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Années soixante, la Sicile entre brusquement dans le coeur de Cristine. Émerveillée devant le petit écran qui diffuse le film culte Le Clan Des Siciliens, ce petit bout de pays embrase son être et ses rêves.
Quelques années plus tard, la promesse, un jour, de fouler ce sol italien idéalisé se matérialise et c'est sous un soleil implacable de juillet qu'avec sa soeur Éléanore elle pose ses valises dans un petit village non loin de Palerme.

Ah, la beauté des siciliens ! Comment y résister, armée d'une vingtaine d'années ?
Santo. Le noir pur de ses cheveux et de son regard, son teint profondément halé et son allure éclatante sous le soleil de Sicile. Attraction pourtant négative au premier regard, celle-ci se muera en fascination dévorante, insidieuse, entêtante.
Tout commence avec la légèreté d'une amourette estivale, des attitudes qui ne trompent personne sur la future évolution de ces regards appuyés.
Mais de mauvaises impressions s'instillent et assombrissent les pensées de Cristine. Dès le début, elle nous fait pressentir que cet amour « devait devenir mon doux, mon douloureux regret ; celui d'une vie. »

De multiples petits chapitres égrènent des phrases aux tournures parfois surprenantes, d'une originalité attrayante et dont la musicalité sonne très agréablement une fois apprivoisées. S'y rajoute le charme d'un vocabulaire peu commun tout à fait séduisant.
Il est question d'amour mais pas du tout d'amour physique. L'auteure s'attache uniquement à la profondeur du sentiment qui déferle dans son coeur, dans son être tout entier, qui l'engloutit irrémédiablement. Sa bataille face à cet amour est émouvante, la douceur de la plénitude lui échappe désormais. Cristine nous fait vivre le vide abyssal de l'absence avec des mots tout en pudeur mais qui fouillent admirablement cet émoi obsessionnel.

Ah Santo, avec ton anglais hésitant et ta petite méhari noire, que de ravages as-tu fait dans le coeur de cette jeune guadeloupéenne !

J'étais curieuse de découvrir les affres de cet amour sicilien. Cette jolie découverte, issue de la richesse des rencontres faites sur Babelio, ouvre sur un joli talent naissant qu'il aurait été bien dommage de rater !
Merci Cristine pour cette multitude de petits chapitres que je ne pouvais plus interrompre. J'ai spécialement savouré le numéro 44 avec madame M.. Je n'en dirai pas plus, à vous maintenant d'avoir le plaisir de partir pour la Sicile !
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Présentation :

Les années soixante touchent à leur fin, Cristine, 12 ans, vit des jours heureux sous les cieux antillais, quand, pour la première fois, elle voit le film Le Clan des Siciliens. C'est pour elle une révélation comme si une fenêtre s'était soudain ouverte sur une autre dimension. La fillette sent intuitivement qu'un rendez-vous crucial l'attend, là-bas sur cette autre île entre ciel et mer. L'enfant qui ensuite devient femme brûle sans désemparer du désir de découvrir ce qui s'y passe.
Ce jour arrive lors de l'été 1982, année en plus ô combien faste pour l'Italie tout entière sur un plan footballistique. Treize ans ont passé. Aux côtés de sa soeur Éléanore, Cristine découvre donc la lointaine Sicile, qui n'a cessé de demeurer si proche dans son coeur. Les frangines séjournent dans un petit patelin et font rapidement connaissance avec l'épicentre de la vie locale, à savoir la place du village. C'est en effet ici que se joue le théâtre de la vie, se nouent et se dénouent des intrigues, se vivent les joies et les peines du quotidien. Au café du coin, on y refait le monde. Comme partout ailleurs sur la planète me direz-vous. Oui, mais là, c'est différent. Ici, le chemin de Cristine va croiser celui de Santo, jeune Sicilien vif et charmeur ; le genre qu'on imagine sans peine rafler le maximum de points aux tests du latin lover de l'année.
Quant à Cristine, jeune femme de 25 ans aux aspirations romantiques, elle n'en possède pas moins assez de tempérament pour ne pas facilement s'en laisser conter. C'est presque de la répulsion qui surgit en elle quand son premier regard se pose sur l'adonis à la prunelle sombre. Et pourtant. Alors, la suite des événements va-t-elle confirmer ou démentir son funeste pressentiment ? Quelle faille dissimule en fait le regard de Santo, le beau ténébreux ?
C'est avec une retenue à la fois pudique et fiévreuse que la narratrice nous révèlera quel lien l'unit à un être si ardemment attendu, tout au long d'une histoire remplie de nostalgie lumineuse.

