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2,65

sur 40 notes

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Merci à Nathan, à Babelio et aux éditions du Sous-Sol (Seuil) pour l'envoi de ce roman dans le cadre d'une masse critique.

Qualifiée « d'ange » dans un très bref prologue, Irene, 50 ans, vient de perdre son mari, Marcelo (Marce), emporté par un cancer. Manuel Vilas nous présente son personnage féminin comme une irrésistible beauté qui tente de retrouver son grand amour. Irene bénéficie d'une situation matérielle plus que confortable : en plus de la « somme colossale » que Marcelo lui a laissée, elle a vendu leur magasin de meubles aux employés et s'est aussi débarrassée du plus grand de leurs deux appartements. Elle possède donc une petite fortune qui ne la satisfait évidemment pas : à quoi bon tout cet argent si Marcelo n'est plus là. Irene collectionne les aventures avec des hommes et des femmes, mais en revient toujours à son mariage idéal, à l'amour fou qu'elle et Marcelo se portaient, un amour sans limite et sans nuages, assurément idéalisés, comprend le lecteur, par une Irene inconsolable de son deuil et écrasée sous le poids de la solitude et de l'absence. Étrangement, Irene « voit » Marcelo quand elle jouit, vision ou apparition campée dans un décor très particulier…
***
Je me suis sentie décontenancée par ce roman. L'écriture m'a semblé très irrégulière : par moment, l'auteur gratifie son lecteur d'un style original, d'aphorismes poétiques, magnifiques, d'un vocabulaire riche et recherché, alors que dans certains passages, on tombe dans la banalité, le lieu commun, voire la pauvreté. J'avoue avoir été exaspérée par la prééminence de l'apparence physique, l'insistance sur le luxe, la profusion de marques plus nombreuses que chez une influenceuse. Irene fait une fixation sur les montres, au point de juger les gens sur le prix de celle qu'ils portent, sur les hôtels de luxe, les repas de luxe, les voitures de luxe, les parfums de luxe, etc. Les allers-retours entre présent et passé, sans Marcelo et avec Marcelo, m'ont vite lassée, ainsi que les passages érotiques, au point d'avoir lu, vers le milieu du roman, une cinquantaine de pages en diagonale. Les retours vers l'enfance se révèlent plus puissants à mon avis. J'ai trouvé la fin du roman habile, mais assez attendue : de nombreux thrillers emploient de semblables artifices. Un vrai régal pourtant par moments, entre autres les passages sur la Méditerranée, sur Fellini, sur la poésie De Quevedo, ainsi que quelques moments partagés avec Marcelo, fantasmés ou non, peu importe. Ce roman a reçu le prestigieux prix Nadal en Espagne.
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Merci à Masse critique privilégiée et aux éditions du Sous-sol pour l'envoi de ce roman qui a provoqué chez moi des ressentis contradictoires entre ce que j'ai aimé et ce qui m'a rebutée.

Irène , la cinquantaine séduisante, vient de perdre Marcelo son mari victime d'un cancer. le deuil est terrible tant le couple s'était enfermé dans un amour hiératique, élevé au rang de mythe. Il y a quelque chose de Belle du Seigneur dans cette histoire de passion amoureuse, un peu d'Ariane chez Irène.
Après vingt ans de vie commune, le désir ne s'est jamais émoussé ni chez l'un ni chez l'autre et le couple jouissait d'un bonheur absolu.
"Sans lui, elle est perdue. Ils se sont tant aimés. Il n'y avait pas d'équivalent. Ils ne voyaient plus personne. Leur union leur suffisait."

Sur les traces de leur passé commun, elle quitte Madrid dans un cabriolet BMW pour rencontrer des partenaires sexuels dans des hôtels de luxe au bord de la Méditerranée. En effet, à chaque fois qu'elle atteint l'orgasme, elle voit apparaître Marce en haut d'un escalier qui lui sourit avant de s'évanouir dans les flammes. C'est donc pour le retrouver qu'elle collectionne amants et amantes de passage, sans jamais s'attacher.

