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4,13

sur 843 notes
Le film est absolument bouleversant ! On suit principalement la vie de Celie, restée aux Etats-Unis avec ce mari violent qui ne cesse de la battre, de l'humilier. Suite à la séparation des deux soeurs, on a deux voix qui racontent le film (j'ai même envie de dire trois) à savoir les deux soeurs : Nettie qui écrit à sa soeur depuis son départ en Afrique, et Celie qui raconte son quotidien mais en général on entend sa voix en introduction des scènes principalement. Il permet aussi de comprendre ce que pense Celie avec un regard un peu naïf.

A contrario, dans le livre, c'est un roman épistolaire qu'on retrouve puisqu'il s'agit d'un échange de lettres entre les deux soeurs. On y retrouve Nettie davantage et on en apprend plus sur elle, ce qu'elle vit, ce qu'elle pense… le livre engage notamment une grande réflexion sur la religion et offre une place beaucoup plus importante à la famille de Celie, une famille qu'elle ne connaît pas… Outre la domination de l'homme sur la femme, on en apprend plus sur ce qu'il peut se passer en Afrique à cette époque et comment la « civilisation » anéantit la vie de nombreuses familles, anéantit des villages entiers…

Pour revenir à Celie, le livre permet de se rendre davantage compte de son manque d'instruction. Bien qu'on soit plus partagé entre les deux soeurs, on vit complètement dans leur tête. Alice Walker, féministe (et je crois aussi qu'elle est bissexuelle) noire Américaine, nous montre comment Celie va finir par … s'effacer. Au fil des pages, en fait, on sent la jeune fille qui s'éteint, qui se fait finalement à la routine de la violence, du viol, de l'humiliation. Elle a ses petites victoires et le personnage est terriblement attachant, mais elle souffre. Puis entrent dans sa vie des tas d'autres personnages. Toutes les femmes de ce livre sont importantes car on voit comment elles affrontent le monde. (Là ici, contrairement au film) On suit par exemple la belle Sofia, qui frappe tout ce qui passe ! Elle a un caractère d'acier mais elle est totalement brisée par une société qui ne peut pas accepter qu'une femme noire ne se laisse pas gouverner par une blanche. Et Shug, dont l'émancipation lui vaut simplement une réputation déplorable. Considérée comme une traînée, elle est pourtant celle qui va ouvrir à Celie de nombreuses portes. Elle va lui permettre d'apprendre à s'aimer, à s'approprier son corps puis à se libérer de ses chaînes.

Quant aux hommes, on comprend mieux leur comportement que dans le film parce qu'il y a des tas d'éléments biographiques qui font que. Cela ne permet pas de les pardonner ou d'accepter, mais simplement de comprendre. D'ailleurs, à la fin, Albert le terrible a obtenu ma pitié finalement. Il n'a pas eu la vie qu'il souhaitait non-plus, avec la femme qu'il aimait, mais il paie tout le malheur qu'il a engendré. Honnêtement, j'ai pleuré à la fin du film comme à la fin du livre et je pense que les deux font énormément réfléchir et peuvent se voir, et se revoir, l'un avant l'autre, l'un après l'autre.

« Les temps ont changé » mais tellement d'injustices subsistent que lire Alice Walker, c'est un peu prendre conscience que rien n'est tout blanc et tout noir et que finalement, les choses peuvent changer… Dommage qu'il ne soit pas étudié en cours, tiens, d'ailleurs…
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Un livre très émouvant sur deux soeurs noires dans le sud des USA pendant la ségrégation. Au-delà de la dénonciation du racisme, et d'une critique acerbe de la condition des femmes, La Couleur Pourpre nous raconte une touchante histoire d'amitié et d'amour, et nous offre un portrait poignant de femmes qui ne baissent pas tout à fait les bras. Magnifique.
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Que dire à propos de ce livre si ce n'est qu'il est excellent ?Au départ "La couleur pourpre" était un livre que je n'osais pas lire, de peur qu'il soit trop dur, mais au fur et à mesure de la lecture je me suis rendue compte qu'Alice Walker parle de sujets très forts sans "choquer" le lecteur. Dans cette histoire on passe par toutes sortes de sentiments (joie, incompréhension, colère, tristesse, pitié, etc). C'est un de ces romans que l'on oublie pas et dont nous sommes triste de voir la fin arriver.Pour ma part c'est un livre qui m'a fait comprendre certaines choses et a changer ma manière de les voir. "La couleur pourpre" est une pure merveille qui fait verser sa petite larme à la fin car après avoir connue les histoires de chacune des deux soeurs, c'est un moment fort émouvant.
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Au coeur de la Georgie, Célie est une jeune fille de 14 ans battue et violée par "lui", "le père"...protégeant sa soeur Nettie de ce prédateur, elle sera mariée de force à un homme violent, alors que Nettie se sauve, se réfugie chez un pasteur, avant de partir faire de l'humanitaire en Afrique...
Un récit dur, où la violence n'est pas dévoilée à demi-mot, mais de manière crue...
Intéressant mais pas suffisamment pour m'accrocher jusqu'au bout, ce récit n'a pas totalement répondu à mes attentes, sans pour autant vraiment me décevoir...
Prix Pulitzer, National Book Award, ce livre est une référence de la littérature américaine, à découvrir !
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C'est un livre dans la grande tradition des romans sudistes. A travers une correspondance entre deux soeurs noires qui ont été séparées à l'adolescence nous découvrons la vie difficile de Célie et Nettie.

