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Que le roman d'Angélique Villeneuve soit publié aux éditions le passage a tout d'un symbole, car si sa Belle lumière nous parvient aujourd'hui, c'est pour nous raconter l'histoire d'une petite fille devenue mythe en y accédant après être passée par la plus terrible des ombres, ou, plutôt, celle de sa mère qui mit tout en oeuvre pour la sortir du néant qui l'avait engloutie. Car si le récit édifiant d'Helen Keller, gamine américaine devenue aveugle, sourde et muette à la suite d'une mauvaise fièvre au sortir de la guerre de Sécession, puis brillamment rendue au monde de la communication par son institutrice ( et, cela va sans dire, un p'tit coup de pouce du bon Dieu), avait été pédagogiquement martelé aux aspirants communiants de ma génération, il s'en est fallu de beaucoup que l'on nous parle du contexte dans lequel elle avait grandi et d'encore plus que l'on évoque le lien d'amour si farouche et si fort qui avait probablement permis de la hisser jusqu'à la lumière.
C'est ce lien qui traverse de part en part, de sa belle lumière, le roman d'Angélique Villeneuve. Elle offre au personnage discret et meurtri de cette mère, endolorie par la souffrance de sa fille qu'elle pressent dans ses comportements de petite sauvage abandonnée à sa nuit, un éclairage doux mais puissant qui exacerbe les fulgurances lumineuses comme les petits arrangements des coins sombres. Elle imagine et nous fait partager la violence brutale du silence et des ténèbres qui s'abattent entre une enfant chérie et les siens, la force instinctive et maladroite d'une mère pour trouver et imposer un mode de communication sensoriel, au mépris des codes de l'éducation. Elle propose à notre lecture l'interprétation sensible des blancs laissés par l'Histoire, des silences posés sur l'intimité d'une famille démunie face à une situation qui la dépasse, des souvenirs de celle que l'on oublie mais dont la peine et la foi en sa fille furent suffisamment fortes pour soulever des montagnes de doutes et offrir à cette dernière la part de « belle lumière » à laquelle elle avait droit.
Et, portée par la plume gracieuse et poétique de son auteur, l'histoire d'Helen Keller s'arrache du socle pesant des statues pour s'assouplir de bruyants défauts et de maladroits tâtonnements et se réchauffe à la lumière retrouvée des personnages jusque-là restés dans l'ombre pour mieux toucher notre coeur de lecteur. Une belle et lumineuse réussite.
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Toujours un grand bonheur de lire Angélique Villeneuve. Et "la belle lumière" ne fait pas exception. Un texte ciselé, beaucoup de douceur et d'émotion, en bref un excellent roman. Nominée pour le prix Femina, je le lui souhaite de tout coeur, ce serait grandement mérité.
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Basé sur l'histoire vraie d'Helen Keller, ce roman raconte la façon dont la mère d'Helen a vécu la maladie de sa fille aînée et les handicaps qui en ont découlé.
Angélique Villeneuve nous projette dans l'Alabama des années 1880, la prédominance de la mortalité infantile et l'absence de soutien aux personnes handicapées. Pourtant, l'enfant sourd-aveugle trouvera en elle et autour d'elle les ressources nécessaires pour apprendre à communiquer. L'autrice se concentre sur les épreuves endurées par la mère d'Helen pour permettre à sa fille de partager avec autrui et ainsi de naître au monde, jusqu'au départ de son enfant du foyer familial.