En opposition avec l'univers du luxe et l'exigence de beauté qui anime l'héroïne, l'esprit kitsch de cette résurrection m'a beaucoup amusée, tout comme le décalage entre la vie d'esthéte décrite par Irène et la profession du couple. Tous deux possèdent un magasin de meubles, ironiquement appelé "Meubles pour tous" et se montrent passionnés par ce commerce, surtout Marcelo qui dans sa haine d'Ikea, exhortait ses clients à choisir ses meubles " pour faire en sorte que l'amour d'autrui se change en matière, en bois si possible des essences nobles et non des succédanés inhospitaliers, plastifiés, ignobles."

Si j'ai aimé ces dissonnances, j'ai aussi apprécié la construction du récit qui révèle des contradictions de plus en plus flagrantes dans le récit d'Irène à mesure que se déroule la narration. Peu à peu la perfection se fissure, des abîmes de noirceur se découvrent et le récit de l'amour jusqu'à la mort vacille. Même s'il est sans grande surprise, le coup de théâtre final va obliger le lecteur à reconsidérer tout ce qu'il a appris d'elle.

Certains romans semblent trop courts et on aurait aimé que l'auteur en dise davantage. D'autres naissent d'une idée intéressante et tournent en boucle sur cette seule idée. le roman de Manuel Vilas aurait pu être une excellente nouvelle mais se révèle un roman décevant, monotone et répétitif.
Ainsi l'usage de la répétition, lorsqu'elle est stylistique, peut donner une poésie certaine à l'écriture. Mais lorsqu'elle est narrative, elle devient rapidement lourde et gratuite. La tendance de l'auteur à utiliser cette technique donne au récit une pesanteur et un manque d'authenticité qui nuit à la fluidité du monologue d'Irène.

Par ailleurs le langage qui se veut poétique et qui multiplie les références et les citations de poètes, m'a souvent semblé plat et vaguement mièvre ( " Si le bâteau avait transporté des fleurs et non de l'artillerie, il n'aurait pas coulé." ).
Les comparaisons entre les vers cités et le style de Vilas penchent plutôt en sa défaveur tant ses phrases sont généralement courtes et saccadées.

Enfin, l'éloge de la richesse est totalement insupportable et ne peut se justifier uniquement dans le personnage d'Irène. On perçoit chez l'auteur une célébration infantile des hôtels de luxe, des lits queen size et des grosses cylindrées.
Ses personnages justifient ainsi leurs modes de vie : "Le luxe symbolise avant tout le désir d'une vie plus intense, ce qui lui semblait légitime."
Les clichés se multiplient, diffusant l'idée que la beauté, la passion et les grands sentiments ne peuvent se vivre que dans l'opulence.
L'attachement aux biens matériels, symbolisé par l'amour des montres de marque, se décline dans un placement de produits qui n'a rien à voir avec la démarche parodique de Bret Easton Ellis.
L'auteur va jusqu'à prêter une intention politique héroïque à celle qui se révolte contre un ordre établi bien trop populaire par son refus d'emprunter un taxi bas de gamme. Et son premier amant qui lui conseille de suivre l'exemple d'Aristote Onassis et autres puissants de ce monde pour atteindre l'excellence, signifie également que la beauté est réservée à ceux qui ont de l'argent.
Avec cette même naïveté bourgeoise, il semble suggérer que le plaisir et la joie nécessitent un environnement luxueux pour se développer.

En condensant l'histoire d'Irène sous forme de nouvelle, l'auteur aurait peut-être pu éviter répétitions et clichés fâcheux pour donner plus de sens à l'histoire d'une femme qui réinvente sa vie.

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j'ai reçu ce livre dans le cadre d'une masse critique privilégiée et je remercie à ce titre Babelio et les Editions du sous-sol.
je me réjouissais de faire connaissance avec Manuel Vilas, auteur espagnol primé donc forcément reconnu pour une certaine qualité littéraire. A la lecture de la quatrième de couverture, j'imaginais pouvoir me sentir concernée par cette histoire de femme en deuil, voulant retenir le temps et faire exister l'être aimé par delà la mort par le biais d'une étonnante stratégie : faire l'amour avec des inconnus (indifféremment hommes ou femmes) pour retrouver son mari au moment de l'orgasme, sous forme de visions . Je trouvais l'argument romanesque et je pensais trouver aussi dans ce livre une forme d'érotisme un peu sulfureux. Mais... Bof! Déception et lecture assez laborieuse. J'en suis désolée ! Je n'ai pas réussi à m'attacher à ce personnage qui fuit la réalité au moyen de belles bagnoles qui avalent des kilomètres, de séjour dans des palaces de bord de mer, de consommation sexuelle, de montres de luxe et de souvenirs dont on découvre qu'ils sont inventés.
Dans la forme, le roman navigue entre le point de vue d'un narrateur omniscient et les états d'âme du personnage principal qui s'exprime à la première personne. On passe de l'un à l'autre dans une même page, ce qui a perturbé parfois ma lecture.
je sors de cette lecture assez perplexe, la plume de Manuel Vilas est assez lyrique par moment, un peu obscure aussi , le côté sombre d'Irène m'a plus intéressé que son côté paillettes, au fil de l'histoire, elle dégage tout de même une sorte de mystère qui lui donne une épaisseur.
Un drôle de livre !