Mon avis :

La Sicile. Sont religieusement conservées chez moi des photos en noir et blanc dans des albums à la couverture d'un cuir séculaire. Des reliques de famille. En les feuilletant, je vois des visages d'un autre temps et défiler des petits villages, dont le nom est connu de leurs seuls habitants. De par mes origines, je sais confusément que le sang d'ancêtres lointains, qui ont un jour foulé cette terre, irrigue mes veines, alors que je n'y ai moi-même jamais mis les pieds. La puissance évocatrice de la Sicile, qu'aucun pont n'a jamais réussi à relier à la péninsule italienne, en a inspiré beaucoup. D'une part île de beauté au ciel azuréen, de l'autre terre de contrastes dont le soleil écrasant fait se profiler l'ombre sinistre d'une Cosa Nostra indéracinable. Si, aujourd'hui, c'est en français que je parle de la Sicile, c'est que, les miens, alors qu'ils y sont nés, n'ont pu en faire leur Pays de Cocagne… Et je dois dire avoir abordé ce livre avec beaucoup de curiosité. Rêver de la Sicile sur pellicule : quelle belle amorce d'épopée romanesque. Mais ce texte propose bien plus qu'une carte postale, c'est plutôt une invitation au voyage dans les tréfonds de l'âme et, le moins que je puisse dire, c'est que ma rencontre sicilienne a pris les traits d'un périple fort en émotions.

✒️ Une plume saisissante

D'ordinaire, en tant que lectrice, j'attache davantage d'importance au fond qu'à la forme du récit. Une écriture agréable sans relief particulier (qui est d'ailleurs celle d'un nombre impressionnant de romans contemporains…) peut donc faire mon bonheur et, du moment que l'histoire m'emporte, je considère un livre comme bon, ne nourrissant a priori aucune attente démesurée quant au style. Mais là, en plus de m'être délectée tant du fond que de la forme, un aparté sur l'écriture s'impose. Je ne voudrais pas passer pour grandiloquente mais j'ai, au sens strict, fait une vraie rencontre littéraire. Oui, je crois sincèrement que c'est le genre de découverte qui permet de faire la différence entre les « livres » et la « littérature ». Une trame simple sur le thème « Les plus belles histoires sont celles qu'on n'a pas vécues » et nous voilà transportés plus loin encore que ces mots fabuleux que l'auteure a pris le soin de ciseler avec une minutie d'orfèvre. Les phases successives par lesquelles l'héroïne passe : depuis sa soif d'absolu à sa passion dévorante, voire insensée et peut-être même vénéneuse, qui perdure des années durant, ne peuvent, je crois, que trouver un écho chez quiconque est arrivé en ce monde nanti d'un coeur chevillé à l'âme. Oui, au fil de l'autre, je me plais parfois à entrevoir un univers où par-delà nos différences chacun aurait une parcelle d'Humanité en commun.
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Puisque j'ai le privilège de connaître l'auteur de « l'écho de ta mémoire »sur Babelio je vais me permettre de parler de ce long poème d'amour et Marmara pourra rectifier si elle voit que son propos est dévié ou mal compris.
J'ai vu d'abord les deux phrases du mystique Khalil Gilbran, au début et à la fin. Nous ne choisissons pas notre destin, ou si nous choisissons, c'est dans l'ignorance de ce qui nous adviendra par ce choix.
D'ailleurs, l'héroïne du roman ne choisit pas, l'amour lui tombe dessus et ne la lâche plus. C'est beau, cette fidélité, et la conscience que , même si « cela » ne s'est pas inscrit dans la durée, que rien n'a été vécu véritablement, un sentiment d'appartenance plus fort que les faits déroutants, la fuite de Santo, ses évitements, ses reculades, ne peut sortir de la mémoire de l'amoureuse. Le visage de Santo (bien choisi le prénom, un saint ?) le jeune sicilien par ses regards doux ou cinglants, constitue un roman entier, dont chaque page est une histoire. Cristine sait alors que sa place est dans ses bras, nulle part ailleurs. Evidence jamais démentie, même si Santo est le champion des douches froides.
Avec d'infinis mots qui décortiquent avec tendresse ce sentiment très fort, Cristine nous raconte son attente, ses tourments, sa disgrâce, sa peur de vieillir, et l'assurance que non, Santo est là, rien ne peut arriver. Est ce la rencontre qui la rassure ou au contraire l'aspiration à « l'immuable, l'inaltérable, comme à l'image de Dieu » qui a cristallisé le sentiment qui la lie à Santo ?
Est ce du désir ?elle dit que non ; est ce de l'amour ?en tout cas elle ne le lui a jamais dit ; peut être est ce plus encore, une reconnaissance par delà la mort, un peu comme la définition qu'en donne Platon, les deux moitiés originelles d'un même être reconnaissant leur complément et l'amour étant l'effort de se fondre l'un dans l'autre. Ainsi, Cristine , avec des mots inoubliables, dit , lorsque la relation capote : « tel un amputé, je souffre d'un membre fantôme ; d'une partie de moi-même qui me fut arrachée, et qui pourtant demeure indispensable à mon intégrité ».


