- 500 millions, le montant de l'héritage que se partagent le français, le docteur Sarrasin, et son cousin germain, l'allemand Herr Schultze ;
- 2, le nombre de villes construites avec cet héritage qui opposent leur conception urbaine, leur mode de vie et leurs valeurs. D'un côté, Franceville, créée par le docteur Sarrasin, qui propose l'utopie d'un bonheur et d'une quiétude partagée pour sa population, dans l'application de l'humanisme français « un esprit sain dans un corps sain ». de l'autre, Stahlstadt, la Cité de l'Acier de Herr Schultze qui impose à sa population une organisation de vie disciplinaire où l'épanouissement individuel est sacrifié à l'objectif collectif d'imposer la suprématie saxonne, par la force si nécessaire ;
- 8, le nombre d'années écoulées depuis le défaite française face à l'Allemagne de Bismarck. C'est également le temps qui sépare la fin de cette guerre de la parution de ce roman de
Jules Verne;
- 1, le héros de l'histoire. Marcel, Alsacien de naissance, chassé par les Allemands pour son attachement à la France. Doté de toutes les qualités, c'est un super-héros aux pouvoirs intellectuels sans limite. Il défendra la veuve et l'orphelin face au démon saxon.
Vous l'aurez compris,
Jules Verne écrit les 500 millions de la Bégum comme un roman distrayant mais qui se veut préparateur de la revanche à venir sur les Allemands. Propagandiste, il nourrit la jeunesse française de l'époque des clichés qui doivent lui permettre de cibler d'où vient la menace. A noter, une nuance d'espoir à la fin du roman, involontaire de la part de
Jules Verne, la possibilité d'une réconciliation franco-allemande dont je tais, bien évidemment, les modalités.
Pour la forme, roman facile à lire, pour le fond, ce n'est pas le meilleur de
Jules Verne.