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EAN : SIE98582_6729
(30/11/-1)
5/5   1 notes
Résumé :
Incapable de supporter plus longtemps le joug qu’une tante autoritaire fait peser sur elle Isabelle se révolte et s’enfuit à Paris.
Que peut faire une orpheline de vingt ans sans relations, presque sans ressources, dans cette grande ville inconnue d'elle ? Isabelle a étudié le chant. Elle parvient à se faire engager dans la troupe d’un théâtre lyrique.
Très vite, on la courtise. Un habitué des coulisses, le riche et cynique Henri Talaine, cherche la sé... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
ISBN : inusité à l'époque

Cela faisait des lustres que je ne l'avais pas relu, ce livre et, avec l'expérience de Lectrice acquise avec les années, les auteurs et leurs oeuvres, je ne cesserai plus de le considérer comme le meilleur de la romancière normande et l'un des Incontournables du genre. Que ceux à qui ça fait plaisir ricanent sottement, peu me chaut : riez donc, paillasses ! Mais croyez-moi, il y a, dans ce roman "à l'eau-de-rose", un art du dialogue ping-pong (ou balles de mitraillette, c'est pas mal non plus ) qui rappelle, de façon irrésistible, certaines comédies américaines des années trente dont le Grand, le Magnifique "New-York / Miami" de Capra ou encore "L'Impossible M. Bébé" de Hawks. Et j'allais oublier de citer - et Hepburn y apparaît encore - un peu plus tard, de John Huston, l'inoubliable "African Queen."

... Hélas ! Ce ton si vif, si primesautier, si naturel en un mot quoique redoutablement travaillé, on ne le retrouve dans aucun autre livre de l'auteur. Enfin, tel est mon ressenti.

"Vers l'Unique" est encore très "conte-de-fées" (la fin, surtout mais ne nous montrons pas cyniques et faisons semblant d'y croire, elle le mérite ! ) mais enfin, soyons francs : n'est-ce pas ce que l'on recherche dans ce genre littéraire ? Résumons un peu : la petite Isabelle Fouquet, majeure et vaccinée tout de même , quitte, sur la pointe de ses petits pieds, le domicile (mesquin) de la tante (ou marraine) qui l'a élevée, parce qu'elle n'en peut plus de la supporter. C'est vrai que ladite tante, il faut vraiment se la taper : une horreur, c'te femme ! Méchante comme la gale, sotte comme un bêtisier télévisé, arrogante comme une Cécilia ou une Christiane, et fausse comme un jeton ! Tout pour plaire, on vous dit !

Telle Linda de Suza à une autre époque, notre petite Isabelle saisit donc sa petite valise - vous remarquerez néanmoins que, en dépit de la crise, celle-ci n'est pas en carton mais en toile bien usée - ah ! on construisait solide, en ce temps-là ) et prend le train pour la Ville-Lumière, là où gambille alertement depuis des années une certaine Mistinguette (avec ou sans Chevalier et son célèbre canotier) tandis qu'une dénommée "Môme Piaf", sensiblement plus jeune, râcle les coeurs jusqu'à l'aorte en faisant entendre une voix à vrai dire unique et qui le restera.

Isabelle, son grand rêve de Cendrillon à elle, c'est de devenir cantatrice - notez qu'il y en a eu déjà une dans la famille. Mais elle a bien du mal, déjà, à trouver un emploi de choriste, alors diva, comme ça, du premier coup, vous pensez ... Néanmoins, elle se satisfait de sa nouvelle situation parce que, dame, il faut bien vivre et puis, surtout, parce qu'elle veut rester une "honnête fille." Or, si elle n'avait pas eu la chance de se lier d'amitié avec une voisine, Lyse Rolle de son nom de chorus-girl, jamais elle n'aurait pu s'en sortir : c'était ou le trottoir ou revenir chez sa tante-marraine-mauvaise fée, laquelle lui aurait certainement réservé un chien - sinon dix - de sa chienne ...

Toute heureuse, donc, que la voilà, notre petite Isabelle . Et ça nous fait bien plaisir, oui-da ! Profitons-en bien d'ailleurs parce que ça se gâte vite. Dans son ignorance touchante des idées fixes masculines - ou devrions-nous écrire de l'Idée Fixe masculine ? - elle ne comprend rien - mais vraiment rien de rien - à l'acharnement déployé par les habitués des coulisses à poursuivre les girls dans leurs loges et, quand ils n'essaient pas carrément de leur y faire subir sur le champ d'irréparables outrages, à leur proposer de "s'occuper" d'elles, le temps d'un caprice. Et cela, même quand on leur hurle "Non !" d'une voix qui réveillerait un cimetière tout entier.

