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3,75

sur 2998 notes
La description des détresses morales qui se croisent ici dans cette ville étouffante de solitudes est parfaitement restituée, avec un réalisme bluffant. Comme d'autres lecteurs, j'ai été touchée plus par le personnage féminin, dont la crédibilité est la plus forte grâce à la connaissance pointue du harcèlement moral qui se diffuse partout dans le monde du travail. J'aime moins la manière artificielle d'alterner les 2histoires qui finalement n'ont rien de commun sauf que le lecteur y attend une possibilité de couple. Seul le suspens y trouve son compte.
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"C'était absurde et puéril, il a baissé les yeux."

"Il aurait du y aller, il aurait du le faire crois- moi. On a tous dit : Ah c'est dommage, ah c'est dommage, c'est p't'être la dernière fois."

Même dans les heures souterraines de nos vie un bonheur peut nous passer sous le nez à chaque instant.

L'espoir reste toujours quand tout n'est que désESPOIR.

Je tacherais de m'en souvenir, merci Delphine de Vigan.
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Pas une fois dans le livre ne sont prononcés les mots
« harcèlement moral ».
Pourtant Delphine de Vigan le décrit très bien. C'est justement le cas d'un harcèlement moral qu'elle dépeint.
On est dans le NON- DIT et c'est souvent le cas lorsqu'on subit cette violence.
Violence sournoise qui tourne, rôde, rampe autour de nous puis le cercle rétrécissant, elle attaque et injecte son venin tout en étouffant sa cible. Pauvre victime, elle s'est tant débattue qu'elle en a perdu toute son énergie. À bout de force, elle cède sous l'indifférence générale des collègues, l'incompréhension feinte ou le déni des 'ressources humaines'.
Le harcèlement moral n'est jamais pointé du doigt ; il évolue donc librement dans les entreprises, dans toute structure dont l'objectif est avant tout le rendement, la production à tout-va. Comment sont donc choisies les victimes? Y a-t-il une préméditation ou n'est-ce que la faute à 'pas de chance '? Pas de réponse...
Une seule issue : « l'issue de secours» la plus sage des décisions si l'on veut survivre à ce Tsunami!
« Par ici, la sortie ! »
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J'entendais parler de Delphine de Vigan depuis longtemps et j'étais curieuse de la découvrir. J'ai apprécié la description du monde du travail, des relations hiérarchiques, pour les avoir vécues. Mais cela ne m'a guère intéressée, ce n'est pas ce que j'aime lire, la vie de tous les jours.
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Avec sa plume vibrante et percutante, Delphine de Vigan nous offre un regard glaçant sur l'ennuie, la vie amoureuse et surtout le harcèlement au travail. Un roman coup de coeur, à lire seulement si vous êtes bien accrochés !
Lien : https://unepauselivresque.wo..
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Petit livre à croquer en une journée.
2 personnages, un médecin et une cadre sont à un carrefour de leurs vies respectives. Ces deux êtres solitaires, pourraient bien se croiser dans les rues de Paris, et donner une orientation positive à leur vie ?
Ce fil rouge nous conduit rapidement à la fin de l'ouvrage. Les situations sont bien rendues.
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J'aime beaucoup ces livres qui continuent à m'occuper la tête après la dernière page. C'était le cas avec celui-ci, quand j'ai commencé à me demander pourquoi l'auteure avait mis sous une même couverture deux récits qui à première vue n'ont rien à voir l'un avec l'autre. Pourquoi les avoir rassemblés ?

Un des deux récits raconte comment une femme se fait harceler par son patron. Il s'agit ici d'un harcèlement moral. Elle a osé le contredire en public, il va la casser. La réduire à un meuble, la privant de travail, fermant toutes les portes de sortie. C'est glaçant, c'est horrible. Cela se passe dans la vraie vie, malheureusement. le portrait est criant de vérité, l'analyse est remarquable. On en sort marqué.

C'est le récit dominant.

On en oublie presque l'autre récit, celui d'un homme qui, la mort dans l'âme, met fin à la relation qu'il a avec une femme dont il est éperdument amoureux. Elle l'aime aussi, probablement. Mais elle ne le lui dit pas avec les mots qu'il attend. Elle n'exprime pas ses sentiments. Alors, pour lui, cela devient insupportable et il décide de rompre. Elle le remercie pour tous les bons moments et elle part, calmement, sans rien dire d'autre. Elle reste elle-même. Et lui se noie dans son travail de médecin pour ne plus penser à elle…

À côté du premier récit, celui-là paraît presque doux.

Et donc, pourquoi avoir rassemblé ces deux récits-là ? Dans les deux cas, j'y ai vu une personne qui fait du mal en voulant rester elle-même. le patron du premier récit veut préserver son autorité et il casse celle qui s'y oppose; la femme du second récit reste fermée dans son mode d'expression, au désespoir de son amoureux. Mais le premier casse par méchanceté tandis que la seconde casse, je dirais par maladresse. Dans le premier cas, il n'y a pas solution pour contrer la violence, si ce n'est la violence. Dans le second cas, il pourrait y avoir une solution si on laissait à la confiance le temps de s'installer.