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Le livre est troublant, dérangeant .J'ai apprécié Ordesa du même auteur , ici il m'est difficile de formuler un avis tant le personnage d'Irène paraît factice sauf à lire le récit comme celui des manifestations d'un trouble mental dans la vie d'une femme de la cinquantaine, trouble mental réapparu à l'occasion de la disparition brutale de son époux Marce.L'auteur en profite pour glisser des coups de griffe:les montres signes extérieurs, superficiels de richesses, les programmes télévisés modèlent les esprits, les veuves s'inventent une vie passée
.Il faut lire Irène jusqu'au dénouement pour comprendre que l'auteur nous fait vivre une histoire déconnectée de la réalité depuis le debut.Marce n'est pas tout à fait comme le décrit Irene ...
Et le début de l'histoire ?
Après 20 ans de mariage, Marce décède d'un cancer ,et laisse à Irene un capital confortable.Sur un coup de tête,elle part d'abord à Malaga puis fait une virée en voiture en France et en Italie, s'arrête dans des hôtels luxueux, séduit hommes et femmes pour retrouver Marce ou du moins son âme à travers ses orgasmes.
Mais qui est réellement Irène ? Lorsqu'Alicia, la tante de Marce a fait sa connaissance,elle a perçu chez Irène un côté sombre...
Merci à Babelio et aux Éditions du sous-sol.
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La note attribuée à ce roman, soit tout juste la moyenne, reflète parfaitement mon ressenti au fil de la lecture.
J'ai connu des passages agréables, voire poétiques parfois; j'ai été happée par l'histoire et le romanesque à certains moments; j'ai été prise de compassion, de sympathie, d'un peu d'empathie pour Irène. Mais je m'y suis aussi ennuyée, beaucoup parfois.

Irène vient de perdre son mari et a beaucoup de mal à se remettre. Il s'agissait vraiment de l'homme de sa vie, comme on ne le rencontre généralement que dans les romans et les films. Sans enfant, éloignée de sa famille, Irène est désormais seule, très seule. Elle décide alors de partir en voyage, dans les lieux qui ont compté pour eux, son mari lui ayant laissé une somme d'argent très coquette. Elle fait alors des rencontres de passage et se rend compte, au moment de l'orgasme, qu'elle parvient à voir son défunt mari, persuadée qu'il se manifeste à travers ses amants. Elle se retrouve donc à toujours rechercher cette sensation.

Il sera très compliqué de chroniquer cette lecture qui fut à la fois agréable, perturbante, dérangeante mais aussi un peu plate et ennuyeuse. Je ne connaissais pas du tout cet auteur, pour le coup sa plume m'a plutôt plu, je l'ai même trouvée à certains moments poétique. La construction du roman, alternant le présent et les souvenirs, est très habile. J'avoue avoir préféré les parties dans le passé.
Mais, aussi, j'ai trouvé que cela tournait en rond très souvent, notamment dans les rencontres que fait Irène. Je passais donc de l'intérêt au désintérêt (presque) le plus total. le personnage d'Irène est assez ambigu, pour le coup il m'a bien plu, même si je n'ai pas particulièrement aimé le suivre dans son périple. A une cinquantaine de pages de la fin, je m'ennuyais, avais hâte de terminer, et, ô surprise, quelque chose vient bousculer le tout et a permis de garder mon intérêt éveillé. Je reste cependant sur un goût d'inachevé.

En bref, un roman qui alterne pour moi entre le bon, voire très bon, et le médiocre, en tout cas la platitude. La fin est très réussie selon moi, heureusement, même si cela n'a pas suffi à rehausser complètement mon sentiment global sur cette lecture.