Ce qui me permet de comprendre le titre : la mémoire rendue à ce jeune aux yeux de mica, aux cheveux en bataille, qui malheureusement n'aura pas connu le nouveau siècle, l'écho dont Cristine se fait le chantre, et quel chantre, poétique, dramatique, passionné, pathétique, troublant, tragique: ce sont la résonance dans le temps et la mémoire sans doute d'une autre vie passée ensemble, et il y a aura, grâce à la mémoire, une autre vie passée ensemble. L'amie Messaline met un mot : un amour monacal. L'éternité est en question, et l'on disait dans l' Egypte de Toutankhamon que l'on meurt deux fois : une fois, physiquement, l'autre, quand votre descendance ou vos amis ne peuvent plus vous pleurer, que votre nom n'est plus prononcé.
A quoi Cristine répond par le proverbe bantou : « Mon ami n'est pas mort puisque je suis vivant »

La dédicace faite à Santo, vient de cette volonté qu'il ne soit pas vraiment mort, il le serait si on l'oubliait, si sa mémoire n'était pas chantée « de l'oscillation des marées, de ses murmures et chuchotements, qui, eux, semblent promis à l'éternité. »

Santo ne mérite pas de sombrer dans l'oubli.

Marmara, est ce que je me trompe si je pense que ton roman, par delà l'amour non partagé, qui me fait penser au « coup de grâce » de Marguerite Yourcenar, l'amour inadéquat, parle d'autre chose beaucoup plus profond, et que nous expérimentons chaque fois que nous attendons quelqu'un sortant du train par exemple : il y a foule, et on ne voit personne, sauf la personne attendue. Santo, attendu et fêté, aimé comme peu d'hommes le sont , rencontré par miracle et l'absolue certitude que tu as aimé, Santo est toujours là grâce à toi et à tes mots , subtils messages comme tu dis. C'est une relation non pas simplement terrestre avec sa quête d'absolu, mais qui provient et qui se destine à une autre vie. Et même si entre vous la page est restée blanche, de cette couleur du deuil de tes ancêtres, tu as su y mettre le noir de l'écrit .

Une phrase espagnole « no se quita lo bailado » exprime bien ma pensée,( personne ne peut vous enlever ce qui a été dansé) et la danse, la plénitude, l'approche de l'éternité , personne ne peut vous les enlever, vous les avez vécu ensemble.

Puis, note personnelle, tellement ce livre ne me quitte pas, et tellement je me suis dit parfois mais elle parle de moi : la confession : nous avions un catéchisme avec les péchés possibles, et , comme toi, chaque semaine j'épelai mensonge et gourmandise, et puis je me suis dit que le curé devait en avoir marre de cette répétition et j'ai dit sodomie, mot inconnu de moi, j'étais fière de ma trouvaille, le curé furibond.

