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Citations sur Les fous du roi (19)

La vérité est une chose terrible. On commence par y poser le bout du pied, sans rien éprouver. Quelques pas de plus, et on s’aperçoit qu’elle vous entraîne comme le ressac, vous aspire comme un remous. D’abord, la vérité vous attire à elle d’un mouvement si lent, si régulier, si mesuré, qu’on s’en rend à peine compte ; et puis le mouvement s’accélère, et puis c’est le tourbillon vertigineux, le plongeon dans la nuit. Car la vérité a ses ténèbres. On assure qu’il est terrible d’être saisi par la grâce divine.
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[...] elle se mit à rire, d'un rire guttural, argentin : le rire des femmes heureuses. Elles rient autrement lorsqu'elles veulent paraître polies, ou amusées. Une femme ne rit de cette manière que peu de fois dans sa vie, uniquement quand elle est touchée au vif [...] Lorsqu'une femme rit ainsi, elle émeut, peu importe son visage. Il suffit d'entendre ce rire pour comprendre qu'on touche une vérité pure et magnifique. Parce qu'un tel rire est révélateur. [...] Car tout ce qu'un homme désire, en réalité, est d’entendre une femme rire de cette manière.
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Cass retourna dans le Mississipi. Pendant deux ans il dirigea la plantation, lut la Bible, pria, et, ce qui peut paraître étrange, connut la prospérité, mais bien malgré lui. Finalement il acheva de payer ses dettes envers Gilbert et affranchit ses esclaves. Il comptait pouvoir poursuivre son exploitation en les salariant.
"Idiot que vous êtes, lui dit un jour Gilbert ; conduisez-vous chez vous comme un idiot, si vous ne pouvez pas faire autrement, mais , pour l'amour de Dieu, pas en public. Imaginez-vous qu'ils travailleront quand ils seront affranchis ? Un jour de travail, une miche de pain. Imaginez-vous qu'il soit possible d'entretenir un bataillon de Nègres libres à côté d'une plantation où d'autres sont esclaves ? Passe encore de les affranchir ; mais pourquoi les dorloter jusqu' à la fin de vos jours ? Expédiez-les ailleurs et occupez-vous de droit, ou de médecine, ou bien prêchez l'Evangile et finissez quand même par tirer de toutes ces bondieuseries une manière de vivre. "
Pendant toute une année, Cass s'efforça d'exploiter son domaine avec ses Nègres affranchis ; en définitive il lui fallut avouer son échec.
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La Loi, c'est une petite couverture pour 1 personne sur un lit à 2 personnes, où on dort à 3 par une nuit froide.
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Il n'y a rien que les femmes aiment autant que l'ivrogne, le coquin, le braillard, le réprouvé. Elles aiment cet homme parce qu'elles sont semblables aux abeilles de la parabole de Samson, dans la Bible : elles aiment à construire leurs rayons dans la carcasse d'un lion.
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L'ami de notre adolescence ne demeure notre ami que parce qu'il ne nous voit plus. Peut-être d'ailleurs ses yeux ne nous ont-ils jamais vu… L'ami de notre adolescence est le seul que nous aurons jamais, car l'ombre d'un calcul n'effleure jamais sa pensée ; il ignore ses intérêts, il ne spécule pas sur les services que l'autre peut lui rendre… Et plus tard, quand l'ennuyeux étranger apparaît, il tend la main et sourit sans voir le nouveau visage, il l'appelle par un nom qui dans la réalité n'est pas celui de ce visage, et lui dit :
- Rudement content de te voir…
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Pourtant les bornes que nous nous fixons à nous-mêmes ne sont rien d'autre que nous-même. Pour s'en évader, il faudrait se créer une nouvelles personnalité. Mais comment serait-ce possible, puisque le moi est la seule substance avec laquelle on puisse créer une seconde personnalité ?
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- La vie que tu mènes ne te plaît pas ? Toi, un personnage important, tu ne jouis pas de l'existence ?
Je ne lâchais pas prise. Je savais bien qu'il n'est pas d'usage de poser cette question à n'importe qui, surtout en employant le ton que j'avais pris, mais je m'obstinais. Un copain grandit près de vous, il réussit, devient quelqu'un ; vous, vous êtes un raté mais il vous traite comme autrefois, rien n'est changé entre vous. Néanmoins la question vous brûle les lèvres ; on a beau s'injurier, on enfonce le couteau quand même. Il existe une espèce de snobisme du ratage. C'est un club, une vieille école, c'est le crâne sur les deux tibias, et il n'y a pas de grimace plus méprisante et orgueilleuse ; elle est aussi odieuse que celle de l'ivrogne accoudé au comptoir près d'un ancien copain qui est devenu une huile, qui n'a pas changé et qui l'emmène dîner chez lui et le présente à sa jolie petite femme aux yeux limpides et à ses beaux enfants. Point de jolie petite femme dans l'appartement miteux d'Adam, mais il avait réussi et, alors, il fallait que j'enfonce le couteau. Ma question ne lui fit aucun effet. Il tourna simplement vers moi son regard candide, légèrement troublé par son effort de réflexion, et répéta :
- Non ! je n'y ai vraiment jamais pensé.
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en vrai de vrai, pas ouf le livre
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Dieu ne peut être perfection puisque la vie est mouvement.
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