Célie a été marié à 14 ans un homme violent qui l'empêche de recevoir les lettres de sa soeur. Célie n'ayant pas de réponses continue à écrire en adressant ses lettes au bon Dieu. Elle nous raconte sa vie de femme noire du sud des Etats-Unis au début du XXème siècle. Elle est battue par son mari, elle subit la ségrégation, le racisme, la misère, la violence. Elle va se lier d'amitié avec Shug Avery, la maîtresse de son mari, qui chante et qui est libre. Shug va aider Célie a se battre et à ne plus se soumettre.

Nettie est partie comme missionnaire en Afrique. Elle nous raconte sa vie dans un village Olinka, elle participe à la scolarisation des garçons, les indigènes refusant que leurs filles étudient. Elle raconte la colonisation avec la construction d'une route qui va détruire une partie du village, puis les expropriations des terres pour installer des plantations. Elle raconte également les rites tribaux.

Alice Walker a écrit un livre magnifique et bouleversant qui ne peut pas nous laisser indifférents. A lire absolument !


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S'adresser à Dieu est un acte tout à fait louable.

Certaines consciences penseront que seules des personnes dépourvues de biens terrestres, et pourvues d'intellecte peu élevé ont cette facilité de s'adresser quotidiennement au Divin...

Et si ces personnes "simples" étaient tout simplement riches d'authenticité, d'humilité, d'humanité tout en voyant clair dans "l'espoir" d'un jour meilleur...

Que dire de "La couleur pourpre" ?

Quand Celie commence par "cher bon dieu" on fait silence. On l'écoute. Et on est embarqué.

C'est un pur, très pur, chef d'oeuvre.

J'ai mis, dans ma bibliothèque, "La couleur pourpre" juste à côté de "Ne tirez pas sur l'oiseau moqueur "
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67/100 Alice Walker, « La couleur pourpre » 255 pages
J'avais d'abord, pour la catégorie 13 « Lire un récit sur l'esclavage ou lié au néo-esclavage » choisi un autre roman proposé par les administratrices : Edward P. Jones, « le monde connu ». le sujet était passionnant. Les prix littéraires (Pulitzer en 2004 - prix littéraire international IMPAC de Dublin 2005) montrent la valeur du roman. Pourtant, je n'ai pas adhéré. Après une petite centaine de pages, je l'ai arrêté. Trop de personnages, de destins contés. le roman partait dans tous les sens, et ce n'est pas le style de trame qui me plait. Je n'ai pas eu le temps de m'attacher à un personnage qu'on passait à un autre, et ainsi de suite.
Comme j'avais adoré le film « La couleur pourpre » réalisé par Steven Spielberg et sorti en 1985, avec dans les rôles principaux Danny Glover, la sublime Margaret Avery et l'exceptionnelle Whoopi Goldberg, j'ai décidé de lire le roman dont il est adapté. Ecrit par Alice Walker et publié en 1982, il a également obtenu le prix Pulitzer de la fiction et le National Book Award en 1983. Ce fut le coup de coeur absolu !
Celie a 14 ans au début du roman. Elle raconte comment elle a été abusée par celui qu'elle pense être son père, et comment les deux bébés qu'elle a mis au monde lui ont été enlevés pour être adoptés par des inconnus. Elle est ensuite mariée à un homme, qui la méprise et la brutalise. Lorsque Nettie sa soeur bien aimée la rejoint, Celie connait quelques moments de bonheur, mais bientôt, son mari la chasse parce qu'elle a refusé ses avances.
Les deux soeurs commencent alors une correspondance : l'une racontant sa vie en Afrique auprès des missionnaires qui ont adopté les enfants de Celie, et la pénible existence de Celie auprès de son mari. Mais, ce dernier intercepte les courriers et les cache à son épouse.
L'espoir renaîtra cependant grâce à l'arrivée du grand amour de son mari. N'éprouvant aucun amour pour lui, elle ne ressent aucune jalousie pour la sensuelle Shug Avery. Auprès de cette rivale devenue son amie, sa confidente, son alliée, Celie apprivoise peu à peu son corps qu'elle déteste, apprend à s'estimer, à se respecter et à découvrir l'amour.
Les portraits de ces femmes noires sont extraordinaires de force, de fragilité à travers leurs combats. Combats face aux anciens maîtres blancs restés tout puissants, mais aussi face aux hommes noirs, tour à tour pères, maris, amants violents, dominateurs. Certaines comme Célie se montrent soumise, d'autres parviennent à se révolter comme Shug Avery ou Sonia.
On découvre aussi comment en Afrique les industriels déforestent, chassent les villageois, leur volent leurs terres et leurs eaux, au mépris de toute loi, puisque les fusils font la loi. A l'heure où on évoque beaucoup les exactions des Russes en Afrique, il est bon de se rappeler qu'avant eux, Américains et Européens ont agi de même.
Malgré le sujet grave, ni misérabilisme, ni désespoir. Juste beaucoup de courage, d'humanité, d'espoir et avant l'heure, un roman sur la sororité ! Des passages parfois durs, oppressants, mais d'autres emplis d'humour.
Une belle lecture, une écriture magnifique ! Un roman coup de coeur qui m'a donné envie de revoir le chef d'oeuvre de Spielberg, qui, rappelons-le, fut présenté au festival de Cannes 1986. À sa sortie, le film reçoit des critiques globalement positives et c'est un succès au box-office (nombre d'entrées). Il reçoit onze nominations aux Oscars 1986, mais n'en remporte aucun.
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Roman épistolaire entre deux soeurs ; les sujets traités sont durs (homophobie, violence sexuelle, inceste, violence, racisme, colonialisme), l'écriture est crue, mais l'histoire est belle et les personnages intéressants.