Et des descriptions qui m'ont touchée, le « rayon de soleil infiltré dans l'obscurité …. rempli d'une fourmilière de minuscules grains de poussière, résurgence d'un lointain passé : »
Et le papillon, l'échiquier de Sicile, celui de la couverture, celui du regard de Santo, qui ne se pose jamais, celui de son pays, et dans lequel depuis son cocon il s'est transmué. La couverture, comme une aquarelle avec rayon de soleil, l'ombre d'un homme, le papillon, la plage déserte, le lointain flouté.
Peut on écrire sur un amour manqué et malheureux en étant optimiste ? Oui, Santo n'est pas mort, il vit du moins dans nos mémoires.
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Tout d'abord, un grand merci à Cristine Verlédène pour m'avoir donnée l'opportunité de découvrir son livre en avant-première.
Le titre de ce roman « l'écho de ta mémoire “résonne comme un retour vers des souvenirs lointains qui peuvent sembler aussi joyeux que douloureux et se rajoute à mon intuition cette jolie couverture qui s'exprime toute seule…
Cristine Verlédène a une plume très poétique qui vous berce en vous racontant son histoire tout en pudeur et en douceur comme son coeur la guide. Elle laisse sa plume effleurer les pages sans aucune lourdeur pour se détacher d'un ressenti puissant qui l'accompagne sûrement jusqu'à nos jours celui de l'amour…
Âgée de douze ans, Cristine se projette un avenir vers la Sicile et ce juste après avoir vu un film culte qui l'a envahi de rêves qui s'associent à des monts et merveilles. Cette détermination qui l'accompagne jusqu'à ses vingt-quatre ans pour aboutir à ce projet m'a beaucoup plu. Son départ vers la Sicile en compagnie de sa soeur Éléonore n'aura pour seul bagage que son courage, sa vivacité et l'insouciance de sa jeunesse. Un envol vers une terre inconnue qui n'existe en beauté idyllique que dans sa vision propre et se retrouver sur place, je pense, sera de tout autre nature… entre imaginations, visualisation et réalité se trouvent une nette différence de jugement et l'histoire de Cristine nous le démontre bien.
Une porte qui s'ouvre devant elle par une rencontre inattendue qui chamboulera tous ses émois, elle nous parle d'amour et de ses peines, de la séparation et des retrouvailles, de la perte et de l'acceptation… les années n'ont pu effacer sa morosité qui se dévoile dans sa plume et une certaine incompréhension face à une triste réalité.
On se retrouve face à beaucoup de dilemmes dans ce roman qui nous parle du respect de la famille avec toutes les valeurs qui s'impliquent à notre éducation, d'amour avec ses joies et ses peines, de l'amitié et de fraternité, de cet orage qui traverse notre coeur face au déni de la mort, d'un retour vers la religion et la résilience. Tant de sujets abordés par l'auteure qui diffusent un parfum de tristesse dans l'air que le lecteur ressent et se retrouve troublé par tant de mélancolie.
Une femme qui nous confie sa destinée avec beaucoup d'humilité et de sincérité. Il est très délicat parfois de comprendre les méandres d'une histoire d'amour dans laquelle l'attachement peut être passager et éphémère ou bien tellement profond que le sort s'acharne à chambouler un destin.
Ce roman est une histoire d'amour infini au nom de Santo avec tout ce qu'impliquent les raisons de cet élan. Partagée entre la passion amoureuse mais l'est-elle ? ou son refus de voir ou d'admettre une évidence… Cristine Verlédène a affrontée bien des démons face à sa situation des plus délicate et je retrouve dans sa plume les battements d'un coeur qui se libère du passé…
Je vous invite à découvrir ce livre empreint de vérités.

Lien : http://chroniqueuse6.canalbl..
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"Nos empreintes s'effaceront. Nos visages s'oublieront."

L'écho de ta mémoire ou le roman poétique d'un amour impossible. D'un amour à distance, où les deux amants ne se comprennent pas. Se cherchent et ne se trouvent pas.

L'écho de ta mémoire, c'est la mélancolie de cet amour passé, si idéalisé et à la fois si compliqué.

