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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
"Guernica 1937" est bien plus qu'un roman, c'est un livre sur la relation entre Picasso et Dora Maar et aussi sur la genèse de sa toile "Guernica "
Ce "roman" ne fait que renforcer et confirmer ce que l'avais déjà lu sur Picasso, à savoir qu'au delà des apparences, c'était un homme très , voire uniquement egocentré. " L'idée même de se laisser conduire par l'amour le révulsait. C'était lui qui devait mener la barque, diriger le jeu, contrôler les vents. Il était en fait obsédé par l'idée de la posséder, de la pénétrer, de l'asservir et de la ruiner."
Il nous est aussi rappelé ici qu'il n'a pas été bouleversé par l'exécution en 36 de Federico Garcia Lorca . Il n'a également rien fait pour sauver son ami Max Jacob détenu au Vél' d'Hiv' puis déporté dans les camps.

C'est à travers Dora Maar, cette photographe talentueuse qui tomba follement amoureuse de Picasso et qui partagea de nombreuses années avec lui que Alain Vircondelet nous parle de Picasso et de sa fameuse oeuvre Guernica.
Ce tableau veut dénoncer la barbarie en général elle ne veut pas être uniquement une réponse au terrible bombardement de la petite ville basque Guernica.
Dora Maar a joué un rôle important dans la création de cette toile mais Picasso taira cette collaboration.
Si Picasso ne m'est pas sympathique, vous l'aurez compris, ses oeuvres peuvent quant à elle forcer l'admiration et à ce titre le roman de Vircondelet est très intéressant. Ilnous explique certaines toiles ce qui est toujours un plaisir d'en comprendre le sens.
Si ce livre reste un roman, ce n'est pas pure invention.
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Guernica c'est le célèbre tableau de Picasso réalisé en 1937 pour dénoncer le massacre de civils par les nationalistes espagnols et devenu le symbole des horreurs de la guerre. C'est un tableau que j'adore et que je eu la chance de voir dans ses vraies dimensions (8m sur 3m ce qui est assez impressionnant). de plus, j'apprécie particulièrement Alain Vircondelet d'autant plus qu'il est le premier biographe de Marguerite Duras. Alors quand j'ai vu qu'il proposait un "Guernica 1937", roman relatant la relation amoureuse entre Pablo Picasso et Dora Maar durant une période créatrice pour les deux artistes, je n'ai pas hésité à l'acheter.
J'avais donc placé très haut ce livre qui n'a pourtant pas entièrement répondu à mes attentes.
D'abord il me semble difficile de faire la part entre la biographie et le roman. J'ai envie de tout prendre au pied de la lettre et j'ai donc été déçue par le portrait qui est fait de Picasso, montré comme un Minotaure, un maître entouré d'une cour servile dont Paul Éluard et encore plus de celui de Georges Bataille pervers et adepte du sadomasochisme (même si c'est vrai cela reste limité). D'ailleurs, dans la première partie du livre intitulé Avant Guernica l'ancien amant de Dora Maar est opposé systématiquement au nouveau. Je n'ai pas aimé cette première partie dans laquelle il y a beaucoup de répétitions à propos du duel amoureux entre Dora et Pablo qui mène une double vie puisqu'il a une femme et vient d'avoir une petite fille. Pourtant, les deux artistes de langue espagnole vivant à Paris semblent se complaire dans un jeu de dominations et de soumissions.
La deuxième partie intitulée Pendant Guernica est beaucoup plus intéressante puisqu'elle concerne la création de l'oeuvre. On y découvre aussi l'implication de Dora Maar en tant que photographe et son rôle qui va permettre de donner une portée universelle au tableau présenté au Pavillon espagnol de l'exposition universelle de 1937 qui s'est tenue à Paris.
Mais si Guernica a scellé l'intimité de Pablo et Dora il l'a en même temps délié.
Ce livre nous permet aussi de nous interroger sur la tyrannie comme moteur de la créativité car « le maître » n'est pas montré comme un tendre.


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Lorsque la littérature rencontre la peinture, cela suscite toujours mon plus vif intérêt. Et si à cette union s'ajoute une question de l'ordre de l'engagement de l'artiste, alors je ne résiste pas ! Je ne pouvais donc guère passer à côté d'un roman ayant pour titre celui d'une oeuvre emblématique de l'un des plus grands peintres du XXe siècle.
Pourtant, je l'avoue, Picasso est loin d'être mon artiste préféré, même si j'ai évidemment pleinement conscience de son rôle déterminant dans l'histoire de l'art. Il n'en reste pas moins un monstre sacré, un personnage hors du commun offrant à n'en pas douter une très belle matière romanesque.

