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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Un chouette petit roman qui permet, encore une fois, d'apprécier l'étendue du talent de Jules Verne.

Avec "les 500 millions de la Bégum", Verne propose une nouvelle fois un récit maîtrisé, riche et vivant. Les personnages sont parfaitement caractérisés. Il suffit de quelques lignes à l'auteur pour brosser le portrait physique et moral de ses protagonistes. Si le personnage de Schultze est un peu caricatural, je pense que c'est à dessein, le professeur allemand incarnant le méchant qu'on adore détester. Et caricatural ne veut pas dire pas crédible. Certains propos de ce Professeur Schultze ont d'étranges similitudes avec une idéologie qui aura malheureusement du succès quelques décennies plus tard.

Quant à l'intrigue, elle est très bien menée. Verne excelle dans les descriptions des 2 cités, tout particulièrement la cité de Stahlstadt, la ville-usine de Schultze, dont la peinture est saisissante. Chez Verne, les passages descriptifs ne sont jamais ennuyeux, au contraire ils sont captivants, très vivants.
Comme d'habitude avec Verne, l'écriture est très agréable, enlevée et élégante.

J'ai donc passé un délicieux moment avec ce court roman très bien mené dans lequel transparait l'humanisme de l'auteur. Un vrai plaisir de lecture !
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Un roman qui frappe au premier regard par son manichéisme daté. La guerre de 1870 est bien passée par là et les couplets de "nous reprendrons l'Alsace et la Lorraine" résonnent doucement en fond sonore pendant la lecture. Mais ce n'est que le premier coup d'oeil. Au second, on trouve aussi dans ce livre des positions politiques et sociales que l'on ne rencontre pas souvent chez Jules Verne excellent conteur en général plus axé sur l'action et le merveilleux scientifique que sur la réflexion ou la critique.
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Dans les « Voyages extraordinaires », très peu de romans sont impactés par un sujet politique, même si, en filigrane, on peut saisir quelques allusions à l'actualité : trois oeuvres, me semble-t-il, abordent le sujet politique en pleine lumière : « Les 500 millions de la Bégum » (1879), « Face au drapeau » (1896) et « Les Naufragés du Jonathan » (1897). le premier, au lendemain de la guerre de 1870, évoque une rivalité qui tourne au conflit entre deux utopies, celle, démocratique, hygiéniste, humaniste et morale du français Sarrazin, et celle, hégémonique, guerrière, raciste et sans scrupules de l'Allemand Schultze. le second évoque un savant, inventeur d'une arme révolutionnaire, objet d'intérêt de plusieurs gouvernements, et même d'une organisation de pirates. le troisième, enfin, met en chantier l'organisation politique de toute une colonie sur la Terre de Feu.
« Les 500 millions de la Bégum » est un roman à la fois très connu… et très méconnu. La Bégum, pour commencer, on ne voit pas même un coin de son sari, elle est morte au début du roman et lègue 500 millions d'héritage au docteur Sarrazin, un français, qui décide d'en faire une ville idéale, France-Ville, qu'il décide d'implanter… aux Etats-Unis, (le patriotisme a ses limites, quand même) Au même moment le docteur Schultze (non, non, pas Papa) conteste l'héritage et finit par en obtenir la moitié, et pour narguer le français, décide de créer la ville de Stahlstadt (la ville de l'acier, mais il se peut Jules Verne fasse un clin d'oeil à son éditeur Hetzel qui prenait le pseudonyme de P. J. Stahl pour écrire des romans destinés à la jeunesse, tels que « Maroussia » ou « Les Patins d'argent ») Autant France-Ville est une ville agréable, démocratique, ouverte et heureuse, autant Stahlstadt est une ville tournée uniquement vers l'effort militaire, en fait une véritable usine à canons. Un jeune alsacien, Marcel Bruckmann, part enquêter sur les projets mystérieux de cette agressive cité…
On peut avoir plusieurs lectures de ce roman : la première consiste à y voir une oeuvre de propagande revancharde, comme il s'en écoule tant depuis la défaite de 1870. Il est probable que le contexte a certainement joué en ce sens, et la description quasi caricaturale des deux adversaires, et au-delà de ces personnages, des deux nationalités, à grands coups de clichés, nous encline à penser de la sorte. On peut également y voir une course à l'armement, avec toutes les conséquences qui en découlent, en premier lieu l'utilisation de la science à des fins militaires, plutôt qu'au bien-être civil. Les amateurs d'anticipation feront un rapprochement avec les préparatifs de la 1ère guerre mondiale, et mieux encore, verront dans le lancement du super-obus de Stahlstadt vers France-Ville une prémonition des V2 au cours de la 2de guerre mondiale. Enfin, ceux qui s'intéressent à Jules Verne, l'homme, à travers Jules Verne, l'écrivain, noteront qu'à partir de cette époque, l'optimisme naturel de l'auteur fera place progressivement à une sorte d'inquiétude, qui, vers la fin de sa vie, tournera carrément au pessimisme.
« Les 500 millions de la Bégum », roman né dans les aciéries et les mines, n'est pas un roman lumineux, même s'il est éclairé par les flammes inquiétantes des fonderies. C'est sans doute parce que quelques décennies en avant, il annonce les dérives du XXème siècle : non seulement la course aux armements que nous avons évoquée, mais encore les idéologies qui prônent l'hégémonie raciale et militaire, et même le système concentrationnaire qui gère la ville de Stahlstadt.
Sans doute un roman où, pour une fois moins scientifique que politique, Jules Verne se montre visionnaire, mais pas dans le bon sens…
En tous cas un livre à redécouvrir !
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C'est le premier Jules Verne que j'ai lu, en 1970, et c'est un de mes tout préféré... Je l'ai presque entièrement relu il y a peu.
Jules Verne prophétisait assez bien, à travers la personnalité du Roi de l'acier, ce que serait le nazisme et les armes de destruction massive.
De plus, l'auteur nous fait une description de cité idéale extrêmement intéressante et détaillée.