"L'amour aurait-il lieu d'être, si à défaut de nous procurer du bonheur, il ne nous concédait même pas le pouvoir de tendre la main à ceux qui nous  sont chers ?"

Cet amour qui est bonheur et souffrance à la fois. Celui qui nous torture en même temps qu'il nous fait du bien. L'amour qui nous tient debout et vivant. Même s'il ne se vit pas toujours à deux. Celui qui nous fait avancer et grandir. Mais qui nous meurtrit tout à la fois.

Parce que l'amour que Cristine Verlédène nous conte ici c'est celui dans lequel on est ensemble, on passe de bons moments, mais où chacun regarde dans une direction différente. Et quand on se retourne, l'autre a changé de chemin. Vous savez, quand on s'aime ensemble mais pas en même temps.

"Assise sur le bord du lit, dans la chambre qu'en juillet Maman avait occupée, ainsi passerai-je la nuit, le regard accroché au parquet dont je me surprendrai à compter les lattes. Serais-je en train de tutoyer la folie ? Il n'en est rien. Quitte à en être réduite à « dresser l'inventaire de lattes», j'ai choisi de me protéger  de la réalité.
Tu dois t'éloigner de moi... Pourquoi pareille exhortation ? Elle ne cesse de se débrider  dans mon esprit. N'est-il pas plus simple, de porter à la connaissance de l'autre  qu'on ne partage pas ses sentiments ?"

L'écho de ta mémoire, c'est aussi l'écriture des hasards de la vie. Cette vie dans laquelle tout  n'est qu'hasard et destinée. Cette vie d'avant internet et les téléphones portables dans laquelle le hasard tient souvent à la présence de l'autre près de son téléphone quand il sonne.

La plume de Cristine Verlédène est belle. Poétique. Lyrique aussi. Elle nous entraîne à sa suite dans les vagues siciliennes, en passant par Paris ou la Guadeloupe. Les mots coulent, les phrases sont belles. Il en ressort une si grande et si vive émotion.

Je n'ai pas envie de vous en dire plus. J'aurais tellement peur de trop en dévoiler. Parce que je crois que L'écho de ta mémoire, c'est un livre dont on ne peut pas parler : il faut le lire pour décoller et voyager avec Cristine Verlédène en Sicile. S'envoler pour un voyage à travers le temps et les sentiments. Un voyage à destination d'un amour infini et impossible.

L'écho de ta mémoire, un premier roman pour un tourbillon poétique d'émotion.

Merci Cristine pour m'avoir confié tes mots et une partie de toi-même le temps de ce voyage nostalgique. C'est avec une grande émotion que je t'ai lue.
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Au moment de sa publication, en mai dernier, j'avais été très touchée que Cristine Verlédène me sollicite pour lire et publier une chronique sur son roman, L'Écho de ta mémoire… Je le découvre quelques mois après sa sortie.

Le postulat de départ est tout simple : une fillette antillaise se prend d'un intérêt particulier pour la Sicile en visionnant en famille le célèbre film, le Clan des siciliens… Quand elle visite enfin cette ile, des années plus tard, elle y rencontre l'amour. de la fin des années 1960 à aujourd'hui, la narratrice qui porte le même prénom que l'auteure, nous raconte cette histoire et la manière dont sa relation avec la Sicile et Santo a bouleversé sa vie. Tel quel, cela ressemble à une romance sur fond d'insularité…
Mais ce livre est beaucoup plus complexe.

Cristine Verlédène nous parle d'un amour déraisonnable, d'une sorte de folie passionnelle sur fond de destinée et de fatalité dans une réelle dimension lyrique et tragique, dans les sens presque classiques de ces deux tonalités.
Elle analyse une obsession, écrit une variation sur le hasard et les concours de circonstances, interroge et dissèque une étrange relation amoureuse bâtie à la manière de « je t'aime, moi non plus »… Son récit est une sorte d'effeuillage de la marguerite dans un éternel flottement entre désespoir et espoir déçu. le tout est mâtiné d'une once de mystère autour de Santo, de cet amour toxique…
Peu à peu, l'histoire perd de sa consistance, au fur et a mesure que l'amour de Cristine devient « monacal », que son lyrisme évolue dans une forme platonique et mystique. Cet amour n'est pas partagé, mais réverbéré, répercuté d'écho en écho, comme un système d'ondes infinies.
Le dénouement maintient l'ensemble dans une boucle narrative cohérente, à la fois annoncée et surprenante, selon les ressentis de chacun(e).

