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Citations sur Voyage extraordinaire au centre du cerveau (63)

ESPRIT ES-TU LÀ ?
La marche est encore une fois un modèle. Le plus souvent cette suite de mouvements rythmiques est totalement non consciente et exprime l'activité de réseaux rythmiques qui peuvent être considérés comme des automates. Et cependant, nous savons où nous allons ; nous suivons un chemin et sommes capables de nous orienter et d'éviter les obstacles. Cette remarque n'est pas incompatible avec l'idée de Rousseau qui nous a servi d'introduction. Tout se passe comme si la marche libérait la pensée et permettait à celle-ci de suivre son chemin en s'alignant sur celui de la marche. On ne peut sortir du dilemme qu'en faisant intervenir l'âme, c'est-à-dire l'affect.
Des recherches récentes menées au MIT par le groupe d'Alex Pentland et au Département de psychologie de l'Université d'Amsterdam par A. Dijkstechuis, il ressort que, dans l'accomplissement d'un choix, plus celui-ci est complexe, plus la pensée qui le conduit est non consciente ; ce que les chercheurs appellent une « délibération sans attention ». À l'aide de « boîtes noires » qui permettent de suivre les évolutions ininterrompues d'un sujet et de traitements computationnels complexes, Pentland arrive à la conclusion suivante : « Nous croyons que c'est en raisonnant que nous prenons des décisions, mais il se pourrait que nous nous contentions de répondre à des indices issus de notre environnement de façon automatiques. »
Selon ces chercheurs, la meilleure façon de comprendre le comportement humain est d'ignorer le caractère rationnel et conscient de nos actes. En fait, la majeure partie de nos pensées personnelles serait effectivement causée par le réseau social auquel nous appartenons — déclenchée par des signaux automatiques et par l'imitation.
p. 311
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L'esprit selon la définition de Lalande est la réalité pensante en général, le sujet de la représentation avec ses lois et son activité propres, en tant qu'opposé à l'objet de la représentation. Dans ses différentes acceptions, l'esprit est tantôt opposé à la matière, tantôt à la nature, tantôt enfin, à la chair.
p. 309
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Le cerveau gauche, dit hémisphère dominant, est responsable du langage parlé et écrit, des tâches motrices qui exigent précision et concentration dans l'espace, du calcul — il pense de façon logique et sérielle et établit les relations de causalité entre les objets et les faits. L'hémisphère droit est en revanche supérieur dans la perception des plans d'ensemble dans laquelle le corps évolue ; il guide les yeux et les mains dans l'exploration de l'espace dont il a une appréhension globale et intuitive ; il reconnaît les gens à la vue et à la voix ; il semble enfin qu'il ait une interprétation du monde à la fois plus réaliste, plus pathétique et une coloration plus sombre des humeurs qui s'en dégagent.
p. 272
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L'art témoigne d'une pareille collusion sensori-motrice. « Les Grecs, rappelle Ernst Gombrich, n'avaient qu'un seul mot et un seul concept pour l'art et l'habileté. Tekhné. L'histoire de l'art par définition était l'histoire de la maîtrise technique. » Jean Clair qui fait référence à cette définition, insiste sur le rôle du “faire” dans la genèse de l’œuvre. On parle de l’œil et de la main et de leur partenariat, c'est en réalité dans le cerveau que se fait la fusion de la vision et du geste. « L’œil s'enracine, au premier regard, dans un terreau riche et confus, chaotique, qui est celui de la sensibilité. Mais déjà, tirer un trait, au sens propre, fouiller pour extraire un fil de ce fouillis, c'est faire l'effort d'intellection de ce que l'on a sous les yeux [...]. Ce chassé-croisé entre la sensibilité et l'intelligibilité suppose un équilibre.
p. 271
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Le cerveau prend connaissance de la réalité par instinct et par éducation. La réalité instruit en quelque sorte le cerveau. Cette éducation est reçue dans un contexte affectif qui en est la condition même.
L'objet inaugural est un visage, celui de la mère. Même un aveugle, un bébé “voit” la figure maternelle - vision purement affective sans ligne, sans couleur et sans mouvement -, une sorte de vision aveugle, le regard de l'amour à l'état naissant.
p. 265
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La forme d'un objet varie également selon l'angle de vision, mais reste constante dans sa représentation cérébrale. Les cubistes qui prétendent atteindre l'essence d'un objet par la vision simultanée de multiples points de vue se trompent et n'aboutissent qu'à brouiller l'image en faisant une concurrence trop simpliste au cerveau. L'émotion esthétique, de façon paradoxale, naît dans leurs œuvres de la violence maladroite faite à ce dernier. Ce qui ne change d'ailleurs rien à son rôle exclusif en matière artistique. C'est lui qui assigne une constance aux données sensorielles que lui adresse le monde. Du flot incessant et changeant des informations, il extrait et sélectionne celles qui lui permettent de catégoriser les êtres et les choses.
p. 264
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L'ART DE LA VISION
Si l'on effaçait de la surface de la terre l'ensemble des cerveaux humains, l'art disparaîtrait. Les cathédrales continueraient de se dresser dans le ciel et les fresques d'orner les nefs désertées ; les statues se fondraient dans la végétation redevenue sauvage. Toutes ces œuvres n'auraient plus la possibilité de vivre sans un regard humain pour les animer. L'art n'existe en effet que par le cerveau de l'homme à qui il s'adresse et qui le reçoit.
p. 263
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L'art est un produit spécifique du cerveau humain au même titre que le langage : un acte qui ne peut qu'être destiné à l'autre, c'est-à-dire un être sensible qui le reçoit. Ce qui se manifeste à travers les sens apparaît sous les instances contradictoires du plaisir et de la souffrance : deux pôles affectifs unis par ce que les psycho-biologistes décrivent sous le nom de processus opposants dans lesquels chaque fois que se produit un processus primaire affectif dans un sens donné (plaisir ou aversion), une opposition se développe dans les structures nerveuses qui par sa répétition engendre assuétude, manque et dépendance.
p. 262
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L'orgasme tient ses états dans le cerveau qui gère le plaisir et orchestre les manifestations organiques. Une puissante analgésie bloque le caractère nociceptif des violentes stimulations mécaniques que s'imposent les sexes conjugués ; elle fait taire la souffrance pour que la jouissance puisse s'exprimer librement. Foin des descriptions savantes des sexologues, l'homme et la femme sont, pendant un court moment, confondus à l'intérieur d'une mystérieuse « géométrie dans les spasmes ». Même si jamais l'amante ne pourra éprouver totalement dans son propre corps la jouissance de l'amant et jamais celui-ci ne saura dire le plaisir de l'aimée, il s'agit bien entre ces deux êtres d'une authentique fusion.
p. 252
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L'AMOUR ET LA GÉOMÉTRIE DANS L'ESPÈCE
L'être humain vient au monde amoureux, amoureux de celle/celui qui le/la prend dans ses bras et pose sur elle/lui les premiers sourires qu'elle/il reçoit d'un autre : face-à-face qui prélude à la longue quête d'amour que sera sa vie. Les humains ne pensent qu'à ça ; ils pensent l'amour avant de le faire.
p. 246
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