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sur 291 notes
C'est grâce à une copine blogueuse que j'ai découvert ce classique de la littérature norvégienne, paru en 1963 et redécouvert par les éditions Cambourakis.

C'est forcément une lecture de saison puisque ce mystérieux palais de glace se forme sur une cascade, à la fin de l'automne et d'une période de gel particulièrement puissant. Puissant et mystérieux comme le lien qui unit Siss et Unn, mystérieux comme la disparition de cette dernière, puissant comme le chagrin qui étreint Siss durant ce long hiver. L'auteur nous introduit au coeur des amours enfantines, aussi secrètes que les multiples chambres qu'abrite le palais de glace.

La langue de Tarjei Vesaas est poétique pour évoquer les couleurs de la neige, les reflets de la lumière hivernale, le grondement de la rivière, les dentelles de glace, le parfum de la terre qui se réveille au printemps. Dans ce texte qui tient du conte et du roman, la nature est omniprésente, les hommes sont reliés à elle, dépendants d'elle dans la puissance intemporelle de l'hiver. le poids du secret que s'impose Siss après la disparition d'Unn pèse aussi lourd que la glace figée durant de longs mois.

Un hiver pour apprendre à se délier d'une promesse, à dire adieu sans jamais oublier, à rejoindre le monde des vivants, pour laisser son coeur se dégeler peu à peu comme la glace fond sourdement, souterrainement. C'est une métaphore très forte, magnifique.
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C'est le début de l'hiver, dans un petit village de Scandinavie. Une nouvelle élève vient d'arriver à l'école, et semble peu pressée de lier connaissance, sauf peut-être avec Siss, l'élève populaire et intelligente, qu'elle observe tranquillement. Unn, c'est le nom de la nouvelle venue, vit seule chez sa tante qui l'a recueillie. Tout est nouveau pour elle, y compris la nature environnante, en particulier une cascade de glace que les premiers froids viennent de former sur la rivière, dans la forêt.
Enfin, Siss et Unn se rencontrent en dehors de l'école, une rencontre pleine de non-dits, mais déjà le prélude à une amitié indéfectible. Mais une disparition soudaine renvoie l'une des deux à la solitude, au chagrin et à la culpabilité.

Lecture parfaite pour un mois de décembre à tendance nordique, ce roman classique norvégien est magnifique sur le thème de la préadolescence, de l'amitié et du deuil, le tout lié à la puissance invincible de la nature. L'histoire se déroule sur trois saisons, de l'automne au printemps, du gel qui fige tout à la neige qui recouvre puis au dégel.
Plusieurs aspects sont remarquables dans le palais de glace, tout d'abord le réalisme qui reste constant dans le texte, même si on s'attend à dériver vers du fantastique léger. Ensuite, j'ai aimé l'attitude parfaite des adultes, inquiets mais bienveillants, à laquelle répond le comportement calme et assez réfléchi des enfants. Enfin, ce qui m'a beaucoup plu et me fait garder un souvenir précis de ce roman, ce sont les questions, peu nombreuses, mais centrales, qui restent sans réponse, et continuent d'intriguer bien longtemps après lecture.
Je regrette de ne pas avoir trouvé la version Babel plus récente, dont je préférais la couverture. Pour ce qui est de la traduction, je ne me prononce pas, n'ayant lu qu'une version, qui m'a tout à fait convenu.
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Roman norvégien de Tarjei Vesaas traduit par Jean-Baptiste Coursaud.

Ce livre a été distingué en 1963 par le grand prix du Conseil nordique, considéré comme un immense classique de la littérature du XXème siècle.

Tout ce que je peux en dire c'est qu'il m'a laissé de glace et c'est la première fois qu'un livre ne m'inspire aucun sentiment, étrange !
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"Is-Slottet"... Palais de glace de nos rêves, de la fidélité, de l'amitié – dans la vie comme dans la mort... La mort comme étrange barrière – friable – se dressant soudain entre les âmes... Palais immortel et précaire... Souvenir ou fantôme de nos chers disparus... Là où peuvent encore se rencontrer – Qui sait ? – les vivants et les morts... Ces encore-vivants et ces supposés-morts... "point tout à fait morts" dans notre souvenir.... Le souvenir, oui : là où ils vivent désormais pour nous... Là où nous vivrons un jour, nous aussi... Dans le souvenir – du moins nous l'espérons -- d'autres vivants en sursis...

Et l'on repense au père de Joseph dans "Le sanatorium sous la clepsydre" de Bruno SCHULZ : ce personnage retenu prisonnier – toujours bien vivant – dans son sanatorium enfoui sous la neige, coincé dans une boucle temporelle de la relativité einsteinienne... Schulz (1892-1942), cet écrivain de génie aussi "secret" que Vesaas, si tôt disparu dans la cruelle nuit nazie de son pays... Pologne et peuples également sacrifiés et anéantis : "Shoah", comme on sait...

