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3,75

sur 3030 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
C'est un très beau roman encore décidément de ma seconde auteure française préférée. Après Amélie Nothomb, indétrônable. Ainsi, l'auteure nous parle de Mathilde, qui a des enfants, qui est veuve et qui a surmonté cette épreuve en commençant à travailler dans une entreprise marketing avec Jacques. Les années passent sans embûches, sans nuages: Mathilde apprend les codes de langage de l'entreprise si bien qu'un jour, elle se distingue un peu plus de Jacques. Dès lors, ce dernier va tout faire pour lui barrer la route et la faire déraper. En quelques mois, elle se retrouve sans rien faire, sans tâche à effectuer. De Vigan dresse également le portrait de Thibault, médecin généraliste, handicapée d'une main, qui quitte Lila, qu'il aimait mais que son amour n'était pas réciproque. On pourrait croire que ces 2 êtres vont se retrouver et s'aimer. Mais, cela aurait été trop prévisible. Trop conte de fée façon Cendrillon. Comme quoi les humains peuvent se voir être tout proches se croiser sans jamais se connaître qu'ironie du sort ils sont faits l'un pour l'autre, mais que l'alchimie du destin laisse passer son chemin, et que la vie continue son rôle parfait. Voilà ce que veut dire l'auteure dans son roman.
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J'aime beaucoup Delphine de Vigan, et peut-être que d'autres ouvrages d'elle sont plus aboutis. Mais c'est celui-ci que je préfère, par sa tendresse navrée, sa grande sollicitude pour cette femme harcelée, évincée. Elle mêle parfaitement le suspense et la lassitude, c'est une vraie performance d'écriture, entre ce qui va arriver aux héros et ce qu'ils seront capables de supporter. Je repense souvent au moment où Mathilde se retrouve avec la figurine Pokemon (?) de son fils dans les doigts...
Le parallèle avec l'autre personnage, la description de ces vies désolées qui pourraient être pleines de richesses, qui le sont d'ailleurs, sans que les héros puissent en profiter... C'est un roman très humain et d'une finesse exceptionnelle.
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Un excellent roman sur la solitude urbaine, la souffrance au travail et la difficulté de se rencontrer.
L'auteur décrit avec beaucoup de finesse la souffrance quotidienne, la peur de ne pas parvenir à aller de l'avant, dans un style fluide et très accessible.
Un livre noir mais tellement juste.
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Voilà un certain temps que je découvre Delphine de Vigan. Après No et moi, Rien ne s'oppose à la nuit, je me suis lancée dans les Heures souterraines, et je pourrais encore dire "quel bonheur", même si le sujet ne s'y prête pas vraiment, tant il est sombre...dérangeant...et proche...

On suit pas à pas deux êtres qui ne se croisent pas, ne se connaissent pas, et ne se rencontrent jamais. Ils sont pourtant semblables. Ils partagent la même douleur sourde, la fatigue quotidienne de ceux qui doivent porter le poids de la ville sur leurs épaules, son bruit, son stress et son indifférence.
Je me suis tellement reconnue, comme sans doute des millions d'autres lecteurs, dans la description urbaine de notre quotidien parfois morne et harassant, dans la description de ces longs couloirs de RER D, interminables. J'ai adoré la manière dont l'auteure dépeint le flot incroyablement stressant que l'on doit traverser pour arriver sur son quai afin "d'attraper" un train bondé et saturé.

Le monde décrit par De Vigan est inhumain, les hommes et femmes ne sont plus connectés, mais tous tendus vers une destination, leur travail. On se croirait presque dans une dystopie, dans une projection de l'esprit vers un monde du futur inventé de toute part, tant il est cruel. Pourtant, ce monde est réel, et c'est celui de la vie urbaine que beaucoup d'entre nous connaissent et partagent paradoxalement sans se plaindre, ce monde dénué de sentiments, où chacun tente d'éviter à tout prix le regard de l'autre de peur qu'il y lise le malaise, ou qu'il s'y reconnaisse.

Je ne peux pas m'arrêter d'encenser ce court roman tant il est vrai, tant il résonne d'impressions que j'ai déjà ressenties, tant il exprime la vraie vie de la ville. Il est vrai que l'ensemble est sombre, décourageant, inquiétant et déprimant, que je ne suis pas aussi fatiguée (heureusement) que les personnages du texte, mais il est déroutant de percevoir dans leur douleur des échos de sa propre douleur, qui peut survenir de temps à autres.

