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EAN : 9782253012702
241 pages
Le Livre de Poche (01/01/1986)
3.65/5   279 notes
Résumé :
Cinq cents millions de francs ! Le trésor de la Bégum Gokool ! Le docteur Sarrasin n'en croit pas ses yeux ! Son rêve peut enfin devenir réalité : une cité idéale où régneraient l'harmonie et la paix entre les hommes.
D'une lande déserte, il fera surgir France-Ville, quelque part dans l'Oregon, aux États-Unis. Mais voilà que le professeur Schultze réclame sa part de l'héritage. Et ses projets sont d'une toute autre nature...Il érige, à côté de France-Ville, u... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (44) Voir plus Ajouter une critique
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Le Docteur Sarrazin hérite des 500 000 000 de la Begum Gokool. Il décide alors de créer une cité idéale dans l'Oregon. Un cousin très éloigné, le Professeur Schultze réclame sa part de l'héritage et va aussi créer sa cité idéale dans l'Oregon. Il y a plusieurs aspects dans ce roman. le côté utopie avec la Cité de France-Ville du Dr Sarrazin, anticipation idéaliste, et le côté dystopique du complexe militaro-industriel du compère germanique. Ce roman oscille entre le roman d'espionnage et d'anticipation, il y a de l'action, des retournements de situations, mais aussi des idées, des réflexions sur l'avenir. L'utopie selon Jules Verne reste assez rigide, éducation, hygiène. le racisme et le chauvinisme des allemands vis à vis des français est évoqué et dénoncé. le tyrannique teuton veut donc anéantir les français. Mais Jules Verne tombe parfois dans la caricature et ne s'émeut pas de sa vision des “jaunes” ou des “noirs” sans doute encore plus caricaturale :
“Le produit des travaux était déposé toutes les semaines, en présence des délégués, à la grande Banque de San Francisco, et chaque coolie devait s'engager, en le touchant, à ne plus revenir. Précaution indispensable pour se débarrasser d'une population jaune, qui n'aurait pas manqué de modifier d'une manière assez fâcheuse le type et le génie de la cité nouvelle.”
Il n'hésite pas à pencher outrageusement vers le chauvinisme pro-français (en même temps, il n'a pas complètement tort, on est Champions du Monde après tout !). On est au lendemain de la guerre de 70, il faut le prendre en considération. Ceci dit, ce Professeur Schultze n'est pas sans rappeler un certain Adolf H. prônant la suprématie de la race germanique, et la politique de l'armement et puis d'un point de vue purement militaire, le canon du Pr Schultze préfigure la Grosse Bertha qui sera mise en action pendant la Première Guerre Mondiale.
Le héros est un ami du fils du Docteur Sarrazin, Marcel Bruckman, alsacien courageux, travailleur, aventurier, malin et accessoirement amoureux de la fille du Docteur, le véritable héros Vernien.
Pour moi, ce roman de Jules Verne est une totale découverte, je n'en avais jamais entendu parler. Je regrette un peu que l'aspect utopie ne soit pas assez approfondi. On retrouve le style métaphorique, l'écriture assez emphatique et la mise en scène grandiloquente et théâtrale de la littérature populaire du XIXe siècle, ça donne un charme désuet et c'est un peu ce que je recherche quand j'ouvre un roman de Jules Verne. Je ne lisais pas Jules Verne quand j'étais gamin, à cause de ce style vieillot. Aujourd'hui, cela m'amuse au point de me faire rire parfois :
“Ah ! le misérable ! Eh bien, que mon coeur se sèche, s'il le faut, que ma vie se refroidisse dans cette insoutenable température, mais que mes amis, que le docteur Sarrasin, sa famille, Jeanne, ma petite Jeanne, soient sauvés ! Or, pour cela, il faut que je fuie... Donc, je fuirai !”
Alors ce n'est sans doute pas le plus extraordinaire roman de Jules Verne, mais il mérite un coup d'oeil curieux.
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Ce qui m'a attirée vers ce titre c'est l'envie de lire l'opposition vue par Jules Verne entre le génie français et le génie allemand. Publié en 1879, il ne pouvait qu'être influencé par la récente guerre avec l'Allemagne.
Un très important héritage échoit à deux savants, l'un français, l'autre allemand. le premier se propose de créer une ville moderne selon des principes scientifiques et hygiénistes, France-Ville, tandis que l'Allemand choisit d'édifier une Cité de l'acier, en fait une usine d'armement. Les deux sont construites non loin l'une de l'autre en Amérique du Nord.
Le coeur de Jules Verne est nettement du côté français puisqu'il attribue au Docteur Sarrasin des projets philanthropiques, tandis que le Professeur Schultze n'entend oeuvrer qu'en vue de l'hégémonie du peuple allemand, destinée évidente due à la supériorité allemande sur les autres peuples. Pourtant il est curieux de lire dans la description de la cité modèle une volonté de former une humanité parfaite grâce aux exercices du corps et de l'esprit, et je n'ai pu empêcher mon esprit d'évoquer les jeunesses hitlériennes, même si le sport ne représentait qu'une partie de l'endoctrinement, et si l'enseignement de l'esprit critique en était exclu. J'ai aussi pensé aux villes fermées réservées aux personnes âgées, qui sont effectivement très sûres mais parce qu'elles fonctionnent sur l'exclusion. L'utopie est décidemment un exercice difficile.
L'esprit du XIXème se retrouve dans ce roman, en particulier la foi en un avenir plus radieux pour l'humanité (en tous cas la portion blanche) grâce à la science, l'éradication de la plupart des maladies, et des hommes meilleurs car mieux éduqués. Reste aussi la vision méprisante pour les peuples non européens ou américains.
Bref une lecture plaisante, mais pas tout à fait à la hauteur de ce que j'espérais, il est vrai qu'il était destiné à l'éducation (et à la récréation) des jeunes.



