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3,75

sur 412 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
En comparaison avec l’immense (à plus d’un titre) livre de Dinah, saga familiale portée par une héroïne hors du commun, Cent ans apparaît comme un récit édulcoré, simplement en raison de la personnalité de ces trois générations de femmes, plus ternes peut-être, plus humaines sûrement, dans un récit plus intimiste.

C’est là la principale différence, car l’on retrouve le cadre particulier de cette Norvège septentrionale, où le progrès arrive à pas feutré, porté par ceux qui perçoivent le vent du changement. La vie est dure, physiquement, mais la beauté de l’environnement qui séduit au fil des saisons, sans lassitude, rend acceptable ces contraintes. Et puis, à cette époque, les progrès de la communication sont trop embryonnaires pour susciter des envies que l’on interprète en besoin. C’est un séjour à Christiana (future Oslo) qui accentue le contraste du décalage temporel entre la ville et les terres rurales du Nord, sans pour autant induire un reniement des racines pour la famille.

Terre éprouvée aussi, par l’occupation allemande et son lot de drames humains, perçus comme autant d’injustices.

Les faits relatés sont banals, ce sont les épisodes de vies ordinaires, quelle que soit l’époque : amours déçues, ambitions étouffées, conflits de couples ou ruptures familiales. C’est aussi le portrait de destin de femmes sacrément courageuses, que la tâche n’effraie pas et qui peu à peu s’usent avec la succession des grossesses.

La forme est un peu déroutante, car la chronologie est très fantaisiste et l’on se surprend en cours de lecture à revenir au début pour trouver un arbre généalogique, qui n’existe pas…Un petit effort de réflexion peut être nécessaire pour resituer les personnages lorsque l’on change d’époque d’un chapitre à l’autre.

Si je devais donner un conseil: commencer par celui-là avant de se plonger dans la trilogie de Dinah, qui a une dimension romanesque beaucoup plus marquée. A noter le plaisir tout de même de retourner dans Cent ans l’un des personnages de la trilogie de Dinah.

La bonne surprise siège dans la dernière phrase, qui peut en quelques mots apporter un éclairage différent sur ce que l’on a entre les mains. Je n’en dis pas plus.

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Cent ans entre la naissance de l'aïeule Sara-Susanne en 1852 et celle de son arrière-petite-fille Herjborg en 1952 (oui, comme l'auteure, et d'ailleurs c'est l'auteure). Cent ans, surtout, comme le destin de quatre femmes dans le Nordland norvégien, entre espoirs, rêves, difficultés du quotidien et de (trop) nombreuses maternités.

Car, si la vie est âpre dans le Nordland, les femmes n'en sont pas moins fertiles, pour preuve douze enfants pour Sara-Susanne et une dizaine pour sa dernière fille Élida. Dans ce contexte, les femmes sont épuisées, débordées et pas franchement épanouies en famille. C'est ce qui m'a frappée et intéressée dans ce livre, bien plus que les parties modernes et un peu convenues sur Hjordis, Herjborg et Lui : voir comment ces deux femmes si différentes ont fait face.

Sara-Susanne m'a été très sympathique, du fait de sa bienveillance, de sa liberté de pensée, de son courage et de son attachement sincère aux siens. Élida nettement moins, pour ne pas dire pas du tout, tant sa dureté, son dévouement passionné à son mari et son égoïsme m'ont choquée. Mais, quand on en vient à détester vraiment un personnage, c'est peut-être la preuve qu'un livre est réussi...

Bref, je suis bien contente de vivre aujourd'hui et pas il y a Cent ans, et je me souviendrai de ce livre pendant longtemps, si ce n'est Cent ans...
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Très belle saga familiale sur quatre générations de femmes que nous propose ici Herbjørg Wassmo. J'ai beaucoup aimé découvrir le destin de ces femmes fortes mais pas épargnées par la vie, leurs doutes et leurs difficultés, leurs peurs et leurs petits bonheurs.