Oui, comment rejoindre désormais "nos" morts ?

Tarjei VESAAS (1897-1970), le "fermier-écrivain" hantant sa ferme du Telemark (Norvège) a peut-être la réponse. Il a été, lui, le chantre secret de ces âmes repliées que recouvre le seul manteau de l'Elémentaire...

Siss et Unn, deux amies de treize ans, se trouvent soudain séparées par cette énigme qu'est la mort. Siss explore à son tour les beaux mystères de "la cascade de glace", trouvée au fil du ruisseau. Celle-là qui forme "château", palais précaire... On se perd peu à peu dans ses couloirs jusqu'à ce qu'un Oeil unique apparaisse à la voûte... Mais alors, peut-être est-il "déjà trop tard" ?

Souvenirs de nos belles interrogations, débutant à notre adolescence : " Est-ce que j'existe pour quelqu'un ? " – ainsi que le devine Régis BOYER, spécialiste des littératures scandinaves, dans sa longue et passionnante (22 pages) Introduction à l'oeuvre du grand Norvégien...

Saluons aussi l'exceptionnelle et poétique traduction (du néo-norvégien au français) réalisée par Elisabeth EYDOUX en 1975 – reprise ici dans l'édition de poche Garnier-Flammarion en 1985...

1963 : si loin, si proche... Oeuvre éternelle, sans doute ! Un chef d'oeuvre et une étape (bien sûr) cachée dans l'histoire de la Littérature universelle...

Lisons, oui, ou plutôt découvrons – pour toujours, espérons-le – le monde si peu oubliable du prodigieux Tarjei VESAAS : "Le Germe" (1940), "Le Vent du Nord" (1952), "Les Oiseaux" (1957), "Palais de Glace" (1963)... Tant de sombres chefs d'oeuvre au coeur encore vibrant, qui – au milieu du vacarme des vulgarités ambiantes – nous attendent encore, en leurs plus beaux silences !
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De ce livre, je ne dirai que quelques mots, car il est de ces beautés qui ne se laissent saisir par la langue. L'analyser me paraîtrait vain, le résumer sacrilège.

De la première à la dernière page, baigné dans une atmosphère à nulle autre pareille, faite de froide mélancolie et de poésie lumineuse, il enveloppe le lecteur et le plonge sous la glace. Celle qui recouvre la cascade jusqu'à former un palais merveilleux ; celle du souvenir, plus réel que le présent ; celle des promesses qui contraignent et donnent un sens à l'existence ; celle de la tristesse, sourde, omniprésente.

La mort et la vie s'y côtoient sans réelle frontière, reliées par les émotions et les sentiments d'une enfant, Siss, et de son amie à la vie à la mort, Unn. Pour ne pas gâcher votre lecture – car il FAUT lire ce roman –, je ne raconterai rien de l'histoire. Sachez seulement que Tarjei Vesaas, immense auteur du XXe siècle, a su transcrire avec une sobriété géniale la magie de ces choses indicibles qui palpitent en nous.

La suite de la critique sur mon blog !
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Histoire fascinante et magnétique dans un décor hypnotique et hors d'âge. Siss et Nun sont deux petites filles. Elles se rencontrent à l'école du village. Siss est populaire, meneuse des groupes, créant les farces et l'animation lors des récréations. Nun, plus effacée, vient arriver chez sa vieille tante suite au décès de sa mère. Une visite, une soirée et leur amitié est scellée par une promesse cachée. La glace présent tout autour du village et la neige qui la recouvre doucement devient le tombeau sacré de ce serment.
L'auteur crée un tableau extraordinaire de conte noir, lugubre. Un petit roman perturbant sur l'hiver et les sentiments intenses que peuvent ressentir les enfants.
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Je ne le savais pas au moment de choisir ce livre sur un présentoir de la bibliothèque municipale, mais il s'agit d'un classique de la littérature norvégienne, écrit en 1963 par celui qui est considéré comme l'un des plus grands écrivains du pays!

C'est un roman allégorique sur l'amitié, l'enfance et le deuil. L'histoire est simple, mais captivante, mystérieuse, pleine de symboles et de références subtiles au conte de "La Reine des neiges" d'Andersen. L'auteur brosse un portrait étonnamment juste des émotions d'enfants et de l'amitié entre fillettes.

L'écriture poétique brode de magnifiques paysages nordiques et nous entraîne au coeur d'un hiver métaphorique, où les secrets se trouvent cristallisés pour toujours. L'atmosphère qui s'en dégage est vraiment particulière, mélancolique et délétère. C'est une lecture hypnotique, très riche, qui restera longtemps gravée dans ma mémoire...
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Ce récit atypique et poétique, avec ses mots simples, a des allures de conte et de roman initiatique. Si je n'ai pas été insensible à sa beauté glacée, je reste tout de même perplexe. Il est fort possible que je n'aie pas tout saisi, qu'un symbolisme m'ait échappé, mon esprit terre à terre me donnant peu de moyens pour comprendre et apprécier ce type de récit, mais je peine à trouver un ensemble cohérent, équilibré à ce roman.

