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Un très beau livre, peut-être mon préféré de Vincenot.
On y suit La Gazette, un chemineau bourguignon qui se dit immortel et "pape des escargots". Il est un peu prophète, un peu mendiant, et surtout grand connaisseur de son pays. Quel personnage, à la fois drôle, édifiant, émouvant ! Il sent le talent de Gilbert, un paysan remarquablement doué pour la sculpture qui va aller tenter de vivre sa vie à Paris, même si cela ne plaît pas à tout le monde...
Ce roman initiatique est plein de l'amour de l'auteur pour la nature, pour la sagesse celtique et druidique perdue, et pour sa terre de Bourgogne. Bien sûr, cette Bourgogne-ci, datant des années soixante, semble bien loin aujourd'hui, mais elle sait encore se dévoiler à quiconque sait la chercher en se remettant dans les pas de la Gazette. J'y pense pour ma part à chaque fois que je parcours ses sentiers !
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La Gazette, personnage haut en couleurs, pour ne pas dire totalement azimuté, qui s'autoproclame "Pape des escargots" et se prétend immortel, est un guide formidable pour découvrir la Bourgogne dans tout ce qu'elle a de plus authentique !
Et même si je me suis quelquefois perdue dans  ses élucubrations mystiques, je reconnais m'être volontiers laissée porter par sa verve teintée d'une misogynie drôlissime et d'une vision écologiste plutôt intéressante. Autour de lui gravitent quelques personnages comme on les aime, vivant "sans chichi" mais non dépourvus de talents, à l'instar de Gilbert qui se révèle être un sculpteur hors pair.
"Le pape des escargots" : une bouffée d'air pur dans un monde qui ressemble de plus en plus, hélas, à celui contre lequel La Gazette nous met en garde...

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La Provence a Giono, la Bourgogne a Vincenot.
Le roman à peine refermé, je n'ai plus qu'une seule envie : aller parcourir les paysages décrits avec tant d'amour, toucher les pierres millénaires, essayer de participer à l'âme de ce pays qui ne m'est pas étranger. Et, qui sait, peut-être vivrai-je moi aussi des moments d'éternité, si je bois à la source sacrée, si je m'abandonne à la poésie du pape des escargots.
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J'ai lu ce livre qui trainait dans ma collection depuis un long moment, sans que je ne me rappelle exactement sa provenance, et j'ai fini par le lire en étant sensiblement curieux, sans grand plus.

Et c'est ... Curieux, un peu original et barré, vaguement subversif. C'est pas le livre du siècle, mais une lecture agréable si vous êtes intéressé par ce genre de ce choses.

Le livre nous parle de la Bourgogne, une région plus conceptuelle que réelle, fantasmée plus que concrète, une région de coeur et d'âme. L'auteur nous la décrit par un attachement assez profond avec elle, presque trop fort pour en voir les réels défauts, mais qui n'a pas vraiment cure ici. C'est surtout pour un descriptif amoureux de la Bourgogne, volontairement burlesque dans ses façons de décrire. le roman passe alors les différentes considérations, notamment moderne (on peut tiquer du rapport homme-femme) et rapporte des légendes locales mixées avec des idées nouvelles (les veines de la terre, la vouivre et le druidisme), le tout saupoudré d'un folklore bien construit, mine de rien, reposant sur des idées amusantes et séduisantes bien que n'étant pas basée sur la moindre réalité historique.

Ce qui est intéressant dans ce livre, c'est surtout le personnage de la Gazette qui fascine et provoque des altercations amusantes, prêchant toutes les paroisses pour lui-même, mélangeant le druidisme et le catholicisme, naviguant à pied dans toute la Bourgogne au rythme de son propre tempo, refaisant les rites qu'il estime nécessaire et défendant son point de vue.
Ce qui est amusant, c'est de voir dans le livre assez ancien une idée proto-écologique qui n'en a pas vraiment le nom, parlant plus de la bétonisation qui change les cours d'eaux et rends malade les rivières souterraines. On parle aussi de pollution, qui était déjà bien plus connue, mais qui est ici ajouté à un contexte plus large dans lequel on parle non seulement de la mécanisation des campagnes mais aussi de l'urbanisation galopante de ces années-là. Entre l'idée de disparition d'un monde rural qui est progressivement assimilé à une nouvelle société moderne, mais aussi la disparition des anciennes pratiques et des anciennes valeurs. Certaines me font tiquer (ah, la considération envers les femmes ...) mais c'est aussi un message qui a sa valeur.

En fin de compte, si le récit a quelques passages truculents et un message assez clair, je suis aussi assez clair sur le fait que c'est moins prenant qu'une description de Bernard Clavel qui arrive à sublimer ses descriptions et faire des récits poignants, des personnages attachants mais aussi des rendus de vies pas forcément glorieux. Enfin voila, un livre qui a son charme, moindre que d'autres auteurs du genre qui font mieux à mon gout, mais c'est distrayant et amusant.
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Je relis le pape des Escargots. Et trouve qu'on a beaucoup perdu en essentiel des choses. L'écriture date un peu (1972) mais c'est là tout son charme. Vincenot va droit au but de la gouge et de la taloche. Il bâtit. On se nourrit de peu. On voyage à pieds, à travers les vaux, les monts, les villes. Son écriture druidique nous rappelle aux bons souvenirs trop vite oubliés.
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C'est l'histoire de "la Gazette", un personnage un peu fou, qui se croit l'héritier des druides et qui quadrille le pays Bourguignon, transmettant les nouvelles, se proclamant "pape des escargots", qui s'entremêle avec celle de Gilbert, un paysan incroyablement doué pour la sculpture du bois dans le style médiéval et qui est attiré par les sirènes de Paris, tandis que la Gazette essaie de le convaincre de rester. Vincenot utilise beaucoup de mots du patois Bourguignon et se moque avec truculence d'une époque moderne qu'il trouve ridicule.
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Un vieux vagabond surnommé La gazette parce qu'il gagne son pain et sa nuitée en égrainant les nouvelles des 6 cantons rencontre sur la ferme de la Rouéchotte coincée dans une vallée au beau milieu de la Bourgogne, un jeune sculpteur sur bois nommé Gilbert.

