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Citations sur Le fidèle Berger (13)

Il y a des destinées de grand luxe et des destinées de tous les jours. C'est une source de méprise. Il y en a même peut-être bien plusieurs par homme, qui se battent entre elles ou qui font bon ménage. Nous sommes tellement habitués à les voir en petite tenue que nous hésitons à les reconnaître quand elles viennent à nous en robe d'apparat. Quand elles changent de costume nous croyons qu'elles se trompent d'adresse ; nous ne pensons pas qu'elles viennent pour nous. Nous nous engageons avec elles dans des malentendus dont elles se vengent un jour.
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Il songea à elles tout d'un coup, quand elles apprendraient cette nouvelle, et il pensa que, fidèle jusqu'au bout, il leur laisserait un souvenir infamant. Il y eut deux larmes qui giclèrent en décrivant une parabole et qui rebondirent dans l'assiette de métal.
Il fut stupéfait, elles roulaient dans l'assiette. Sans crever. C'était un spectacle qui procurait la même surprise qu'une expérience de physique réussie. On en aurait fait un croquis pour le chapitre de la "tension superficielle". Il inclina l'assiette, fit rouler les deux larmes, les réunit et observa leur petite membrane qui crevait au point de tangence. Ensuite il secoua l'assiette. Il restait étonné du côté mécanique de la physiologie humaine.(...)
Le soleil avait dû baisser légèrement, car la lucarne, maintenant, découpait sur le sol un rectangle plus long, une flaque dorée quadrillée de noir par les barreaux.
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Pierre Chelle sentait la rose des vents ; son veston restait quadrillé d'avoir été jeté dans des pays lointains, sur le réseau des méridiens, des latitudes.
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La femme de Planier, Thérèse, rôdait dans la maison l'air soucieux. On sentait qu'elle commençait le jour avec un tourment de longue date, fidèle au poste et prête à toutes les patiences.
Le soleil embrasait l'étendue, le ciel bleu cassait les portes vitrées. Un dromadaire défilait tout entier, avec son cou, sa bosse, ses quatre pattes, ses courbes, ses ressorts, ses articulations qui évoquaient la sauterelle et la voiture d'enfant.
Une tortue se promenait sous le billard, sur un tapis de caoutchouc ; on apprit à Berger qu'elle s'appelait Marie-Louise à cause d'une tante à héritage qui lui ressemblait : elles avaient, paraît-il, la même nuque.

Et maintenant où était Planier ?
Etait-il mort au coin d'un bois ? Dans un chemin ? Etait-il étendu sur la chaussée d'un pont, les bras ouverts, comme une croix qui traîne ? Avait-il tourné, comme beaucoup, une fois frappé, à la façon d'une marionnette, pour tomber le nez sur la terre ? Ou était-il resté dans sa chenillette, les yeux ouverts, des yeux de verre dans une face de cire ?
La silhouette de Planier alla rejoindre dans le grenier de sa mémoire cent personnages qui étaient entrés en elle au hasard des villes et des ports, et partis sur la pointe des pieds en laissant des souvenirs peints sur le verre de cette lanterne magique qui projette de vieilles histoires sur nos murs quand nous ne nous endormons pas.
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Il ramenait du fond de ses nuits d'étranges souvenirs, de fausses visions, tout un peuple de marionnettes, d'objets précieux ou terrifiants [...]. Tous ces motifs, toutes ces géométries, étaient enfants de l'équivoque et du mélange entre l'inconcevable et la réalité, faux, trompeurs, plein d'erreurs et d'une algèbre fausse qui débouchait sur le néant. On aurait dit ces flores et ces tissus qui s'épanouissent au fond de l'oeil quand on presse sur la paupière.
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Ou je suis fou, et jamais on ne me laissera partir si je le laisse remarquer; ou le monde est fou, et toute question est inutile.
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Les prisons font une ombre longue.
Il faut longtemps à un homme qui court pour en sortir.
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À moins de devenir fou, on ne se plaint pas de la tête. Et il n'y a personne, sage ou fou, qui ne sache très bien qu'il n'est pas fou.
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La silhouette de Planier alla rejoindre dans le grenier de sa mémoire cent personnages qui étaient entrés en elle au hasard des villes et des ports, et partis sur la pointe des pieds en laissant des souvenirs peints sur le verre de cette lanterne magique qui projette de vieilles histoires sur nos murs quand nous ne nous endormons pas.
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L'hôtel, la rive, le phare, l'horizon tout entier se repliaient au bout du monde comme un éventail qui se ferme, pour ne plus former qu'une barre grise au bout de la mer et se noyer finalement dans les nuages.
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