Malgré mon manque d'affinité pour le style graphique, j'ai été conquise par le scénario. La bande dessinée "
Escroqueuse : quand l'hypo frappe" s'engage résolument dans la sensibilisation du public au diabète et à ses multiples problématiques qu'il entraîne.
Elle illustre avec franchise que vivre avec le diabète ne signifie pas vivre normalement, même si on n'en meurt pas forcément.
L'histoire dévoile les défis quotidiens qu'Anna et sa famille affrontent depuis qu'elle a été diagnostiquée à l'âge de 3 ans.
Le récit met en lumière la charge mentale que la maladie représente et la lutte interne d'Ana, notamment face à la restriction de sucre. La transgression de cette limitation devient une forme d'évasion. Être diabétique implique un contrôle constant qui engendre des frustrations.
On découvre le sentiment de culpabilité d'Ana ainsi que ses astuces pour réjouir ses parents avec de bons résultats de glycémie.
L'intrigue plonge dans les réalités complexes du diabète de type 1, abordant des moments délicats tels que les goûters d'anniversaire, les repas en famille et la prise en charge médicale exigeante.
Ce témoignage se développe sur plusieurs années et nous traversons avec l'auteur l'enfance, l'adolescence et sa vie de jeune adulte. Nous observons l'évolution de son rapport à cette maladie chronique. Il est conflictuel et c'est tout à fait compréhensible. Comment accepter l'inacceptable ? La maladie ne prend jamais de pause.
Un point fort de cette BD est le manifeste percutant qui s'entrelace entre les tranches de vie. La bande dessinée dénonce le manque de recherche et les conflits d'intérêts qui pèsent sur la prise en charge du diabète.
Une lecture très instructive que je recommande vivement.