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Le docteur Sarrasin, d'origine française, participe au congrès international d'hygiène en Angleterre et apprend qu'il est hérite d'une immense fortune. Il décide d'utiliser cet héritage en construisant une ville, France-Ville, aux Etats-Unis qui sera un modèle d'hygiène. Mais, un autre hériter, Herr Schultze, se fait connaître et l'héritage est partagé en deux. Cependant Herr Schultze, un allemand, souhaite la destruction de France-Ville et construit le Stahlstadt, la cité de l'acier.

Je me suis plongée dans cette aventure et j'ai bien accroché. le style de Jules Verne est simple et pour une fois, il n'y avait pas trop de terme technique. J'ai suivi Marcel, un ami du fils du Docteur Sarrasin et alsacien, pour connaître les secrets de Herr Schultze. Jules Verne décrit les antagonismes entre les allemands et les français à la fois à travers les deux villes et à travers de ces personnages où l'allemand se croit supérieur aux autres nationalités (pour rappel ce roman écrit après la guerre de 1870, cela se comprend). Ce n'est sans rappeler Hitler et cela fait froid dans le dos.

J'ai donc passé un bon moment de lecture.
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Ce livre est le vingtième des voyages extraordinaires. Cette série est aussi dénommé la bibliothèque d'éducation et de récréation (éducation un mot dont on oublie le sens) . Il a été écrit en 1879, soit 10 ans après la guerre de 1870, ce qui n'est pas innocent car on y trouve des relents de cette guerre qui a opposé français et allemands.
Le Docteur François Sarrazin est à Brighton où il assiste et participe au grand Congrès international d'Hygiène. Il est interpellé par un certain Mr SHARP, « sollicitor » du cabinet Billows, Green, Sharp & Co.qui lui annonce qu'en tant que seul héritier de la Begum Gokool, après des années de recherches il se trouve être le seul héritier d'une somme de 500 millions de francs. La nouvelle se répand comme une traînée de poudre. Au contraire de ses proches qui voit déjà leur avenir briller de nouveaux feux, le docteur garde la tête froide et informe, dès le lendemain, ses collègues congressistes qu'il a un très grand projet humanitaire : la construction d'une ville, d'une cité nouvelle sur des données rigoureusement scientifiques, avec des conditions d'hygiène optimales. Bien entendu tout le monde adhère à ce projet. Mais ce genre d'informations mondiales n'est pas sans conséquence et réveille l'appétit d'un cousin très éloigné, qui plus est allemand. Une bonne négociation valant mieux qu'un long et mauvais procès, le docteur Sarrazin accepte de faire part à deux.
Cinq années plus tard on découvre aux États-Unis, au sud de l'Orégon, deux villes nouvelles nées de l'imagination de nos deux héritiers. L'une est Stahlstadt (la cité de l'acier) propriété de Herr Schultze, le cousin allemand ; l'autre est France-ville, la cité idyllique et merveilleuse du docteur. Deux conceptions totalement différentes s'opposent et iront jusqu'à une.déclaration de guerre .
Une mention spéciale pour la cité du docteur Sarrazin : (chapitre X) la cité doit respecter 10 règles fixes que tout bon écologiste actuel devrait connaître (je reprends la dixième dans les citations).
On est bien là dans une bibliothèque d'Éducation !
On connaît la langue de Jules Verne : j'ai dévoré ce livre et ce ne sera pas le dernier de la série.
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Dans ce très bon roman de Jules Verne , l'antagonisme de la France et de l'Allemagne est bien présent et Jules Verne à choisi son camp.
L'histoire est passionnante , la description des villes France- Ville cité radieuse et de Stahlstadt cité tournée vers la production intensive et l'armement est déjà très en avance sur l'époque .
Un roman influencé par la guerre , mais avec une bonne morale au final. Très bonne lecture .