J'ai eu plus de mal avec les parties de Nettie, que j'ai trouvé assez fades par rapport à l'histoire de Celie. La chronologie était aussi un peu compliquée à suivre parfois mais j'ai apprécié cette façon de faire découvrir les personnages par leurs pensées et par leurs évolutions.
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Sud des Etats-Unis au début du XXe siècle : Celie écrit au « bon Dieu ». Dès la première lettre, Celie dit tout. Son père qui « fait que dire : toi tu vas y passer, comme ta mère elle veut pas ». Ses enfants, disparus. Son mari, veuf, feignant, violent. Son trouble, grandissant, pour la chanteuse Shug. Et puis, surtout, son amour pour sa soeur Nettie.
Malgré un destin déchirant, le roman reste lumineux ; la dénonciation des violences, porteuse d'espoir ; l'ambiance plein de vitalité. Peut-être grâce aux autres personnages féminins, fortes et décalées, que j'ai évidemment adoré. Elles donnent à voir en creux les femmes passionnées, résistantes et instruites qui feront bouger les mentalités.
Quelle plume enfin. L'écriture de Celie est d'abord hésitante, boiteuse, argotique. À la manière d'une Zora Neale Hurston, l'auteure restitue le parlé de l'époque jusqu'à en imprégner le lecteur. Et fait évoluer subtilement ce langage au fil des années.
Un roman aux dimensions multiples et à l'adaptation cinématographique - visionné à la suite - plutôt réussie.
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Le roman de la misère et de la résilience.

Célie nait dans le Sud des Etats-Unis dans le Tennessee. Depuis sa naissance elle n'a cessé de subir les violences les plus atroces. Violences dues à la misère intellectuelle et affective dans laquelle elle grandit. Celie est résignée, elle ne réalise pas à quel point son destin est chaotique. le viol, le racisme, les coups, les inégalités sont devenus sa normalité.

Mais le destin va mettre sur sa route des femmes fortes qui incarneront pour elle la résilience. Sofia d'abord, la femme du fils de l'homme a qui elle est mariée de force. Sofia ne se laisse pas faire, elle refuse la violence conjugale, ne tolère aucun manque de respect envers sa personne et va jusqu'a rendre les coups. Puis Shug, l'artiste, la femme libre qui n'a jamais peur de déplaire et qui va faire découvrir à Célie que l'amour peut être simple et inconditionnel.
Il y a aussi sa soeur Nellie dont elle a été séparée après son mariage. Depuis l'enfance le lien qu'elles ont tissé dans les épreuves est indestructible. Ni le temps, ni l'espace n'a d'effet sur lui.

J'ai vraiment apprécié ce roman car il décrit parfaitement les mécanismes de la résilience et de ceux qui en sont les piliers. Dur par moment, cette confrontation avec la violence était indispensable pour créer de l'empathie chez le lecteur. Je sais que le langage enfantin employé par Célie peut déplaire mais il sonne vrai. Elle n'a que le langage de sa condition, une personne maltraitée, délaissée à qui on a refusé l'accès à l'éducation.
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