- Cette critique ne concerne que le premier tome, "L'enfant merehdian", de cette intégrale -
Déjà, peut-on parler de la beauté de cette intégrale ? Je n'ai pas connu l'édition de LHSN mais la qualité ici est de très haute volée, richement illustrée, et bon sang que c'est beau. Bon par contre on risque la tendinite à chaque fois que l'on prend le livre, le poids du bébé étant assez conséquent, mais qu'est-ce que ça vaut le coup.
Et si l'écrin est magnifique, le texte en lui-même ne l'est pas moins. L'écriture de
Magali Villeneuve est très détaillée, approfondie, et en même temps coule assez facilement, malgré un petit tic d'écriture (la surutilisation de « Puis » qui m'a fait un peu tiquer).
Alors certes, il ne se passe pas grand chose, l'élément déclencheur n'apparaît qu'au bout de 150 pages et c'est vraiment un tome introductif d'exposition, mais les quelques mystères disséminés appâtent bien et donnent très envie d'en apprendre plus sans non plus laisser de frustration.
Et s'il ne semble pas se passer grand chose dans les événements extérieurs, en réalité, niveau relations entre les personnages, psychologie et bouleversements intérieurs, on est servi. Chacun a ses aspérités, a du relief, beaucoup luttant souvent entre l'apparence qu'ils pensent devoir renvoyer et leur vraie nature (dont on vient à douter parfois pour certains, peut-être comme eux-mêmes d'ailleurs).
Le racisme ordinaire, le sentiment d'exclusion sont très bien rendus et serrent le coeur. Forcément, Cahir m'a beaucoup touché, et cette dernière scène avec Melgar m'a noué la gorge en seulement un geste et quelques mots. D'ailleurs j'ai été ému (dans des émotions parfois assez diverses) à plusieurs reprises au cours de la lecture, comme quoi on est véritablement immergé dans l'histoire et on la vit avec les personnages.
Une excellente lecture dont j'espère lire la suite le mois prochain, et je vais suivre attentivement les nouvelles sur cet univers (déjà, il va me falloir la BD, obligé).