On pourrait aussi se placer du point de vue des autres personnages: dans le premier récit, on pourrait dire que la femme fait du mal à son patron, sans en imaginer l'ampleur; dans le second récit, on pourrait dire que l'homme fait du « chantage affectif », qui n'est pas des plus sains.

Dans le premier récit, le harcèlement est explicite et violent. Dans le second, le harcèlement est, pour autant qu'on puisse parler de harcèlement, plus insidieux.

Lisez donc ! Et faites-vous votre scénario ! Ou bien lisez sans vous poser de questions: pourquoi faudrait-il tout s'expliquer ? Ce livre n'en sera pas moins prenant…
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Très bon roman dans lequel l'auteur nous dépeint avec réalisme et une grande justesse , le désarroi , le mal être , la solitude de deux personnes intérieurement seuls au milieu de tous. Mathilde , la quarantaine est cadre dans un grand groupe , elle élève seule ses trois enfants , brillante, dynamique , appréciée de tous et surtout de son patron. Jusqu'au jour où elle a le malheur d'osé contrer ses propos et là tout chavire , son trajet quotidien devient une souffrance , le harcèlement moral que lui fait subir son patron devient incessant ... Elle prend conscience qu'elle était son jouet , sa marionnette et qu'il peut la briser . Tous lui tournent le dos , la solitude l'avale petit à petit .
A côté de Mathilde , il y a Thibaud , médecin urgentiste la quarantaine qui sillonne Paris dans sa voiture se rendant au chevet des malades dont beaucoup l'appelle pour combler l'absence , l'absence de vie , la solitude .
Thibaut qui lui même n'est pas heureux et qui vient de quitter une femme qu'il aime mais qui ne l'aime pas , une femme juste capable de lui offrir son corps mais pas ses sentiments.
Deux personnages attachants avec un plus pour Mathilde qui ne tombent jamais dans le pathétique Roman sombre , profond , qui décrit parfaitement ce monstre qui s'insinue en vous ,vous fatigue , vous mine et vous avale .Le mal de la solitude ... On espère , sans vraiment y croire que ces deux êtres esseulés vont se croiser ....Est-ce cela la prédiction du 20 Mai que la voyante a annoncé à Mathilde .
Et quand bien même , hantés par leurs rêves et plongés dans leur détresse , se trouveront ils même si ils sont un jour face à face
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Une double histoire de séparation : celle d'un cadre, Mathilde d'avec son entreprise ou plutôt son patron qui pratique soudainement un harcèlement professionnel dont la progression est très bien dépeinte ; celle d'un médecin urgentiste, Thibault, d'avec sa compagne. Deux histoires parallèles de personnages en souffrance dans une ville tumultueuse et vibrante qui les révèle soudain à leur solitude. Ce livre se lit d'une traite, peut-être trop facilement.
J'ai lu le roman après avoir vu le film. Le scénariste du film a suivi la trame du roman, à la réplique près, mais avec toutefois une fin totalement différente qui renverse toute la perspective et modifie donc sensiblement la vision de cette société urbaine.
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Le harcèlement moral au travail est un sujet douloureux qui touche malheureusement plusieurs milliers de personnes. Aller travailler la peur au ventre est une épreuve qui peut entraîner la détérioration de sa propre image et une perte totale de confiance en soi.

Pour illustrer ce propos, Delphine de Vigan met en parallèle une journée dans la vie de Mathilde mise brutalement « au placard » dans son entreprise, sans qu'elle comprenne pourquoi et de Thibault un médecin au bout du rouleau après une rupture amoureuse.
Avec son écriture simple et toujours juste, Delphine de Vigan aborde ici les thèmes de la solitude, de l'anonymat dans les villes, du monde du travail et de son côté impitoyable.
Chacun à sa manière, Mathilde et Thibault sont sur le fil, on sent qu'il suffirait de pas grand-chose pour qu'ils basculent d'un côté ou de l'autre. Ils avancent, lentement, en chancelant, mais ils avancent. On espère que tout va s'arranger pour ces deux personnages auxquels on s'attache rapidement, on a envie de les prendre par la main et de leur donner de l'énergie...

Delphine de Vigan démonte extrêmement bien le mécanisme qui se met en place petit à petit dans un cas de harcèlement au travail, et d'une certaine façon montre qu'il ne faudrait pas hésiter à appeler au secours ou à demander de l'aide quand on sent qu'on n'y arrive plus.
"Les Heures Souterraines" ne peut pas laisser indifférent. En tout cas il fait réfléchir et il nous hante longtemps après avoir tourné la dernière page...

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