J'ai été frappée par la beauté de l'écriture, le langage recherché, les digressions lyriques, le ton un peu suranné de certains passages… L'auteure fait preuve d'érudition et de proximité, mêle habilement intertextualité et expressions antillaises…
Le style semble pêcher par une profusion de détails, une abondance d'adjectifs. C'est un peu long et répétitif parfois. Mais Cristine Verlédène a su pallier cet inconvénient par un chapitrage très court qui donne une réelle dynamique à la narration et par un ancrage dans la réalité autour d'évènements précisément datés.
J'ai relevé l'importance de la thématique des lieux, le rapport complémentaire et opposé à la fois entre l'ile natale, berceau familial, et l'ile de l'amour et de la haine autour du village de Santo et de Palerme.

Voilà un bien étrange roman qui aurait pu être écrit pendant la grande période romantique mais qui apparaît pourtant comme très actuel. Et j'aime son côté universel, la manière dont l'auteure revisite un style autour de la destinée, de la fatalité et de la métaphore d'un battement d'aile de papillon au nom prédestiné d' « échiquier »…
C'est un livre que l'on sent inspiré d'un vécu, d'une fragilité déterminée. Il peut ne pas plaire, laisser perplexe…
Un OLNI, comme disent certain(e)s.

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Il y a quelque temps, au détour d'une chronique, d'un article ou encore d'un post sur Instagram, des avis dithyrambiques sur « L'écho de ta mémoire » de Cristine Verlédène m'ont incitée à m'intéresser à ce premier roman auto-publié le 24 juin 2019. Troublée, intriguée par le synopsis qui m'était offert, je m'empressai d'en noter le titre afin de l'emprunter un jour prochain sur Amazon Kindle.
Le hasard fait parfois bien les choses puisque, début septembre, l'auteure m'a invitée à le lire gracieusement en échange d'une critique.
Celles et ceux qui prennent le temps de me lire savent combien j'aime partir à la rencontre de nouveaux écrivains, que l'inconnu livresque ne m'effraie pas et que j'en ressors souvent satisfaite.
J'y ai donc répondu favorablement. Trop heureuse de me lancer avec envie et curiosité dans ce bouquin à la réputation flatteuse.
Avant de rentrer dans le vif du sujet, je remercie Cristine pour l'envoi de ce présent et lui adresse mes chaleureuses félicitations pour avoir réussi par cette lecture, annonciatrice d'autres succès, à me donner du plaisir et à faire en sorte que ses mots résonnent à jamais en moi comme une mélodie enchantée.
Lorsque nous ouvrons ce livre, nous sommes au crépuscule des années soixante. Cristine, une fillette de douze ans, se pâme de ravissement face à un film culte, "Le Clan Des Siciliens." Elle sera dès lors toute acquise à la Sicile, et bien qu'elle ne puisse y associer pas plus des mots que des images, elle n'aura de cesse d'en rêver treize années durant.
Juillet 1982. Devenue adulte, la jeune femme, alors âgée de vingt-cinq ans, foule pour la première fois la terre de Sicile. Cette puissance souveraine, qu'est la destinée, avait-elle pour dessein de faire, un jour, se croiser deux regards ? Ceux de deux êtres en quête d'absolu, si semblables et conjointement si différents. Quelles sont ces deux personnes ? Pourquoi si identiques et si dissemblables en même temps ? Que va-t-il se passer entre elles ? La plus grande île de la Méditerranée sera-t-elle finalement à la hauteur de l'attente ? Vous souhaitez des réponses ? Envolez-vous pour ce voyage intemporel où se côtoient irrépressible joie de vivre et insoutenable souffrance. Entreprenez ce récit qui ne manque d'interpeller le lecteur sur la passion, la mort, le deuil, l'impossible oubli, et sur cette "chose" que nous, les humains, avons choisi de nommer "Hasard ", vous saurez…