Qui est vraiment La gazette, un prophète, un druide, un sorcier ? Allez savoir. Toujours est-il qu'il se met en tête, découvrant le talent de Gilbert lorsque celui ci entreprend la restauration d'un calvaire ayant le pouvoir de guérison, de l'initier à son savoir druidique ancestral.

Gilbert se laisse abuser par des « mécènes » parisiens qui font miroiter une fortune au jeune homme qui s'empresse de revenir vers sa bourgogne natale auprès de sa fiancée. Il devient compagnon en restaurant les vieilles pierres des édifices religieux de la région.

Roman qui démontre la vigueur d'Henri Vincenot, écrivain de 60 ans, artiste complet et conteur talentueux. Il revient sur les traditions, la civilisation, l'histoire ancestrale de la Bourgogne en rappelant que le paganisme celtique est intégré dans la culture populaire catholique. Un récit qui fait appel à l'énergie tellurique, rempli de force et de sauvagerie mené par la faconde et la truculence du personnage de la gazette.

L'ouvrage évoque aussi l'enlaidissement des paysages ruraux par l'urbanisation, la pollution « des eaux, des terres, des corps et des âmes », la gentrification des villages et la disparition de la culture populaire et finalement la vacuité du « progrès » amené par la société de loisirs et de consommation.
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Gilbert: jeune bouseux aux mains d'or une fois qu'il sculpte..
La Gazette: vieux clodo soiffard, en réalité un héritier des savoirs compagnonniques.
Les Goë: bande de "proprariens" survivotant sur leur ferme qui périclite, mais ils ont une soeur..
Sylvie: la Parisienne qui se croit affranchie, mais est perdue dès qu'elle voit une coccinelle.
Marchais et Regenheim: 2 margoulins qui croient pouvoir plumer un beau pigeon.
Vincenot prend tout ce joyeux monde, le colle dans une bonne marmite, touille et laisse mijoter pour notre plus grand plaisir...
Ah, comme dit La Gazette: "Le Moyen-Âge, c'est pas un âge moyen !"
Et Vincenot a dû prendre autant plaisir à expliquer les tours de main antiques que nous à les découvrir, voire à les appliquer...
Tiens, vous savez établir dans un champ un angle droit grâce à une "corde à 13 noeuds", hein ?
Moi oui, maintenant.
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Jai eu l'occasion de lire le pape des escargots, mon avis ?

Je vais vous dire la même chose que j'ai dit au libraire, jai eu du mal au début mais j arrive assez bien a m identifié au personnage principal et ressentir le décalage en la ville hyper snobe et le Morvan pur et dur mais le ressenti du personnage qui est dépaysé et complètement perdu dans un environnements qui lui semble hostile loin de sa terre natale.

Au final ce livre m'a appris à ne pas négliger la d'ou et le retour a la source moi qui préfère la ville . Parfois j'ai aussi besoin de me ressourcer et je pense que c'est propre à tout à chacun , il ne faut pas oublier nos racines nos campagnes et ce qu'elle nous apporte.

Ce livre est une véritable de leçon de vie.
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LE PAPE DES ESCARGOTSHenri Vincenot
Auteur – né à Dijon en 1912, c'est un véritable bourguignon. Il fait les hautes études commerciales, séjourne au Maroc puis entre à la compagnie PLM et collabore pendant près de 20 ans à « la vie du rail » en tant que rédacteur de la revue.
Il a écrit « Walther ce boche, mon ami » - prix Erckmann-Chatrian
« la pie saoule »
« Les chevaliers du chaudron »
« le pape des escargots » - prix Sully Olivier de terres
des ouvrages historiques sur la vie du rail
et aussi la Bourgogne au temps De Lamartine
il est aussi peintre et avec sa famille a reconstruit le village « La pourrie »

Le livre :
En Bourgogne vit un grand escogriffe qui chemine à travers les hauts forestiers et tous les petits villages de l'endroit. Il est appelé la gazette. Il se dit immortel et est affublé d'un large chapeau et d'une grande houppelande, d'une crosse et une corde à 13 noeuds. Il dort dans les granges et en échange de sa bonne parole reçoit le gîte et le couvert. Il se prend d'amitié pour Gilbert, qu'il considère comme son successeur, un paysan doué pour la sculpture. Celui-ci après une cuisante défaite à Paris, rencontre les compagnons des cathédrales et part avec eux à la restauration des églises. La gazette est un soi disant puits de sciences. Il connaît tout sur tout mais surtout il parle comme un ‘compagnon » à travers toutes ses conversations on découvre la bourgogne et ses monument et ses villages d'une manière toute à fait différente, un éclairage spirituel et mystique à la fois de tous les monuments et site de la région. Il se croit immortel et avec lui on voyage des druides aux templiers (il pense être les deux d'ailleurs). C'est un voyage à travers la Bourgogne assez amusant, agréable, avec quelques mots du terroir et avec un fil conducteur, la vie de la Gazette et de Gilbert ainsi que de tous les paysans et montagnards de l'endroit. Sans oublier les compagnons.
Il y a une foule de choses dans ce livre à méditer, un peu écolo aussi. Je me suis divertie un bon moment.
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