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J'ai beaucoup aimé ce roman. Bon, d'une façon générale, j'aime énormément le travail de Jo Walton, c'est une autrice qui est désormais une valeur sûre pour moi. Les griffes et les crocs est le quatrième de ses romans que je lis et je sais donc qu'à chaque fois je vais trouver une histoire très différente des précédentes, une plume qui me plaît, une façon de raconter qui me ravie et des personnages féminins toujours touchants, parfois extraordinaires.
Les griffes et les crocs s'inspire des romans victoriens à la particularité près que les personnages de Walton sont des dragons. Ceux-ci vivent dans une société relativement similaire à la nôtre et le récit pourrait bien ne pas être plus original qu'un roman de Jane Austen si ce n'étaient les dragons (attention, je ne dis pas qu'Austen n'a pas fait preuve d'originalité, plutôt que son travail a inspiré pas mal de romans, de films… depuis). Car aussi proche cette société soit-elle de ce que nous connaissons (à une époque où il faut une dot pour marier sa fille, où celle-ci dépend de son père et la femme de son mari, où les riches gèrent tranquillement leur domaine en parcourant les bals tandis que les fermiers triment…), moult choses apportent de la profondeur, de la nuance, et permettent que l'on ne se retrouve pas avec une simple copie de notre monde. En premier lieu, il y a les différents statuts sociaux avec son pendant masculin et son pendant féminin (Illustre/Illuste, Exalté/Exalte, Bienheureux, etc.) et offrant divers pouvoirs, diverses forces auprès des autres dragons. On constate également qu'il y a une Histoire, que ces reptiles cracheurs de feu ont dû faire face aux Yarges, qu'il y a eu des guerres, des progrès… Mais surtout, ce que l'on remarque d'emblée, ce que l'on nous met sous le nez dès le début du roman, c'est l'héritage des enfants à la mort d'un parent : l'or, bien sûr, mais aussi et surtout la carcasse dont ils vont pouvoir se repaître. En effet, pour devenir plus grands, plus résistants, plus forts…, les dragons doivent manger d'autres dragons. Et c'est peu avant le décès du vieux Bon Agornin que le récit commence ; du partage de son corps va naître un conflit entre l'Illustre Daverak, époux de Berend Agornin, et Avan Agornin, le plus jeune des frères. Et comme les deux jeunes soeurs de couvée ne peuvent vivre seules, Haner est envoyée auprès de Berend et Daverak, Selendra auprès de Penn, le plus grand des frères.
C'est tout un univers de convenances, de colère, d'amour, qui s'offre à nous. Je ne vais rien dire du récit de peur de vous dévoiler des éléments mais sachez qu'il m'a beaucoup plu, je ne me suis ennuyée à aucun moment et la plume de Jo Walton accompagne merveilleusement bien cette histoire, rendant certains dialogues grinçants comme il faut, parfois plein de désarroi, ou plein de douceur… Plein d'émotions, en somme. de fait, je vais plutôt vous parler de certains personnages (là aussi, je vais éviter de trop approfondir pour vous laisser le loisir de les découvrir). Et je commence avec Selendra et Haner. Les deux dragonnelles ont toujours vécu ensemble et ça a été un déchirement pour elles comme pour moi de les voir séparer. Au moment où on les rencontre, on constate leur lien indéniable, l'affection qu'elles ont l'une pour l'autre. Pour moi, ce sont les personnages qui évoluent le plus – leur séparation n'est que le début des épreuves… J'ai également beaucoup apprécié Penn et sa femme Felin, ainsi que leurs relations avec la riche famille Benandi, tout comme j'ai apprécié détester Daverak – un dragon des plus ignobles, si vous voulez mon avis. Nous suivons également Avan – évidemment, il intente un procès à son puissant beau-frère, déchirant la famille par la même occasion ! Avan m'a été fort sympathique mais il est vrai que, dès le début, j'ai pris son parti.

