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EAN : 9781569714935
200 pages
Dark Horse (25/09/2000)
5/5   1 notes
Résumé :
Acclaimed Grendel creator Matt Wagner crafts a series of tales that spotlights those the Devil has influenced and intimidated, a grim grimoire of punishment and revenge illustrated in stark black, white, and blood-red that brings together a virtual who`s who of talented artists, including John Paul Leon (Earth X), Tim Sale (Batman: The Long Halloween), Duncan Fegredo (Jay & Silent Bob), D`Israeli (Lazarus Churchyard), Ho Che Anderson (Young Hoods in Love), C. Scott ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Ce tome regroupe les 4 épisodes de la minisérie parue en 1998/1999. Il comprend 21 histoires courtes écrites par Matt Wagner, illustrées par autant de dessinateurs différents. Fidèle à sa volonté de ne pas se répéter sur cette série, Matt Wagner a choisi de raconter 21 nouvelles mettant en scène Hunter Rose, le Grendel originel apparu pour la première fois dans Devil by the deed. Wagner récidivera avec ce format dans une deuxième minisérie : Red, white, & black. Ces 3 tomes ont été réédités dans Grendel omnibus 1 qui regroupe toutes les récits consacrés à Hunter Rose. Il est indispensable d'avoir lu "Devil by the deed", avant de lire ce tome.

La majorité de ces nouvelles comporte 8 pages. Au fil de ces courtes histoires, Matt Wagner détaille un événement particulier de la vie d'Hunter Rose, ou expose l'influence de Grendel sur la vie de ceux qu'il croise. La première histoire a pour objet le recrutement d'un avocat pour s'occuper des affaires de Grendel ("Devil's advocate" illustrée par Tim Sale). Par la suite le lecteur contemple la vengeance de Rose enfant sur les brutes qui le maltraitaient à l'orphelinat, sa rencontre avec Jocasta Rose lors d'un tournoi d'escrime, l'intensité de leur relation (illustrée par David Mack), l'exécution de quelques contrats d'assassinat par Grendel, le premier assassin chargé de le tuer (illustration des Pander Brothers), la façon dont Grendel s'empare des affaires illicites de la famille mafieuse Ciccone. Plusieurs récits donnent un aperçu sur la façon dont Grendel dirige son empire du crime. le lecteur découvre la limite que se fixe Hunter Rose en matière d'activité illégale. Il est question de la carrière littéraire d'Hunter Rose (ses romans : Créon, Glee Club, Indigo, My little Chickadee) et de son agent, de sa relation avec Stacy Palumbo (sa fille adoptive), et avec Argent. le tome se termine sur la nouvelle "Devil's domain" qui permet de contempler l'étendue du territoire (pas seulement géographique) où se fait sentir l'influence de Grendel.

Il y a 2 façons complémentaires de lire ce tome. La première consiste à prendre une par une chaque nouvelle et à l'apprécier pour elle-même. Comme dans tout recueil de ce type, certaines semblent plus réussies que d'autres, ou du moins trouvent plus d'écho chez le lecteur. Par exemple "Devil's advocate" illustrée par Tim Sale a reçu la récompense Eisner Adwards pour la meilleur nouvelle en 1999. Il s'agit d'un petit bijou narratif où chaque image apporte un sens supplémentaire au texte. Wagner montre comment Hunter Rose assure sa façade légale en faisant chanter de manière implacable un brillant avocat qui obtient ce qu'il souhaite (ascension sociale) sans pouvoir en jouir. En même temps, chaque page donne un sens différent à l'expression "avocat du diable", ce qui confère une dimension supplémentaire au sens de cette nouvelle. Après ce tour de force, le lecteur a l'impression d'une baisse d'intensité, en lisant une suite de petites histoires habiles et intenses, toutes entachées de vices, de corruption et de compromission de l'âme. En fait le format de recueil de nouvelles demande au lecteur de s'investir à nouveau, à chaque changement d'histoire, sur un rythme assez rapide.

