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Colette Yver (Traducteur)
EAN : 9782228894135
276 pages
Payot & Rivages (06/04/2001)
4.14/5   165 notes
Résumé :
Comment Helen Keller, une jeune fille sourde, muette, aveugle, donc privée des sens qui mettent le plus en rapport avec le monde extérieur, parvient-elle, par un effort continu, acharné, à un degré de culture que n'atteignent pas tous les êtres qui ont le privilège de voir, d'entendre, de parler ? Ces pages reflètent un véritable drame dans les ténèbres. Elles nous font assister à l'éveil, puis au développement progressif de ce qu'il y a de meilleur en l'individu : ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (30) Voir plus Ajouter une critique
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Helen Keller est née en 1880 et c'est à l'âge de 19 mois, suite à une maladie, qu'elle est devenue sourde et aveugle, muette également en conséquence. C'est grâce à la persévérance de son institutrice, Anne Sullivan, en lui épelant d'abord les mots dans le creux de sa main, qu'Helen a pu sortir de son isolement. de là, s'en est suivi un grand nombre d'apprentissages, grâce auxquels elle a pu s'ouvrir aux autres et avoir une vie bien remplie. C'est à seulement 22 ans qu'elle a écrit "Sourde, muette et aveugle : Histoire de ma vie".

Dans son livre, paru pour la première fois en 1903, Helen revient sur toute son enfance, celle d'avant Anne, puis celle d'après, tous ses apprentissages et toutes les découvertes qui en découlent, sa détermination à toujours vouloir en savoir plus, à vouloir faire comme les autres, ses études (soutenues), sa vie sociale (bien remplie). Consciente d'être privilégiée (sans les moyens de ses parents, elle serait sans doute restée dans le noir complet), elle n'hésite pas à se servir de son image pour aider les autres petits aveugles et sourds de son âge.

D'une volonté de fer, déterminée plus que jamais, courageuse, Helen atteindra ses objectifs, jusqu'à écrire son livre toute seule, sur sa machine à écrire, à 22 ans.

Et Helen nous raconte, en faisant le choix de ne nous révéler essentiellement que le positif. Et effectivement, en dehors de l'épisode du "Roi Frimas", Helen ne nous relate que ce qui l'a fait avancer : ses premières fois, ses acquis, ses progrès, ses réussites scolaires et sociales, ses passions (littérature, nature, activités de plein air), ses nombreuses rencontres. Helen est une jeune fille intelligente, cultivée, ouverte, très réfléchie également et ça se resent dans ses écrits.

Ses perceptions, sensations et impressions sont forcément différentes des nôtres, cela ne l'empêche pas d'admirer une sculpture par exemple ou encore un site époustouflant, comme les chutes du Niagara. Elle voit et entend avec ses mains, les vibrations extérieures, son imagination. Et c'est sans doute pour cette raison qu'elle utilise énormément d'adjectifs et de termes se référant aux cinq sens dans tous ses descriptifs. Et parce qu'elle ne voit pas toutes les imperfections de notre monde telles que nous les voyons et ressentons, parce qu'elle ne perçoit pas non plus les choses abstraites comme nous (notions du bien et du mal, de Dieu, de l'amour et plus généralement de la beauté et la laideur), je lui ai trouvé de ce fait un côté encore innocent alors que paradoxalement elle fait preuve de beaucoup de maturité.

Ses interrogations sur la vie, sur le monde, sur l'humanité, quelque peu philosophiques et spirituelles, plombent un peu son récit, lui insufflant quelques longueurs. Mais dans l'ensemble, je suis restée époustouflée par tant de détermination, de courage, de volonté et de joie de vivre.

La seconde partie de ce livre rassemble une grande partie de sa correspondance avec sa famille et ses amis, de 1887 à 1901. Là encore, on peut se rendre compte de ses progrès en écriture en si peu de temps, de sa syntaxe et de ses formulations. C'en est épatant ! À 12 ans, je peux vous garantir que je ne faisais pas d'aussi belles lettres (je n'étais pas la meilleure de la classe mais je n'ai jamais été mauvaise en rédaction)...

