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Citations sur Voyage extraordinaire au centre du cerveau (63)

Le sommeil est aussi soumis à l'alternance du jour et de la nuit et à l'horloge biologique cérébrale dite. circadienne (facteur C). L'homme est un animal diurne (il vit le jour). Il est mal équipé pour voir la nuit ; celle-ci est faite pour dormir. L'homme est aussi l'animal qui a inventé le feu et la lumière artificielle qui éclaire sa nuit. Notre vieux cerveau est parfois troublé par une vie de noctambule.
p. 87
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Dormir
La première nécessité pour un être vivant, c'est d'être éveillé. « La matière vivante est de la matière éveillée », disait Gersonide. Ce qui peut se traduire par matière désirante. L'être vivant est toujours en manque ; celui-ci crée le besoin qui s'exprime dans le désir. Le désir et l'éveil sont donc inséparables que ce dernier soit extérieur ou intérieur (le rêve).
p. 81
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La première fonction du cerveau est de maintenir le corps éveillé, c'est-à-dire d'être présent dans son espace extracorporel afin de pouvoir faire face aux obligations de celui-ci. Elles n'ont d'ailleurs rien de parti-culières à l'homme : chercher sa nourriture et manger, chercher un partenaire sexuel et s'accoupler selon les manières de son espèce, vivre avec ses congénères s'il est un animal social et se protéger des dangers qui le menacent, notamment des prédateurs. Toutes ces obligations satisfaites, l'animal où l'homme peut s'endormir. On comprend pour-quoi certaines espèces dorment plus que d'autres. D'une façon générale, les prédateurs sont de grands dormeurs : un chat, en dehors de la saison des amours, passe le plus clair de ses journées à dormir.
Tout à l'opposé, les animaux traqués (les proies) dorment peu et par moments discontinus. C'est le cas du lapin, bête offerte à tous les carnassiers et aux chasseurs, qui ne dort que par bribes, ce qui explique mes difficultés de jeune chercheur travaillant sur le lapin (animal de prédilection des neuroendocrinologistes) à observer son sommeil dans les conditions d'enregistrement et à plus forte raison de découvrir ses phases de sommeil paradoxal). Certains de mes collègues avançaient que le lapin ne rêvait pas, comme si le rêve était le privilège des prédateurs. Je n'oserai dire si cette règle s'applique à l'homme et si les prédateurs (militaires, financiers et pirates en tous genres) ont le sommeil plus long que celui de leurs proies.
p. 76
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La nuit vient de tomber et vos paupières se ferment comme les volets de la maison. La rue est silencieuse. Vous vous couchez de bonne heure, tel le sage en sa demeure. Mais qui respecte encore un tel programme ? L'homme est la plus désordonnée des bêtes : les uns regardent la télévision jusqu'à minuit, les autres font la fête jusqu'à l'aube ; il y a aussi ceux qui travaillent, les belles de nuit et leurs clients, les veilleurs, les soupeurs et les assassins que leurs crimes empêchent de dormir. La nuit est leur royaume et parfois leur enfer. De ceux-là, je ne dirai rien. Je parlerai du sommeil du juste, celui qui s'endort une fois son devoir accompli et sa panse remplie, après que le soleil s'est couché.
L'homme dort dans son lit comme l'animal dans son repère. C'est un endroit où justement il n'a pas à craindre d'être repéré. Il aime généralement des lieux fermés comme l'alcôve avec ses rideaux tirés ou le lit clos avec ses portes, lointains rappels de la douceur utérine. Le où du dormir doit, selon Jouvet, remplir deux conditions : premièrement on ne dort que lorsque l'on est en sécurité ; deuxièmement, lorsqu'on n'a pas à lutter contre le froid ou l'excès de chaleur.
p. 74
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Le climat du cerveau est particulièrement incertain. Il n'est pas nécessaire de se munir d'un parapluie ou de couvrir son chef d'un chapeau, les menaces viennent de l'intérieur : orages, ondées suivies d'éclaircies, calme plat qui sécrète le morne ennui ou vent de force 4 qui gonfle les voiles du désir ; je ne saurais trop recommander la prudence au voyageur de l'encéphale. « Nous ne sommes jamais chez nous, nous sommes toujours au-delà. La crainte, le désir, l'espérance nous eslancent vers l'advenir et nous dérobent le sentiment et la considération de ce qui est, pour nous amuser à ce qui sera, voire quand nous ne serons plus. » Montaigne est un bon guide pour ne pas s'égarer sur les chemins du désespoir et de la folie tout en s'assurant pour les jours à venir du gîte et du couvert. Car c'est dans et par le cerveau que l'humain mange, boit et dort.
p. 64
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LES TEMPÉRAMENTS
On ne possède qu'un cerveau et il n'appartient qu'à son maître, le sujet : moi ! Comme disait Raymond Devos : « Un sujet qui est le roi de son soi mais qui reste sur son quant à soi. » Le fait qu'il existe des différences individuelles vis-à-vis de l'humeur …
p. 60
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Imprévisible météo de l'âme qui fait se succéder le beau et le mauvais temps dans un cerveau qui offre au voyageur le spectacle d'une mer tour à tour calme et violente sur laquelle vogue au gré des courants et des vents la flotte innombrable des passions. De cette mer, on ne peut observer que la surface étale animée par la houle immobile ou soulevée par la tempête et ses vagues déferlantes, connaître ce qu'elle cache dans ses profondeurs relève de la plongée introspective ou de l'exploration scientifique.
p. 45
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Avec qui voyager ?
Voilà donc la présentation sommaire des guides professionnels sérieux auxquels le voyageur inquiet pourra avoir recours.
Mais il faut bien savoir que, comme tous les sites touristiques, le cerveau attire les escrocs, les charlatans, tous les gourous douteux et exploiteurs sans scrupules de la crédulité du promeneur égaré. Celui-ci n'y perdra pas seulement son argent, mais il s'enfoncera encore un peu plus profondément dans les sentiers perdus de l'existence.
p. 35
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L'autre ne se résume pas à l'aimé(e). Depuis le commencement de votre petite vie, vous êtes égaré dans la forêt obscure de ces êtres étrangers avec leur crâne en coquille de noix que vous aimeriez briser pour y trouver un cerveau pareil à votre cerveau. Prenez garde de ne pas disparaître au milieu de ces autres. « Il ne faut pas se mettre à la place des autres, dit Voltaire, sinon je penserais de moi comme eux. » Boutade, bien sûr, qui contredit ce que j'ai dit plus haut sur la conscience de soi, mais précaution utile avant d'entreprendre le voyage dans un cerveau : ne pas penser de moi ce qu'en pensent les autres — à trop se regarder à travers les yeux d'autrui, il y a danger de se voir odieux ou malheureux, ce qui n'est guère encourageant pour vivre.
p. 28
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Un caractère remarquable de la synapse est sa petite taille, offrant une surface de contact de 0,5 à 2 micromètres*. Une contrepartie, son abondance est extrême : par exemple, 1 mm3 de substance grise du cortex contient 50 000 neurones donnant chacun naissance à 6 000 synapses. Soit un total de 300 millions de synapses dont on estime que 84 % sont de type 1 et 16 % de type 2. Un calcul comparable pour l'ensemble du cortex humain donne 10 milliards de cellules et 60 000 milliards de synapses. Ces milliards de contacts permettent l'organisation de milliards de microcircuits dans l'espace confiné du cerveau.
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* Un micromètre, de symbole µm, vaut 10-6 m soit 0, 000 001 mètre.
p. 24
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