Que voulez-vous, les hommes, quand leur Idée Fixe les prend, c'est plutôt bête et parfois violent ! Il faut s'y faire, c'est tout et les envoyer promener sans en faire tout un fromage.

Mais cela, on ne l'apprend qu'avec l'expérience et le temps. Deux choses qui manquent pour l'instant à la petite Fouquet, comme on l'appelle.

Et puis, vous savez, il y a Idéefixé et Idéefixé ! Certains finissent par comprendre et par se lasser mais, dans la meute qui cerne Isabelle et ses compagnes, il y en a un qui se révèle sans vergogne particulièrement tenace. S'il n'était si beau, si distingué et si riche, il aurait tout de la bernique sur son rocher, vous voyez le style ? Donc, en général, les femmes ne font pas la difficile avec lui et ignorent volontairement son côté patellaire - rien à voir avec le fémur et son syndrome ! ;o). Isabelle, elle, bien sûr, vous vous en doutez, ne peut pas . Oui, Henri Talaine est beau. Oui, Henri Talaine est distingué. Oui, Henri Talaine est riche, elle est d'accord avec tout ça ! Mais n'empêche : Henri Talaine est aussi une vantouse monstrueuse. Qui pis est : monstrueusement entêté ! Sous ses beaux atours de Parisien, on lui découvrirait une ascendance bretonne que ça ne m'étonnerait guère, je ne vous dis que ça !

Isabelle, il la veut, il l'aura ! Voilà ! Hugh ! Henri Talaine a parlé.

Isabelle, il peut toujours courir, il ne l'aura jamais ! Na ! Hugh ! Isabelle Fouquet a parlé aussi.

Je vous laisse imaginer l'ambiance, d'autant qu'aucun des deux protagonistes n'a la langue dans sa poche : pif ! paf ! vlan et revlan ! La balle change de camp à une vitesse quasi wodehousienne (Si ! Je vous jure ! ), le ton reste très crédible, chose plutôt rare, vous en conviendrez, dans le genre, c'est à qui sera le plus acerbe, souvent à qui fera le plus mal, bref, c'est sans doute un conte de fées mais il parle un langage sacrément réaliste. le comité de lecture de chez Taillandier s'est peut-être arraché les cheveux et celui de "La Bonne Presse" a peut-être songé au refus pur et simple du manuscrit en se demandant s'il pouvait se permettre en parallèle les frais d'un procès mais le lecteur, lui - et je ne parle pas du cinéphile amateur de bons dialogues - reste bouche bée, fasciné.

C'est de l'eau-de-rose, certes, je n'en disconviens pas mais, à ce niveau-là, l'eau-de-rose devient de l'Art.

... Comment ça finit ? Si vous croyez que je vais vous le dire ... de toutes façons, vous devriez avoir déjà deviné. Dommage que, du coup, on retombe dans le gnangnan - enfin, juste pour la dernière page. Mais nul n'est parfait, n'est-ce pas ?

Allez, n'ayez pas honte, ne faites pas votre coincé(e) et lisez (ou relisez) "Vers l'Unique" - quel titre, Doux Jésus ! Et bonne lecture à toutes et à tous - qui sait ? ;o)
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C'est pour moi une forme littéraire tout à fait inhabituelle et si j'ai mis cette bonne note, je me sens de la justifier. J'ai perdu ma maman il y a bientôt dix ans et j'ai trouvé dans ses affaires ce roman des années 50 qu'elle a donc lu quand elle avait entre 25 et 30 ans. C'était particulièrement émouvant de lire sur ses pas, tourner les mêmes pages en essayant d'imaginer ce qu'elle même avait bien pu imaginer. Ce roman est bien écrit avec une maîtrise de l'art du dialogue et si c'est cousu de fll blanc et se termine bien, cela fait aussi du bien par les temps qui courent.
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je voudrais le lire
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Citations et extraits (12) Voir plus Ajouter une citation
[...] ... Le soir, dès qu'elle aperçut le signataire du billet, elle alla vers lui.

- "Monsieur Talaine," lui dit-elle," permettez-moi de vous restituer ce papier dont je ne me servirai pas ... Merci, tout de même, de l'intention," ajouta-t-elle aimablement car, bien qu'elle se fût disputée la veille avec lui, elle était sans rancune et s'efforçait d'atténuer ce que son refus pouvait avoir de désobligeant pour lui qui, somme toute, avait été généreux avec l'ensemble des choristes.