Je remercie Babelio, et particulièrement Nathan, pour me l'avoir proposé dans le cadre d'une masse critique privilégiée, ainsi que les éditions du sous-sol pour l'envoi du livre.
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Évalué 2-3 étoiles : un livre que j'ai bien failli abandonner…

Irène de Manuel Vilas, traduit de l'espagnol par Isabelle Gugnon, Éditions du Sous-Sol, 2024 (Masse critique privilégiée Babelio)

Un parcours de femme.
Une histoire de veuvage, de folie et de célébration de l'amour et du sexe…
Un road-movie en voiture avec des escales dans des hôtels haut de gamme…
Des aller-retours entre passé, présent et futur…

À la mort de Marcelo, Irene rassemble ses confortables économies, quitte Madrid et se lance dans un périple en Méditerranée à bord d'une BMW 840 cabriolet. de restaurants en hôtels de luxe, de la Cinecittà à Sète, des décors de Ben-Hur aux cimetières marins, chaque escale convoque son lot de solitude et de rencontres.

Un roman dans lequel j'ai eu beaucoup de mal à entrer. le personnage fantasque d'Irène, sa manière de dépenser son argent, son goût pour les montres très chères, sa sexualité débridée, son attitude égoïste, sa recherche du plaisir dans les bras d'inconnus… etc., rien de tout cela ne m'a convaincue même si j'ai pu apprécier, ici ou là, une intertextualité et des références récurrentes et intéressantes.
J'avoue même avoir sauté des pages et avoir mis un certain temps à lire ce livre, au point que Babelio m'a rappelé à l'ordre puisque je rends cette chronique avec une dizaine de jours de retard.
Oserais-je avouer que je suis allée directement voir la fin, plus ou moins décidée à abandonner Irène en route ?

Le dénouement, justement, est assez inattendu et, finalement, connaissant la fin, j'ai repris le cours de ma lecture pour voir comment Manuel Vilas allait nous y amener.

Un ressenti assez mitigé, donc.
Un roman qui m'a souvent agacé, décontenancé.
Un parcours de femme fatale auquel j'ai trouvé peu d'intérêt. Trop artificielle.
Une narration parfois inégale. Une impression de tourner en rond, de répéter toujours la même scène.
Une fin un peu plaquée mais fatalement inscrite dans la même boucle.

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Un roman très étrange qui n'a gagné en intérêt que par son dénouement.
Sur près de 250 pages (des 300 que compte le roman) on suit Irène, une femme veuve d'une cinquantaine d'années. Elle a décidé de continuer à vivre pleinement après la mort de Marcelo et elle part en voyage autour de la Méditerranée.
J'ai un avis assez partagé sur cette femme : touchante par sa fuite en avant, vaine tentative pour retrouver son amour perdu, elle m'a en revanche mis mes nerfs en pelote avec son catalogue de montres de luxe, restaurants, hôtels et autres éléments matériels.
Une rencontre ratée avec cet auteur qui a pourtant reçu le prix Nadal du meilleur roman espagnol pour ce récit.
Merci toutefois à Babelio et aux éditions du Sous Sol :)
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Le titre original d'Irene est Nosotros. Nous, ou nous-mêmes. le titre laisse perplexe, le livre aussi.

De Vilas, on avait lu Ordesa, qui était bouleversant (Alegria l'était aussi apparemment). Irene s'éloigne des sommets pyrénéens où se situe la Vallée d'Ordesa : on se retrouve dans la plaine, un peu à plat.

C'est l'histoire d'une veuve, Irene donc. Elle est jeune encore, riche, et même très riche. Bien qu'elle soit triste elle en profite - elle ne se refuse rien (surtout lorsque c'est très cher) et elle voyage (en Italie). Elle rencontre des hommes, ils sont assez vains ce qui ne l'empêche pas de coucher avec. Quand elle jouit, elle pense à son défunt mari : il s'appelait Marcelo, il vendait des meubles, son magasin s'appelait Meubles pour tous (on sait tout ça parce qu'il y a des retours en arrière).