Nous voyons à travers ces destins les difficultés rencontrées par les femmes : pas toujours la chance de pouvoir avoir une éducation, le poids d'une famille nombreuse à gérer, les grossesses à répétition, le fait de devoir tirer un trait sur certains rêves.

J'ai également apprécié découvrir les moeurs et une petite partie de l'histoire de la Norvège, notamment la vie de pêcheurs ou de marins dans les îles du Nord, la découverte de Kristiania (appelée Oslo par la suite), la vie pendant la deuxième guerre mondiale et sous occupation allemande (rapidement abordée pendant la dernière partie). J'ai été choquée par la discrimination ambiante envers les personnes venant du Nord du pays (notamment dans l'annonce à louer où il est dit que la maison ne sera pas louée à des gens du Nord).

Les personnages féminins sont particulièrement réussis, mais j'avoue avoir eu un faible pour certains hommes aussi, Johannes la bonté incarnée, heureux de bonheurs simples, et Frédéric, cet érudit au coeur tendre, toujours avide de connaissances et de partage.

Je dois avouer avoir eu besoin de quelques secondes parfois pour me repérer dans les personnages et les changements d'époque, mais la narration est très agréable et il est intéressant d'alterner les récits. J'aurais beaucoup aimé pouvoir continuer un peu à suivre l'histoire de ces femmes attachantes.
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Dans ce beau roman où se mêle l'autobiographie, Herbjorg Wassmo retrace la vie de ses ancêtres, sans doute pour mieux comprendre la sienne... on comprend dès le début du livre que la petite Herbjorg, arrière-petite-fille de Sara Susanne a un contentieux avec la vie, un secret que l'on devine douloureux mais qu'elle ne fait qu'effleurer.
En racontant la vie de ces femmes, l'auteure raconte une lignée de femmes courageuses, dures au mal, résignées ou révoltées, à qui la vie n'a pas fait de cadeaux. de 1842, année de naissance de Sara Susanne, à 1942, année de naissance de Herbjorg Wassmo, les femmes se succèdent et avec elles les mariages plus souvent de raison que d'amour, les flopées d'enfants plus ou moins désirés, les existences rudes dans le grand nord de la Norvège : la pêche, les harengs, le froid, le soleil de minuit qui vient réveiller la nature au printemps après 6 mois de nuit boréale. Fortes et résistantes, elles se tuent à la tâche et s'éreintent de maternité en maternité. Elles n'en demeurent pas moins des femmes avec des questions, des envie et des dilemmes de femmes qui nous les rendent très proches malgré ces conditions de vie si éloignées de notre petit confort moderne et tempéré !
Sans faire de psychologie, Herbjorg Wassmo rentre dans la tête et le coeur de ces femmes qui furent ses ancêtres, elle décrypte leurs difficultés et leurs dilemmes et nous livre un magnifique hymne aux femmes.
Un très beau livre émouvant et souvent poignant, qui par certains cotés, m'a aussi fait penser à Karitas de Kristín Marja Baldursdottir.
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A travers les portraits de Sara, Elida, Hjørdis et Herbjørg (l'auteur elle-même), le livre retrace la vie de 4 générations de femmes de 1860 à 1960 dans les Iles Lofoten au Nord de la Norvège. le lecteur est plongé dans l'histoire de la Norvège et de la femme sous plusieurs aspects et époques.