- Et pourquoi ne vous en servez-vous pas ?

- Parce que je n'ai pas besoin que quelqu'un paie pour moi les robes que je porte."

Elle s'arrêta. En éclair, la pensée de sa tante, qui avait "subvenu" à tous ses besoins jusqu'ici venait de lui traverser l'esprit.

Une rougeur empourpra son front au souvenir des humiliations qu'elle avait dû subir.

- "Une vieille parente s'en est acquittée jusqu'ici," expliqua-t-elle franchement car elle ne voulait pas qu'il pût interpréter contre elle l'émotion qu'elle avait laissé percevoir. "Mais c'est bien dur d'être l'obligée de quelqu'un, et je me suis promis de ne plus dépendre que de moi.

- Promesse imprudente ! On dépend toujours de quelqu'un, de son travail ou de son directeur, ou encore de la maladie et de l'adversité. Il n'y a que ce qu'on tient qu'on soit sûr de posséder. Puisque ce papier faisait partie du marché passé avec vos compagnes, pourquoi n'en usez-vous pas comme elles ?

- Parce que nul n'est tenu d'accepter un cadeau qui ne lui convient pas. Et j'estime qu'une robe n'est pas un cadeau qu'une honnête fille puisse recevoir d'un jeune homme.

- Ah ! pardon ! Il ne s'agit pas d'un cadeau particulier, mais d'une offre collective. Enfin ceci vous est donné sans condition.

- Pourquoi pas comme une prime !" (...) ... [...]
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[...] ... Surpris de l'attitude de la jeune fille qui, au lieu de poursuivre sa route, revenait vers lui, Henri Talaine ne songea pas à s'écarter. Il la regardait, étonné, et prêt à toutes les suppositions, quand elle s'arrêta devant lui.

- "Monsieur Talaine," disait-elle avec fermeté, "puis-je vous demander de ne pas insister plus longtemps derrière moi ?

- Mais permettez, Mademoiselle, je ne vous ai rien dit qui puisse me valoir cette demande.

- Depuis une heure, vous me suivez.

- La rue est à tout le monde, et je suis navré que ma route soit identique à la vôtre."

Elle haussa les épaules, presque agacée de son ton trop courtois.

- "Admettons, voulez-vous, que votre chemin soit, en effet, par hasard, parallèle au mien ...

- Ce "par hasard" me plaît infiniment," railla-t-il doucement.

- "Je vous ai dit : "Admettons", riposta-t-elle en s'énervant.

- "Et alors ? En admettant ce que vous désirez ?

- Eh ! bien, je vais vous prier de bien vouloir interrompre votre course, pendant quelques minutes.

- Pourquoi cela ?

- Parce que j'habite dans cette rue, que je suis une honnête fille et que je désire rentrer seule chez moi, sans qu'aucune ombre masculine importune règle son pas sur le mien.

- C'est dans cette rue que vous habitez ?" questionna-t-il, un peu méfiant.

- Oui.

- A quel numéro ?

- Oh !" protesta-t-elle. "J'estime que cela ne vous intéresse pas.

- Alors, Mademoiselle, je ne puis pas interrompre mon chemin. Le malheur veut que j'aie absolument besoin de m'intéresser à des chose que vous n'estimez pas nécessaires.

- C'est inimaginable !" s'exclama-t-elle ; "vous avez une audace ! ..." ... [...]
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Cette femme est méchante. Oh ! comme je voudrais être loin d’elle... oh ! oui, partir... n’importe où, mais ne plus entendre sa voix mordante. Travailler, vivre tranquille ! Seule, peut-être, mais sans injures, sans reproches ! Ne manger que du pain sec, mais ne pas pleurer à table, avec l’estomac serré comme dans un étau... Vivre enfin… vivre !
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La nature a bien fait les choses en créant l’homme tel qu’il est. Avec sa force physique, son égoïsme, sa facilité d’élocution et son assurance, il eût été un adversaire dangereux et redoutable en face de la faiblesse physique et sentimentale de la femme. La nature, en créant l’amour, l’a sérieusement handicapé...
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Bien pleurer remet quelquefois le cœur d’aplomb. Quand on n’a pas les moyens de se payer une bonne attaque de nerfs, avec un docteur, des médicaments et tout le tremblement autour de soi, c’est encore les larmes qui sont le meilleur des remèdes à une contrariété.
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