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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Août 1987, en Haute-Corrèze. le mois d'août, leurs parents ayant tous pris leurs congés en juillet, est, sans nul doute, la promesse de bons moments à venir. Entre partie de pêche, visionnage de films, virées à vélo, soirées à la belle étoile… La bande des yeux marron, comme ils se sont surnommés, ne va pas se quitter jusqu'à la rentrée au lycée. Pour fuir les parisiens trop envahissants et la piscine et le plan d'eau bondés, Johanna, Franck, Vincent et Christophe se retrouvent dans la forêt, près de leur arbre majestueux qu'ils ont découvert l'été précédent. C'est sur le chemin du retour, s'étant un peu perdus, qu'ils découvrent, depuis une colline boisée, un étang. Tout autour, des arbres et même, sur la droite, une sorte de petite plage coincée entre l'eau et quatre énormes rochers plats. Non loin, une cabane qu'ils savent habitée par l'Indien, que le village trouve étrange et parfois inquiétant. Pourtant, lorsque celui-ci les surprend en pleine baignade, il leur propose de venir ici aussi souvent qu'ils le veulent, à condition de ne parler à personne de cet endroit. Après avoir fait connaissance avec lui et bu un verre ensemble, le rendez-vous est pris pour le lendemain, à Calicoba Beach comme ils surnommeront ce lieu paisible, un peu paradisiaque, qui sera témoin de rires, de bonheur mais aussi de drames…
Loin d'ici, en région parisienne, un braquage tourne au drame lorsqu'un convoyeur de fonds est tué. Les deux braqueurs, Jacques et Antonio, n'ont qu'une hâte : fuir à tout prix...

Trente-trois ans plus tard, Christophe, le narrateur, revient sur les lieux de son adolescence, à Calicoba Beach, et se rappelle les événements tragiques qui ont terni cet été-là et qui ont, à tout jamais, bousculé et marqué les quatre amis. Quatre amis inséparables durant cet été lumineux et suffocant, durant ces jours d'insouciance, de légèreté et d'innocence, de bonheur partagé et de joie simple… jusqu'à ce que certains adultes viennent assombrir, de par leurs mots et leurs gestes, cette innocence. En parallèle, l'on suit la cavale de deux braqueurs qui, sous leurs airs de durs à cuire, se révèlent peu à peu, notamment Jacques dont la haine de son prochain cache un lourd secret. En attendant que leurs chemins à tous se croisent, l'on se délecte des moments passés avec Johanna, Franck, Christophe et Vincent. Leurs émois, leurs chagrins, leur amitié indéfectible, leurs éclats de rire et de colère, leur rencontre avec l'Indien… Sébastien Vidal dépeint tous ces instants suspendus avec une infinie tendresse et délicatesse et donne vie et âme à ces adolescents. Sa plume, tellurique, poétique, habitée, envolée, décrit à merveille les émotions et les émois, cette nature protectrice ainsi que l'ombre et la lumière qui cohabitent en chaque homme.
Un roman envoûtant, à la fois sombre et lumineux...
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Haute Corrèze, vacances d'été, 1987. Une bande de 4 jeunes de 15 et 16 ans, amis depuis l'enfance, passent leurs vacances à s'amuser, à rouler à vélo, à jouer aux cartes, bref la belle vie, le genre de vacances et de potes dont on a toujours rêvé.

Le soleil est au rendez-vous (chanceux !) et cette petite bande bien sympathique tombe sur un lac tranquille, dans la forêt, bref, LE spot dont tous les gamins auraient rêvé d'avoir pour passer leurs vacances d'été.

Ce roman avait tout pour me plaire. Même si j'avais un peu peur de comment l'auteur allait mettre en scène cette bande de gamins. le King est un champion dans le genre (ÇA) et je n'ai pas été déçue du travail de Sébastien Vidal !

Sa bande était réaliste, sympathique et j'ai pris un plaisir fou à me replonger dans les années 87, que je connais bien, puisque j'étais jeune aussi, à cette époque (plus jeune que les gamins du roman). Nos quatre ados vont faire une rencontre qui va être importante, dans leur vie… Ce sera un beau deal, de beaux échanges.

L'écriture est belle, poétique, brillante, sans pour autant que l'auteur en fasse des caisses ou surjoue avec les émotions, les émois et les emmerdes qui peuvent arriver, dans la vie d'ados, dont certains parents sont… des enfoirés de première !

Dans ce roman rural, il y aura une alternance de chapitres : la bande de jeunes et les deux braqueurs en cavale. On se doute qu'à un moment donné, les deux récits vont se télescoper et passé la moitié du récit, je croisais les doigts pour que les deux histoires restent en parallèle et que jamais elles ne se croisent…

Entre nous, on se serait bien passé du récit des deux braqueurs en cavale, qui sèment des morts sur leur passage et dont l'un des deux pète un câble, prenant plaisir à tuer. Si au début, leur cavale ne manquait pas de rythme, à la fin, elle a fini par me lasser et je n'attendais qu'une seule chose : que quelqu'un leur fasse la peau, flic, voyou ou simple quidam.