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Un roman de Jules Verne sympathique quoiqu'assez inégal. Un début très entraînant et plein de promesses (normal puisqu'il est question d'un énorme héritage), une suite à l'avenant mais une dernière partie qui s'enlise un peu et tombe dans le convenu, voire le cliché, ce qui n'est pourtant pas dans les habitudes de l'auteur.

Ecrit en 1879, soit quelques années seulement après la sévère dérouillée que l'Allemagne a infligée à la France sur le champ de bataille, "Les cinq cent millions de la Bégum" met en place un antagonisme sans fard entre "race saxonne" et "race latine" et fait d'un savant allemand l'archétype du Mal, sûr de lui, pétri de l'eugénisme balbutiant, et proférant des théories... qui se retrouveront dans la bouche d'Hitler plus de trente ans plus tard !

Et la victorieuse Allemagne en prend pour son grade sous la plume imaginative de Jules Verne qui ne mâche pas ses mots pour stigmatiser son peuple et son état d'esprit, et railler ses classes dirigeante et scientifique.

Un roman d'aventures certes mais qui aborde aussi les thèmes forts de la philanthropie sociale et du socialisme utopique à travers l'érection d'une ville nouvelle, Franceville, reflet du phalanstère de Charles Fourier. D'ailleurs, c'est exactement à cette époque que sont construits les familistères de Guise et de Godin, et on peut faire pleinement confiance à Jules Verne pour s'y être intéressé de près.


Challenge ABC 2018 - 2019
Challenge XIXème siècle 2018
Challenge USA
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Un chouette petit roman qui permet, encore une fois, d'apprécier l'étendue du talent de Jules Verne.

Avec "les 500 millions de la Bégum", Verne propose une nouvelle fois un récit maîtrisé, riche et vivant. Les personnages sont parfaitement caractérisés. Il suffit de quelques lignes à l'auteur pour brosser le portrait physique et moral de ses protagonistes. Si le personnage de Schultze est un peu caricatural, je pense que c'est à dessein, le professeur allemand incarnant le méchant qu'on adore détester. Et caricatural ne veut pas dire pas crédible. Certains propos de ce Professeur Schultze ont d'étranges similitudes avec une idéologie qui aura malheureusement du succès quelques décennies plus tard.

Quant à l'intrigue, elle est très bien menée. Verne excelle dans les descriptions des 2 cités, tout particulièrement la cité de Stahlstadt, la ville-usine de Schultze, dont la peinture est saisissante. Chez Verne, les passages descriptifs ne sont jamais ennuyeux, au contraire ils sont captivants, très vivants.
Comme d'habitude avec Verne, l'écriture est très agréable, enlevée et élégante.