Voilà déjà un moment que ce livre est sur le dessus de ma pile à lire, je suis très contente d'avoir pris enfin le temps de l'ouvrir.
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Lire ce livre, c'est vivre, par procuration, une grande expérience. Et là où on s'attendrait à trouver pathos et amertume, on découvre une autre manière d'exister et de découvrir.

Encore bébé, Helen Keller perd soudain la vue et l'ouïe. Comment appréhender le monde avec ces handicaps? Si comme moi, vous avez tenté d'imaginer, vous vous êtes sans doute rendu compte qu'on ne peut tout simplement pas se mettre à sa place. Ainsi, la fillette grandit les premières années dans un monde confus, désordonné, dont elle ne comprend pas le sens. Jusqu'à ce que Ann Sullivan la prenne en main. Ann, elle-même mal-voyante, commence par tracer des signes sur la paume de la main d'Helen pour nommer l'eau qui coule, les objets qui l'entourent. le monde s'ouvre alors à la fillette qui, d'enfant mutique et sauvage, se transforme en petite fille curieuse et opiniâtre. Très vite, elle apprend à nommer un grand nombre d'objets mais surtout de concepts. C'est là le passage le plus fascinant de ce récit: cet apprentissage d'un monde invisible mais palpable, rendu sensible par le toucher, l'odorat, la réflexion, l'expérience.
Son écriture, adolescente puis adulte, dénote une grande intelligence et un sens de l'analyse très subtil impressionnants.
Pour les esprits curieux, je ne peux que conseiller ce classique américain d'une grande sensibilité.
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On ne saurait autant dire pour ce livre, ni pour son héroïne à laquelle on veut s'identifier à tout prix dans les différentes circonstances de la vie surtout pendant le surgissement des obstacles qui vous paralysent, vous asphyxient et vous empêchent de sauter de mur comme si vous souffriez évidemment de toutes les anomalies de vos sens...elle, Helen Keller, aveugle, sourde et muette s'accepte dans sa situation, ne s'alarme, elle rend mature son adaptation à ces limites, avec l'aide de Sullivan, elle apprend à connaitre son environnement, elle va le saisir et chercher à se trouver une place bien plus engageante qu'on s'en douterait...

Un livre qui donne la force de vivre et de chercher à vivre, on peut croire qu'on vit alors qu'on est déjà mort avec la mort elle-même....je ne saurais oublier cette poignante autobiographie...
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Helen Keller est née avec ses sens en éveil. Malheureusement, cette normalité sera freinée par une maladie qui la rendra progressivement sourde, muette et aveugle avant ses dix-neuf mois. Dès lors, une question taraude ses parents, et plus tard la fillette ; comment communiquer avec autrui ?

Elle bénéficie d'un cadre protecteur et aimant, avec des parents dévoués et croyant à ses capacités d'évolution. Et cet amour pénétrant est la base de "ses instants de bonheur". Peu à peu, elle apprend à distinguer les objets, comprendre le ressenti de ses interlocuteurs par le toucher puis à s'exprimer en se mouvant. Les sons et les mots viendront avec la maturité. Un jour, intervient Miss Sullivan, son institutrice qui va lui "ouvrir l'esprit".

Un témoignage saisissant sur le parcours d'une femme hors du commun que le sort avait pourtant condamnée à vivre dans l'obscurité. L'affection des siens, sa détermination, l'implication de ses enseignants lui ont permis de vaincre ses colères et ses appréhensions.
Toutes les étapes de son instruction (l'alphabet Braille, l'interprétation des mots, connaissance des objets . . . ) sont narrées avec réalisme et générosité. Un chant d'espoir.
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Comment a-t-elle pu écrire un livre avec de pareils infirmités ? c'est la première question que l'on se pose face à ce titre car l'accès au langage en est particulièrement mal aisé.