Les griffes et les crocs, c'est un roman typiquement victorien, avec des personnages de dragons attachants, aux convictions qui parfois évoluent mais toujours sont présentes. C'est un roman très bien écrit qui se dévore avec plaisir. Une nouvelle fois, j'ai pris beaucoup de plaisir à découvrir un roman de Jo Walton, décidément une autrice que j'adore.
A noter que c'est à nouveau Florence Dolisi qui traduit ce roman de Walton, et c'est encore une belle réussite.
Lien : https://malecturotheque.word..
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Bon Agornin était respecté de tous. Prolétaire s'étant élevé peu à peu au rang de Digne à la sueur de son front, le voilà sur son lit de mort, prêt à se confesser à l'un de ses fils. Son dernier souffle sera le point de départ d'un réel drame familial. Voilà que son gendre débarque, plonge sur son corps encore chaud et... en arrache une massive bouchée !
Quoi, que dis-je ? Serait-on face à une histoire qui offusque les bonnes moeurs ? A une sombre affaire de cannibalisme ? Et bien oui mes amis. Mais pas d'anthropophagie par contre. Ai-je oublié de vous dire que Bon et son entourage étaient des... Dragons ? .

Ce petit one-shot familial sur fond victorien est par la suite rythmé par l'ombre du procès que certains enfants de Bon vont attenter contre leur beau-frère (le mec il s'est attribué le plus gros morceau de papa quoi ! Inacceptable !) et les demandes en mariage plus ou moins fructueuses qui pleuvent autour de la famille Agornin.
Comme beaucoup, j'apprécie les univers aux goûts victoriens, mais me lasse rapidement quand tout tourne autour d'histoire de mariages arrangés et d'émois qui se développent beaucoup trop rapidement. Mais ajoutez une petite touche de cannibalisme sur le tout, et me voilà comblée !
.

En réalité, je me serais probablement ennuyée si les protagonistes n'avaient pas été des gros lézards portant chapeaux et perruques à l'occasion. La possibilité de croquer et d'être croqué à tout bout de champs rajoute quand même une touche bien sympathique. Et plus sérieusement, la satire en est d'autant plus sans tabou. La caricature est poussée à son extrême tout en réalisant l'exploit d'être juste sans être ridicule. L'humour pince-sans-rire de l'auteure m'a aussi beaucoup plu. C'était donc vraiment une bonne lecture pour moi ! du genre de celle qui laissera un sourire en coin, à défaut d'un souvenir impérissable. .
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L'écriture de Jo Walton est unique : humaine, sensible et drôle. Même quand elle parle de dragons cannibales.... Si le monde décrit est suffisant en soi pour retenir l'intérêt du lecteur pendant les quelques 400 pages du roman, l'intrigue est aussi bien ficelée et rappelle, comme promis, les romans victoriens. Les personnages, évoluant en huis-clos, sont solides et la fin bien amenée et l'on passe un très bon moment en compagnie de ces dragons. Une lecture que je conseille vivement !
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- coup de coeur
- Jane Austen au pays des dragons
-on a tout ce qui fait un bon roman victorien : différences des classes, quêtes de pouvoir et de richesse, amour, trahison, folie…
- ça se lit tout seul
- c'est bien écrit, agréable à lire et difficile à poser
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À l'époque victorienne, il suffisait peut-être d'insinuer quelques critiques à demi-mot pour être féministe et révolutionnaire, mais les temps ont changé et il aurait sans doute fallu faire évoluer les codes du genre plutôt que de les reprendre fidèlement.

On se retrouve ainsi à lire les aventures d'un groupe de dragon dans une société hypersexiste (comme la nôtre sauf qu'en plus les femelles sont biologiquement inférieures aux mâles) et cruelle (on y mange les malades et les faibles), sans qu'aucun ne conteste jamais cet état de fait si ce n'est du bout du doigt. Et c'est là que se niche tout le problème de ce soi-disant second degré, jamais on ne comprend si l'auteure cautionne ou décrit les ignominies qu'elle nous offre à lire en permanence. du début à la fin, le lecteur est confronté à des remarques sexistes, des viols et des actes barbares sans que jamais on ne lui offre l'égard de s'en échapper ou que cela ne serve à autre chose qu'une légère remise en question des héros, qui finiront de toute façon par accepter cet état de fait.

