Le harcèlement moral au travail est un sujet douloureux qui touche malheureusement plusieurs milliers de personnes. Aller travailler la peur au ventre est une épreuve qui peut entraîner la détérioration de sa propre image et une perte totale de confiance en soi.
Pour illustrer ce propos,
Delphine de Vigan met en parallèle une journée dans la vie de Mathilde mise brutalement « au placard » dans son entreprise, sans qu'elle comprenne pourquoi et de Thibault un médecin au bout du rouleau après une rupture amoureuse.
Avec son écriture simple et toujours juste,
Delphine de Vigan aborde ici les thèmes de la solitude, de l'anonymat dans les villes, du monde du travail et de son côté impitoyable.
Chacun à sa manière, Mathilde et Thibault sont sur le fil, on sent qu'il suffirait de pas grand-chose pour qu'ils basculent d'un côté ou de l'autre. Ils avancent, lentement, en chancelant, mais ils avancent. On espère que tout va s'arranger pour ces deux personnages auxquels on s'attache rapidement, on a envie de les prendre par la main et de leur donner de l'énergie...
Delphine de Vigan démonte extrêmement bien le mécanisme qui se met en place petit à petit dans un cas de harcèlement au travail, et d'une certaine façon montre qu'il ne faudrait pas hésiter à appeler au secours ou à demander de l'aide quand on sent qu'on n'y arrive plus.
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Les Heures Souterraines" ne peut pas laisser indifférent. En tout cas il fait réfléchir et il nous hante longtemps après avoir tourné la dernière page...