Il m'a fallu une trentaine de pages pour entrer vraiment dans ce beau roman. L'écriture est soignée et travaillée, tantôt délicate et sensible, tantôt brute et détachée, au diapason des émotions de Kate Keller. Pour un roman, il me semble très bien documenté, au point de frôler biographie romancée.
Selon moi, la lecture de "L'histoire d'Helen Keller" de Lorena A. Hickok ou de "Sourde, muette, aveugle - Histoire de ma vie" de Helen Keller est indispensable pour réellement apprécier "La belle lumière".
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Ce livre est une reconnaissance de l'évolution de la prise en compte du handicap au cours de ces 100 dernières années dans nos milieux occidentaux. La détermination de Kate Keller pour assumer et chercher des solutions à l'éducation de sa fille Helen en 1880 en Alabama relève d'un acte d'héroïsme. L'auteure, Angélique Villeneuve se glisse dans le corps et l'esprit de cette mère où elle cherche les replis dans lesquels se seraient nichés l'émerveillement et la douleur d'avoir donné naissance à cette enfant-là. L'histoire rapporte l'ébauche et les premiers efforts de communication par les signes pour une enfant sourde muette et aveugle. Cette fille, « bonne pour l'asile », sauvage et inéducable parce qu'incomprise, deviendra une sommité, première femme de l'histoire, sourde et aveugle à obtenir un diplôme universitaire. Grâce à sa mère qui « l'abandonne » à 7 ans pour intégrer l'Institution Perkins à Boston, la plus ancienne école pour aveugles des États Unis. Tout cela dans la tristesse de la guerre de sécession et de l'esclavage... où la question de l'intégration des noirs fait rage. Une découverte vraie et magnifique. MG
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Alabama 1860, nouvellement mariée Kate Keller se familiarise avec sa nouvelle vie à la plantation. La naissance de sa petite fille lui procure beaucoup de joie et elle lui prodigue beaucoup d'amour ! Cependant alors qu'elle est encore en bas-âge, la petite fille subit une attaque de fièvre. S'ensuit une longue convalescence et des séquelles irréversibles. Helen s'en remettra difficilement mais restera lourdement handicapée : sourde, muette et aveugle. Faire le deuil de la petite fille d'avant et entreprendre une nouvelle vie !
Angélique Villeneuve nous conte le combat d'une mère qui n'abandonnera jamais, ensemble mère et fille vont se battre. Helen supportera les excès de violence d'Helen, la seule communication que la petite fille a à sa disposition et elle va l'aider à trouver un moyen de communiquer avec le reste du monde.
Un amour maternel, inconditionnel et salvateur qui permettra à Helen de dépasser le handicap et de devenir quelqu'un, aidée par Ann Sullivan une éducatrice, préceptrice qui saura enseigner, éduquer avec des méthodes révolutionnaires.
L'histoire d'Helen et Kate est une formidable et optimiste leçon de vie, servie par une écriture lumineuse, douce, subtile.
Je ne connaissais pas l'histoire d'Helen Keller, une histoire vraie qu'Angélique Villeneuve a romancée afin de donner du relief aux manques, une histoire difficile et complexe car incroyable et inimaginable. A la suite du livre un dossier, photos à l'appui permet d'étayer le propos de l'auteure.
Essayer de comprendre à hauteur du handicap, essayer de deviner une vie de silence et prendre conscience du destin exceptionnel de cette petite fille murée dans son corps !
Une histoire magnifique, l'histoire de deux héroïnes.
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Je vous avais promis une chronique pour aujourd'hui, la voici!

🌻L'histoire d'Hélène Keller, vous la connaissez sûrement. Celle d'une petite fille sourde, muette et aveugle, sauvée par une jeune institutrice. Quand j'étais jeune, son destin me terrifiait. Comment pouvait-on être enfermée à la fois dans le silence et l'obscurité?

🌻Dans la belle lumière (quel titre magnifique en ces jours sombres), le récit est racontée du point de vue de la mère. Comment la naissance d'une petite fille, réjouit la jeune femme, prisonnière d'un mariage ennuyeux et pesant. Ce qu'elle fait pour sauver son enfant de 18 mois, d'une fièvre potentiellement mortelle. Comment elle découvre les maux de sa fille… Heureusement, Hélène est extrêmement intelligente et tisse avec sa mère un lien quasi animal où le toucher occupe toute sa place.

🌻Quand la jeune institutrice arrive dans la famille, offrant à Hélène les clés du monde, sa mère se sent dépossédée. D'autant plus que la jeune femme emmène Hélène ailleurs pour étudier…

🌻Quel beau roman, de bruit et de fureur, qui, au-delà de l'histoire, raconte si bien la profondeur, la tendresse et la fureur parfois du lien mère-fille. Et l'issue, positive, est connue. Grâce à une extraordinaire méthode d'apprentissage, Hélène ira jusqu'à faire des études universitaires.

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Helen Keller est pour moi une vieille amie. J'ai lu sa biographie quand j'étais toute jeune lectrice et j'ai été profondément touchée et impressionnée par ce récit sobre et puissant. Je l'ai offert à plusieurs enfants parce que c'est un livre qui donne confiance en soi et qui délivre un message rassurant quant à la possibilité de surmonter les épreuves de la vie, même quand elles atteignent des sommets.

« La belle lumière » constitue un exercice de style intéressant dans la mesure où l'autrice explore cette histoire bien connue sous un nouvel angle : celui de la mère d'Helen, Catherine Adams. Il s'agit d'un roman. Comme Angélique Villeneuve le précise dans la postface, elle ne disposait pas de beaucoup d'informations et a écrit avec son coeur en se mettant à la place de cette femme qui s'est battue contre vents et marées pour que son enfant puisse mener une vie digne malgré ses handicaps (Helen est devenue sourde, muette et aveugle à l'âge de dix-neuf mois après avoir frôlé la mort).

Personne n'avait, dans l'entourage des Keller, le moindre espoir de faire quelque chose de cette sauvageonne s'exprimant par grognements et crises. Personne sauf sa mère qui persuada son mari d'engager Anne Sullivan, stricte préceptrice spécialisée dans une méthode d'apprentissage de la langue au moyen de tapotements des doigts.

Le roman explore de manière subtile et sensible ce qui se joue entre Catherine, sa fille et cette jeune femme aux compétences pédagogiques peu communes qui, en ouvrant l'enfant au monde, la détournera aussi inévitablement de sa mère, jusque-là centre bienveillant et omnipotent de son univers.

Et c'est là que c'est beau, dans le cadeau inestimable que fait la mère à la fille en dépit de l'éloignement dont elle sait à quel point il la fera souffrir : la liberté d'être soi.

« La belle lumière » est un joli roman, agréable et intéressant mais pas inoubliable, la forme et le style ne présentant à mon sens rien d'original. Il lui manque un je-ne-sais-quoi qui me laisse une impression en demi-teinte.
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