Alors on pourrait penser que bien sûr c'est impossible de cautionner autant de violence et de sexisme, hélas en plus de l'univers, la trame et l'écriture en sont aussi parsemés et de cela n'aide guère à comprendre les intentions réelles de l'auteure, qui plus d'une fois préfère emprunter des sentiers narratifs conventionnels que de se rebeller contre son propre univers abominable, obligeant alors le lecteur à la suivre dans cet enfer des dragons.

En conclusion, l'intention était peut-être bonne, mais la réalisation ne l'est pas. L'univers est compliqué à imaginer et insupportable à lire (sauf si vous aimez les viols et les bébés démembrés). La trame est aussi banale qu'elle est sexiste (heureusement que toutes ces dragonnes avaient des mâles violents pour les sauver). le tout dans une tentative de second degré, soit inexistante, soit mal maîtrisée.
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Une métaphore simpliste sur la société d'époque victorienne, je n'ai pas trop aimé, mais la lecture était facile et rapide. Une société des dragons cannibales surprend plus que déçoit.
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Après la science-fiction uchronique, Jo Walton nous a concocté une étude de société cachée sous un hommage aux romans victoriens. Quand les dragons nous remplacent, leur histoire présente Les griffes et les crocs.

AU FINAL
Les mots pour : dragon, cannibalisme, étude société, petit côté Jane Austen

Les mots contre : trop condensé ?

En bref : un livre moins doux qu'il n'y paraît, abordant des thèmes forts. Son petit côté Jane Austen avec de romantiques intrigues et ses études de société m'ont emporté sur les ailes des dragons.
Lien : http://www.lesmotsdenanet.co..
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Ce n'est pas tout à fait le genre de lecture vers lequel je me tourne immédiatement, mais j'aime bien varier les plaisirs, aussi de temps en temps, je me plonge dans des écrits différents.
Je ne connaissais pas du tout l'auteur et ce n'est qu'en effectuant une rapide recherche sur lui que j'ai appris que ce n'était pas son premier roman et même qu'il était un habitué (ou presque) aux prix dans sa catégorie. Gage de qualité ? A minima, la réponse est forcément oui. D'ailleurs je dis lui en parlant de l'auteur, mais en réalité, c'est une femme. Cela ne se devine pas au premier coup d'oeil.

Les personnages principaux de ce roman sont des dragons. Ce n'est pas si courant du moins je le pense même si je ne suis pas une experte du genre. J'ai trouvé cela original pour ma part. Assez pour piquer ma curiosité.
Pour corser le tout, car ce n'était pas assez, on a là une version « dragonienne » des romans victoriens. Cela commencerai presque à devenir casse-figure. Assurer une cohésion entre des éléments qui à priori ne vont pas ensembles n'est pas une mince affaire, mais rien n'est impossible quand le talent est là.
Force est de reconnaître que ce dernier est là car l'ensemble de ce récit se tient bien. On y retrouve les éléments attendus, il faut juste accepter que ce soit des dragons qui tiennent les rôles. C'est presque juste une question de physique après tout.

La trame de l'intrigue est moins révolutionnaire, mais pas désagréable pour autant. Ce n'est pas parce que le final attendu arrive que vous avez passé un mauvais moment. Il y a l'art et la manière de faire passer la chose.
L'écriture est des plus agréable. On se laisse porter…
Juste, je suis restée un peu sur ma faim car je crois que le monde créer par Jo Walton est tellement vaste, tellement bien défini que j'aurai aimé en voir plus. Je suis presque certaine que l'auteur ne nous a laissé qu'entrapercevoir une fraction de tout cela. Dommage… J'étais prête à aller encore plus loin.

Une lecture surprenante avec des dragons assurément pas comme ceux que l'on peut rencontrer d'ordinaire… (Oui, d'accord, on ne rencontre pas des dragons dans la vie de tous les jours, m'enfin vous m'avez comprise, ne cherchez pas toujours la petite bête… Pfffffff)

Lien : http://espace-temps-libre.bl..
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