Pour l'auteur, au contraire, l'artiste était-il trop grand, trop imposant, trop impressionnant pour être appréhendé sans détour ? Alain Vircondelet a choisi de faire un pas de côté et de l'aborder par un angle particulier, passant par l'entremise de l'une de ses maîtresses, et non la moins illustre, pour l'évoquer. Dora Maar partage en effet avec Picasso la vedette de ce pénétrant roman.
En 1935, cette femme libre, talentueuse photographe, jette son dévolu sur Picasso. Entre eux débute un ténébreux jeu de séduction que toute la cour du maître espagnol épie et commente. Bien plus qu'une amante, c'est une muse que Picasso trouve en elle. «Vous êtes ma providence, lui dit-il. Avant vous, je ne peignais presque plus. Il me fallait quelqu'un pour déclencher à nouveau cette force que j'ai toujours eue, pour rejoindre la peinture.»

En 1937, alors que la guerre fait rage entre les nationalistes et les républicains espagnols, ces derniers demandent à Picasso de peindre une fresque destinée à orner le pavillon espagnol de l'Exposition universelle qui doit prochainement se tenir à Paris. Picasso accepte - la commande est prestigieuse et bien rétribuée. S'il ne sait trop ce qu'il va représenter, il ne s'en inquiète guère. L'oeuvre jaillira le moment venu...
Mais le 26 avril, des avions allemands bombardent la petite ville basque de Guernica pour soutenir l'avancée des franquistes, faisant plus de 1600 morts, essentiellement civils. Picasso est foudroyé par la terrible nouvelle. Lui qui jouissait jusqu'alors de son succès et de sa gloire, lui qui préférait se placer sur le terrain symbolique plus que politique, lui qui l'année précédente n'avait pas vraiment réagi à l'assassinat de Garcia Lorca, se sent violemment meurtri et saisi par l'horreur et l'indignation. Son tableau, il le sait désormais, dénoncera la barbarie. Celle de Guernica, mais plus généralement aussi celle qui s'exerce sur tous les innocents.

Pour faire face à un tel poids et à une douleur si sourde, il a besoin de Dora, de son aide et de son soutien. Psychologique, bien sûr, mais pas uniquement. Il lui demande de photographier les étapes de l'évolution de son tableau. Elle sera ainsi partie prenante de son élaboration.
Dora pressent immédiatement qu'il constituera un tournant dans l'oeuvre et la vie de Picasso. Et c'est aussi, pour elle, l'aboutissement ou la concrétisation de leur complicité tant amoureuse qu'artistique. Elle croit enfin accéder à un statut qu'aucune autre n'avait eu avant elle auprès du grand homme...

En choisissant de se concentrer sur un moment très bref, mais déterminant, de l'existence de Picasso, Vircondelet parvient à restituer à la fois la dimension colossale de l'artiste, élevé au rang de mythe, mais aussi à lui rendre sa part plus humaine. Comme de tous les génies qui révolutionnèrent leur art, on se fait une idée souvent très déformée. Or, ils ne sont que des hommes (ou des femmes) avec leurs failles, avec leurs petites bassesses ou leurs insuffisances, avec leurs doutes, des individus dont il faut accepter les défauts et les exigences comme on accueille aussi leurs élans de générosité, leur intelligence et leur talent. Des personnages souvent aux prises avec leur propre création qui les dépasse parfois. Mais aussi des individus travaillés et traversés par leur environnement social et historique.

C'est tout cela que Vircondelet parvient à mettre en lumière et à articuler, dans un texte servi par la force de sa concision. C'est brillant et ça donne vraiment envie de se replonger dans l'oeuvre de cet homme en tout point extraordinaire.

Lien : https://delphine-olympe.blog..
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Le roman de Vircondelet raconte la genèse de Guernica et la relation contemporaine de Picasso et Dora Maar. C'est un livre passionnant qui donne une visibilité à cette artiste qui a influencé Picasso. Elle est sortie exsangue de cette courte relation, comme s'il l'avait en quelque sorte vampirisée. Personnellement, je ne m'étais jamais intéressée à Dora Maar que comme"muse de", et je découvre grâce à ce livre, une véritable artiste, dont les photos surréalistes valent le détour. Un autre intérêt du livre concerne Guernica, toujours en lien avec la relation de Dora Maar et Picasso. Beaucoup d'oeuvres sont abordées, comme les portraits de Dora que Picasso a réalisés après Guernica et qui replacés dans le contexte de leur relation complexe prennent une toute autre dimension. Ce livre pose la question de la femme artiste, comme Gabriele, par exemple.
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