Le livre est divisé en six cahiers, chacun évoque une époque, mais pas toujours chronologiquement et c'est Herbjørg la narratrice de chaque premier chapitre de chaque cahier.
Chaque cahier du roman se lit facilement, le lecteur est porté par l'histoire, par l'ambiance des lieux, de l'époque. Mais il manque dans le livre un arbre généalogique pour se retrouver avec tous les personnages rencontrés, en particulier lorsque l'on passe d'une génération à une autre... Surtout que les familles sont très nombreuses !Sinon, j'ai beaucoup aimé ce livre, la Norvège y est décrite magnifiquement, toutes ces femmes sont attachantes et les histoires sont poignantes et captivantes. Je suis vraiment ravie d'avoir découvert cette auteur.
Lien : http://aproposdelivres.canal..
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Une vie de labeur et de dévouement, tel est le lot des femmes qui peuplent ce livre., Mères, grand-mères, arrière-grand-mères, soeurs, tantes et cousines, toutes de la lignée de Herbjørg Wassmo.
Cent ans la sépare de Sara-Suzanne épouse de Johannes, mère de Elida épouse de Fredrik, mère de Hjørdis épouse de Hans, mère de Herbjørg tombeau d'un lourd secret lié à la honte que lui fait subir Hans, «il» dans les carnets jaunes que la petite Herbjørg cache sous un rocher ou sous une poutre de l'étable.
Elles ont toute eu soif de liberté et ont toutes abandonné ce rêve pour donner naissance à des tribus d'enfants et s'occuper de leurs hommes, qu'elles les aient choisis ou qu'ils leur aient été imposés par les circonstances, les uns comme les autres.
Elles sont tourmentées et résignées. Amoureuses, emportées, ou silencieuses, craintives et soumises. Elles doivent taire leurs sentiments. Et leurs enfants en souffrent et s'en sortent tant bien que mal. Même lorsqu'ils sont confiés à des parents adoptifs le temps que leurs parents s'en sortent.
La mer est omniprésente dans cette histoire qui se passe à l'extrême nord de la Norvège, dans le Nordland, terre désolée et rude dont les habitants sont méprisés par les Norvégiens du Sud. Une histoire de renoncement à l'image de Sara Suzanne qui embarquant à bord de la barque qui doit l'emmener dans la famille de sa future belle-famille se dit que « sa vie se termine là et que cela ne lui fait ni chaud, ni froid ». Ou bien à l'image d'Elida, qui devant emmener son mari Fredrik se faire soigner dans le Sud, doit choisir qui de ses enfants viendra avec elle et qui elle laissera en nourrice :"Elle avait Hjørdis dans les bras et Agda agrippée à son genou. La chambre était saturée de respirations et de pleurs réprimés. de gravité. L'impuissance avait tout envahi, jusqu'au couvre-lit et aux papiers de Fredrik qui n'étaient pas encore emballés. Jusqu'aux paumes de ceux qui étaient présents. Jusqu'à leurs glandes lacrymales. Les parents nourriciers étaient venus chercher les enfants."
Il y a des moments de grâce cependant comme les veillées de lecture qu'organise Sara Suzanne pour tout le monde y compris les domestiques, la pêche aux harengs, ou les séjours de Herbjørg chez sa grand-mère Elida.
Et tout cela nous est raconté de cette écriture au rythme aussi étrange que les noms des personnages qui peuplent ce livre.
Une belle histoire.
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Cent ans, c'est le temps qui sépare la narratrice de son arrière grand-mère : Sara-Suzanne.

