvent à brouiller les pistes en mêlant les poèmes de « jadis » à ceux de « naguère ».

Le premier recueil qu'il a publié, s'intitule les « Poèmes saturniens » (1866). Les tableaux poétiques qui y sont évoqués ont un fort goût parnassien. Son adhésion à l'esthétique (impersonnelle) du Parnasse, une adhésion qui tend d'ailleurs au pastiche, n'empêche pas le poète de faire l'aveu d'une expérience psychologique originale, en évoquant, avec toute sa sensualité, sa mélancolie (« Nevermore »), ses tourments moraux (« Soleil couchant ») ou encore la femme idéale (dans, « Mon rêve familier »).

Et le rêve devient prédominant dans les « Fêtes galantes » (1869) et « la Bonne Chanson » (1870). Si le premier livre apporte l'évasion dans un XVIIIe siècle un peu factice, avec une mélancolie insidieuse qui s'infiltre dans la joie revendiquée.
Le second livre est marqué par la fadeur qui s'instaure comme tonalité spécifiquement verlainienne. Ici, l'être est en proie à des tournoiements d'où s'effacent le temps et le moi.
Il se dégage, en outre, un fort lyrisme « impersonnel » qui masque, en réalité, une grande revendication de « l'individualité » de sa part. Et cette dualité là, est la source de l'originalité de ce recueil !

Chez Verlaine, l'influence de Rimbaud est indéniable et a été déterminante dans l'élaboration de « Romances sans paroles » (1874). Ce dernier a poussé Verlaine, ce rêveur sensuel et mélancolique, à chercher dans le rêve un nouveau mode d'expression qui permettant de traduire, immédiatement et musicalement, le ressenti des choses.
Pour ma part, je dirai que l'impressionnisme de Verlaine a atteint son point de perfection dans ce recueil ! Chaque sensation est signifiante et la conscience individuelle s'est trouvée d'elle-même (et non plus recherchée, comme nous l'avons dit plus haut).

L'harmonie et l'ordre chez Verlaine (alors que sa vie de jadis n'était que violences et ivresses, ivrognerie et brutalité), se trouve peut-être dans « Sagesse » (1881). L'intention apologétique y est manifeste. C'est le livre où reparaît le vie humble, où les faux beaux jours, la beauté des femmes, et même l'espoir (« qui luit comme un brin de paille dans l'étable ») sont des réalités rugueuses et parfois mal contrôlées (comme le vers) mais désormais susceptibles d'être interprétées par le poète.

C'est dans le même esprit de construction de soi au sein du monde que Verlaine compose « Jadis et naguère » (1884). Ce recueil voudrait intégrer le passé de l'homme et du poète dans une nouvelle perspective, qui sous-tend une option morale et religieuse.


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