Bouquin original, qui sort des sentiers battus, dans lequel à travers de courts chapitres, C.V. donne une définition précise de ce qu'est l'amour fou. Elle travaille remarquablement en montrant qu'il survient sans crier garde, sans préméditation aucune et qu'il s'insinue alors inexorablement en nous.
Elle en décrit ses différents aspects, s'attarde sur son intensité et la profondeur des sentiments qu'il fait naître. Elle traite des conséquences désastreuses qu'il peut engendrer : de sa force destructrice contre laquelle il est souvent impossible de lutter. de sa capacité à modifier le comportement, à pousser un individu à agir différemment ou à changer ses habitudes, si bien que son entourage ne le reconnaît plus.
Plus qu'une fiction, c'est la retranscription d'un vécu personnel simplement mis en forme pour en faire un roman. C'est en quelque sorte un exutoire, un catharsis.
La force essentielle de ce récit réside dans le style utilisé par la romancière pour se conter. Grâce à une plume fluide, lyrique et raffinée, par des mots, des phrases, des pages entières d'une grande beauté, elle se livre avec pudeur, délicatesse et émotion. Elle parle de cet amour manqué. de cette passion dévastatrice pour un « autre » qui vous tenaille au corps, qui vous empêche de penser, de réfléchir, d'avancer. Qui vous paralyse, vous torture à jamais. Par la faute de qui vous vous consumez peu à peu.
Si vous décidez de me suivre vous aurez à faire à une écriture ambitieuse, peu conventionnelle mais musicale au possible. Autant l'avouer : une phase d'adaptation est néanmoins nécessaire pour apprécier cette érudition. le cap passé, j'ai adoré et je suis alors rentrée pleinement dans l'histoire.
Le cadre, en lui-même, est assez visuel. Par une description détaillée et imagée de la Sicile, Cristine incite à l'évasion. Nous découvrons ou peut-être redécouvrons cette région autonome d'Italie. Nous nous emplissons de ses coutumes, de ses parfums jusqu'à en être rassasiés. Dépaysement garanti !
Comme beaucoup de lecteurs, je pense, le dénouement ne m'a pas surprise. J'ai rapidement subodoré l'issue de la relation amoureuse bien que certains évènements aient été, quant à eux, inattendus. Cette anicroche ne m'a pas gênée et elle n'enlève rien à l'intérêt de l'ensemble. J'ai lu avec avidité pour connaître, si j'ose m'exprimer ainsi, le pourquoi du comment.
Cristine a toute ma considération et ma sympathie. J'ai été charmée par son courage. La décision de partager cette tranche de vie n'a sans doute pas été facile à prendre. Je ne peux que l'en remercier.
Santo apparaît comme un homme sombre, mystérieux qui cache sous son arrogance une sensibilité certaine.
Pour conclure, je dirai que j'ai passé un délicieux moment.
Cet écrit qui se lit avec facilité mais néanmoins langueur pour que la beauté des mots perdure est addictif. Il transpire de justesse, de vérité, de sensibilité. Il possède une simplicité et une élégance difficile à trouver dans la littérature d'aujourd'hui.
Je l'achète ? : Oui, sans aucune hésitation. Au-delà d'une écriture poétique, d'une incroyable qualité, qui nous réconcilie avec la langue française, vous serez emportés dans une terrible et bouleversante histoire d'amour. Vous naviguerez entre passion, douleur et nostalgie. Vous entreprendrez un long et agréable voyage qui vous conduira de Paris en Sicile via la Guadeloupe. Vous ressentirez de la joie, de la tristesse, de l'inquiétude, du bonheur mais, avant tout, vous aurez dans les mains un opus de haute tenue que je recommande vivement, avec en prime une magnifique couverture. Détail non négligeable, n'est-ce-pas ?