Pour moi, dans ce roman magnifique, l'histoire avec les ados se suffisait à elle-même, fallait pas aller chercher autre chose, car ces récits de cavale, ça a tiré le roman vers le bas et sans cela, c'était le coup de coeur.

Toute leur violence a fini par me lasser, par me débecter et le final, bien qu'inattendu, m'a tué, à cause d'un geste irréparable qui a été commis par l'auteur (au travers d'un des personnages), donnant lieu à une perte (non, pas celle d'un chien ou d'un chat)… Argh, là, il n'aurait pas dû… Nous ne saurons jamais ce qu'en a pensé l'instigatrice de ce bon plan, devant le chaos qui en a résulté.

Si je devais me positionner par rapport au récit des gamins, c'est un coup de coeur véritable, une tornade d'émotions. Pour le récit des braqueurs, à partir d'un moment, cela devient redondant, et j'ai bien eu envie de zapper leurs chapitres (ce que je n'ai pas fait, mais j'étais à ça).

Un très bon roman rural, noir, malgré les vacances, le soleil, les copains, un spot génial pour passer du bon temps… Des vacances qui les marqueront à jamais et qui signifiera la fin de l'insouciance, de l'innocente, de la belle vie.

Bien que nous soyons dans un village, loin de l'agitation des grandes villes, dans ces jolies maisons, il peut aussi se passer des horreurs et l'on n'imagine pas la facilité avec laquelle les crimes peuvent s'y commettre, en toute impunité, les voisins restant des témoins silencieux.

Un très bon roman qui parle du Mal qui rôde partout, parfois plus proche qu'on le pense et que les attaques peuvent venir d'une personne de confiance (et non pas d'un étranger)… Une très belle lecture, remplie d'émotions, belles et douloureuses. Une bande de copains qui va rester longtemps dans ma tête.

Lien : https://thecanniballecteur.w..
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Merci aux éditions le mot et le reste et à Babelio pour cet envoi. J'avais choisi 5 livres mais j'espérais recevoir celui-ci.
C'est ma soeur qui m'a fait découvrir cet auteur.

D'abord dans d'encres et de sang puis avec Carajuru.

Ici, le décor est juste splendide. La Haute Corrèze. Une histoire se déroule en parallèle : deux braqueurs parisiens qui tentent d'échapper à la Police.

J'ai eu du mal à entrer dans l'histoire. L'auteur décrit les décors (superbes) mais ça m'a fait l'effet " Père Goriot". C'était trèèès long à mon goût.

Mais quand l'action démarre, que le décor est planté et les personnages chacun bien décrits, ça devient passionnant.

Evidemment, on comprend assez vite l'une des deux intrigues. Mais l'autre nous suspens aux pages, aux mots de Sébastien Vidal.

J'ai vécu les émotions des personnages (les ados) comme si j'y étais.

J'ai adoré le périple.

La fin me laisse sur la mienne...
Mais c'est parce que je n'aime pas beaucoup quand l'auteur décide qu'on doit faire le boulot :D

En résumé, c'est un roman noir passionnant et prenant.

À lire, bien sûr!


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Corrèze, été 1987, Christophe s'en souvient. Il revient sur les lieux qui ont marqué sa mémoire car le temps est venu de raconter.

Raconter les copains Vincent et Franck mais surtout raconter Johanna et ce qu'il ressent quand il la voit. Raconter leurs moments de plénitude à "Calicoba beach" cet endroit qu'ils ont découvert et appelé du nom de la chanson du groupe Gold qui passe sans cesse à la radio. Un lieu à part, ils y sont protégés du monde, surveillés par René "L'indien" comme on le surnomme au village.

A plusieurs centaines de kilomètres de là, deux potes viennent de braquer un convoyeur de fonds. Leur cavale commence et elle laisse quelques cadavres sur son chemin. "Les tueurs au losange", surnoms dû à leur goût pour les Renault, descendent vers le sud, en quête de liberté, au hasard des routes départementales.

Le lecteur comprend vite que ces deux trajectoires vont se croiser... Sébastien Vidal fait durer le plaisir. A grands renforts de passages sensoriels, parfois répétitifs, presque agaçants tant il cherche à marquer le contraste.. il nous conte d'un côté l'éden adolescent et de l'autre la fuite sanglante. le tout dans une nature omniprésente. Tout a son importance, la fumée des cigarettes des deux voyous, les reflets de l'étang du Puy perdu... Tout.

Puis la fin, attendue, crainte... Des secrets se révèlent, les évènements s'enchainent et signent la fin de l'innocence, le passage à l'âge adulte, dans la violence et la peur.