Très vite, on comprend qu'on ne va pas tout comprendre. Ni trop aimer. Au début, on se dit que ça va décoller, et ça ne décolle pas - ou trop tard, vers la fin. Ce coup-ci, l'écriture de Vilas ne tient pas sa promesse : il y a toujours des passages magnifiques, d'une folle poésie, des accélérations, mais ils sont trop rares - et fabriqués, comme Irene. le reste est assez loupé, parfois de manière surprenante. le goût du luxe, des montres, des hôtels de prix, des bagnoles allemandes, l'épate. Il y a des aveux bizarres. Il n'y a ni folie, ni vertiges, ni complexité (ou encore une fois, ils arrivent trop tard et si on comprend alors mieux l'intention de l'auteur, on ne peut s'empêcher de penser qu'il a raté son coup). On est très loin de Javier Marias - Berta Isla, Comme des amours - et ses personnages féminins espagnols à tomber à la renverse.

Il reste tout de même (et ça explique mon 3/5) une forme de charme, de mystère un peu flottant, de flou - et pour ceux qui lisent le livre en version papier la qualité de l'ouvrage publié aux Éditions du Sous-sol.

(Livre lu dans le cadre d'une opération Masse critique. Merci à Babelio et aux Éditions du Sous-sol.)
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Irène , cinquante ans, vient de perdre son mari, l'amour de sa vie. Elle vend leur magasin de meubles, le grand appartement de Madrid puis elle part à Malaga, au bord de la mer. Que va-t-elle faire de tout cet argent maintenant qu'elle est seule et désespérée ?
Elle loue une BMW décapotable et décide de partir en longeant la mer, allant de palace en palace. de l'Espagne en Italie en passant par la côte française.
Elle souhaite retourner dans tous les lieux luxueux où elle a passé de bons moments avec son mari, son Marcelo. Marce et Irène se seraient-ils aimés sans argent ?
Chaque soir, elle séduit un homme ou une femme. Elle les convoque dans sa chambre d'hôtel d'un énigmatique SMS. Puis elle se donne dans l'espoir de voir Marcelo apparaître pendant son orgasme.
Ses amants passionnés ne sont que des moyens d'accéder à cette image de Marcelo en haut d'un escalier qui disparaît ensuite dans les flammes. Si ils la harcèlent ensuite de messages, elle ne leur répond plus.
Sans d'autres attaches que sa passion amoureuse pour son mari disparu, elle continue sa route uniquement accompagnée de la poésie De Quevedo.
En Italie, elle se rappelle les origines de Marcelo. Tori, son père, émigré espagnol lui avait transmis deux passions : le cinéma de son ami Fellini et l'amour comme seule vérité.
Difficile d'aimer un roman quand on déteste son personnage principal. Certes, on ne peut que compatir face au deuil d'Irène, d'autant plus que l'on mesure aisément l'amour inconditionnel qu'ils se vouaient mutuellement. Mais ses comportements sont souvent odieux. Mesurer la qualité d'un amant à la valeur de sa montre, jouer aux anarchistes, détruire des ordinateurs et accuser un étranger, profiter des autres grâce à sa richesse.
Fort heureusement, l'auteur dévoile quelques fêlures. Mais il faut attendre le dénouement inattendu pour éprouver une once de compassion pour cette femme empreinte de solitude et de désir.
Lien : https://surlaroutedejostein...
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Le livre est un si bel objet, une promesse de grand cinéma noir et blanc. Et c'est un peu ça, le grand cinéma d'une actrice de la vie, Irene, agaçante, inquiétante, intrigante amoureuse folle. Un sonnet De Quevedo nous accompagne tout au long du roman, si présent qu'il semble être l'idée première de l'écriture ici. Irene, cette drôle de dame nous entraine sur les routes de la Méditerranée, dans des hôtels somptueux de bord de mer, des chambres insensées où elle espère retrouver son défunt mari. Parfois la poésie de l'écriture nous saisit, sur un mot, ‘Marce avait commandé du bar, du bar sauvage de la mer Cantabrique'. Un peu plus loin, c'est un roman de gare que l'on supporte dans nos mains. le défilé des frasques, des montres de luxe, des voitures jamais assez luxueuses, épuise, ennuie. Les citations aussi, pédantes à force. Il faut pourtant poursuivre la route, s'enquiller les virages, les chapitres, pour comprendre sur la fin. Mais comme le voyage est long et lassant ! Inégal. Et qui sont ces gens qui attribuent le Prix Nadal ? Se sont-ils reconnus en Irene ?
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