J'aime bien aussi que les personnages, qui vivent des histoires déconnectées et très différentes - Mathilde est harcelée, mise au placard par un patron qui veut sa peau, Thibaut sort d'une histoire d'amour compliquée- se croisent sans se reconnaître, tandis que nous, lecteurs omniscients, connaissont tout de leur vie ou presque.

Je suis encore une fois bluffée par l'écriture de cette auteure si touchante et douée.
Dans son livre, le métro devient vivant. Les machines deviennent vivantes, et les êtres humains, inhumains. C'est cela qui est intéressant et déstabilisant dans ce texte. Il y a quelque chose de monstrueux dans cette foule prête à éliminer les plus faibles, comme dans le monde de l'entreprise d'ailleurs, ainsi que nous le montre cet autre passage où l'auteure évoque le monde de l'entreprise, de la "boite" où sont enfermées trois cents personnes.

En fait, tout dans le monde de de Vigan est question de vie ou de mort, on est toujours sur le fil du rasoir, en équilibre précaire.



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J'ai adoré... Comme les autres de Delphine de Vigan. C'est vraiment une grande dame, proche des autres... une magnifique peinture d'un monde privé de douceur.
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J'ai littéralement dévoré ce livre... J'ai adoré l'écriture fluide, rapide et rythmée de Delphine de Vigan. On s'identifie très facilement à cette femme qui traverse une très mauvaise passe, on comprend aussi assez bien la vie peu enthousiasmante de Thibault. On s'attend à ce qu'ils se rencontrent vraiment et qu'ils se sauvent la vie mais ça n'arrive pas. Je dois avouer que lorsque j'ai fini ce livre, j'étais un peu déprimée par ces vies chaotiques mais c'est là qu'est la force de ce livre, il nous entraîne dans un monde que l'on ne veut pas connaître et on ressent cette oppression monter jusqu'à la dernière page.
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Delphine de vigan (dont j'avais moins aimé les autres romans) use ici d'une force et d'une précision absolue pour décrire ce processus très progressif de mise à l'écart professionnel au sein d'une entreprise, cet acharnement, ce qu'on nomme parfois trop facilement harcèlement mais qui prend ici tout son sens.

On sent de tout son poids l'écrasement que cette femme peut subir, cette fatigue énorme qui la paralyse, cette honte qui l'empêche d'en parler à ses proches, ce sentiment d'être coupable alors que c'est elle la victime. J'ai revécu de même ce sentiment d'oppression que l'on ressent aussi parfois dans le métro, tant le style est juste et trouve le rythme et les mots adéquats.
Mais Les heures souterraines c'est aussi, en parallèle, l'histoire d'une autre solitude, celle d'un médecin généraliste qui se déplace chez les gens en cas d'urgence et qui met des visages sur l'expression toute faite « misère humaine ».
Delphine de Vigan dresse ici deux portraits magnifiques, deux destins qui se croiseront à la toute fin du livre, mais pas forcément comme on pourrait le penser.
En tout cas, pour ceux qui l'ont pas encore découvert, c'est un roman déja sorti en poche, et à lire de toute urgence.

Quelle force, quelle précision pour décrire ce processus très progressive de mise à l'écart professionnel au sein d'une entreprise, cet acharnement, ce qu'on nomme parfois trop facilement harcèlement mais qui prend ici tout son sens. J'ai senti l'écrasement que cette femme subit, cette fatigue énorme qui la paralyse, cette honte qui l'empêche d'en parler à ses proches, ce sentiment d'être coupable alors que c'est elle la victime. J'ai revécu ce sentiment d'oppression parfois dans le métro.
Les heures souterraines c'est aussi l'histoire d'une autre solitude, celle d'un médecin généraliste qui se déplace chez les gens en cas d'urgence et qui met des visages sur l'expression toute faite « misère humaine ».
Delphine de Vigan dresse ici deux portraits magnifiques, deux destins qui se croisent. A lire de toute urgence !
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C'est l'histoire de Mathilde d'un côté et de Thibault de l'autre. Ils ne se connaissent pas, ne se sont jamais vus et vivent des vies très différentes.
Mathilde travaille dans une grande entreprise à un poste de responsabilité. Tout son univers professionnel va s'écrouler quand Mathilde décide, pour une fois, de ne pas être d'accord avec son patron. Elle ne réalise pas alors qu'elle vient de tomber au plus bas et découvrira le harcélement moral dans les moindres mesures...
De son côté, Thibault est médecin urgentiste à domicile. Il entretient une relation non officielle avec Lila, basée sur le sexe, et non pas sur les sentiments, comme le voudrait Thibault. Un jour, il décide d'arrêter cette relation au goût de gachis et de perte de temps.