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Le style résolument lyrique, poétique, est beau et raffiné : par les temps qui courent, cela devient rare... Ne serait-ce que pour cela, c'est un roman qu'il faut lire.
Histoire bouleversante sur fond de soleil, de Sicile et de passion aveugle, tout le roman a des accents de tragédie grecque et un goût amer de fatalité.
Il se lit aisément (je l'ai lu d'une traite !) mais il est complexe : on entre dans un monde de sentiments tourmentés, d'ambivalences, de désespoirs parfois éclairés de lueurs aveuglantes de bonheur.
Rien n'est simple en Sicile, et surtout pas les rapports entre un homme entouré de mystère et une femme venue d'ailleurs... Un roman tout en nuances psychologiques, profondément authentique : l'auteure a écrit avec ses tripes, et cela se sent.
La bonne littérature, c'est exactement cela : quand l'auteur parle avec ses tripes. Ce premier roman est une réussite.
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Comme disait Nicolas Boileau, « Ce que l'on conçoit bien s'énonce clairement » ; c'est le cas pour « l'écho de ta mémoire ». Les mots semblent couler naturellement, comme l'eau coule d'une source parce que c'est comme ça. Cristine Verlédène a conçu son histoire et la couche clairement sur le papier avec une aisance qui sied aux romanciers accomplis.
En effet, l'auteure nous gratifie d'une syntaxe impeccable et d'un vocabulaire auquel nous lecteurs, nous nous déshabituons peu à peu, la vulgarité devenue banale dans la littérature moderne.
Les premiers chapitres étant une suite de longueurs sans intérêt avéré pour l'histoire, je me concentre sur la narration qui révèle un talent incontestable chez la « primo-écrivaine »: L'écriture est assurée, les mots bien choisis et à leurs places, le style avec envolées lyriques et métaphores fleuries est plaisant.
Quant à l'histoire elle-même, ce tour aux tréfonds de l'âme humaine avec ses tourments, m'a laissé coi. Au fil des chapitres, des phrases, des mots, j'étais plus pétrifié qu'à la minute d'avant.
L'aphorisme bateau « l'amour a ses raisons que la raison ignore » éclate comme un feu d'artifice, intense comme le « bouquet final » au visage du lecteur car « pourquoi ? ».
Pourquoi ? me questionné-je, pourquoi sans raison, vouer un amour dévorant, destructeur, à une personne qui n'a rien demandé et qui plus est, ne partage pas cet amour?
Une telle souffrance ne peut que conduire à la folie ou à la mort ; Quel courage a-t-il fallu pour remuer tous les souvenirs de cette tranche infernale de vie et raconter cette histoire. !!
Je viens de lire le mot « FIN », d'un geste nonchalant je pose le livre sur mon bureau et je me lève avec l'impression d'avoir surfé la vague d'un tsunami.
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J'ai aimé la plume de l'auteure, même si cela m'a fait un peu bizarre au début. En effet, elle est fluide et agréable, c'est bien écrit et poétique, un peu trop dans les premiers passages de narration, il y a quelques envolées lyriques qui m'ont un peu déstabilisées, surtout par leur contraste avec les dialogues. Mais j'ai surtout eu cette impression au départ, soit cela n'est plus le cas par la suite, soit je ne l'ai plus remarqué. Dans tout les cas, j'ai été prise par l'histoire et avait envie de savoir ce qui allait se passer, ce qui allait arriver aux personnages.

« le nez collé à la vitre, j'admire le paysage qui lentement d'égrène, les arbres engourdis que pas un souffle ne soulage, et, vestiges d'une époque que je n'ai pas connue, des ruines qui pareilles à des vieillards courbés sous le poids des ans, de place en place, s'évertuent à se redresser. »

Avec ce roman on découvre une jeune femme, la protagoniste, Cristine, qui dès le début de son adolescence est attirée par la Sicile, influencée par un film, elle ne va cesser de vouloir la découvrir. J'ai beaucoup aimé la suivre en Sicile, cela m'a donné des envies de vacances, de promenade dans des petites rues et de manger une glace à l'italienne.
Cristine va découvrir la Sicile, se faire des amis et surtout rencontrer un homme qui va bouleverser sa vie. C'est une romance mais pas de la façon dont on s'y attend. Ce livre aborde l'amour mais pas seulement, ce n'est pas un roman léger ou fleur bleue, c'est un amour marquant, bouleversant et tourmenté que j'ai découvert et qui m'a surpris.

C'est une lecture que j'ai beaucoup aimée, il y a le coté joyeux des vacances mais aussi celui nostalgique des souvenirs, c'est déroutant et j'ai vraiment aimé me laisser surprendre.
Lien : https://chronicroqueusedeliv..
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