[Note : ma critique porte sur ma lecture de l'édition GF-Flammarion établie par
Régis Boyer, traduction d'
Elisabeth Eydoux]
Sentiment étrange à la fin de ma lecture, l'impression d'être passée à côté de ce roman à l'atmosphère mystérieuse et envoûtante qui raconte l'histoire d'une amitié absolue entre deux fillettes de onze ans Siss et Unn.
Aimer ou non un roman tient parfois à peu de choses. En lisant «
Palais de glace », je crois n'avoir jamais réussi à me défaire de mon sentiment d'incompréhension concernant la soirée durant laquelle un lien indéfectible s'est noué entre Siss et Unn. Beaucoup de mystères, de secrets et de non-dits entourent ces quelques instants durant lesquels les deux fillettes scellent leur amitié. C'est troublant, déroutant et j'ai eu l'impression d'être passée à côté de certains évènements.
Le lendemain, Unn disparaît. le récit en abordant alors les thèmes de la perte et du deuil est devenu pour moi plus accessible, plus émouvant.
Mais ce qui fait la force du texte tient surtout dans ce
palais de glace qui donne son nom au roman. Grandiose, tantôt merveilleux et féérique, d'autres fois étrange et inquiétant, j'ai été subjuguée par ce lieu dans lequel
Tarjei Vesaas a su insuffler aussi magie et poésie.
« Aux yeux d'Unn, un monde ensorcelé se révélait, composé de monticules de voûtes, de coupoles givrées, de courbes harmonieuses et de dentelures complexes. Rien que de la glace, sur laquelle l'eau, éclaboussant sans cesse, continuait son oeuvre de construction. Les glaces, ayant barré certaines parties de la cascade, d'autres branches s'étaient créées, où se forgeaient de nouvelles improvisations. Malgré l'absence du soleil, c'était un éblouissement de couleurs, des jaillissements de bleus et de verts. Un froid de mort y régnait. »
N'ayant pas envie de rester sur cette première impression en demie teinte, je pense lire prochainement un autre roman de
Tarjei Vesaas, sans doute «
Les oiseaux ».