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comment au 19e siècle on pouvait prévoir la guerre de 14 et la Grosse Bertha!!!!
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On connaît de Jules Verne le Tour du monde en quatre-vingt jours, Voyage au centre de la Terre ou encore de la Terre à la Lune, mais Les Cinq Cents Millions de la Bégum ne figure pas parmi ses romans les plus connus, peut-être à tort.
Pour commencer, le titre est trompeur : la Bégum Gokool et ses millions ne sont en fait évoqués que dans les tout premiers chapitres. Son héritage revient d'abord tout entier à un médecin français philanthrope, le docteur Sarrasin, jusqu'à ce que le professeur Schultze, un Allemand convaincu le la supériorité de la "race germanique" sur la "race française", ne réclame les millions en se prévalant de sa grand-mère française, soeur du dernier mari de la Bégum. L'héritage est finalement divisé en deux parts égales entre les deux hommes, et quand le docteur Sarrasin déclare vouloir utiliser sa nouvelle fortune pour construire une ville idéale dont les habitants vivront mieux et plus longtemps, le professeur Schultze, de son côté, construit une ville-usine nommée Stahlstadt, "la cité de l'acier", véritable camp de travail pour volontaires organisé autour de la figure dictatoriale de Herr Schultze, dans une structure que les Nazis n'auraient pas reniée bien que le roman date de 1879, bien avant les deux guerres mondiales.
L'histoire devient alors un véritable roman d'espionnage : un ami du docteur Sarrasin se fait embaucher à Stahlstadt sous un faux nom, en découvre les rouages, et comprend que Stahlstadt est en fait créée dans un unique but : détruire France-Ville, la cité idéale du docteur Sarrasin. On est presque dans un James Bond avant l'heure : un grand méchant entre le génie du mal et le savant fou (bien que le "savant" commette quelques grossières erreurs de calcul qui lui seront fatales) construisant une base tarabiscotée dans le seul but de détruire ses ennemis, et qui révèle même son plan au héros, sûr que ce dernier ne s'en sortira pas vivant de toute façon (et c'est évidemment à ce moment que le héros s'évade de manière audacieuse)...
On notera quand même que les choses ne sont pas toutes blanches au niveau de France-Ville, où la dictature d'un homme est remplacée par les diktats hygiénistes, allant jusqu'à indiquer ce qui est autorisé ou interdit dans les maisons au nom de l'hygiène et de la santé publique. Les habitants sont également tenus d'avoir une profession "utile" (notons quand même que les professions artistiques sont considérées comme utiles, ce qui n'est pas toujours le cas) et les "existences oisives" ne sont pas tolérées dans cette fourmilière humaine. le racisme s'y manifeste aussi quand on apprend que les travailleurs chinois ayant aidé à la construction de France-Ville sont renvoyés à la fin des travaux pour qu'ils ne se mélangent pas à la population française. Même si la situation devait être moins choquante dans les années 1880 où on croyait fermement aux fameuses "quatre races" humaines, cette interdiction, dans une cité qui s'oppose à Stahlstadt, la ville qui veut prouver la supériorité de la race allemande sur la race française, fait rire "jaune"... Cela permet en tout cas de nuancer le manichéisme qui aurait pu régner sur Les Cinq Cents Millions de la Bégum, et d'en faire une lecture divertissante autant qu'une réflexion sur les idéaux de cette époque.
Lien : https://clairebillaud.blogsp..
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