Ces femmes des îles Lofoten n'ont pas la vie rose c'est le moins que l'on puisse dire. Travailleuses, dures à l'ouvrage, d'un caractère fort et capable de passion. Herbjǿrg Wassmo, en fait des femmes très attachantes.

Commençons par la doyenne. Sara-Suzanne, pour fuir la misère s'est mariée très jeune à Johannes Krog, jeune commerçant bègue et part vivre dans une des îles du Lofoten. le commerce prospère. le mariage de raison se transforme en une union féconde, amoureuse et voluptueuse. Un sacré caractère Sara-Suzanne, elle sait ce qu'elle veut et soutient son mari dans ses entreprises. le pasteur la peindra sous la forme d'un ange sur un retable qui existe réellement.

Puis, nous avons Elida, fille de Sara. Elle fera un mariage d'amour en épousant, contre l'avis de sa mère, Frederik qui tombera malade. Elida l'emmènera à Kristinia, la capitale, pour essayer de le soigner et, se faisant, abandonnera ses enfants à des familles nourricières.
Ainsi Hjørdis sera laissée à 2 ans et ne rencontrera sa famille que vers l'âge de 6 ou 7 ans.

Elida et Hjørdis connaîtront les bouleversements de la modernité et les guerres.

La dernière, Herbjǿrg Wassmo, fille de Hjørdis naîtra par une nuit de tempête et ne connaîtra pas les joies d'une famille aimante. Herbjǿrg passera sa vie à essayer de Lui échapper, LUI, son géniteur de père. Elle n'aura de cesse d'écrire dans de petits carnets jaunes, toujours aux aguets. « Durant mon enfance et mon adolescence à Vesterålen, je tiens un journal dont le contenu est terrifiant. Si éhonté qu'il n' doit tomber sous les yeux de personne ».


Cette biographie « arrangée », en effet, Sara-Suzanne n'est pas sa vraie aïeule, lui permet de parler de son enfance, de sortir enfin de la honte, de pouvoir l'affronter LUI.

C'est aussi un roman où soufflent le vent et la tempête omniprésents sur ses îles désolées où les hommes ne peuvent compter que sur eux-mêmes. Pardon, je devrais dire où les femmes ne peuvent compter que sur elles-mêmes, les hommes étant en mer.

Un récit âpre mais attachant, Herbjørg Wassmo aime ses îles et cela se sent. Je l'ai trouvé un peu long par certains moments, alors je refermais le livres, passais à un autre et revenais vers ces femmes avec plaisir.

Lien : http://zazymut.over-blog.com..
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Herbjorg Wassmo raconte dans ce livre cent ans de son histoire familiale, une histoire qu'elle centre sur quatre femmes, son arrière grand-mère, sa grand-mère, sa mère, et elle même, née en 1942;
L'idée de ce récit est née par hasard d'une brochure touristique sur la cathédrale des iles Lofoten qu'un jour sa propre fille lui apporta. Sur cette brochure apparaît la photo du retable accompagné d'un texte expliquant qu'il avait été peint entre 1869 et 1870 par le pasteur de l'époque, et que une jeune femme, Sara Susanne Krog née en 1842 lui avait servi de modèle. Ce nom et cette date furent des révélateurs pour Herbjork Wassmo, puisqu'il s'agissait de son aïeule, née juste cent ans avant elle.
A travers les trois femmes qui l'ont précédée, l'auteur(e) évoque la vie difficile des îliennes du Nordland qui se mariaient jeunes avec des hommes qu'elles connaissaient à peine, travaillaient durement, et mettaient au monde de nombreux enfants. Des maternités souvent rapprochées et indésirées qui limitaient l'horizon de leurs vie. Elles aussi, dans leur jeunesse, avaient rêvé d'amour, de lectures, de voyages....
La 4ème héroïne de l'histoire, Herbjorg elle même, née en pleine guerre mondiale alors que la Norvège était occupée par la Wehrmacht, connut une jeunesse difficile au coeur de paysages dont l'austère beauté ne parvenait pas à adoucir son drame à elle.
"Cent ans" est un beau livre.
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Cinq générations de femmes, tour à tour la narratrice, sa mère, sa grand-mère et son arrière-grand-mère nous racontent, sur une période de cent ans, leur histoire familiale parsemée de regrets, de désirs inassouvis et de lourds secrets non dévoilés, avec pour toile de fond, la région côtière du nord de la Norvège, un pays rude de pêcheurs et de petits commerçants. Très belle évocation du climat qui prend tant de place dans la vie de ses habitants.

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Cent ans, c'est le temps qui sépare Herbjørg Wassmo de son arrière grand-mère Sara-Suzanne. En remontant la mémoire familiale, la romancière raconte l'histoire de cette lignée de femmes dont elle est issue, entrecroisant les générations de 1842 à 1942. Toutes natives des îles Lofoten, au nord du cercle polaire, Sara Susanne, Elida et Hjørdis connaîtront des vies rudes, traversées de joies, de souffrances et de solitude.

À travers leurs destins croisés, Herbjørg Wassmo dessine une généalogie foisonnante, étroitement liée aux bouleversements de son propre pays. Cent ans nous montre que l'histoire est une affaire de femmes, une aventure et un combat auxquels Herbjørg Wassmo rend un hommage fier et romanesque.
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