Merci à ceux qui ici m'ont conseillé de lire ce livre. Un roman noir qui prend JP Manchette comme inspiration (plusieurs fois cité dans le récit d'ailleurs) et qui parvient comme lui à rendre des voyous attachants. Je découvre un auteur et avec lui un style, des images, des odeurs, des lumières... Une expérience que je compte prolonger.
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Lecture où se croisent l'ombre et la lumière.
Le roman de Sébastien Vidal est scindé en deux histoires parallèles. D'une part nous suivons quatre adolescents en vacances, offrant une lecture particulièrement agréable. Les émotions, la nature et les interrogations liées au passage à l'âge adulte sont pour moi très bien retranscrits. J'ai apprécié accompagner ces jeunes dans leurs "aventures" et la découverte de cette plage éloignée de tout. L'auteur nous offre une belle allégorie de l'adolescence, puissante et pleine d'amour. À cela s'oppose le récit de deux hommes qui, rejetés par la société décident de l'affronter. Ils sont désabusés et emportés dans une violence qu'ils n'avaient peut être pas soupçonnés. Cette nouvelle vie -ou liberté- qu'ils ont choisi n'est finalement pas aussi salvatrice qu'ils le pensaient. La complexité de leur situation se ressent et accompagne ces deux hommes.

Durant toute la lecture nous avançons avec ces deux groupes que tout opposent, jusqu'au plaisir de lecture lui-même. S'il n'y a pas grand chose à redire sur l'histoire concernant les adolescents, celle des deux braqueurs m'a quelque fois donné le sentiment d'une légère redondance de lecture. Il m'est arrivé d'imaginer deux romans distincts au lieu d'un seul, de manière à offrir toute la lumière à Johanna, Christophe, Vincent et Franck. L'équilibre entre eux et l'histoire des braqueurs n'a pas vraiment été atteint, reste à savoir si cela était volontaire de la part de l'auteur.

L'évolution des personnages (tout âge confondus) est plutôt réussie à mon sens, même les personnages "secondaires" sont bien travaillés et apportent de la profondeur à l'intrigue générale. Jusqu'au bout le lecteur attend le dénouement de ces vies qui évoluent en parallèle, et il faut attendre la fin de l'histoire pour que l'action prenne le pas.

Ce roman est à prendre comme un air de vacances ; contemplatif et paisible, jusqu'à ce que la réalite ne nous rattrape.
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Pour ces quatre meilleurs amis corréziens, l'été de 1987 se présente sur de merveilleux auspices. Fuyant les touristes qui ont envahi la région, ils préfèrent, faire bande à part, et rester entre eux. D'autant plus, qu'ils viennent de dégoter un chouette endroit, dont le propriétaire, un marginal plutôt sympathique accepte leurs présences, à conditions qu'ils restent discrets sur ce lieu privé et secret.

“ Nous étions des marins ayant découvert une île déserte, porteurs d'un secret partagé qui, nous le sentions, nous liait un peu plus. ”

Pendant ce temps-là, en région parisienne, deux potes braquent des convoyeurs de fonds. Un des braquages tourne mal, les obligeant à fuir la police tout en abandonnant leurs rêves d'une nouvelle vie.

“ Ils vagabondent sur des départementales et des petites routes à peine plus larges que leur voiture. Les seuls mots que Jacques prononce sont des ordres de copilote « à droite, tout droit, à gauche ». Antonio préfère rester silencieux car il a peur de ce qu'il pourrait dire. Peur de la manière dont ça sortirait, du résultat de leur équipée. Toute la journée la Renault mouline sur des chaussées décor, tortueuses, ombragées ou mises à découvert par des pâturages festonnés de moutons ou de vaches beiges placides. […] Les deux hommes savent à peu près où ils se trouvent, mais ces noms sur la carte ne leur disent rien. Tout est exotique. Des bleds à coucher dehors […] Un pays boursouflé de nature, presque entièrement dépouillé de toute activité humaine. ”

L'été poursuit son chemin, apportant son lot de souvenirs, bons et mauvais, car lorsque certains chemins se croisent, la violence venue d'ailleurs peut très vite amener son lot de douleurs dans les contrées reculées de France et réveiller le passé endormi.

Sébastien Vidal nous offre une immersion en terre corrézienne sous haute tension, confrontant le monde rural à des citadins sans foi, ni loi.

Avec style, alternant les lieux et les personnages, semant les indices laissant le suspens s'installer, et l'histoire prendre forme, permettant à cette jeunesse de profiter de leur dernier été avant l'entrée au lycée, et aux malfrats de commettre l'irréparable sans véritable préméditation dans leur précipitation de fuite.

L'ombre des braqueurs envahit l'espace, laissant présager un voile de noirceur vers la jeunesse si lumineuse, quand la violence met fin à l'insouciance.

En toile de fond, l'amitié, la vraie, celle qui unit pour la vie une bande de jeunes, dans un village avec son lot d'histoires, de rumeurs, de non- dit.

Sans oublier la nature, omniprésente, apaisante très chère à l'auteur.

Sébastien Vidal en impose, avec une écriture aussi travaillée que son histoire, rendant son récit authentique, à travers une belle galerie de personnages, au coeur de la campagne qui l'inspire tant. Un véritable page- turner, qui ne manque pas d'émotions, ni d'intrigues, laissant la noirceur éteindre la lumière pour découvrir enfin Où reposent nos ombres.

Du rural noir comme j'aime en trouver sur mon chemin.
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