Ce récit à la première personne est assez surprenant. Il nous met au contact direct d'Helen et de ses pensées et ressentis. On peut suivre son évolution, ses nombreuses joies (Helen semble être une personne joyeuse et enjouée dès lors qu'elle commence à communiquer) et ses peines. Cette ouverture vers l'autre, cette communication enfin possible, elle le doit au dévouement d'une institutrice ayant souffert temporairement de cécité, qui va se mettre à son service et ne plus la quitter.
Le point de vue est très partial et l'ensemble peu structuré, toutefois la lecture en est agréable. Helen s'étend beaucoup sur ses études, ses lectures, les auteurs qu'elle apprécie. Elle emploie étonnement les verbes « voir et entendre » comme nous le ferions, une note nous rappelant que c'est sans doute dans l'intention d'éviter des périphrases. J'ai été surprise de relever les similitudes de ressenti entre elle et moi concernant l'étude et l'approche de la littérature ! Un parcours extraordinaire, semé d'embûches mais aux victoires d'autant plus considérables.
Les mémoires sont plutôt courtes mais l'ouvrage offre ensuite la lecture de nombreuses lettres écrites par Helen, où l'on peut noter les progrès réguliers. Puis des annexes complètent notre information sur la personnalité de l'auteur et de son institutrice.

Une autobiographie qui ne peut laisser indifférent !
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Citations et extraits (22) Voir plus Ajouter une citation
- L'amour, n'est-ce pas cela ?
- L'amour, dit-elle, est quelque chose de subtil comme les nuages qui, tout à l'heure, voilaient la face éclatante du soleil.
Puis, en termes plus simples, car je ne pouvais comprendre ceux-là :
- Vous ne pouvez toucher les nuages, mais vous sentez la pluie et vous savez quelle est, après un jour de chaleur, son action bienfaisante sur les fleurs et la terre altérées. L'amour, non plus, vous ne sauriez le toucher ; mais vous sentez de quel charme il pénètre les choses. Sans l'amour vous ne connaîtriez pas la joie, vous ne prendriez au jeu aucun plaisir.
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« Savoir, c'est pouvoir », dit-on. Et moi je dis : « Savoir, c'est être heureux », car posséder des connaissances étendues, profondes, c'est discerner le bien du mal avec certitude, les choses nobles des choses basses. Connaître la série des pensées et des faits qui ont marqué les étapes de l'humanité en marche, c'est aussi connaître et comprendre les pulsations de l'âme humaine à travers les âges. Si l'on ne sent pas alors les efforts prodigieux de l'humanité vers la perfection définitive, c'est qu'en vérité on est sourd aux harmonies de la vie.
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Ma tante m'improvisa une grosse poupée avec des chiffons. C'était la chose la plus comique et la plus informe qui se pût voir. Elle n'avait ni nez, ni bouche, ni yeux, ni oreilles, rien dont l'imagination, même d'un enfant, pût faire un visage. Chose assez curieuse, l'absence des yeux me frappa plus que toutes les autres imperfections mises ensemble.
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En un mot, la littérature me donne de grandes joies. Dans ce domaine, je ne souffre d'aucune privation. La barrière des sens ne m'empêche plus de communiquer avec mes livres amis. Nous conversons sans timidité ni embarras. Tout ce que j'ai appris, tout ce qu'on m'a enseigné me semble néant en comparaison de leurs vastes pensées et de leurs célestes charités.
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J’ai ce sentiment que nous portons en chacun de nous le pouvoir de comprendre les impressions et les émotions ressenties par l’humanité depuis l’origine des âges. J’imagine que chaque individu a une mémoire subconsciente du vert des champs, du murmure des eaux, et ni la cécité ni la surdité ne peuvent, je crois, le priver de cet héritage que lui ont transmis les générations du passé. Cette capacité atavique forme une sorte de sixième sens, qui permet de voir, d’entendre et de sentir tout à la fois.
p. 148
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