Un réel coup de coeur pour ce roman aux destins différents et pourtant si proches ! Je me suis davantage rapproché du personnage de Mathilde que celui de Thibault, pourtant toutes les citations que j'ai retenu, proviennent du récit de Thibault (allez comprendre ^^) !
Le monde cruel de l'entreprise et de ses dérives, ainsi que l'angoisse de la solitude y sont très bien retranscrits.
J'ai adoré le côté humain de ce livre et je le recommande ! D'ailleurs une de mes collègues a adoré et on en a discuté pendant un bout de temps ! ^^


Lien : http://lespetitslivresdelizo..
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Après" un soir de décembre" et "No et moi", le talent de delphine de vigan se trouve amplement confirmé.Elle a une façon bien à elle de nous faire littéralement pénétrer la peau des personnages, avec un style brut, des phrases courtes et simples, mais ô combien vraies, pleines d'écho, d'émotions traversées, parcourues dans lesquelles on ne fait pas que se projeter mais que l'on vit en même temps que les protagonistes. En plus d'avoir ce talent inné pour travailler la psychologie de ses personnages, elle joue de l'intrigue comme d'une partition dans laquelle on croit se voir répéter les mêmes thèmes toujours avec des variations différentes, rien ne se répète, et pourtant la souffrance de cette femme, cette descente aux enfers progressive mais inéluctable, pourrait facilement être source de redondance, mais non : delphine de vigan a su ne pas tomber dans le piège, ni dans celui, qu'on attendait pourtant, de la rencontre salvatrice (peut-être) entre Mathilde et Thibault, l'autre protagoniste, qui vit une souffrance similaire bien que n'ayant rien à voir avec le monde de l'entreprise et d'un harcèlement moral. Thibault, lui, est enferré dans un amour qu'il ne peut, dont il ne veut plus, le monde autour de lui tranquillement poursuit sa course folle alors qu'en lui, tout s'effondre, tout lui devient insupportable. Au fil du roman ces deux protagonistes se croisent, dans le fil du récit (1 chapitre l'un, 1 chapitre l'autre), comme dans le fil de leurs vies (dans le métro, encore dans le métro) ; la similitude des sentiments qui les anime laisserait croire à une rencontre essentielle, c'est vraiment très beau, très juste, j'ai eu exactement les mêmes impressions que dans no et moi. Arriver à se couler comme ça dans la peau de gens aussi différents c'est fantastique!!!! A lire absolument.
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Je l'ai relu car je ne me souvenais plus de la fin.

Je l'ai relu avec le même plaisir.

Le sujet ? le harcèlement au travail. La vie de l'entreprise, ces heures souterraines que l'on passe dans le métro ou au fond d'un bureau…

Après la mort accidentelle de son mari, Mathilde, restée seule avec trois enfants, ne serait jamais retombée sur ses pieds sans ce travail, dans lequel elle excellait. L'entreprise a été le lieu de sa renaissance. Jacques, le directeur marketing du groupe alimentaire, ne jurait que par elle... Et, brusquement, du jour au lendemain, sans raison, tout a basculé. Elle s'est retrouvée sur la touche. Ignorée, harcelée, déstabilisée, victime de soupçons, d'insinuations et d'humiliations. Détruite à petit feu "par un connard en costume trois-pièces", celui-là même qui l'avait portée au pinacle. Si encore il consentait à s'expliquer...

Parallèlement, dans ce Paris oppressant, un médecin urgentiste de 43 ans, Thibault, rumine sa détresse dans les embouteillages. La femme qu'il a dans la peau est incapable d'un véritable échange avec lui. Pour elle, il n'existe pas en dehors de leurs rapports physiques.il voudrait la quitter, il veut la quitter, « il faut le faire », se répète-t-il comme un mantra, afin de ne pas désespérer de lui-même. Mais qu'espère-t-il ? « Une femme qui connaîtrait le vertige, la peur et la joie. » Très vite, le lecteur songe que ces deux-là, Mathilde et Thibault, sont faits pour se reconnaître, qu'ils vont se rencontrer, s'aduler : alléluia, le livre est bouclé ! Mais Delphine de Vigan est infiniment plus subtile, plus exigeante, lucide, passant de l'un à l'autre, dans un texte d'une grande justesse, où le trait n'est jamais forcé.
Les chemins de ces deux grands blessés de la vie se croiseront-ils ?






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