J'ai donc passé un délicieux moment avec ce court roman très bien mené dans lequel transparait l'humanisme de l'auteur. Un vrai plaisir de lecture !
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Un roman qui frappe au premier regard par son manichéisme daté. La guerre de 1870 est bien passée par là et les couplets de "nous reprendrons l'Alsace et la Lorraine" résonnent doucement en fond sonore pendant la lecture. Mais ce n'est que le premier coup d'oeil. Au second, on trouve aussi dans ce livre des positions politiques et sociales que l'on ne rencontre pas souvent chez Jules Verne excellent conteur en général plus axé sur l'action et le merveilleux scientifique que sur la réflexion ou la critique.
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Citations et extraits (32) Voir plus Ajouter une citation
« Ces saucisses à la choucroute étaient délicieuses, n’est-ce pas ? fit remarquer Herr Schultze, que les millions de la Bégum n’avaient pas lassé de son mets favori.
— Délicieuses », répondit Marcel, qui en mangeait héroïquement tous les soirs, quoiqu’il eût fini par avoir ce plat en horreur.
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Le professeur avait entendu parler du projet de son rival de fonder une ville française dans des conditions d’hygiène morale et physique propres à développer toutes les qualités de la race et à former de jeunes générations fortes et vaillantes. Cette entreprise lui paraissait absurde, et, à son sens, devait échouer, comme opposée à la loi de progrès qui décrétait l’effondrement de la race latine, son asservissement à la race saxonne, et, dans la suite, sa disparition totale de la surface du globe. Cependant, ces résultats pouvaient être tenus en échec si le programme du docteur avait un commencement de réalisation, à plus forte raison si l’on pouvait croire à son succès. Il appartenait donc à tout Saxon, dans l’intérêt de l’ordre général et pour obéir à une loi inéluctable, de mettre à néant, s’il le pouvait, une entreprise aussi folle. Et dans les circonstances qui se présentaient, il était clair que lui, Schultze, M. D. « privat docent » de chimie à l’Université d’Iéna, connu par ses nombreux travaux comparatifs sur les différentes races humaines – travaux où il était prouvé que la race germanique devait les absorber toutes –, il était clair enfin qu’il était particulièrement désigné par la grande force constamment créative et destructive de la nature, pour anéantir ces pygmées qui se rebellaient contre elle. De toute éternité, il avait été arrêté que Thérèse Langévol épouserait Martin Schultze, et qu’un jour les deux nationalités, se trouvant en présence dans la personne du docteur français et du professeur allemand, celui-ci écraserait celui-là.
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Chaque citoyen reçoit à son arrivée une petite brochure, où les principes les plus importants d’une vie réglée selon la science sont exposés dans un langage simple et clair. Il y voit que l’équilibre parfait de toutes ses fonctions est une des nécessités de la santé ; que le travail et le repos sont également indispensables à ses organes ; que la fatigue est nécessaire à son cerveau comme à ses muscles ; que les neuf dixièmes des maladies sont dues à la contagion transmise par l’air ou les aliments. [...] Éviter l’usage des poisons excitants, pratiquer les exercices du corps, accomplir consciencieusement tous les jours une tâche fonctionnelle, boire de la bonne eau pure, manger des viandes et des légumes sains et simplement préparés, dormir régulièrement sept à huit heures par nuit, tel est l’ABC de la santé.
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Octave Sarasin, fils du docteur, n’était pas ce qu’on peut appeler proprement un paresseux. Il n’était ni sot ni d’ne intelligence supérieure, ni beau ni laid, ni grand ni petit, ni brun ni blond. Il était châtain, et, en tout, membre-né de la classe moyenne. Au collège il obtenait généralement un second prix et deux ou trois accessits. Au baccalauréat, il avait eu la note « passable ». Repoussé une première fois au concours de l’Ecole centrale, il avait été admis à la seconde épreuve avec le numéro 127. C’était un caractère indécis, un de ces esprits qui se contentent d’une certitude incomplète, qui vivent toujours dans l’à-peu-près et passent à travers la vie comme des clairs de lune.
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« Vous avez voulu connaître mon secret, dit Herr Schultze, vous le connaissez !… Il ne vous reste plus qu’à mourir. »

Marcel ne répondit pas.

« Vous êtes trop intelligent, reprit Herr Schultze, pour supposer que je puisse vous laisser vivre, maintenant que vous savez à quoi vous en tenir sur mes projets. Ce serait une légèreté impardonnable, ce serait illogique. La grandeur de mon but me défend d’en compromettre le succès pour une considération d’une valeur relative aussi minime que la vie d’un homme, — même d’un homme tel que vous, mon cher, dont j’estime tout particulièrement la bonne organisation cérébrale. Aussi, je regrette véritablement qu’un petit mouvement d’amour-propre m’ait entraîné trop loin et me mette à présent dans la nécessité de vous supprimer. Mais, vous devez le comprendre, en face des intérêts auxquels je me suis consacré, il n’y a plus de question de sentiment. Je puis bien vous le dire, c’est d’avoir pénétré mon secret que votre prédécesseur Sohne est mort, et non pas par l’explosion d’un sachet de dynamite !… La règle est absolue, il faut qu’elle soit inflexible ! Je n’y puis rien changer. »
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Vidéo de Jules Verne
In the same year that Jules Verne published Around the World in 80 Days, Henri Cernuschi set foot in Asia – the ultimate goal of a journey that would give rise to one of the most impressive collections of Asian art in Europe. Starting in Japan before moving on to China, Indonesia, Ceylon and India, our traveller was struck by the artistic wealth of the countries he visited. In a matter of months, he collected several thousand objects, particularly bronzes, whose value he was the first to understand.
Upon returning to Paris, Cernuschi immediately exhibited his collection. Artists and craftsmen of the time were quick to view his Chinese and Japanese pieces as extraordinary sources of inspiration. The range of shapes and patterns and the technical innovation showcased in Cernuschi's collection became models for an entire generation of creators. True to his visionary intuitions, Cernuschi had an hôtel particulier built, which he designed as a museum space from the get-go. This property would go on to become the City of Paris' museum of Asian arts by the end of the 19th century.
This exhibition celebrates the 150th anniversary of Cernuschi's return from Asia and invites the public to rediscover the traveller's journey and the collector's contributions to the revolution in taste that would become known as “Japonisme”. From the start of the tour and throughout the exhibition, a projection and five audio stations punctuate the display, with each step painting a portrait of this outstanding collector.
New for this anniversary, this summer the museum's permanent collections will unveil restored Japanese sculpted dragons, which have not been exhibited in their entirety since 1930.
En savoir plus sur l'exposition : www.parismusees.paris.fr/en/exposition/return-from-asia
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