L'investissement du lecteur est d'autant plus soutenu que le changement d'illustrateur à chaque histoire apporte une identité très forte, et modifie l'ambiance de l'une à l'autre. Il ne s'installe donc jamais de sentiment de confort, ou de redite. Les illustrateurs ayant participé à ce tome sont Tim Sale, Teddy Kristiansen, Mike Allred, David Mack (l'auteur de Kabuki), Troy Nixey, Stan Shaw, Arnold et Jacob Panders (ayant également illustré Devil's legacy), Timothy Bradstreet (surtout connu pour ses couvertures de la série Punisher MAX), Woodrow Phoenix, Dean Motter, Guy Davis (illustrateur de la série BPRD de Mike Mignola), Duncan Fegredo, D'Israeli, Paul Chadwick (l'auteur de la série Concrete), Ho Che Anderson, Bernie Mireault (ayant également illustré The Devil inside), John Paul Leon, Scott Morse, Jason Pearson et Chris Sprouse. Pour un lecteur de comics indépendant, cette liste impressionne par la qualité des illustrateurs, leur diversité de style et leur forte personnalité graphique. En fonction de votre sensibilité, vous serez plus attiré par l'un ou l'autre. Les frères Pander sont encore plus déchaînés que sur "Devil's legacy". Timothy Bradstreet propose des illustrations toujours aussi glaçantes et imprégnées de dépravation morale. Ho Che Anderson marie la sophistication d'Howard Chaykin, avec un coté quartier mal famé pour le portrait poignant d'une chanteuse de blues sous l'emprise d'Hunter Rose. Au-delà de ces chapitres exceptionnels, chaque nouvelle bénéficie d'une identité visuelle propre et intéressante.

Au fur et à mesure de la découverte d'un nouveau style graphique pour la nouvelle suivante, le lecteur prend également conscience que Matt Wagner change lui aussi de style narratif d'une histoire à l'autre. Il y a des histoires portées uniquement par les dialogues, d'autres uniquement par un monologue intérieur, d'autres encore uniquement par le commentaire d'un narrateur omniscient. 3 nouvelles se présentent sous la forme de d'illustrations commentées, plutôt que de s'apparenter à de l'art séquentiel traditionnel de bandes dessinées. Par le passé, chaque nouvelle itération de Grendel était l'occasion pour Matt Wagner d'innover en changeant de personnage, de dessinateur, et de type d'histoire. Il apparaît que ce recueil de nouvelles perpétue cette volonté de ne pas se répéter, y compris d'une histoire à l'autre. le résultat impressionne par l'inventivité et la rigueur de ce créateur hors norme, mais aussi par la discrétion du dispositif. Chaque nouvelle est intéressante pour elle-même ; l'exercice de style ne prend jamais le pas sur la narration de l'histoire. le lecteur retrouve le personnage pervers de Grendel : Hunter Rose est indéniablement le personnage principal de chacune de ces nouvelles, il commet crime après crime sans jamais rien perdre de sa séduction ou de son charme, et même quand il défend une valeur morale saine et honnête, il n'est jamais le héros. le fan de Grendel est aux anges car Matt Wagner fait revivre Hunter Rose qui n'avait eu droit qu'à un seul récit direct (Devil by the deed) sans qu'il ne perde de son aura vénéneuse.

Et puis en feuilletant ce tome une fois sa lecture terminée, le lecteur prend conscience que Matt Wagner a réussi un tour de prestidigitation sous ses yeux, en pleine lumière. Chaque nouvelle étant intense et satisfaisante, le lecteur les découvre les unes après les autres en s'immergeant dans chacune. Or le recul lors de la relecture fait prendre conscience que le cumul de ces histoires indépendantes ne raconte ni plus ni moins que... Je vous laisse la surprise de le découvrir. Matt Wagner a réussi là un tour de force narratif peu commun : le tout est plus grand que la somme des parties. Les récits relatifs aux autres incarnations de Grendel ont également été regroupés dans des omnibus, à commencer par Grendel Omnibus 2 (The legacy).
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