Il me semble déloyal que l'auteur n'ait pas jugé bon de nous en donner toutes les clés. Ainsi, quelle est la nature du lien qui se noue entre les deux fillettes ? Attirance amoureuse et physique ? Pure amitié un peu magique ? Comment interpréter la scène du miroir où les deux visages semblent se fondre l'un dans l'autre ? Et quel est donc le secret de Unn, jamais révélé ? Enfin, pour quelle raison se met-elle délibérément en danger dans le palais de glace, au point d'enlever son manteau pour passer par une brèche étroite ? Faut-il y voir une sorte de suicide inconscient et y a-t-il un lien avec la merveilleuse découverte de la veille ou avec l'histoire personnelle de l'orpheline ? Mais peut-être l'auteur ayant besoin de sacrifier la fillette pour explorer le thème du deuil, a-t-il simplement choisi cette mort sublime pour de pures raisons esthétiques et est-il vain de chercher autre chose ?

Ce conte bien cruel sème des indices sans suite et laisse de nombreuses questions sans réponses, donnant ainsi au récit un aspect étrange et onirique à bon compte. Le mystère des non-dits m'a laissé un sentiment de frustration et d'inachevé.
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De ce roman de 1963, réédité en français en 2014 dans une nouvelle traduction de Jean-Baptiste Coursaud (Éd. Cambourakis), les images qui restent, indélébiles, sont les visions envoûtantes d'un paysage d'hiver qui se transforme, magnifique et angoissant sous l'effet du gel, un paysage figé dans lequel il règne un silence de mort, excepté ces craquements qui ponctuent la progression de la glace, chaque jour plus dure et plus épaisse. Avec le froid extrême qui règne, une montagne gelée s'est créée naturellement autour d'une cascade aux alentours du village, prenant l'apparence d'un palais de glace aussi éblouissant que mortifère.

«On était encore en plein après-midi, en fait. Pourtant tout était plongé dans la nuit en cette fin d'automne figée par le gel. Des étoiles mais pas de lune, pas de neige susceptible de produire des reflets nacrés – l'obscurité n'en était que plus dense, en dépit des étoiles.»

Dans cet après-midi hivernal, Siss, une enfant de onze ans, se rend pour la première fois chez Unn, sa camarade de classe récemment arrivée dans le village pour vivre chez sa tante après le décès de sa mère. Brillante élève, Unn est restée solitaire jusqu'alors, intriguant beaucoup Siss, dont la personnalité de meneuse est aux antipodes de celle de Unn. de manière inexplicable, les deux jeunes filles sont attirées l'une vers l'autre, et Unn souhaite révéler un secret à Siss. Ce soir-là, la rencontre de Siss et Unn dans la maisonnette de bois de la tante va être «un moment inconcevable», un instant fusionnel et troublant.

«Était-ce uniquement un rêve étrange ?
"C'était" Unn et moi, hier soir ?
Oui !»

Au lendemain de cette rencontre bouleversante, Unn ne paraît pas à l'école, et s'évanouit dans la nature glacée tandis que la neige commence à tomber et recouvre le village.

«Il neige et il neige sans cesse
sur les ponts silencieux.
Des ponts que personne ne connaît.»

Le grand écrivain norvégien Tarjei Vesaas (1897 – 1970) nous convie à construire notre propre interprétation de ce récit énigmatique, entre histoire réaliste et conte fantastique, un récit marqué par le rythme des saisons, du gel de l'hiver à la débâcle du printemps, évoquant l'intensité du désir et la force du pacte indicible qui peut lier deux enfants.
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Je ne lis pas les critiques, ou très rarement avant d'avoir terminé un livre. J'ai donc découvert a posteriori les avis majoritairement très bons sur ce roman de Tarjei Vesaas.
Oui le texte et certains passages sont très poétiques mais Il m'a été difficile d'entrer dans l'histoire.
Non qu'elle soit difficile.
Nous sommes sur une amitié poussée à l'extrême entre deux jeunes filles, amitié qui ne naîtra et ne durera que le temps d'une rencontre mais qui sera scellée à la vie, à la mort. Une forme de coup de foudre entre deux adolescentes.
Ce livre est aussi et d'abord le récit d'une nature d'une grande beauté et d'une cruauté intense : un palais qui devient un tombeau.
Mais les personnages entourant Siss et Unn sont fades, mièvres. Ce conte nordique manque de ce petit quelque chose écartant un ennui souvent proche.
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